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• v. 1450; lat. imprudens

1 ♦ Qui manque de prudence. ⇒ audacieux, aventureux, écervelé, étourdi, inconsidéré, malavisé, téméraire. Automobiliste imprudent. Je vous trouve bien, très imprudent d'agir ainsi.

♢ N. C'est un imprudent. ⇒fam. casse-cou, risque-tout. Un incorrigible imprudent.

2 ♦ (Choses) Ne quittez pas les pistes de ski, c'est imprudent. ⇒ dangereux. Démarche imprudente. ⇒ hasardé, hasardeux, osé. Politique imprudente. ⇒ aventuriste. « il trouva qu'il était imprudent d'aller voir Madame de Rênal dans sa chambre » (Stendhal).

Synonymes :

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Contraires :

adj. et n. Qui manque de prudence.

— Subst. C'est un imprudent, un casse-cou.

⇒IMPRUDENT, -ENTE, adj.

A. — [En parlant d'une pers.] Qui est dépourvu de prudence, qui agit d'une manière irréfléchie. Synon. audacieux, écervelé, inconscient, inconséquent, irréfléchi, téméraire; anton. avisé, circonspect, prudent, réfléchi. Automobiliste imprudent(e); chefs imprudents; se montrer imprudent. Il était imprudent en paroles et d'une maladresse qui, pour l'exactitude et la sûreté, égalait l'adresse la plus exercée (A. FRANCE, Orme, 1897, p. 157). Il était oublieux, aventureux et imprudent comme un enfant ordinaire (ALAIN, Propos, 1921, p. 198). Je crains que vous n'ayez été maladroite et imprudente. Il fallait garder tout cela pour vous (MONTHERL., J. filles, 1936, p. 939). V. Imprudence ex. 1.

— Emploi subst. Synon. casse-cou (fam.), risque-tout. L'imprudent! Il montre son procédé à tous, sans avoir pris de brevet d'invention (RENAN, Drames philos., Eau Jouvence, 1881, IV, 4, p. 495). Il y a toujours des imprudents pour jouer avec le feu (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 299).

B. — P. méton. [En parlant d'un comportement, d'une action] Qui dénote un manque de prudence. Synon. audacieux, hasardeux, inconséquent, inconsidéré, irréfléchi, osé, périlleux, téméraire; anton. circonspect, prudent. Conduite, parole imprudente; geste, propos imprudent. Il déclara (...) que ses visites devenaient imprudentes et qu'elle se compromettait (FLAUB., M^me Bovary, t. 1, 1857, p. 188). Elle pressentait qu'elle menait ici à tout point de vue une vie imprudente. Elle commençait de s'apercevoir de la sagesse paternelle (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 199). V. accorder ex. 64 :

• N'était-ce pas une opération fantaisiste et imprudente, ce magasin gigantesque? Ne risquait-on pas une catastrophe certaine, à vouloir élargir ainsi hors de toute mesure le commerce des nouveautés?

ZOLA, Bonh. dames, 1883, p. 457.

— Il/c'est imprudent de + inf. C'est imprudent d'emporter tant d'argent dans votre portefeuille (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Dot, 1884, p. 560). Il est bien imprudent de critiquer les autres, quand on est sur le point de s'exposer à la critique (ROLLAND, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 401). Il serait imprudent d'entrer dans le bain, l'estomac chargé d'une boisson aussi lourde que le chocolat (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1932, p. 118).

Prononc. et Orth. : [], fém. [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. D'une personne. 1. 1458 « déraisonnable, qui manque de savoir » (A. GRÉBAN, Myst. Passion, éd. O. Jodogne, 20655); 2. 1538 « qui manque de prudence » (EST., s.v. imprudens); d'où p. ext. B. D'une parole, d'une action, d'un sentiment 1672 « qui dénote l'imprudence » (RACINE, Bajazet, II, 5, éd. R. Picard, Pléiade, p. 556). Empr. au lat. , -entis « ignorant; qui n'est pas sur ses gardes », dér. de (prudent). Fréq. abs. littér. : 919. Fréq. rel. littér. : XIX^e s. : a) 1 699, b) 1 198; XX^e s. : a) 1 116, b) 1 144.

DÉR. Imprudemment, adv. D'une manière imprudente. Synon. inconsidérément, témérairement; anton. prudemment. Parler imprudemment; traverser imprudemment une rue. Les lettres imprudemment écrites par une femme éprise et qu'on menace de faire tenir au mari (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 2, 1859, p. 24). Comme il avait depuis l'enfance l'habitude de plonger chaque jour sa tête dans l'eau froide, il eut imprudemment recours à cette pratique, dangereuse dans le cas présent (BAUDEL., Paradis artif., 1860, p. 410). C'était une ignorance extrême qui l'avait conduite à se compromettre si imprudemment (ROY, Bonheur occas., 1945, p. 257). — []. Att. ds Ac. dep. 1694. — 1^re attest. 1508 (MAXIMIEN, L'arrest. du roy des Rommains donné au grant Conseil de France ds Anc. Poés. fr., t. 6, p. 120); de imprudent, suff. -ment². — Fréq. abs. littér. : 208. Fréq. rel. littér. : XIX^e s. : a) 418, b) 261; XX^e s. : a) 141, b) 302.

imprudent, ente [ɛ̃pʀydɑ̃, ɑ̃t] adj.

ÉTYM. V. 1450, « déraisonnable, qui ignore »; sens mod., 1538; lat. imprudens, de im- (→ 1. In-), et prudens. → Prudent.

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1 Qui manque de prudence. ⇒ Audacieux, aventureux, écervelé, étourdi, inconsidéré, malavisé, téméraire (→ Expédition, cit. 15). || Des chefs imprudents (→ Accident, cit. 11). || Automobiliste imprudent. || Vous êtes bien imprudent, je vous trouve très imprudent de faire cela (→ Conviction, cit. 1). — N. (1651). Personne imprudente. ⇒ Casse-cou, risque-tout (→ Accident, cit. 7). || Un incorrigible imprudent. || Une imprudente.