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imperturbable

imperturbable [ ɛ̃pɛrtyrbabl ] adj.
• 1406; lat. imp. imperturbabilis, de perturbare « troubler »
Que rien ne peut troubler, émouvoir. inébranlable. « Arthur resta froid et imperturbable, en gentleman qui a pris la gravité pour base de son caractère » (Balzac ). 2. calme, impassible. (Choses) Sang-froid, sérieux imperturbable. Optimisme, gaieté imperturbable. ⊗ CONTR. Changeant, ému.

imperturbable adjectif (bas latin imperturbabilis, du latin classique perturbare, troubler fortement) Que rien ne trouble, n'émeut, n'ébranle : Sérénité imperturbable.imperturbable (synonymes) adjectif (bas latin imperturbabilis, du latin classique perturbare, troubler fortement) Que rien ne trouble, n'émeut, n'ébranle
Synonymes :
- calme
- détaché
- flegmatique
- froid
- impassible
- impavide
- implacable
- indifférent
- inébranlable
- insensible
- olympien
- placide
- serein
Contraires :
- émotif

imperturbable
adj. (Personne, attitude.) Que rien ne peut troubler. Un calme imperturbable.

⇒IMPERTURBABLE, adj.
Que rien ne peut troubler, inquiéter, ébranler. Synon. inébranlable.
[En parlant d'une pers.] Il est imperturbable dans les résolutions qu'il a prises, dans les desseins qu'il a formés (Ac. 1798-1932). C'était toujours l'homme impassible, le membre imperturbable du Reform-Club, qu'aucun incident ou accident ne pouvait surprendre (VERNE, Tour monde, 1873, p. 37) :
1. Un personnage si obstinément grave, si volontairement froid, logique, imperturbable, laisse imaginer tous les déséquilibres et tous les désordres.
CAMUS, Homme rév., 1951, p. 158.
[En parlant des qualités, des sentiments, de leur expression] Assurance, flegme, gaîté, mémoire imperturbable. Faire preuve d'un courage imperturbable (cf. STAËL, Consid. Révol. fr., 1817, p. 448). Métamorphosé en tigre, il avait repris le sang-froid imperturbable tant admiré pendant le dîner (BALZAC, Cous. Bette, 1847, p. 384). Elle faisait cela avec un sérieux imperturbable, seulement sitôt qu'on la regardait sa figure se fendait de rire (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1909, p. 177).
[En parlant du déroulement d'une action, d'un processus dont rien ne peut modifier le cours] L'imperturbable régularité de l'horloge (Voy. La Pérouse, t. 2, 1797, p. 287). V. aplomb ex. 9 :
2. Malgré ma bonne volonté, je ne pouvais pas accepter cette certitude insolente. Car enfin, il y avait une disproportion ridicule entre le jugement qui l'avait fondée et son déroulement imperturbable à partir du moment où ce jugement avait été prononcé.
CAMUS, Étranger, 1942, p. 1201.
REM. Imperturbé, -ée, adj., rare. Qui n'a jamais été troublé, n'est jamais troublé. Dans les abîmes imperturbés fleuriront les trémies secrètes... (GIDE, Traité Narcisse, 1891, p. 7). Nature imperturbée (Gds cour. pensée math., 1948, p. 431).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. Ca 1400 [ms. apr. 1447] « que rien ne peut troubler » (Internele consolacion, éd. A. Pereire, p. 210 : paix imperturbable et seüre). Empr. au lat. chrét. imperturbabilis « qu'on ne peut troubler, non troublé ». Fréq. abs. littér. : 266. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 403, b) 436; XXe s. : a) 254, b) 399.
DÉR. Imperturbablement, adv. D'une manière imperturbable. Parler imperturbablement. Savoir par cœur imperturbablement (Ac. 1798-1932). Continuer placidement et imperturbablement (cf. GONCOURT, Journal, 1860, p. 785). La Guillaumette, (...) contemplait le désastre d'un œil imperturbablement serein (COURTELINE, Train 8 h 47, 1888, 1re part., 6, p. 70). []. Att. ds Ac. dep. 1740. 1re attest. 1548 (P. LE FEBURE [= Pierre FABRI?], 144b ds R. Ét. rab. t. 5, p. 165); de imperturbable, suff. -ment2. Fréq. abs. littér. : 76.

