infant, ante [ ɛ̃fɑ̃, ɑ̃t ] n.
• 1407; esp. infante; lat. infans
♦ Titre donné aux enfants puînés des rois d'Espagne et de Portugal. L'infant d'Espagne. Le personnage de l'infante dans « le Cid ». « Pavane pour une infante défunte », œuvre de Ravel.
● infant, infante nom (espagnol infante, du latin infans, -antis, enfant) Titre donné aux enfants puînés des rois d'Espagne et de Portugal.
⇒INFANT, -ANTE, subst.
Titre donné aux enfants puînés des rois d'Espagne et du Portugal et, parfois, à ceux des grandes familles de ces pays. Infante de tableau, Infante de Velasquez; « Pavane pour une infante défunte » (titre d'une œuvre de Ravel); robe d'infante. Elle est l'infante, elle a cinq ans, elle dédaigne. Car les enfants des rois sont ainsi (HUGO, Légende, t. 2, 1859, p. 638) :
• De telles offres ne pouvaient être repoussées, d'autant que la paix entre la Castille et l'Angleterre venait d'être conclue et scellée par le mariage de l'infant de Castille avec la fille du duc de Lancastre.
BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 2, 1821-24, p. 13.
— P. ext. Jeune princesse. Démarche, geste d'infante. Courtiser Messaline, infante aux sens troublés (BANVILLE, Cariat., 1842, p. 177). La servante de l'hôtel au nom charmant a, dans sa robe sombre, un port d'infante (COLETTE, Belles saisons, Mes cahiers, 1941, p. 159).
— Hypocoristique, vx. Femme aimée. Il faudra bien enfin s'adoucir, mon infante! (HUGO, Hernani, 1830, p. 85).
Rem. Les sens p. ext. et hypocoristique s'appliquent uniquement au féminin.
Prononc. et Orth. : [], fém. [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin XIVe s. enfant de Castille (J. FROISSART, Chron., éd. G. Raynaud, t. 9, p. 92); 2. ca 1450 infant (G. DE LANNOY, Voy. et ambass., p. 9, Soc. Biblioph. de Mons ds GDF. Compl.); 1462-68 fém. infante (J. LE FÈVRE, Chron., éd. F. Morand, t. 2, p. 151). Empr. à l'esp. infante « fils de roi » (dep. 1140, yfante, Cantar de mio Cid, éd. R. Menéndez Pidal, p. 721-2), proprement « enfant » (v. ce mot). Fréq. abs. littér. : 166. Bbg. HERB. 1961, p. 86. - KIDMAN (J.). Les Emprunts lexicol. du fr. à l'esp. des orig. jusqu'à la fin du XVe s. Paris, 1969, p. 138. - REINH. 1963, p. 165, 168. - RUPP. 1915, p. 67.
infant, ante [ɛ̃fɑ̃, ɑ̃t] n.
ÉTYM. 1407, infant; infante, av. 1468; cf. Enfant de Castille, même sens, fin XIVe; esp. infante (yfante, 1140), même sens, proprt « enfant », même orig. (lat. infans) que le franç. enfant.
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1 Titre donné aux enfants puînés de la famille royale et de quelques grandes familles, en Espagne et au Portugal (→ Garder, cit. 6). — REM. L'héritier du trône est appelé principe « prince ». || L'infant d'Espagne, le second fils du roi et de la reine. || Une infante de Castille. || Le personnage de l'infante dans le Cid. || Les infants de Lara, légende castillane du Xe siècle. || Pavane pour une infante défunte, œuvre musicale de Ravel.
1 Elle est l'infante, elle a cinq ans, elle dédaigne.
Hugo, la Légende des siècles, « La rose de l'infante ».
2 Pâle et jaune, d'ailleurs, et taciturne comme
Un infant scrofuleux dans un Escurial (…)
Verlaine, Jadis et Naguère, Dizain 1830.
3 (…) la servante de l'hôtel au nom charmant a, dans sa robe sombre, un port d'infante (…)
Colette, Belles saisons, Mes cahiers, p. 159.
2 (Vx). T. d'affection, d'admiration.
4 Hé ! vous voilà, princesse, infante de ma vie (…)
J.-F. Regnard, Démocrite, IV, 7.
Encyclopédie Universelle. 2012.