inélégant, ante [ inelegɑ̃, ɑ̃t ] adj.
• 1500; lat. inelegans
♦ Qui n'est pas élégant. Une silhouette inélégante. ⇒ disgracieux. « Mon malheureux nom de famille, si inélégant » (Baudelaire). — Qui manque de délicatesse, de correction. ⇒ incorrect, indélicat. Procédé, geste inélégant. Manières inélégantes. ⇒ grossier. — Adv. INÉLÉGAMMENT [ inelegamɑ̃ ].
⊗ CONTR. Élégant.
● inélégant, inélégante adjectif (latin inelegans, -antis) Qui manque d'élégance : Mise inélégante. Qui manque de délicatesse de sentiments dans son comportement, son expression : Il serait inélégant d'insister. ● inélégant, inélégante (synonymes) adjectif (latin inelegans, -antis) Qui manque d' élégance
Synonymes :
- lourd
- vilain
Contraires :
- chic (familier)
- distingué
- élégant
Qui manque de délicatesse de sentiments dans son comportement, son...
Synonymes :
- cavalier
- choquant
- déplacé
- désinvolte
- grossier
- indécent
Contraires :
- habile
inélégant, ante
adj.
d1./d Qui n'est pas élégant; mal habillé.
|| Sans distinction, sans grâce. Une façon de se tenir inélégante.
d2./d Indélicat, inconvenant. Conduite inélégante.
⇒INÉLÉGANT, -ANTE, adj.
A. — Qui est dépourvu d'élégance.
1. [En parlant d'une pers. et, p. méton., de son aspect phys.] Synon. disgracieux. Démarche, femme, mise, silhouette inélégante. Un vil corps de courtisane aussi inélégant qu'impudique (VEUILLOT, Odeurs de Paris, 1866, p. 198). Un public inélégant, mais mélomane (GIDE, Nourr. terr., 1897, p. 178).
2. [En parlant d'un inanimé concr., en partic. d'un vêtement] Un gros homme coiffé d'un chapeau mou, vêtu d'un jersey bien inélégant (RENARD, Journal, 1890, p. 71).
3. [En parlant de l'expression écrite ou orale] Qui est dépourvu de distinction, d'aisance et de justesse. Synon. malhabile. Style inélégant. Elle vit la critique grammaticale qui n'épargnait pas Montaigne s'acharner sur Ronsard, et relever dans ses œuvres les tours inélégants et les mots surannés (SAINTE-BEUVE, Tabl. poés. fr., 1828, p. 164). Aristide s'écria en son langage inélégant qu'il regrettait de ne lui avoir pas donné une roulée (DURANTY, Malh. H. Gérard, 1860, p. 110). De la carne ou de la bidoche, Madame Bavoil; ce sont les inélégants synonymes d'une irréductible viande (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 50).
B. — [En parlant d'une pers., de son comportement] Qui manque d'élégance morale. Synon. choquant, déplacé, discourtois, incorrect. Action inélégante. Cet acte inélégant qui consiste à se mettre en valeur (COCTEAU, Poés. crit., 1959, p. 71).
— [Dans une tournure impers.] Il est/paraît/semble inélégant de + inf. Il sentit combien c'eût été inélégant d'insister, et, renonçant d'un coup à elle, il prit le parti d'agir galamment (MARTIN DU G., Thib., Belle sais., 1923, p. 859). Il lui eût semblé inélégant de fuir le danger (ARLAND, Ordre, 1929, p. 132).
REM. Inélégamment, adv. D'une manière inélégante. Le « par contre » dont on abuse aujourd'hui remplace abruptement et inélégamment le « en récompense » du XVIIe siècle (GIDE, Journal, 1941, p. 98).
Prononc. et Orth. : [], fém. [-]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. Av. 1520 « dépourvu d'élégance (du style, de la manière d'écrire) » (C. DE SEYSSEL, Hist. de Louis XII, p. 1, éd. 1558 ds GDF. Compl.); 2. 1830 « indélicat » (STENDHAL, Rouge et Noir, p. 207 : ses manières profondément inélégantes). Dér. de élégant; préf. in-1. Cf. lat. inelegans « inconvenant, inadéquat; sans goût, sans finesse ». Fréq. abs. littér. : 28. Bbg. GOHIN 1903, p. 315.
inélégant, ante [inelegɑ̃, ɑ̃t] adj.
ÉTYM. V. 1500; lat. inelegans « qui est sans distinction, sans goût, sans finesse; grossier; désagréable », de in- (→ 1. In-), et elegans. → Élégant.
❖
1 (Personnes). Qui n'est pas élégant (2.). || Une femme inélégante.
1 Non qu'elle fût grosse : engoncée plutôt, inélégante, ne sachant pas plus s'habiller, que marcher ou parler.
Claude Mauriac, le Dîner en ville, p. 270.
♦ (Choses). Sans distinction. ⇒ Commun, vulgaire. || Pose inélégante. — (Arts). || Une phrase inélégante.
2 Je m'étais toujours senti de l'aversion pour mon malheureux nom de famille, si inélégant, et pour mon prénom, si trivial, sinon tout à fait plébéien.
Baudelaire, Trad. E. Poe, Nouvelles histoires extraordinaires, « W. Wilson ».
3 Elle étalait une complète misère, la chose du monde la plus inélégante aux yeux d'un pareil dandy de plume (…)
Léon Bloy, le Désespéré, p. 14.
2 a (1830, Stendhal, in T. L. F.). Comportements. Inconvenant, presque grossier. || Des manières inélégantes.
4 Arthur Rance en avait profité, ce soir-là, pour se griser abominablement. Il dut commettre quelque inélégante bêtise, laisser échapper un propos si incorrect que Miss Édith le pria soudain, et à haute voix, de ne plus lui adresser la parole.
Gaston Leroux, le Parfum de la dame en noir, p. 115.
❖
CONTR. Chic, élégant.
DÉR. Inélégamment, inélégance.
Encyclopédie Universelle. 2012.