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impudeur

impudeur [ ɛ̃pydɶr ] n. f.
• 1659; de 1. in- et pudeur
1Manque de pudeur, de réserve, de discrétion. immodestie. Franchise poussée jusqu'à l'impudeur. Étaler ses sentiments avec impudeur.
Spécialt Outrage à la pudeur. impudicité, indécence. L'impudeur d'une posture, d'un vêtement trop suggestif. « Pour atténuer l'impudeur de la mode, Marie couvrit [...] ses blanches épaules » (Balzac).
2Rare Impudence. cynisme, indécence. Il a l'impudeur de demander encore de l'argent.
⊗ CONTR. Pudeur, réserve, retenue. Chasteté, confusion, honte.

impudeur nom féminin Manque de pudeur, manque de discrétion : L'impudeur de son décolleté. Manque total de honte : Mentir avec impudeur.impudeur (difficultés) nom féminin Sens Bien distinguer ces trois noms que séparent d'importantes nuances de sens. 1. Impudeur n.f. = absence de gêne à être vu nu ; manque de réserve à l'égard de ce qui touche à la sexualité. « Elle vit dans la glace sa nudité fleurie [...]. Avec une délicate impudeur, elle contemplait l'image de sa forme »(A. France). - Manque de discrétion sur soi-même : confesser ses lâchetés avec impudeur. 2. Impudicité n.f. = caractère, comportement d'une personne qui transgresse sciemment et sans honte les convenances sociales en matière de sexualité ; acte ou parole impudique. « Après avoir éteint les flambeaux, ils commettaient les plus énormes impudicités »(Voltaire). Le mot est vieilli. 3. Impudence n.f. = effronterie insolente, audace cynique. « Monsieur, répondit le comte avec une rare impudence en toisant le vieillard, mes affaires ne vous regardent pas »(H. de Balzac). Remarque Dans la langue classique, impudence signifiait aussi « manque de pudeur » : « Mais l'impudence et la dissolution déshonorent un temple si magnifique »(Fénelon). ● impudeur (synonymes) nom féminin Manque de pudeur, manque de discrétion
Synonymes :
- impudicité
- indécence
Contraires :
- décence
- pudeur
- réserve
Manque total de honte
Synonymes :
- aplomb
- culot (familier)
- cynisme
- impudence
- toupet (familier)

impudeur
n. f. Manque de pudeur, de décence.

⇒IMPUDEUR, subst. fém.
A. — 1. Caractère de ce qui offense la pudeur. Il y a de l'impudeur dans son geste, dans son attitude (Ac. 1835-1935). Parc d'amoureux, la nuit, collés l'un à l'autre avec impudeur, comme des limaces (MORAND, Londres, 1933, p. 123). Elle resta un long moment immobile devant son lit. — Et jusqu'au bout il fut un merveilleux amant, dit-elle avec une impudeur calme (DRUON, Gdes fam., t. 1, 1948, p. 64).
Adj. + d'impudeur. Puis, tranquille d'impudeur, elle vint déboutonner son petit corsage de percale, en tendant les bras à Madame Jules (ZOLA, Nana, 1880, p. 1215) :
1. C'est la clinique d'un oculiste, où il y a une chambre pour les gens qui doivent passer plusieurs jours dans une obscurité complète, et ces gens se racontent des histoires, des histoires à rougir, des histoires formidables d'impudeur.
GONCOURT, Journal, 1890, p. 1205.
2. Caractère de ce qui manque de retenue, de ce qui enfreint la bienséance. Synon. impudence. Gorgés de biens, ils osent avec impudeur, solliciter de nouveaux dons (Ac. 1835-1935). Il éprouvait une douceur profonde à l'entendre avouer ainsi devant tous, avec cette tranquille impudeur, leurs rendez-vous quotidiens du soir (PROUST, Swann, 1913, p. 271) :
2. ... il morigénait les chauves, surtout quand ils avaient l'impudeur — le mot est de mon père — de ne pas mettre leur chapeau. « Allons, couvrez-vous, monsieur! Est-ce que je montre mes genoux? »
DUHAMEL, Notaire Havre, 1933, p. 120.
B. — Acte, attitude qui offense la pudeur. Commettre des impudeurs. C'est un rendez-vous! Non, c'est impossible; il n'y a pas une femme capable d'une pareille impudeur (SOULIÉ, Mém. diable, t. 2, 1837, p. 206). Une fièvre d'intrigues semi-vécues, de scandales frôlés, d'impudeurs esquissées (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 483).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. 1659 « manque de pudeur physique, impudence, effronterie » (Cr. des échevins de Rouen, éd. J. Félix, t. 2, p. 226); 2. 1829 « manque de pudeur physique » (BALZAC, Chouans, p. 275). Dér. de pudeur; préf. in-1. Fréq. abs. littér. : 169. Bbg. GOHIN 1903, p. 282.

impudeur [ɛ̃pydœʀ] n. f.
ÉTYM. 1659; les premiers emplois sont très proches de impudence; de im- (→ 1. In-), et pudeur.
Littéraire ou style soutenu.
1 Manque de pudeur, de réserve, de discrétion. || Discours pleins d'impudeur.(Répandu déb. XIXe). Cour., sur le plan sexuel. Immodestie, impudicité. || Il y a de l'impudeur dans son geste, dans son attitude (Académie). || Impudeur d'un nu (→ Gothique, cit. 14).
1 Pour atténuer l'impudeur de la mode, Marie couvrit d'une gaze ses blanches épaules que la tunique laissait à nu beaucoup trop bas.
Balzac, les Chouans, Pl., t. VII, p. 983.
2 Elle s'étalait, elle s'offrait avec une impudeur souveraine.
Zola, Thérèse Raquin, VII.
(Abstrait). Absence de discrétion dans la façon de s'exprimer, de parler de soi. || Franchise, sincérité poussée jusqu'à l'impudeur. || L'impudeur naturelle au lyrisme romantique (→ Généraliser, cit. 6).
3 Tant d'impudeur, cette facilité à se livrer, que cela me changeait de la discrétion provinciale, du silence que, chez nous, chacun garde sur sa vie intérieure !
F. Mauriac, Thérèse Desqueyroux, p. 116.
2 Rare. Impudence, manque de retenue. Cynisme, indécence (→ Frère, cit. 4, Beaumarchais). || « Gorgés de biens, ils ont l'impudeur de demander encore » (Académie).
4 Lorsque la question de la succession s'est posée avec celle du Consulat à vie, ils ont (les frères de Napoléon), avec une incroyable impudeur, laissé apercevoir leurs âpres ambitions, leurs prétentions à profiter de sa grandeur, puis, un jour, de sa mort.
Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, Avènement de l'Empire, V.
3 Rare. || Une, des impudeurs. Acte, attitude impudique. || Des « impudeurs esquissées » (Mounier, Traité du caractère, in T. L. F.).
CONTR. Bienséance, décence, pudeur, réserve, retenue. — Chasteté, confusion, honte.

Encyclopédie Universelle. 2012.