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insignifiance

insignifiance [ ɛ̃siɲifjɑ̃s ] n. f.
• 1785; de insignifiant
Caractère de ce qui est insignifiant. L'insignifiance du personnage ( fadeur, inconsistance, médiocrité) et de son œuvre ( faiblesse) . « la perfection et l'insignifiance de la beauté grecque » (Stendhal). ⊗ CONTR. Intérêt, valeur. Importance.

insignifiance nom féminin Caractère de ce qui est insignifiant. ● insignifiance (citations) nom féminin Pär Lagerkvist Växjö 1891-Stockholm 1974 Quel aspect présenterait la vie si elle n'était pas dénuée de sens ? L'insignifiance absolue est la base sur quoi elle repose. Le Nain insignifiance (synonymes) nom féminin Caractère de ce qui est insignifiant.
Synonymes :
- banalité
- futilité
- inconsistance
- médiocrité
- modicité
- petitesse

insignifiance
n. f. Caractère de ce qui est insignifiant.

⇒INSIGNIFIANCE, subst. fém.
A. — [Correspond à insignifiant A] Rare
1. Caractère, état de ce qui est dénué de toute signification. Anton. signification. Cette insignifiance infinie du monde (...) d'où Dieu s'est retiré, où l'aventure humaine n'a plus de sens (MAURIAC, Nouv. Bloc-notes, 1961, p. 32).
En partic. [En parlant d'un élément ling.] Caractère, état de ce qui est dénué de sens. Anton. signifiance. La parole, se produisant comme conséquence immédiate, l'insignifiance et la valeur d'un réflexe, comme on le voit par l'exclamation, l'interjection, le juron, le cri de guerre, les formules votives ou imprécatoires, sur lesquelles la pensée ne peut revenir que pour constater qu'elles ne signifient rien par elles-mêmes, mais qu'elles ont joué un rôle instantané (VALÉRY, Variété V, 1944, p. 231).
2. Vieilli. Caractère de ce qui n'a pas de signification adéquate ou claire. On s'est récrié sur la recherche et l'insignifiance et le vague de cette définition (MAINE DE BIRAN, Journal, 1819, p. 209).
B. — 1. [Correspond à insignifiant B 1]
a) Caractère de quelque chose dont la valeur existentielle est médiocre ou nulle; caractère de ce qui est banal, médiocre. Synon. médiocrité, platitude. L'insignifiance d'une occupation, de paroles. Après déjeuner, vaine attente de Chapon. Thé chez les Lerolle; effarante insignifiance de la conversation (GIDE, Journal, 1912, p. 374) :
1. ... il refit les étapes franchies, et une fois de plus encore la vulgarité, l'insignifiance des épisodes le révolta jusqu'à l'écœurement. Il avait beau faire, il ne trouvait dans ce passé tranquille, régulier, d'écrivain, de savant, d'érudit laborieux, rien qui justifiât une fatigue profonde, essentielle, un épuisement si grave...
BERNANOS, Joie, 1929, p. 712.
P. méton.
Propos insignifiant. Synon. banalité, trivialité. Jamais Des Esseintes n'avait imaginé qu'on pût écrire de pareilles insignifiances (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 194).
Action, événement insignifiant. Leur vie tissue de ténèbres et de servitudes, d'insignifiances et d'échecs (ARNOUX, Visite Mathus., 1961, p. 114).
Situation, état d'une extrême médiocrité, banalité. Le Gouvernement provisoire (...) ne réussissait qu'à les soulever tous [les partis et les intérêts] et s'usait dans l'insignifiance (PROUDHON, Révol. soc., 1852, p. 84).
b) Caractère de ce qui est sans importance, sans conséquence, de ce qui ne remplit qu'une fonction secondaire (dans un domaine, une institution, un système). On est frappé de l'insignifiance de leurs sujets de mécontentement [des Français] (BAINVILLE, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 289) :
2. Elles [Rosa Luxembourg, Mme Curie] démontrent avec éclat que ce n'est pas l'infériorité des femmes qui a déterminé leur insignifiance historique : c'est leur insignifiance historique qui les a vouées à l'infériorité.
BEAUVOIR, Deux. sexe, t. 1, 1949, p. 221.
Importance limitée, de second plan. Réduire, être voué à l'insignifiance. À mesure que s'avance le XVIIIe siècle on voit le rôle du continuo s'amoindrir et tomber peu à peu dans l'insignifiance (GEVAERT, Orchestr., 1885, p. 307). Dans une composition d'êtres humains, le centre seul possède l'initiative et rejette les éléments périphériques dans l'insignifiance (G. BATAILLE, Exp. int., 1943, p. 140).
c) Caractère, état de quelque chose dont la valeur, l'effet esthétique est médiocre ou nul. Je songe à l'insignifiance, à la laideur ou à la banalité pittoresque de l'Europe du centre et de l'Est (FAURE, Espr. formes, 1927, p. 80).
2. [Correspond à insignifiant B 2] Caractère, état de ce qui n'est pas important quantitativement. Raymond de Saint-Gilles avait bien peu de monde avec lui, quatre cents hommes d'après les plus généreuses estimations, mais malgré l'insignifiance actuelle de ses moyens (...), il poussait ses attaques jusque sous les murs de Tripoli (GROUSSET, Croisades, 1939, p. 75).
Caractère, état de ce qui n'a aucune importance, aucune valeur (par rapport à une valeur absolue, à une grandeur infinie). Il voit, il sent, il touche son insignifiance absolue et l'infinité de Dieu (BREMOND, Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 346). La parfaite insignifiance de l'homme dans l'univers (CARREL, L'Homme, 1935, p. 70).
C. — [Correspond à insignifiant C]
1. État, aspect d'une personne qui est sans personnalité, sans caractère. Synon. inconsistance, médiocrité. Comment aurait-il pu aimer, intelligent comme il était, une petite personne, dont l'insignifiance et la médiocrité frappaient les yeux de tous? (ROLLAND, J.-Chr., Adolesc., 1905, p. 288). Pour une douceur gracieuse ou héroïque, cent autres trahissent surtout mollesse et insignifiance (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 289).
Loc. adj. (Être) d'une parfaite insignifiance. À dix-huit ans, mademoiselle de Watteville était une jeune fille frêle, mince, plate, blonde, blanche et de la dernière insignifiance (BALZAC, A. Savarus, 1842, p. 16). Elle est d'une telle insignifiance! Elle y sera [dans la maison] proprement une cinquième roue à un carrosse (RICHEPIN, Cadet, 1890, p. 73).
2. Aspect d'un trait du visage, d'une expression qui est commun(e), sans caractère. La figure remarquable par l'insignifiance de ses traits (...) se cachait à demi sous une barbe abondante (A. DAUDET, Jack, t. 2, 1876, p. 246). Un regard de langueur et de mystère, dont l'insignifiance était comme chargée de sens et enchantait tout d'abord (ARNOUX, Chiffre, 1926, p. 16).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. 1785 « caractère de ce qui est dépourvu de signification » (TOURNON ds DOMERGUE, J., 1er juin, t. II, p. 652 ds PROSCHWITZ Beaumarchais, p. 257); 2. 1789 « caractère de ce qui est dépourvu de valeur; d'importance » (Mirabeau peint par lui-même, 141 ds Z. fr. Spr. Lit. t. 35, p. 139 : l'insignifiance de la nation). Dér. de insignifiant; suff. -ance. Fréq. abs. littér. : 146. Bbg. GOHIN 1903, p. 238, 284.

