bondir [ bɔ̃dir ] v. intr. <conjug. : 2>
• 1080; lat. pop. °bombitire, fréquentatif de bombire « résonner »
1 ♦ S'élever brusquement en l'air par un saut. ⇒ sauter, s'élancer. Les chamois bondissent dans la montagne. ⇒ cabrioler, gambader. Le tigre bondit sur sa proie. « La chaloupe bondissait sur les lames » (Loti). La balle bondit et rebondit.
♢ Fig. Bondir d'impatience, de surprise, de joie.
♢ Par anal. Cela me fait bondir (d'indignation). « Le cœur lui bondissait d'inquiétude et de colère » (Sand). ⇒ tressaillir.
2 ♦ Par ext. S'élancer précipitamment. ⇒ courir, se précipiter. J'ai bondi dans son bureau.
● bondir verbe intransitif (latin populaire bombitire, du latin classique bombire, faire du bruit, sens ancien de bondir) Faire un bond ou des bonds successifs : Le lièvre bondissait à travers champs. La moto bondit au départ de la course. S'élancer rapidement quelque part, s'y précipiter : À la nouvelle de l'accident, je bondis chez lui. Sursauter sous le coup d'une émotion, d'un sentiment violent : Bondir de colère. ● bondir (synonymes) verbe intransitif (latin populaire bombitire, du latin classique bombire, faire du bruit, sens ancien de bondir) Faire un bond ou des bonds successifs
Synonymes :
- rebondir
- sauter
S'élancer rapidement quelque part, s'y précipiter
Synonymes :
- courir
- foncer (familier)
- galoper
- se précipiter
- voler
Contraires :
- s'arrêter
- s'immobiliser
Sursauter sous le coup d'une émotion, d'un sentiment violent
Synonymes :
● bondir
verbe transitif indirect
Sauter sur quelqu'un, un animal avec l'intention de l'attaquer, de s'en emparer, etc. : Bondir sur son agresseur. Le tigre bondit sur sa proie.
Saisir quelque chose avec vivacité : Bondir sur une occasion.
bondir
v. intr.
d1./d Faire des bonds, sauter. Chien qui bondit.
d2./d S'élancer. Bondir au secours de quelqu'un.
d3./d Fig. Tressaillir. Mon coeur bondit de joie. Cela me fait bondir, me scandalise.
⇒BONDIR, verbe intrans.
I.— Vx [en parlant d'un son] Retentir.
Rem. Il semble que dans la phrase suiv. plutôt que d'un archaïsme, il s'agisse d'un emploi métaph. du sens usuel : des sonneries de clairon bondissaient par-dessus la fusillade (ROMAINS, Les Copains, 1913, p. 211).
II.— Cour. Faire un ou plusieurs bonds, s'élever brusquement en l'air.
A.— [Le suj. désigne une chose concr.] De petites flammes bleues courent, bondissent et jouent sur le fond ardent du brasier (BALZAC, La Peau de chagrin, 1831, p. 297); on entend la neige bondir mollement sur la pelouse (GOZLAN, Le Notaire de Chantilly, 1836, p. 126) :
• 1. ... la chaloupe glisse sur les vagues, comme la pierre aplatie, qui, lancée par la main d'un enfant, frappe le flot, se relève, bondit et rebondit en effleurant la surface de l'onde.
CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, p. 369.
• 2. Partout où il [le guitariste] passait, raclant ses cordes, et les faisant harmonieusement bondir sous le pouce, il était sûr d'être suivi par une foule.
BAUDELAIRE, Paradis artificiels, Du vin, 1860, p. 323.
— P. anal., littér. Une cascade, un torrent bondit. L'ombre du matin est encore au fond du lit de la gorge où bondit le torrent principal (LAMARTINE, Voyage en Orient, t. 2, 1835, p. 256).
B.— [L'accent est mis sur l'idée d'agilité, de souplesse; le suj. désigne gén. un être hum. ou un animal] :
• 3. Il y a des poissons larges et plats qui bondissent à la surface calme des eaux sur lesquelles ils retombent en faisant retentir au loin les vastes solitudes de la mer : ...
BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, p. 193.
• 4. J'aimais sa façon de marcher à mon côté. Plutôt que marcher, je devrais dire sautiller et bondir.
