inextinguible [ inɛkstɛ̃gibl ] adj.
• 1403; bas lat. inextinguibilis
1 ♦ Littér. Qu'il est impossible d'éteindre. Feu inextinguible.
2 ♦ Qui ne peut être satisfait, comblé. Soif inextinguible. Fureur, haine inextinguible. ⇒ inapaisable. Le « besoin inextinguible qu'il avait de savoir » (Zola). ⇒ insatiable.
♢ Spécialt (1669) Rire inextinguible : fou rire éclatant qu'on ne peut arrêter.
⊗ CONTR. Extinguible.
● inextinguible adjectif (bas latin inexstinguibilis, de exstinguere, éteindre) Littéraire. Qu'il est impossible d'éteindre : Feu inextinguible. Qu'on ne peut apaiser, arrêter : Soif inextinguible. Rire inextinguible. ● inextinguible (synonymes) adjectif (bas latin inexstinguibilis, de exstinguere, éteindre) Littéraire. Qu'il est impossible d'éteindre
Synonymes :
- éternel
- impérissable
Contraires :
Qu'on ne peut apaiser, arrêter
Synonymes :
Contraires :
- apaisable
inextinguible
adj. Qu'on ne peut apaiser, arrêter. Soif, rire inextinguible.
⇒INEXTINGUIBLE, adj.
A. — Qu'il est impossible d'éteindre. Feu, flamme inextinguible. Sans cesse se rallumaient les brasiers; les brûlots au calcium étaient inextinguibles (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 767) :
• Avec les Turcs, et en même temps qu'eux, l'incendie inextinguible et la peste perpétuelle s'étaient installés à Constantinople.
HUGO, Rhin, 1842, p. 428.
— [P. anal. avec le feu qui brûle avec ardeur] Vengeance inextinguible. Qu'est-ce donc que cette haine profonde, cuisante, inextinguible, que vous avez pour notre race? (SAND, Lélia, 1833, p. 9). Rabelais se sentit brûlé d'une soif inextinguible de savoir, de cette soif qui dévorait alors les plus vastes esprits (FRANCE, Rabelais, 1909, p. 8).
B. — Au fig. Qui ne s'éteint pas; qu'il est ou qu'il semble impossible d'étouffer, de faire cesser. Besoin, remords, sentiment inextinguible. Les enfants, les domestiques, tout le monde fut pris d'un rire inextinguible, immense, effroyable (SAND, Corresp., t. 2, 1837, p. 70). Cela rendait le désir inextinguible, toujours renaissant et disant toujours : encore! (MICHELET, Journal, 1856, p. 312).
REM. Inextinguiblement, adv. D'une manière inextinguible, intarissablement. Dans le ciel paisible de juin, la lune tremble inextinguiblement belle (MAUROIS, Ariel, 1923, p. 272).
Prononc. et Orth. : [], [-ne-]. Prononc. [--] ds NOD. 1844, LITTRÉ, DG, BARBEAU-RODHE 1930, DUB. (var.), Pt ROB. (var.), WARN. 1968, Lar. Lang. fr. MARTINET-WALTER 1973 : [-gi-], [--] (13/4). Att. ds Ac. dep. 1694; Ac. 1798-1878 : ,,gui fait diphtongue``. Étymol. et Hist. 1447 « que rien ne peut éteindre » inextinguible charité (Internelle consolation, éd. A. Pereire, p. 258); 1542 « qu'on ne peut calmer » inextinguible soif (A. SEVIN, trad. de BOCCACE, Le Philocope, L. III, 58 v° ds HUG.). Empr. au b. lat. inexstinguibilis de mêmes sens, dér. à l'aide du préf. in- négatif de exstinguibilis « que l'on peut anéantir », lui-même dér. de exstinguere « éteindre, faire disparaître, effacer ». Fréq. abs. littér. : 167.
inextinguible [inɛkstɛ̃gibl] adj.
ÉTYM. 1403 (1447, selon T. L. F.); bas lat. inextinguibilis, même sens, de in- (→ 1. In-), et bas lat. exstinguibilis. → Extinguible.
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1 Littér. Qu'il est inpossible d'éteindre. || Feu inextinguible. || « Les brûlots au calcium était inextinguibles » (Malraux, l'Espoir, in Romans, Pl., p. 767).
♦ Par métaphore (→ aussi ci-dessous, cit. 5).
1 (…) De la charité l'inextinguible feu.
Corneille, l'Imitation de J.-C., III, 6333.
2 (1534). Qui ne peut être arrêté, satisfait, comblé. || Une soif inextinguible. || Ardeur, fureur, haine inextinguible. || Désir inextinguible. ⇒ Insatiable. — (1669). Spécialt. || Rire (cit. 4) inextinguible : fou rire éclatant qu'on ne peut arrêter. → Rire homérique. || Le rire inextinguible des dieux de l'Iliade (chant I).
2 C'étaient des rires inextinguibles; nous étouffions.
Rousseau, les Confessions, VIII.
3 (…) les inextinguibles regrets qu'il (cet acte) m'a laissés (…)
Rousseau, Rêveries…, Pl., 4e promenade.
4 J'ai dans le cœur un sentiment inextinguible.
Balzac, Eugénie Grandet, Pl., t. III, p. 644.
5 (…) dans le sanctuaire réservé de son cœur, où brûlait, à côté du pétrole, la petite lampe inextinguible d'une piété tendre et absolument souveraine.
Renan, Souvenirs d'enfance…, V, I.
6 Il ne la battait plus, il la torturait de ses questions, du besoin inextinguible qu'il avait de savoir.
Zola, la Bête humaine, I, p. 22.
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CONTR. Extinguible.
DÉR. Inextinguiblement.
Encyclopédie Universelle. 2012.