infatigable [ ɛ̃fatigabl ] adj.
• 1488; lat. infatigabilis
♦ Qui ne peut se fatiguer; qui ne se fatigue, ne se lasse pas facilement. ⇒ résistant, robuste; fam. increvable. Marcheur, travailleur infatigable. — Dévouement, zèle infatigable. ⇒ inlassable.
⊗ CONTR. Fatigable.
● infatigable adjectif (latin infatigabilis) Qui ne connaît pas la fatigue ; inlassable : Un travailleur infatigable. ● infatigable (synonymes) adjectif (latin infatigabilis) Qui ne connaît pas la fatigue ; inlassable
Synonymes :
- endurant
- puissant
- résistant
- robuste
Contraires :
- déficient
- délicat
- faible
- fragile
infatigable
adj. Que rien ne fatigue. Esprit, zèle infatigable.
⇒INFATIGABLE, adj.
[En parlant d'un être animé, de sa condition physique ou d'un des traits de son attitude] Qui n'éprouve pas ou semble ne pas éprouver de fatigue; que la fatigue n'atteint pas. Athlète, chasseur, ennemi, esprit, globe-trotter, liseur, nageur, navigateur, ouvrier, parleur, savant infatigable. Cette espèce d'hommes est supérieure à celle de nos paysans; rien ne la rebute, rien ne la décourage, et elle est infatigable au travail (CHÊNEDOLLÉ, Journal, 1812, p. 70). Germain était un marcheur infatigable et un farouche chasseur. Grand, bien râblé (THEURIET, Mais. deux barbeaux, 1879, p. 9) :
• 1. ... mille allusions plus obscures encore à des faits purement circonstanciels nous ont été expliquées par le labeur collectif, vraiment héroïque, d'une armée de chercheurs : parmi eux, cet infatigable lexicologue, L. Sainéan...
L. FEBVRE, Combats pour hist., L'homme, la légende, l'œuvre, 1931, p. 251.
— P. anal. [En parlant de choses] Dont le rendement ne diminue pas; dont la puissance ne s'affaiblit pas. Pluie, vent infatigable. Sa plume, comme une navette infatigable, tissait son réseau serré sur les feuillets (MARTIN DU G., Devenir, 1909, p. 80). Ces contes ne sont pas plus incroyables que ne l'est l'existence vue d'une auto infatigable ou d'un balcon d'hôtel (ALAIN, Propos, 1931, p. 1049).
— P. ext. [En parlant de ce qui serait susceptible d'occasionner de la fatigue] Que rien ne peut lasser ou décourager, qui semble insensible à la fatigue. Activité, ardeur, bougeotte, patience, persévérance infatigable; soins infatigables. Au cours de tant d'années de patience et de labeur infatigable (BOSCO, Mas Théot., 1945, p. 85). L'honorable M. Cernuschi (...) montre un zèle infatigable pour la défense de sa thèse (Doc. hist. contemp., 1876, p. 141) :
• 2. Le zèle et le travail infatigable des missionnaires avoient préparé sur cet objet un ouvrage immense, qui auroit été infiniment utile à la philologie et à l'histoire de l'homme...
J. DE MAISTRE, Soirées St-Pétersb., t. 1, 1821, p. 142.
REM. Infatigué, -ée, adj. Qui n'est pas fatigué, ou qui n'a pas été fatigué. Rôdeurs infatigués. Et comment vivons-nous, marcheurs qui d'âge en âge Allons en nous disant qu'on arrive demain, Marcheurs infatigués malgré nos fronts en nage? (RICHEPIN, Mer, 1886, p. 36). Mais d'être pendu je suis gai, (...) Pendu d'amour infatigué Au cul de ma mignonne (RICHEPIN, Bombarde, 1899, p. 98). Emploi subst. La violence lâche, l'hésitation brutale, (...) masquent pour la masse des dupes, des fatigués et des infatigués, le suprême abîme tout proche (VERLAINE, Œuvres posth., t. 2, Voy. Fr., 1896, p. 43).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1470 amour infatigable (Livre de la discipline d'amour divine, fol. 86b, éd. 1537, VAGANAY ds R. Ét. Rab. t. 9, p. 310); 1488 Dieu... infatigable (Mer des Histoires, I, 11c, éd. 1491 d'apr. H. VAGANAY ds Rom. Forsch. t. 32, p. 88). Empr. au lat. infatigabilis « infatigable ». Fréq. abs. littér. : 545. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 096, b) 928; XXe s. : a) 720, b) 450.
