CONFESSEUR
CONFESSEUR
Dans l’Église primitive, le titre de confesseur était donné à des chrétiens ayant souffert dans les persécutions autrement que par le sang versé. Le mot était primitivement mal distingué de celui de martyr. Le martyr était un témoin, il avait par son attitude témoigné de sa foi devant les juges. De la même façon, un confessor avait affirmé (plus exactement professé) son appartenance à l’Église. Jusqu’à la fin du IIe siècle donc, lorsque le titre de confessor est donné à un défunt, il y a tout lieu de croire qu’il s’agit d’un martyr. Vers le milieu du IIIe siècle, saint Cyprien précise le sens des deux termes: est martyr celui qui a été exécuté pour sa foi ou est mort en prison, et de même celui qui a été torturé, quand il survit à son supplice; est confesseur le chrétien qui s’est exilé volontairement, qui a été incarcéré et a subi d’autres préjudices, en particulier des pertes matérielles. Les confesseurs ayant survécu aux persécutions jouissaient dans leur Église d’une situation privilégiée et recevaient souvent la charge de diriger les offices. Aussi, dès la fin du IVe siècle, le terme de confessor désignait couramment les chantres et les lecteurs.
confesseur [ kɔ̃fesɶr ] n. m.
• fin XIIe; lat. ecclés. confessor → confesser
1 ♦ Chrétien qui, dans l'Église primitive, proclamait sa foi malgré les persécutions (⇒ confesser, 4o ). Les confesseurs et les martyrs. — Par ext. Saint qui a manifesté sa foi par sa vie, ses actes (opposé à apôtre, docteur, martyr). Édouard le Confesseur, roi d'Angleterre.
2 ♦ (1265) Prêtre à qui l'on se confesse. Elle a un confesseur attitré. ⇒ directeur (de conscience). Confesseur d'une communauté (⇒ aumônier) .
● confesseur nom masculin (latin ecclésiastique confessor) Ministre du sacrement de pénitence à qui on va se confesser. Personne à qui on se confie. Synonyme de martyr. Titre donné aux saints qui ne sont ni apôtres ni martyrs. ● confesseur (citations) nom masculin (latin ecclésiastique confessor) Jules Amédée Barbey d'Aurevilly Saint-Sauveur-le-Vicomte 1808-Paris 1889 Dans une société qui devient de plus en plus matérialiste, le confesseur, c'est le médecin. Disjecta membra ● confesseur (synonymes) nom masculin (latin ecclésiastique confessor)
Synonymes :
- martyr
confesseur
n. m.
d1./d HIST Dans l'église primitive, chrétien qui confessait sa foi au péril de sa vie.
— Par ext. Saint qui n'est ni martyr ni apôtre.
d2./d RELIG CATHOL Prêtre qui entend en confession.
⇒CONFESSEUR, subst. masc.
A.— [Dans l'Église primitive] Personne exposée à la persécution et témoignant de sa foi :
• 1. — Je veux lire le Nouveau Testament dans l'original, fit-il avec l'énergie d'un confesseur de la foi devant un préfet romain.
GREEN, Moïra, 1950, p. 14.
— Emploi adj. Qui a proclamé sa foi :
• 2. ... ce concile de Nicée, où l'on vit trois prélats ayant le don des miracles et ressuscitant les morts, quarante évêques confesseurs ou martyrs, ...
CHATEAUBRIAND, Les Martyrs, t. 2, 1810, p. 220.
— P. ext.
♦ LITURG. [P. oppos. à apôtre, docteur, etc.] Saint non martyr. Saint Hyacinthe, confesseur non pontife (HUYSMANS, L'Oblat, t. 2, 1903, p. 170).
♦ P. anal., littér. Personne qui fait profession d'une foi quelle qu'elle soit :
• 3. ... il nous est impossible de ne pas admirer, qu'ils réussissent ou non, les glorieux combattants de l'avenir, les confesseurs de l'utopie.
HUGO, Les Misérables, t. 2, 1862, p. 484.
B.— RELIG. CATH. Prêtre doté du pouvoir d'absoudre les péchés (cf. confessé II). Geoffroy de Beaulieu, confesseur de saint Louis (CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 4, 1848, p. 479) :
• 4. ... qu'est-ce qu'un moraliste, sinon un confesseur et un directeur laïque, auquel il manque seulement la robe du prêtre — et souvent sa religion?
P. BOURGET, Nouv. Essais de psychol. contemp., 1885, p. 28.
— P. ext. Personne à qui on peut faire des confidences :
• 5. Je recommence, avec plus de conviction, mon petit speech sur la nécessité pour le défenseur de ne rien ignorer de la faute. Je vais jusqu'à déclarer que l'avocat est un confesseur! Ce dernier mot a raison de ses hésitations.
VERCEL, Capitaine Conan, 1934, p. 77.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. Av. 1155 confessour « titre donné aux saints qui ne sont ni apôtres ni martyrs » (WACE, St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 1539). B. 1195-1200 confessor « prêtre qui entend les confessions » (Renart, éd. M. Roques, XIV, 14842); 1350 confiesseur (G. LE MUISIT, Poésies, éd. Kervyn de Lettenhove, t. I, p. 257); 1383 confesseur (Ménagier, éd. Soc. Bibliophiles fr., t. I, p. 26). A est empr. au lat. chrét. confessor « celui qui professe la foi chrétienne », le terme désignant d'abord un martyr, puis celui qui s'est affirmé témoin du Christ par une sainte vie (Catholicisme), dér. de confessus, part. passé de confiteri (confesser). B empr. au lat. médiév. confessor « prêtre qui entend les confessions » (ca 827, Walahfrid Strabo ds NIERM.). Fréq. abs. littér. :858. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 749, b) 1 452; XXe s. : a) 1 300, b) 595. Bbg. RITTER (E.). Les Quatre dict. fr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 379.
confesseur [kɔ̃fesœʀ] n. m.
ÉTYM. Av. 1155, confessour « saint »; lat. ecclés. confessor, de confessus, p. p. de confiteri. → Confesser.
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1 Relig. Chrétien qui, dans l'Église primitive, confessait sa foi malgré les persécutions. || Les confesseurs et les martyrs. || Confesseur de la foi. En appos. || Évêque confesseur. — Par ext. Saint qui a manifesté sa foi par sa vie, ses œuvres, et à qui l'Église ne confère pas de titre particulier (par oppos. à apôtre, docteur, martyr…).
1 Ce courageux confesseur de Jésus-Christ adressa à l'empereur un livre (…)
2 On jetait aux lions les confesseurs, les prêtres.
Hugo, Odes et Ballades, II, 5, 1.
2 (V. 1195). Cour. Prêtre à qui l'on se confesse. || Un confesseur sévère, indulgent. || Choisir un confesseur. || Elle a un confesseur attitré. ⇒ Directeur (de conscience). || Confesseur d'une communauté de religieuses (⇒ Aumônier). || Le confesseur donne l'absolution, impose une pénitence… (⇒ Confession).
3 Le pénitent apporte sa formule de contrition et le confesseur lui passe en échange sa formule d'exhortation.
Léon Bloy, le Désespéré, III, Le retour, p. 152.
4 Je n'ai pas de confesseur au collège. Je me confesse à un prêtre de la paroisse.
Montherlant, la Ville dont le prince est un enfant, I, 3, in Théâtre, Pl., p. 864.
♦ Par ext. Personne à qui l'on se confie. ⇒ Confident. (Cf. Directeur de conscience, médecin de l'âme, médecin spirituel).
Encyclopédie Universelle. 2012.