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indignation

indignation [ ɛ̃diɲasjɔ̃ ] n. f.
• 1120; lat. indignatio
Sentiment de colère que soulève une action qui heurte la conscience morale, le sentiment de la justice. révolte. « Je ne quitterai sans doute l'indignation qu'avec la vie. C'est le revers même de l'amour » (A. Gide). Exciter, provoquer l'indignation : choquer, révolter. Protester avec indignation. Cris d'indignation. tollé. À l'indignation générale. scandale.

indignation nom féminin (latin indignatio, -onis) Sentiment de colère ou de révolte que provoque quelqu'un ou quelque chose : Protester avec indignation.indignation (citations) nom féminin (latin indignatio, -onis) André Gide Paris 1869-Paris 1951 Quand je cesserai de m'indigner, j'aurai commencé ma vieillesse. Nouveaux Prétextes Mercure de France

indignation
n. f. Sentiment de colère et de mépris excité par une injustice, une action honteuse, un affront. Frémir d'indignation.

⇒INDIGNATION, subst. fém.
Sentiment de colère et de révolte suscité par tout ce qui peut provoquer la réprobation et porter plus ou moins atteinte à la dignité de l'homme. Accès, cris, larmes d'indignation; grande, juste, légitime, vive indignation; exprimer, manifester, partager, soulever l'indignation. Chaque acte qui lui parut blesser les intérêts du peuple excita en lui une indignation vengeresse (ZOLA, Fortune Rougon, 1871, p. 140) :
Je te pardonne d'avoir ouvert la lettre de Mme de Créqui, mais il ne fallait pas moins que ta jolie lettre pour modérer le premier mouvement de mon indignation en voyant ta trahison.
STAËL, Lettres jeun., 1786, p. 120.
Indignation (générale). Mouvement de protestation auquel s'associent plusieurs personnes pour exprimer un tel sentiment. Synon. tollé (général). Indignation du peuple; indignation publique. Le gouvernement allemand avait d'abord voulu interdire aux maires de présider ces cérémonies, mais devant l'indignation générale il s'est décidé à laisser faire (BARRÈS, Cahiers, t. 10, 1913, p. 85).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1re moitié XIIe s. (Psautier Oxford, 77, 54 ds T.-L. : indignatiun e ire e tribulatiun [indignationem, iram et tribulationem]). Empr. au lat. indignatio,-onis « indignation; manifestation de l'indignation ». Fréq. abs. littér. : 1 785. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 2 496, b) 2 826; XXe s. : a) 2 912, b) 2 195.

indignation [ɛ̃diɲɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1120, indignatiun; lat. indignatio, même sens, de indignatus, p. p. de indignari. → Indigner.
Sentiment de colère que soulève une action contre laquelle réagit la conscience morale ou le sentiment de la justice. Colère, révolte. || L'indignation de qqn, son indignation pour, contre, à l'égard de, envers (qqch., qqn). || Exciter, provoquer l'indignation. Choquer, révolter, soulever. || Frémir (cit. 16), bondir (cit. 11), suffoquer, trembler… d'indignation (→ Foi, cit. 16). || Être rempli (→ Appât, cit. 3), gonflé (cit. 23), transporté d'indignation. || Des cris d'indignation (→ Frisson, cit. 12). Haro, honte, tollé. || Exprimer, manifester, faire éclater son indignation. || Légitime, noble, vertueuse, sainte indignation (→ Éternel, cit. 17). || Indignation publique, générale. Scandale. || Mouvement d'indignation de l'auditoire. || Il ne pouvait contenir son indignation. || Protester avec indignation. || S'en aller avec indignation (→ Secouer la poussière de ses souliers). || Il ne saurait voir cela sans indignation.
1 L'indignation que les anciens appelaient Nemesis, est ordinairement une passion bonne et louable de soi comme venant d'une bonne cause; c'est quand nous sommes fâchés, courroucés et indignés de l'injuste prospérité des méchants ou de ceux qui parviennent aux richesses, états et honneurs sans les avoir mérités.
Ronsard, Œuvres en prose, De l'envie, Pl., t. II, p. 1039.
2 L'indignation est une espèce de haine ou d'aversion qu'on a naturellement contre ceux qui font quelque mal, de quelque nature qu'il soit; et elle est souvent mêlée avec l'envie ou avec la pitié; mais elle a néanmoins un objet tout différent, car on n'est indigné que contre ceux qui font du bien ou du mal aux personnes qui n'en sont pas dignes, mais on porte envie à ceux qui reçoivent ce bien, et on a pitié de ceux qui reçoivent ce mal.
Descartes, les Passions de l'âme, III, 195.
3 Mais les hommes sont-ils assez délicats pour distinguer l'indignation d'une âme honnête outragée, d'avec la confusion qui naît d'une accusation méritée ?
Beaumarchais, le Mariage de Figaro, II, 19.
4 Ce mouvement marqué d'indignation générale fut applaudi de tous les hommes, et fit redoubler les murmures, qui, dit-on, allèrent jusqu'aux huées.
Laclos, les Liaisons dangereuses, CLXXIII.
5 Je savais, par beaucoup d'exemples, combien le sentiment du droit, l'indignation, la pitié pour l'opprimé, peuvent devenir des passions violentes et parfois cruelles.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., IV, VIII.
6 (M. de Montalembert) a la faculté de l'indignation. Il a conservé dans sa vivacité première le sentiment du juste et de l'injuste.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 5 nov. 1849.
7 Je sens en moi, devant les supplices sans nombre,
Les bourreaux, les tyrans, grandir à chaque pas
Une indignation qui ne m'endurcit pas.
Hugo, la Légende des siècles, LV.
8 Je ne quitterai sans doute l'indignation qu'avec la vie. C'est le revers même de l'amour (…)
Gide, Journal, 13 avr. 1943.
9 Le bombardement de Copenhague causa une grande indignation en Europe, mais une de ces indignations passagères qu'efface le succès.
J. Bainville, Hist. de France, XVII, p. 415.
(Dans le contexte littéraire). || Indignation dictant à un écrivain certaines œuvres, certains accents (cf. la maxime de Juvénal Facit indignatio versum « l'indignation fait le vers »). || Ton d'indignation.
10 Toi qu'aimait Juvénal gonflé de lave ardente,
Toi dont la clarté luit dans l'œil fixe de Dante,
Muse Indignation, viens, dressons maintenant,
Dressons sur cet empire heureux et rayonnant,
Et sur cette victoire au tonnerre échappée
Assez de piloris pour faire une épopée !
Hugo, les Châtiments, Nox, IX.

Encyclopédie Universelle. 2012.