imprudence [ ɛ̃prydɑ̃s ] n. f.
• 1370, rare av. XVIe; lat. imprudentia
1 ♦ Manque de prudence. ⇒ irréflexion, légèreté. Son imprudence l'expose à bien des dangers. ⇒ hardiesse, témérité. Il eut l'imprudence de tout lui dire. — Dr. Manque de prévoyance ou de précaution qui engage la responsabilité. Blessures, homicide par imprudence.
2 ♦ Caractère de ce qui est imprudent. « l'imprudence de ce geste » (Green).
3 ♦ (1609) Une, des imprudences. Action imprudente. ⇒ étourderie, maladresse. Commettre une imprudence. Ne faites pas d'imprudences.
⊗ CONTR. Prudence.
● imprudence nom féminin (latin imprudentia) Défaut de quelqu'un d'imprudent : Votre imprudence risque de vous coûter cher. Caractère d'une action imprudente : Imprudence des paroles de quelqu'un. Action irréfléchie, accomplie sans souci des conséquences dangereuses qu'elle peut avoir : Commettre une imprudence. ● imprudence (citations) nom féminin (latin imprudentia) Benjamin Constant de Rebecque Lausanne 1767-Paris 1830 La plupart des hommes, en politique comme en tout, concluent des résultats de leurs imprudences à la fermeté de leurs principes. Journal intime Robert Mallet 1915 Une imprudence qui réussit compromet l'intelligence du courage. Apostilles Gallimard ● imprudence (synonymes) nom féminin (latin imprudentia) Défaut de quelqu'un d' imprudent
Synonymes :
- imprévoyance
- irréflexion
- légèreté
- témérité
Contraires :
- méfiance
- prudence
- sagesse
Action irréfléchie, accomplie sans souci des conséquences dangereuses qu'elle peut...
Synonymes :
- aventure
- folie
- inconséquence
imprudence
n. f.
d1./d Manque de prudence.
|| DR Faute due à un manque de prévoyance, engageant la responsabilité civile et éventuellement pénale de son auteur. Homicide par imprudence.
d2./d Action imprudente. Commettre une imprudence.
⇒IMPRUDENCE, subst. fém.
A. — 1. Manque de prudence d'une personne. Synon. imprévoyance, inconscience, irréflexion, légèreté, témérité; anton. circonspection, prudence. Le dépôt du bilan n'était occasionné ni par l'imprudence de ce commerçant ni par de fausses spéculations (BALZAC, C. Birotteau, 1837, p. 408). Chez l'homme lui-même, la souffrance physique n'est-elle pas due bien souvent à l'imprudence et à l'imprévoyance (...)? (BERGSON, Deux sources, 1932, p. 277) :
• 1. ... avoir osé dire ta pensée? C'est du courage civique, et celui-ci, comme le courage militaire, est un pur effet de l'imprudence. Tu as été imprudent. C'est bien, mais il n'y a pas de quoi te louer outre mesure. Ton imprudence était petite; elle t'exposait à des périls médiocres...
A. FRANCE, Île ping., 1908, p. 323.
♦ Avoir l'imprudence de + inf. J'ignorais que Madame de Restaud fût sa fille. J'ai eu l'imprudence d'en parler fort innocemment (BALZAC, Goriot, 1835, p. 144). Ce jour-là, elle eut l'imprudence de vouloir débarquer avant que le bateau fût arrêté, par une de ces bravades où se tuent parfois les athlètes malades ou fatigués (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Mouche, 1890, p. 1346).
— DR. Faute involontaire, consistant en un manque de prévoyance ou de précaution engageant la responsabilité civile ou parfois même pénale de celui qui l'a commise. Délit d'imprudence; blessures, incendie par imprudence. Il était mort, monsieur, mort, mort, mort! Homicide par imprudence, si l'on veut (FARGUE, Piéton Paris, 1939, p. 206).
2. Caractère imprudent (d'une action, d'une attitude). Synon. : v. supra A 1. Imprudence d'une parole, d'un projet. Vous serez (...) surpris de la singulière imprudence du langage qu'on y tient (TOCQUEVILLE, Anc. Rég. et Révol., 1856, p. 286). Le père Gladis blâma l'imprudence des promesses faites (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 191). L'imprudence de sa conduite lui était si visible enfin que l'issue, l'irréparable devant elle, lui paraissait déjà impossible à éluder (ROY, Bonheur occas., 1945, p. 253).
