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ingouvernable

ingouvernable [ ɛ̃guvɛrnabl ] adj.
• 1713; de 1. in- et gouverner
1Qui ne peut être gouverné. Peuple, assemblée, chambre ingouvernable.
2Littér. Impossible à maîtriser. Haine, épouvante, force ingouvernable.
⊗ CONTR. Docile; maîtrisable.

ingouvernable adjectif Que l'on ne peut gouverner.

ingouvernable
adj. Qui ne peut être gouverné. Chambre, pays ingouvernables.

⇒INGOUVERNABLE, adj.
A. — [En parlant d'une embarcation; p. anal., d'un aéronef] Qu'on ne peut gouverner, diriger. En pratique, le ballon [dirigeable] devient ingouvernable bien au-dessous de la vitesse critique (MARCHIS, Nav. aér., 1904, p. 604).
B. — 1. [En parlant d'une pers., d'une collectivité] Qu'on ne peut gouverner, diriger; qui n'est pas suceptible d'être gouverné, dirigé. Toute la liste de l'opposition passe à Paris. Penser que si toute la France était aussi éclairée que Paris, nous serions un peuple ingouvernable! (GONCOURT, Journal, 1863, p. 1279). Ces ouvriers qu'il transplantait de la Flandre et des Pays-Bas dans un pays de vignobles où le vin se vendait bon marché, étaient peut-être, à certains moments, ingouvernables (HUYSMANS, Oblat, t. 2, 1903, p. 136) :
M. Ducrocq, avec sa haute taille, ses épais sourcils, une certaine tournure militaire qu'il avait gardée de son séjour au régiment comme chef trompette, parut aux amateurs de la ville un Jupiter qui allait enfin gouverner comme il convenait des musiciens ingouvernables.
CHAMPFL., Souffr. profess. Delteil, 1853, p. 18.
Emploi subst. Qu'est-ce qui fait que nous, les ânes rouges, nous, les ingouvernables, nous secouons les oreilles? c'est parce que nous restons attachés aux idées d'Ésope et de Socrate, idées qui sont plus vieilles que les rues (ALAIN, Propos, 1936, p. 1301).
2. [En parlant d'émotions, de sentiments, de passions, de sensations] Qu'on ne peut maîtriser, contrôler, dominer. Colère, contradiction, faim, espoir, haine ingouvernable. On voyait des soldats américains sortir de leurs fox-holes et courir en rond (...) sous la mitraille, pris d'une ingouvernable épouvante qui les obligeait à s'exposer au danger même qu'ils redoutaient le plus (GREEN, Journal, 1944, p. 168). Même dans ce monde où l'être s'abandonne à des forces ingouvernables, il est d'invisibles courants qui nous portent les uns vers les autres (BOSCO, Mas Théot., 1945, p. 79).
REM. Ingouverné, -ée, adj. Qui n'est pas gouverné, dirigé; dont la conduite n'est pas dirigée. Je savourais la perfection de cette âme d'élite qui me chérissait si bien pour moi-même, puisqu'elle avait aimé la pécheresse, l'enfant ingouverné et ingouvernable, autant qu'elle aimait la convertie, l'enfant soumis et rangé (SAND, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 198).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. 1878 et 1935. Étymol. et Hist. 1713 (DESTOUCHES, L'Irrésolu, ap. REGNARD, Œuvres, Paris, Ledentu, 1836, p. 512 : Voulez-vous gouverner des cœurs ingouvernables?). Dér. de gouverner; préf. in-1; suff. -able. Fréq. abs. littér. : 17. Bbg. DUB. Pol. 1962, p. 323. - JOURJON (A.) Rem. lexicogr. R. Philol. fr. 1917-18, t. 30, p. 140 (s.v. ingouverné, -ée).

ingouvernable [ɛ̃guvɛʀnabl] adj.
ÉTYM. 1713, Destouches; de 1. in-, et gouvernable.
1 Rare. Qu'on ne peut gouverner, diriger. Indirigeable.
2 Qui ne peut être gouverné. || Peuple, chambre ingouvernable.Fig. || Caractère ingouvernable (Académie).
1 M. Necker songe à quitter le ministère; les Français sont donc ingouvernables !
Galiani, Correspondance, t. II, p. 458, in Littré.
2 C'était (le monde germanique avant Luther) une ingouvernable pétaudière de cinq ou six cents États (…)
Léon Bloy, la Femme pauvre, p. 120.
3 Littér. Dont on ne peut garder le contrôle. || Des forces ingouvernables.
3 (…) la dune indécise, frêle et résistante qui retient un océan ingouvernable.
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 142.
CONTR. Docile, gouvernable.

Encyclopédie Universelle. 2012.