imperturbable [ɛ̃pɛʀtyʀbabl] adj.
ÉTYM. V. 1400; lat. imperturbabilis, de im- (→ 1. In-), et perturbare « troubler ».
1 (Personnes). Que rien ne peut troubler, ébranler, émouvoir. || Il est imperturbable dans les résolutions qu'il a prises, dans les desseins qu'il a formés (Académie). Inébranlable; constant. || Rester imperturbable. Apathique, calme, ferme, flegmatique, 1. froid, impassible, placide.
1 (…) Arthur resta froid et imperturbable, en gentleman qui a pris la gravité pour base de son caractère.
Balzac, la Femme de trente ans, Pl., t. II, p. 716.
2 Et la Grande, muette, imperturbable, restait là, comme si sa présence eût suffi à la politesse qu'on devait au curé.
Zola, la Terre, III, VI.
2.1 Eh ! que diable ! Il faut bien bouillir quelquefois ! Dieu nous aurait mis de l'eau dans les veines et non du sang, s'il nous eût voulus toujours et partout imperturbables !
J. Verne, le Tour du monde en 80 jours, III.
(1486). Qui fait preuve de maîtrise de soi, d'imperturbabilité, qui manifeste l'attitude d'une personne imperturbable (1.). || Calme, froideur, sang-froid, sérieux imperturbable. || Confiance, résolution, fermeté imperturbable. || Sourire, gaieté imperturbable. || Un aplomb imperturbable. || Elle a en elle je ne sais quoi d'imperturbable et de glacial (cit. 3). Indifférent, insensible.
3 (…) il me prit tout à coup un tel ennui de son imperturbable froideur (…)
Mme de Staël, Corinne, XIV, 3.
4 L'imperturbable sourire que la jeune femme fit contracter à son visage en regardant Granville, paraissait être chez elle une formule jésuitique de bonheur par laquelle elle croyait satisfaire à toutes les exigences du mariage (…)
Balzac, Une double famille, Pl., t. I, p. 973.
5 Par cet imperturbable sérieux dont il vernit sa pensée sceptique, on voit bien qu'il se propose d'augmenter son autorité (…)
M. Barrès, Leurs figures, p. 238.
(Attitudes intellectuelles, mentales) :
5.1 Que de leçons, quelle finesse, parfois quelle effrayante profondeur et quelles extrémités dans ce positivisme de l'appréciation et de l'observation, dans ce scepticisme imperturbable et qui paraît naturel !
Ed. et J. de Goncourt, la Femme au XVIIIe siècle, II, p. 114.
Une mémoire imperturbable (Académie).
6 Cet art (du comédien) demande tous les dons de la nature, une grande intelligence, un travail assidu, une mémoire imperturbable (…)
Voltaire, le Siècle de Louis XIV, Écrivains, Baron.
2 (1848). Fig. et littér. (Choses). Dont rien ne peut modifier le cours. || Le cycle (cit. 2) imperturbable de l'année. || La science imperturbable.
7 La haute placidité de la science n'est possible qu'à la condition de l'impartiale critique, qui, sans aucun égard pour les croyances d'une portion de l'humanité, manie avec l'inflexibilité du géomètre, sans colère comme sans pitié, son imperturbable instrument.
Renan, l'Avenir de la science, XV, Œ. compl., t. III, p. 947.
8 Ainsi constants, imperturbables, recommencent en juillet les paisibles miracles d'un jardin de Provence, et la tutélaire amitié des fleurs.
Colette, Belles saisons, p. 19.
CONTR. Ébranlable, excitable. — Changeant, ému. — Troublé.
DÉR. Imperturbabilité, imperturbablement.

Encyclopédie Universelle. 2012.