hydre [ idr ] n. f.
• idre XIIIe; lat. hydra d'o. gr.
1 ♦ Myth. Animal fabuleux et dangereux. ⇒ dragon. L'hydre de Lerne : serpent à sept têtes qui repoussaient sitôt coupées.
♢ Fig. (1544) Mal qui se renouvelle en dépit des efforts faits pour l'éradiquer. « l'hydre fiscale » (Duhamel). L'hydre du racisme.
2 ♦ Hydraire, polype solitaire de petite taille portant une couronne de tentacules filiformes autour de la bouche. Hydre d'eau douce.
● hydre nom féminin (latin hydra, du grec hudra) Dans la mythologie grecque, animal fabuleux en forme de serpent d'eau. Littéraire. Mal qui se renouvelle constamment et semble augmenter en proportion des efforts faits pour le détruire : L'hydre de l'inflation. Petit hydraire solitaire et nu des eaux douces, en forme de sac allongé long de quelques millimètres, fixé par une sole à un support et portant à son extrémité libre une couronne de 6 à 10 tentacules munis de cnidoblastes.
hydre
n. f.
d1./d MYTH L'Hydre: serpent fabuleux dont les sept têtes repoussaient multipliées au fur et à mesure qu'on les coupait.
d2./d Fig. Mal qui semble se développer en proportion des efforts qu'on fait pour le détruire; mal monstrueux. L'hydre du fascisme, de l'anarchie.
d3./d ZOOL Petit cnidaire hydrozoaire dépourvu de squelette, polype vivant en eau douce, pourvu de 8 à 10 tentacules armés de cellules urticantes et qui régénère rapidement les parties qui lui sont enlevées.
⇒HYDRE, subst. fém.
A. — MYTHOL. Serpent monstrueux à sept têtes qui repoussaient, à raison de deux pour une, à mesure qu'on les tranchait. Hercule tua l'hydre de Lerne (Ac.).
— P. métaph. [Symbole du mal qui se renouvelle ou s'étend dangereusement sans qu'on puisse le détruire] Quand Bossuet descendit dans la carrière, la victoire ne demeura pas longtemps indécise; l'hydre de l'hérésie fut de nouveau terrassée (CHATEAUBR., Gén., t. 1, 1803, p. 5). Il était clair que l'hydre de l'anarchie était sortie de sa boîte et qu'elle se démenait dans le quartier (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 402). L'hydre fasciste qui a presque submergé le monde d'un flot de sang (Déclar. univ. Homme, 1949, p. 12).
B. — ZOOL. Polype d'eau douce, de très petite taille, ayant la faculté de régénérer les parties de son corps qui lui sont enlevées, dont la reproduction a lieu par bourgeonnement et par œufs, et appartenant à la classe des Hydrozoaires :
• Le zoologiste belge Brien a élevé des Hydres dans des conditions favorables seulement au bourgeonnement (constance du milieu, élimination des déchets par repiquage); des bourgeons se détachent de l'Hydre-mère et, placés en cultures isolées, deviennent à leur tour la souche de lignées de bourgeons qui eux-mêmes sont cultivés isolément. Dans ces conditions, l'Hydre apparaît comme immortelle.
Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 676.
REM. 1. Hydrocoralliaires, subst. masc. plur. Sous-classe de Cœlentérés appartenant à la classe des Hydrozoaires et vivant dans les récifs de coraux qu'ils contribuent à former (cf. Zool., t. 1, 1963, p. 480 [Encyclop. de la Pléiade]). 2. Hydrozoaires, subst. masc. plur. Classe de Cœlentérés possédant des formes polypes et des formes méduses (cf. Zool., t. 1, 1963, p. 471 [Encyclop. de la Pléiade]).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) ca 1250 myth. ydre (R. DE FOURNIVAL, Bestiaire d'amour, éd. C. Segre, 67); b) 1762 fig. « petit polype d'eau douce » (Ch. BONNET, Considérations sur les corps organisés, t. 1, XI, § 190); 2. 1562 « serpent d'eau » (A. DU PINET, L'histoire du monde de C. Pline Second, t. 1, livre 6, p. 225). 1 empr. du lat. class. hydra « hydre de Lerne », lui-même empr. du gr. , de même sens (de « eau »). Linné a donné le nom d'hydre à des polypes d'eau douce à bras en forme de cornes dont les phénomènes de régénération lui évoquaient la fameuse hydre de Lerne (COTTEZ, p. 189); 2. du lat. hydrus (subst. masc.) « serpent d'eau » (gr. « id. »). Hydre est parfois masc. chez certains auteurs (DU BELLAY, RONSARD v. HUG.; LA FONTAINE, V. HUGO ds LITTRÉ) comme dans les lang. anc. Fréq. abs. littér. : 256. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 313, b) 841; XXe s. : a) 339, b) 165. Bbg. DELB. Matér. 1880, p. 169.