G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Désert de Bièvres, 1937, p. 56.
PARAD. Sauter, sautiller; s'élancer, cabrioler, gambader.
1. P. ext., fam.
— S'élancer en avant :
• 5. ... elle [Emma] entendit le trot d'un cheval dans l'allée. C'était lui [son mari], il ouvrait la barrière, il était plus blême que le mur de plâtre. Bondissant dans l'escalier, elle s'échappa vivement par la place...
FLAUBERT, Madame Bovary, t. 2, 1857, p. 159.
— Se rendre en toute hâte en un lieu :
• 6. Le temps juste de m'habiller et je bondis plutôt que je ne courus place des Barricades, où demeurait Charles Hugo.
VERLAINE, Œuvres posthumes, t. 2, Souvenirs et promenades, 1896, p. 146.
— P. métaph. :
• 7. La paix est loin d'avoir l'assurance de la joie. La joie bondit, frappant le sol, de son talon.
R. ROLLAND, Beethoven, t. 2, 1928, p. 404.
2. Spéc. [Bondir suivi d'une prép. indiquant une direction]
a) Bondir dans (cf. supra ex. 5).
b) Bondir de (hors de). Le jongleur bondit hors de sa cabane (CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, p. 386); Comme un homme endormi qu'une vipère mord, Elle bondit de terre avec un cri de mort (LAMARTINE, La Chute d'un ange, 1838, p. 898).
c) Bondir sur. [En prenant appui sur un corps dur] Le fiacre souplement bondit sur ses ressorts et recule (ROMAINS, La Vie unanime, 1908, p. 102). [En fonçant en direction d'un objectif animé ou d'une chose] C'était bien le tigre se ramassant pour bondir sur sa proie (BALZAC, Splendeurs et misères des courtisanes, 1847, p. 612).
d) Bondir vers :
• 8. Le téléphone sonna. Il était dix heures. Nous échangeâmes un regard étonné, puis plein d'espoir : (...). Mon père bondit vers l'appareil, cria « Allo » d'une voix joyeuse.
F. SAGAN, Bonjour tristesse, 1954, p. 180.
— Bondir comme. [Suivi d'une compar.; gén. avec une nuance poét., compar. de l'homme avec un animal souple ou un élément naturel fluide] [Le sauvage] bondit comme un torrent du haut d'un roc, et disparoît (CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, p. 149); Stephen se lève et bondit comme un tigre (KARR, Sous les tilleuls, 1832, p. 151).
SYNT. Bondir comme un chamois, un chevreuil, un faon, une gazelle, un léopard, un lion, une panthère, un poulain en liberté.
III.— Au fig. [Qqf. employé absol. mais gén. suivi de la prép. de indiquant la cause] Réagir sous l'empire d'une émotion. Bondir de colère, d'impatience, de joie, de rage. Le jeune voyageur bondissoit de plaisir. Le vieillard, moins joyeux, alloit un train plus sage (FLORIAN, Fables, Le Cheval et le poulain, 1792, p. 83). Le confiant Perrin cria consciencieusement :« Corbeau! corbeau! » Le pauvre curé bondit (DURANTY, Le Malheur d'Henriette Gérard, 1860, p. 88).
— [Le suj. désigne le cœur dont le rythme s'accélère sous l'effet d'une émotion] Le cœur bondit d'allégresse, de crainte, d'indignation; le cœur lui bondit :
• 9. Je fus jaloux de cet enfant sur-le-champ, et le cœur me bondit en voyant qu'il touchait le sabre du général.
VIGNY, Servitude et grandeur militaires, 1835, p. 142.
— Loc. Faire bondir le cœur.
a) Employé absol. En entrant dans la chambre, prêt à m'évanouir, attendant néanmoins je ne sais quel hasard, une suprême espérance me fit bondir le cœur (MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 1, Les Dimanches d'un bourgeois de Paris, 1880, p. 320).
b) [Suivi de la prép. de indiquant la cause]
♦ [Le dégoût] Donner la nausée. Cf. également haut-le-cœur, lever le cœur :
• 10. ... il faut me pardonner et vous dire que vous venez d'entendre le cri d'un vieux Français de France, qui ne peut trouver tout à fait le repos dans les sables, car si fataliste que je sois devenu, il y a toujours des questions qui me font bondir le cœur, ...