DÉR. 1. Infatigabilité, subst. fém. Qualité de celui ou de ce qui est infatigable. On lui doit la mise en évidence de l'infatigabilité de la fibre nerveuse (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 480). — []. — 1re attest. 1659 (SCARRON, Lettre à M. De Villette, 12 nov. ds Œuvres [éd. 1786], t. 1, p. 263, cf. LITTRÉ); de infatigable, suff. -(i)té. 2. Infatigablement, adv. D'une manière infatigable, sans éprouver ou faire éprouver de fatigue. Nemirovitch-Dantchenko (...) avec ses 91 ans sonnés, (...) doyen de la littérature russe, travaille encore infatigablement (Arts et litt., 1936, p. 54-3). — []. Att. ds. Ac. dep. 1694. — 1re attest. 1486 louer infatigablement (La tres ample et vraye Expos. de la reigle de M. S. Ben., f° 73b, ds GDF. Compl.); de infatigable, suff. -ment2. — Fréq. abs. littér. : 53.
infatigable [ɛ̃fatigabl] adj.
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♦ (1488). Personnes. Qui ne peut se fatiguer; qui ne se fatigue, ne se lasse pas facilement. || Il, elle est infatigable. ⇒ Résistant, robuste, solide; fam. increvable; → Entrain, cit. 2. || Marcheur, joueur, travailleur infatigable. || Fureteurs (cit. 1) infatigables qui restent debout des journées entières. || Le loup est infatigable, difficile à forcer (cit. 24) à la course. || Jument infatigable (→ Extrait, cit. 4). || Être infatigable dans l'action. ⇒ Actif, agissant (cit. 8). — Lecteurs infatigables. ⇒ Inlassable; → Auteur, cit. 27. || Infatigables auteurs (cit. 19) de pièces médiocres. || Une infatigable épistolière (cit. 3). || Infatigable constructeur (→ Hydraulique, cit. 2).
1 (…) mon fils est infatigable, il lit cinq heures de suite si on veut.
Mme de Sévigné, 1216, 18 sept. 1689.
2 Je commençai pourtant par me coucher; car l'infatigable Chevalier ne m'avait pas laissé dormir un moment (…)
Laclos, les Liaisons dangereuses, LXIII.
3 Je n'ai pas comme vous l'obligation de me montrer infatigable; la jeunesse aime le sommeil, trouvez bon que j'aille me reposer.
Balzac, les Ressources de Quinola, I, 15.
3.1 Au milieu de ce mouvement incessant, Marcel se montrait infatigable. Il était partout, et partout à la hauteur de sa tâche. Qu'une difficulté théorique ou pratique se présentât, il savait immédiatement la résoudre.
J. Verne, les Cinq cents Millions de la Bégum, p. 212.
♦ (Choses). || De longues jambes infatigables (→ Foulée, cit. 4). || Esprit infatigable et ardent (→ Étudier, cit. 3). || Un zèle infatigable (→ Expéditionnaire, cit. 1; fourmi, cit. 5). || Une infatigable douceur (→ Bétail, cit. 4). || L'amour est infatigable, il ne se lasse jamais (→ Épancher, cit. 17). — D'une manière infatigable (→ Effort, cit. 24).
4 Une chose qui me surprend toujours également, c'est l'infatigable et cruel acharnement à tourmenter Tacite pour trouver des torts à Sénèque (…)
Diderot, Essai sur les règnes de Claude et Néron, I, 52.
5 (…) comme ce Sainte-Beuve qui a donné l'exemple d'une infatigable disponibilité intellectuelle, (il est tenu) d'aller et de pénétrer partout, de ne s'ankyloser dans aucun poste, et de courir sans fin et en tout sens vers la vérité (…)
Émile Henriot, les Romantiques, p. 222.
♦ (1690). Par anal. || Le chalutier (cit.), bateau infatigable. || Les coups du bélier infatigable (→ Échafaud, cit. 5).
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CONTR. Fragile, faible.
DÉR. Infatigabilité, infatigablement.
Encyclopédie Universelle. 2012.