hydre [idʀ] n. f.
ÉTYM. XIIIe, ydre et idre; rare jusqu'au XVIIe; lat. hydra, grec hudra « serpent d'eau », de hudôr « eau » → Hydr-.
REM. Hydre a longtemps été masculin : chez Desportes, La Fontaine, et encore parfois chez V. Hugo.
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1 Mythol. Animal fabuleux. || L'hydre de Lerne : serpent à sept têtes, auquel il en renaissait plusieurs dès qu'on lui en avait coupé une (⇒ Dragon, cit. 1). || Hercule parvint à trancher d'un seul coup les sept têtes de l'hydre de Lerne.
1 (…) il (Hercule) n'est pas homme à craindre les abois d'un chien qui veille à la porte de ma prison : c'est un monstre qui n'a que trois têtes, et l'hydre qu'il sut dompter en avait sept, dont chacune renaissait en sept autres.
Cyrano de Bergerac, Œuvres diverses, Lettres, Thésée à Hercule.
2 Et l'hydre, déroulant ses torsions farouches
Et se dressant, parla par une de ses bouches (…)
Hugo, la Légende des siècles, VI, Après les dieux, les rois, II, « L'hydre ».
3 Jadis les premières races humaines voyaient avec terreur passer devant leurs yeux l'hydre qui soufflait sur les eaux, le dragon qui vomissait du feu, le griffon qui était le monstre de l'air (…)
Hugo, les Misérables, V, I, V.
2 Fig. et littér. Ce qui rappelle une hydre par la forme (→ Géant, cit. 15). || Une hydre de troncs d'arbres (→ Haut, cit. 71). — (1628). Mal qui se développe ou se renouvelle en dépit des efforts qu'on fait pour s'en débarrasser. || L'incendie, hydre immense (→ Aile, cit. 14). || L'hydre de l'anarchie.
4 Rome a pour ma ruine une hydre trop fertile :
Une tête coupée en fait renaître mille (…)
Corneille, Cinna, IV, 2.
5 (…) l'hydre de la chicane (…) dévore une nation.
Rousseau, le Gouvernement de Pologne, X.
6 J'ai fait un jacobin du pronom personnel,
Du participe, esclave à la tête blanchie,
Une hyène, et du verbe une hydre d'anarchie.
Hugo, les Contemplations, I, VII, Réponse à un acte d'accusation.
6.1 Au-dessous du diaphragme se trouve le ventre insatiable dont parle le mendiant d'Homère; et nous le nommerons hydre, non point au hasard, mais afin de rappeler les mille têtes de la fable, et les innombrables désirs qui sont comme couchés et repliés les uns sur les autres, dans les rares moments où tout le ventre dort.
Alain, Platon, Le sac, in les Passions et la Sagesse, Pl., p. 905.
7 (…) les absurdes feuilles de « déclarations » qu'exige l'hydre fiscale.
G. Duhamel, Manuel du protestataire, II, p. 91.
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II (1562; lat. sc. hydra). Zool.
1 Vx. Serpent d'eau douce.
2 (1762; lat. mod. hydra). Mod. Animal (Cnidaires; hydraires) de la classe des hydroméduses, polype de petite taille portant une couronne de tentacules filiformes autour de la bouche, qui vit en eau douce et se reproduit par bourgeonnement. || Hydre verte, hydre grise, hydre brune (hydrides). || Les hydres, animaux carnassiers; si on les coupe, chaque tronçon donne rapidement un nouvel individu.
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COMP. Hydrides, hydroïdes.
Encyclopédie Universelle. 2012.