B. — P. méton., le plus souvent au plur. Comportement, parole manquant de prudence; action irréfléchie. Synon. inconséquence, maladresse. Commettre une imprudence; dangereuse(s), fâcheuse(s), regrettable(s) imprudence(s). Madame donnait trop de mal à Zoé, par des imprudences, des coups de tête, des bravades folles (ZOLA, Nana, 1880, p. 1351). Incapable de ces excès dans le bien, des magnifiques imprudences des grandes âmes (BERNANOS, Soleil Satan, 1926, p. 142) :
• 2. Les classes prospères peuvent commettre souvent de très grosses imprudences, parce qu'elles ont trop confiance dans leur force, qu'elles regardent l'avenir avec trop de hardiesse...
SOREL, Réflex. violence, 1908, p. 236.
— En partic. Commettre, faire une/des imprudence(s). Compromettre sa santé par un comportement imprudent. En vain Tartarin-Quichotte jurait-il de ne pas faire d'imprudences, qu'il se couvrirait bien, qu'il emporterait tout ce qu'il faudrait (A. DAUDET, Tartarin de T., 1872, p. 34). Je vous disais bien qu'il avait fait quelque imprudence. On n'attrape pas une pleurésie sans raison. Il aura voulu prendre l'air après son dîner : et le froid lui sera tombé sur la poitrine (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Malades et méd., 1884, p. 1299). Je marche encore trop vite? Je fais des imprudences, voilà ma jambe qui commence à traîner (ARLAND, Ordre, 1929, p. 300).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1370-72 « ignorance; manque de sagesse » (ORESME, Ethiques, VII, chap. 3, éd. A. D. Menut, p. 369); 2. 1609 « action ou parole imprudente » (DE L'ESPINE, Discours ds Sat. fr. du XVIIe s., éd. F. Fleuret et L. Perceau, t. 1, p. 32); 3. 1611 « manque de prudence » (COTGR.). Empr. au lat. « ignorance; inadvertance », dér. de (imprudent). Fréq. abs. littér. : 1 019. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 988, b) 1 420; XXe s. : a) 989, b) 1 280.
imprudence [ɛ̃pʀydɑ̃s] n. f.
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1 Manque, absence de prudence. ⇒ Irréflexion, légèreté (→ Agitation, cit. 18; armistice, cit. 1; balayer, cit. 16; fréter, cit. 3). || Un contraste de réserve et d'imprudence (→ Art, cit. 36). || Son imprudence l'expose à bien des dangers. ⇒ Hardiesse, témérité. || Quelle imprudence de se lancer tête baissée dans une telle aventure ! || Être d'une grande, d'une extrême imprudence. — Avoir l'imprudence de (et inf.).
1 Imprudence, babil, et sotte vanité,
Et vaine curiosité,
Ont ensemble étroit parentage (…)
La Fontaine, Fables, X, 2.
2 (…) ils avaient fait parade, dans plusieurs maisons, du premier volume de l'Émile que j'avais eu l'imprudence de leur prêter.
Rousseau, les Confessions, XI.
♦ (1804). Dr. Manque de prévoyance ou de précaution qui engage la responsabilité civile ou même, dans certains cas, la responsabilité pénale de celui qui a commis une faute involontaire. ⇒ Faute (→ Fait, cit. 10). || Délits d'imprudence. || Blessures, homicide (2. Homicide, cit. 3), incendie par imprudence.
2 (1669). Caractère de ce qui est imprudent. || L'imprudence d'une action, d'une équipée (cit. 4).
3 Après avoir réfléchi quelques secondes, il ramassa un caillou et le lança contre le volet; l'imprudence de ce geste lui apparut dès qu'il l'eut accompli.
J. Green, Léviathan, XI, p. 101.
3 (1609). Une, des imprudences. Parole, action imprudente. ⇒ Étourderie, maladresse. || Commettre, faire une imprudence. → Faire un pas de clerc; donner la brebis à garder au loup (vx), donner des verges pour se faire fouetter; enfermer le loup dans la bergerie. || Excès de zèle qui conduit à une dangereuse, fâcheuse, regrettable imprudence. || Les imprudences qu'emporte (cit. 43) la précipitation dans le travail. || Cette imprudence vous serait fatale (cit. 12). || Ne faites pas d'imprudences.
4 (Il) admira la petite Fadette pour avoir si bien su se défendre de toute faiblesse et de toute imprudence, depuis le temps qu'elle aimait Landry et qu'elle en était aimée.
G. Sand, la Petite Fadette, XXX, p. 200.
5 (…) il se laissa donc aller une ou deux fois, devant des personnes de son entourage, à des imprudences de paroles qui furent immédiatement saisies, interprétées, commentées, comprises (…)
A. de Gobineau, les Pléiades, III, VII, p. 277.
♦ Spécialt. || Faire, commettre une imprudence, des imprudences : compromettre sa santé en agissant imprudemment.
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CONTR. Circonspection, prudence, réserve, sérieux.
Encyclopédie Universelle. 2012.