iniquité [ inikite ] n. f.
• 1120 « corruption des mœurs »; lat. iniquitas
1 ♦ Corruption des mœurs; dépravation, état de péché. « Tout est leurre, imposture, mensonge, iniquité » (Hugo).
♢ Relig. ou littér. Acte contraire à la morale, à la religion. ⇒ défaut, péché. « nous ne pouvons bien connaître Dieu qu'en connaissant nos iniquités » (Pascal).
2 ♦ Manque d'équité. ⇒ injustice. L'iniquité d'un jugement, d'une loi. L'iniquité du fort.
♢ Par ext. Une, des iniquités. Acte, chose inique. ⇒ crime, usurpation. Une iniquité flagrante, révoltante. « L'inégalité politique [...] parut bientôt une iniquité » (Fustel de Coulanges).
⊗ CONTR. Équité, justice.
● iniquité nom féminin (latin iniquitas, -atis) Caractère de ce qui est inique, injuste, de quelqu'un qui est partial : L'iniquité d'une sentence. Littéraire. Acte contraire à la justice : Commettre des iniquités. ● iniquité (difficultés) nom féminin (latin iniquitas, -atis) Orthographe Attention au début ini- (alors que l'on dit équité et inéquitable). ● iniquité (synonymes) nom féminin (latin iniquitas, -atis) Caractère de ce qui est inique, injuste, de quelqu'un qui...
Synonymes :
- disparité
- inégalité
- partialité
Contraires :
- égalité
- équité
- impartialité
- intégrité
- justice
iniquité
n. f. Grave injustice.
|| Par ext. Acte d'iniquité, d'injustice. Commettre une iniquité.
⇒INIQUITÉ, subt. fém.
A. — Caractère de ce qui est inique, injuste; injustice grave.
1. [En parlant de qqn] Comportement contraire à l'équité, à la justice. L'iniquité des juges; l'iniquité des jugements (Ac. 1798-1878). Mes biens avoient été vendus. J'attendis quelque temps dans l'espoir d'obtenir justice : l'iniquité prévalut (CHATEAUBR., Natchez, 1826, p. 190). L'iniquité du persécuteur (BREMOND, Hist. sent. relig., t. 4, 1920, p. 463) :
• 1. L'iniquité est : force immense, au regard de la justice qui veut être. L'arbitraire s'installe sur la loi, le mensonge sur la vérité, la force écrase la pensée.
CLEMENCEAU, Iniquité, 1899, p. 11.
2. Ce qui est inique; acte commis contrairement à la justice, à l'équité. Suprême iniquité. Commettre une iniquité, des iniquités (Ac. 1835-1935). Mirabeau et l'abbé Grégoire (...) ont surtout défendu les victimes d'iniquités indignes d'une époque de lumières (WEILL, Judaïsme, 1931, p. 36) :
• 2. Je ne réussissais pas mieux à dévoiler M. Crottu à ma bonne Justine. Peu disposée d'ordinaire à me croire, quand je lui rapportais les iniquités de mon professeur, elle me disait : — Mon petit maître, si vous appreniez bien vos leçons et si vous ne faisiez pas endêver ce pauvre monsieur, vous n'auriez point à vous plaindre de lui...
FRANCE, Vie fleur, 1922, p. 319.
B. — Au fig. Corruption des mœurs; état, condition de pécheur. Hommes d'iniquité; mystère(s) d'iniquité. Je viens vers vous, du fond de mon iniquité, je viens vers vous, Seigneur (Ch. GUÉRIN, Cœur solit., 1904, p. 164). L'iniquité de ce monde sans Dieu, la sécheresse et l'égoïsme des gens bien pensants (MARITAIN, Primauté spirit., 1927, p. 176) :
• 3. C'est que la prière fait sa demeure dans ces asyles, et que, malgré l'iniquité des hommes, elle est plus forte que leur souillure. C'est qu'elle y purifie continuellement l'atmosphere, et que vous participez à sa pureté, dès que vous approchez de ses influences.
SAINT-MARTIN, Homme désir, 1790, p. 233.
— Le plus souvent au plur. Fautes graves, péchés, actes commis contrairement à la morale, à la religion. Ce feu criminel qui vous devore et vous punit n'est qu'une foible image de celui que l'enfer réserve aux pécheurs qui persévèrent dans leurs iniquités (COTTIN, Mathilde, t. 1, 1805, p. 333). On fait toujours Dieu complice, afin de légaliser par là ses propres iniquités (AMIEL, Journal, 1866, p. 471) :
• 4. Mon Dieu (...) qui nous délivrera de ces ouvriers d'iniquités, de ces possédés des synagogues et des loges?