J. et J. THARAUD, La Fête arabe, 1912, p. 282.
♦ [La joie] Un regard rapide échangé entre ma belle et moi me fait bondir le cœur de joie. Nous allions être seuls! (MUSSET, Il ne faut jurer de rien, 1840, p. 105).
— P. ell. Faire bondir qqn (sous-entendu de colère, d'indignation) :
• 11. Je ne peux plus causer avec qui que ce soit sans me mettre en colère; et tout ce que je lis de contemporain, me fait bondir.
FLAUBERT, Correspondance, 1872, p. 62.
PRONONC. :[], (je) bondis [].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. Ca 1100 bundir « retentir, résonner » (Roland, éd. J. Bédier 3119) — XVIe s., Tahureau dans HUG.; 2. XIIIe s. bondir « faire des sauts » (2e Continuation de Perceval, éd. Roach, 30 798 [var.], t. 4, p. 446).
Empr. au lat. vulg. bombitire, var. de bombitare fréquentatif de bombire « bourdonner (des abeilles) », lui-même dér. de bombus « bourdonnement des abeilles, bruit retentissant », gr. , onomatopée; le changement de sens est dû à un changement de registre : à l'impression auditive de sons montants et descendants s'est substituée une impression visuelle de même rythme.
STAT. — Fréq. abs. littér. :1 468. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 744, b) 2 349; XXe s. : a) 2 388, b) 2 059.
BBG. — DARM. Vie 1932, p. 155. — SAIN. Sources t. 2 1972 [1925], p. 15, 278, 446.
bondir [bɔ̃diʀ] v. intr.
ÉTYM. XIIIe; bundir « retentir, résonner », 1080, Chanson de Roland; du lat. pop. bombitire, de bombitare, fréquentatif de bombire « bourdonner, faire du bruit », de bombus « bourdonnement, bruit retentissant », p.-ê. avec infl. de bonde au sens de « balle (de jeu de paume) », selon Guiraud.
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1 Vx. Le sujet désigne un son. Être répercuté. ⇒ Résonner, retentir.
1 Ce cor bondit gaillardement (…)
Palsgrave, l'Éclaircissement de la langue franç., p. 726.
REM. Ce sens étymologique est vieux depuis le XVIIe s.; qu'il s'agisse ou non d'archaïsmes, les emplois plus récents sont compris au sens 2.
2 Et quand il passera, ces peuples de la tente,
Prosternés, enverront la fanfare éclatante
Bondir autour de lui !
Hugo, les Orientales, « Mazeppa ».
2 Mod. et cour. S'élever brusquement en l'air par un saut pour retomber avec souplesse. ⇒ Sauter; élancer (s'). || Les chamois bondissent dans la montagne. ⇒ Cabrioler, gambader. || Le tigre bondit sur sa proie. || Poisson, dauphin qui bondit hors de l'eau, à la surface de l'eau. || Bondir de sa maison, en sortir en bondissant. || Acrobate bondissant sur un tremplin. — (Avec une comparaison, en parlant d'une personne). || Bondir comme un cabri, une chèvre, une gazelle, un tigre.
3 De rage et de douleur le monstre bondissant
Vient aux pieds des chevaux tomber en mugissant (…)
Racine, Phèdre, V, 6.
4 Tremplin qui tressailles d'émoi
Quand je prends un élan, fais-moi
Bondir plus haut, planche élastique !
« Frêle machine aux reins puissants,
Fais-moi bondir, moi qui me sens
Plus agile que les panthères (…) »
Th. de Banville, Odes funambulesques, « Le saut du tremplin ».
5 (…) le chat bondit sur le parquet, plus mol et plus élastique que la balle de laine qui nous sert de joujou.
Colette, Histoires pour Bel-Gazou, XIV.
6 (…) elle venait d'apercevoir, les cheveux flottant au vent des fenêtres ouvertes, sa nièce qui bondissait sur place comme un chevreau (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. I, p. 256.
7 (…) ce jeune homme étonnant (Nijinski) (…) qui accomplissait, comme en se jouant, les pas les plus extraordinaires, qui pouvait bondir à des hauteurs insolites et qui mettait plus longtemps à redescendre qu'il n'en avait mis à s'élever, cet acrobate phénoménal sur qui les lois de la pesanteur semblaient n'avoir aucune prise, fut célèbre et dans le monde entier.
