inanition [ inanisjɔ̃ ] n. f.
• 1240; bas lat. inanitio « action de vider », de inanire, de inanis « vide, à jeun »
♦ Vieilli État de jeûne. — Par métaph. L'amour « Vit d'inanition et meurt de nourriture » (Musset).
♢ Mod. Loc. Tomber, mourir d'inanition. ⇒ faim.
⊗ CONTR. Réplétion.
● inanition nom féminin (bas latin inanitio, -onis, du latin classique inanire, de inanis, vide) Privation d'aliments. ● inanition (expressions) nom féminin (bas latin inanitio, -onis, du latin classique inanire, de inanis, vide) Mourir, tomber d'inanition, mourir ou s'évanouir du fait du manque de nourriture ; avoir très faim.
inanition
n. f. épuisement de l'organisme dû à une profonde carence alimentaire. Mourir d'inanition.
⇒INANITION, subst. fém.
A. — État d'épuisement de l'organisme causé par le manque de nourriture. Aux tourmens, aux irritations perpétuelles de l'extrême inanition, se joignit la fièvre dévorante de la soif (CRÈVECŒUR, Voyage, t. 2, 1801, p. 54). Les abeilles s'acharneront, durant des heures, jusqu'à ce qu'elles meurent de fatigue ou d'inanition, à chercher une issue à travers le fond de cristal (MAETERL., Vie abeilles, 1901, p. 103).
— Fam. État d'un être qui a très faim. Je bâille d'inanition. Mlle Sergent nous emmène à un restaurant proche, notre hôtel étant trop loin pour y aller jusque-là sous cette chaleur (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 198).
Rem. Employé surtout dans les expr. mourir, tomber d'inanition.
B. — Au fig., dans le domaine moral ou spirituel. Accablement, découragement (dû au manque de quelque chose). Mon milieu m'ennuie et me nuit. J'y souffre d'inanition morale et d'asphyxie spirituelle (AMIEL, Journal, 1866, p. 446) :
• ... il apparaissait en cette heure, quand il était encore comme hébété par le plaisir, que l'art, la connaissance, le commerce des esprits et des âmes n'offraient que duperie, inanition, grise souffrance, un monde plein de landes insipides, plein de barrières, de chausse-trapes et de mirages. Seul le plaisir tenait ses promesses. Seul le plaisir se prouvait, attestait sans doute possible qu'il était réalisé.
MONTHERL., Songe, 1922, p. 25.
REM. Inanitié, -ié, adj., rare. Qui souffre d'inanition. J'en jetais dans la Vivonne des boulettes [de pain] (...) l'eau se solidifiait aussitôt autour d'elles en grappes ovoïdes de tétards inanitiés (PROUST, Swann, 1913, p. 168).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1250 (Epitre St Jérôme à Eustachium, éd. T. Nurmela d'apr. FEW t. 4, p. 615a); 1314 (H. DE MONDEVILLE, Chirurgie, éd. A. Bos, § 1261). Empr. au b. lat. inanitio, -onis « état de vide », formé sur le supin inanitum de inanire « vider », dér. de inanis, v. inane. Fréq. abs. littér. : 80.
inanition [inanisjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1240; bas lat. inanitio « action de vider », de inanire (cf. lat. inanis « vide, à jeun, affamé »). → Inane, inanité.
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1 Vieilli. État résultant d'une insuffisance, d'un manque de nourriture.
1 (…) les hommes de l'état mitoyen, auxquels l'inanition et les excès sont également inconnus.
Buffon, Hist. nat. des animaux, Le bœuf.
♦ Par métaphore :
2 L'amour (…)Vit d'inanition et meurt de nourriture.
A. de Musset, Premières poésies, « Mardoche », XVI.
2 Cour. Épuisement par défaut de nourriture. ⇒ Épuisement, faiblesse. || « Les irritations perpétuelles de l'extrême inanition » (Crèvecœur, 1801, in T. L. F.). Surtout : d'inanition. || Souffrir d'inanition. || Bâiller d'inanition. || Tomber d'inanition. || Mourir d'inanition. ⇒ Faim.
3 — Je doute que vous la trouviez vivante, me répondit-il. Elle meurt d'une affreuse mort, elle meurt d'inanition.
Balzac, le Lys dans la vallée, Pl., t. VIII, p. 995.
4 (…) comme le pauvre, mourant d'inanition, songe dans son dernier sommeil qu'il s'assied au haut bout de la table, pour un festin royal.
André Suarès, Trois hommes, « Ibsen », IX.
3 Fig. (littér. et rare). Accablement par privation. || « Je souffre d'inanition morale et d'asphyxie spirituelle » (Amiel, Journal, 1866, in T. L. F.).
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DÉR. Inanitié.
Encyclopédie Universelle. 2012.