HUYSMANS, Oblat, t. 2, 1903, p. 247.
— [P. allus. à l'Écriture Sainte] Boire l'iniquité comme l'eau. Commettre le mal aisément, sans effort et sans répugnance. (Dict. XIXe et XXe s.).
Prononc. et Orth. : [inikite]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1120-50 « corruption des mœurs; état de ce qui est contraire à la religion, à la morale » cont. biblique (Grant mal fist Adam, I, 14 ds T.-L.); b) 1160-74 « caractère de ce qui est contraire à l'équité; caractère perfide de quelqu'un, de quelque chose » (WACE, Rou, éd. A.J. HOLDEN, II, 2521); 2. a) 1re moitié XIIe s. « acte contraire à la religion à la morale » cont. biblique (Ps. Oxford, 57, 2 ds T.-L.); b) 1155 « action contraire à l'équité » (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 1291). Empr. au lat. iniquitas, -atis « inégalité de terrain; position défavorable (d'un lieu) (d'où l'a. fr iniquité « id. », ds Fet des Romains, éd. L.F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, 271, 11); injustice, iniquité » à l'époque class.; « violation de la loi divine, péché, iniquité » dans la lang. chrétienne. Fréq. abs. littér. : 534. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 151, b) 452; XXe s. : a) 1 229, b) 306.
iniquité [inikite] n. f.
ÉTYM. 1120, « corruption des mœurs »; lat. iniquitas, de iniquus. → Inique.
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1 Relig. Corruption des mœurs; dépravation, état de péché. || L'iniquité de qqn, des hommes, des pécheurs. || Le poids de l'iniquité (→ Accumuler, cit. 8); le cours de l'iniquité (→ Exemple, cit. 21). || Ce monde d'iniquité (→ Éployer, cit. 4). || « Tout est leurre, imposture (cit. 3), mensonge, iniquité… » (Hugo). — (Dans la Bible). || Les enfants, les ouvriers d'iniquité : les pécheurs (→ Grain, cit. 9). || Boire l'iniquité comme l'eau (Job, 15, 16). || Porter la peine de son iniquité. || Dieu venge l'iniquité des pères sur les enfants (→ Génération, cit. 14).
1 Un malheureux pécheur, tout plein d'iniquité (…)
Molière, Tartuffe, III, 6.
2 Il traitait d'enfants d'iniquité tous ceux qui osaient dire que ces propositions n'avaient point été extraites de Jansénius.
Racine, Port-Royal.
♦ (Mil XIIe). Relig. ou littér. (Une, des iniquités). Acte contraire à la morale, à la religion. ⇒ Défaut, péché; → Apostat, cit. 2; attendre, cit. 69.
3 Mais nous connaissons en même temps notre misère, car ce Dieu-là n'est autre chose que le Réparateur de notre misère. Ainsi nous ne pouvons bien connaître Dieu qu'en connaissant nos iniquités (…)
Pascal, Pensées, VII, 547.
4 Où sont, Dieu de Jacob, tes antiques bontés ?
Dans l'horreur qui nous environne,
N'entends-tu que la voix de nos iniquités ?
Racine, Athalie, IV, 6.
2 (V. 1190). Manque d'équité. ⇒ Injustice. || L'iniquité d'un jugement. || L'iniquité d'un arrêt, d'une loi (⇒ aussi Illégalité). || Les victimes de l'iniquité. — (De qqn). || L'oppression du faible et l'iniquité du fort (→ Destructif, cit. 2).
5 L'iniquité ne plaît qu'autant qu'on en profite; dans tout le reste on veut que l'innocent soit protégé.
Rousseau, Émile, IV.
6 (…) je rends volontiers hommage aux âmes capables de trouver dans le sentiment de l'iniquité dont elles sont victimes un principe de force et d'espoir.
Bernanos, Journal d'un curé de campagne, p. 316.
♦ (V. 1265). (Une, des iniquités). Acte, chose inique. ⇒ Crime, usurpation. || Une iniquité flagrante, révoltante, qui fait crier. || Les iniquités des faux témoins (→ Concerter, cit. 3). || Une forteresse (cit. 3) « d'exactions, d'abus, de violences, d'iniquités » (Hugo).
7 L'inégalité politique qui résultait de la différence des fortunes parut bientôt une iniquité, et les hommes travaillèrent à la faire disparaître.
Fustel de Coulanges, la Cité antique, IV, X.
8 La longue iniquité dont son mari souffrait, le malheur immérité dont elle était frappée en lui et en sa fille, lui avaient donné à la longue une extraordinaire force de résistance.
Zola, Paris, t. I, p. 148.
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CONTR. Équité, justice.
Encyclopédie Universelle. 2012.