Francis de Miomandre, la Danse, p. 57.
♦ (En parlant du cœur). || Le cœur bondit, (vx) se soulève (de dégoût, etc.); (mod.) accélère ses battements (sous l'effet d'une émotion) [ci-dessous, cit. 9 et 10]. ☑ Faire bondir le cœur : (vx) soulever, lever le cœur (ci-dessous, cit. 8); (mod.) émouvoir fortement.
8 La reine Gisèle était toute courbée, toussant et crachant toute la journée avec une saleté qui faisait bondir le cœur (…)
9 Le cœur lui bondissait d'inquiétude et de colère, la sueur lui coulait du front.
G. Sand, la Mare au diable, XIII, p. 115.
10 Et de songer qu'une femme pareille avait acheté son volume, son cœur bondissait d'orgueil.
Alphonse Daudet, le Petit Chose, II, 9.
♦ (Sujet n. de personne). Réagir soudainement et fortement sous l'effet d'une émotion vive. || Bondir de… || Bondir d'inquiétude, d'indignation, de colère, d'impatience, de surprise, de joie. ⇒ Sauter. — (Sans compl.). || À ces mots, il bondit. || Cela me fait bondir.
11 Boileau bondit d'indignation en songeant que Corneille ne distingue pas Lucain de Virgile.
Émile Faguet, XVIIe s., Études littéraires, p. 359.
3 (Le sujet désigne un objet lancé). Faire un ou plusieurs bonds (⇒ Bond, 2.). || Une balle bondit et rebondit. ⇒ Rebondir. — (Le sujet désigne un liquide qui jaillit ou rejaillit, le feu, etc.). Littér. || La mer bondissait sur les rochers. || Des flammes bondissaient.
12 Pourquoi bondissez-vous sur la plage écumante,
Vagues dont aucun vent n'a creusé le sillon ?
Lamartine, Harmonies…, I, 3.
13 La chaloupe partit (…) Elle s'en allait toute penchée sous le vent d'Ouest; elle bondissait sur les lames avec un son creux de tambour, et à chaque saut qu'elle faisait, une masse d'eau de mer venait se plaquer sur eux (…)
Loti, Mon frère Yves, III, p. 17.
13.1 Par instants, un remous creuse un sillon profond; une gerbe d'écume bondit.
Gide, Voyage au Congo, in Souvenirs, Pl., p. 692.
♦ (Sujet n. de personne). Aller vivement, impétueusement. ⇒ Courir, élancer (s'). || Bondir de, hors de… (⇒ Jaillir, sortir), dans…, sur…, vers… || Elle bondit à la porte, au téléphone, vers le téléphone. || Au moment de l'assaut, les poilus bondissaient des tranchées. — Se rendre rapidement (quelque part). || « Je bondis plutôt que je ne courus place des Barricades » (Verlaine, Œuvres posthumes, 1896, in T. L. F.).
➪ tableau Verbes exprimant une idée de mouvement.
——————
bondissant, ante p. prés. et adj.
♦ Qui bondit. || Des chevreaux bondissants. ⇒ Capricant. || Un torrent bondissant. || Le Basque bondissant, surnom donné au champion de tennis Borotra.
14 Semblable, dans ses sauts hardis et dans sa légère démarche, à ces animaux vigoureux et bondissants, il (Cyrus) ne s'avance que par vives et impétueuses saillies (…)
Bossuet, Oraison funèbre du prince de Condé.
15 O que n'ai-je entendu ces bondissantes eaux,
Ces fleuves, ces torrents (…)
André Chénier, Élégies, XXXVII, « Aux deux frères Trudaine ».
16 Ce saut (l'assemblé) est très employé dans les danses dynamiques et pour obtenir des effets bondissants.
Marcelle Bourgat, Technique de la danse, p. 53 (→ Assemblé, cit.).
♦ Fig. et littér. Qui réagit à une émotion intense. || Poitrine bondissante, sein bondissant. ⇒ Haletant; agité, ému.
♦ Par ext. || Allure bondissante.
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DÉR. et COMP. Bond, bondissement. Rebondir.
Encyclopédie Universelle. 2012.