insignifiance [ɛ̃siɲifjɑ̃s] n. f.
ÉTYM. 1785, au sens I; de insignifiant.
———
I
1 Vx ou littér. Absence de signification (d'abord en contexte religieux). || L'insignifiance des choses humaines. Futilité, vanité.L'insignifiance d'un geste, d'une phrase.
2 (Repris mil. XXe; opposé à signifiance). Didact. Le fait, pour un phénomène matériel, de ne pas avoir de signifiance, de ne pas véhiculer de sens.REM. Pour éviter l'ambiguïté avec le sens II, on écrit parfois in-signifiance, et on emploie (plus souvent) non signifiance.
———
II Cour.
1 Caractère de ce qui a peu de portée ou de conséquence. Insignifiant (II.). || L'insignifiance d'une action, d'une œuvre. Faiblesse, inintérêt. || Sa conversation est d'une grande insignifiance.L'insignifiance d'un événement, d'une nouvelle. || Les informations télévisées d'aujourd'hui étaient d'une insignifiance absolue.Spécialt. Caractère de ce qui est absolument conforme à une norme, de ce qui n'apporte pas d'« information ». Banalité; → ci-dessous, cit. 1.
Personnes (→ Insignifiant, II., 2.). || L'insignifiance de qqn, d'un personnage. Fadeur, inconsistance, médiocrité. || Il, elle est d'une parfaite insignifiance, son insignifiance est complète.
1 (…) ses traits offraient la perfection et l'insignifiance de la beauté grecque.
Stendhal, le Rouge et le Noir, II, VI.
2 Dans l'ensemble, ce dont les Français ont à se plaindre n'est que le pli d'une feuille de rose en comparaison de tant de calamités qu'ils ont subies ou qu'ils subiront. On est frappé de l'insignifiance de leurs sujets de mécontentement.
J. Bainville, Hist. de France, XIV, p. 280.
2 (Une, des insignifiances). Chose insignifiante. Bêtise, broutille, fadaise, niaiserie, rien (n. m.).
3 (…) des insignifiances me tracassent pendant des semaines; je remue ciel et terre pour des riens; en revanche, s'agit-il d'une démarche essentielle, je suis la négligence faite homme.
J. Dutourd, Pluche, VII, p. 69.
CONTR. Intérêt, valeur. — Importance.

Encyclopédie Universelle. 2012.