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intrus

intrus, use [ ɛ̃try, yz ] adj. et n.
• v. 1380; lat. médiév. intrusus, pour introtrusus « introduit de force »
1Didact. Introduit dans une charge ou une dignité, sans titre, sans droit. N. « l'héritier légitime du trône occupé par un intrus » (Diderot). usurpateur.
2 N. Cour. Personne qui s'introduit quelque part sans y être invitée, ni désirée. importun, indésirable. Chasser, écarter un intrus. Sa belle-famille la considère comme une intruse. « Point d'intrus [...] point de visiteurs inattendus ou déplaisants » (Loti).
N. m. (Jeux, tests) Élément d'un ensemble défini en extension qui n'a pas la même compréhension que les autres et que l'on doit retrouver. Cherchez l'intrus.

intrus, intruse adjectif et nom (latin ecclésiastique intrusus, du latin classique introtrudere, introduire de force) Qui s'est introduit dans un groupe, chez quelqu'un, sans avoir qualité pour y être admis, sans y être invité : Elle considère son gendre comme un intrus.intrus, intruse (difficultés) adjectif et nom (latin ecclésiastique intrusus, du latin classique introtrudere, introduire de force) Prononciation Intrus :[̃ ;&ph104; ;ʀ&ph109; ;] ; intruse :[̃ ;&ph104; ;ʀ&ph109; ;&ph110; ;]. Le s final du masculin ne se prononce pas. ● intrus, intruse (synonymes) adjectif et nom (latin ecclésiastique intrusus, du latin classique introtrudere, introduire de force) Qui s'est introduit dans un groupe, chez quelqu'un, sans avoir...
Synonymes :
- gêneur
- imposteur
- indésirable

intrus, use
n. Personne qui s'introduit quelque part sans y être conviée. Trouver un intrus dans son bureau.

⇒INTRUS,-USE, subst.
A. — Personne qui est introduite illégitimement dans une charge, une fonction ou une dignité (ecclésiastique). Il répétait sans cesse qu'il fallait se défaire des Suédois. « Ces intrus, disait-il, n'ont rien à voir dans l'empire... » (CONSTANT, Wallstein, 1809, p. 204). Quant au jeune oblat, considéré comme un intrus par ceux-là même qui sont le plus attachés à leurs devoirs religieux, il va habiter en bas, à Saxon, dans une misérable auberge (BARRÈS, Colline insp., 1913, p. 180) :
1. ... la reine accoucha encore, et cette fois ce fut un garçon, Philippe, chef de la maison d'Orléans, qui se trouvait ainsi, lui et les siens, les héritiers légitimes, tandis que Louis XIV et les siens n'étaient plus que des intrus et des usurpateurs.
LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 877.
Emploi adj. Évêque intrus, abbesse intruse (LITTRÉ).
En partic. Prêtre constitutionnel. Le serment des curés et l'installation des « jureurs », des intrus, l'exil des recteurs réfractaires (...) mit le feu partout (LA VARENDE, Cadoudal, 1952, p. 42) :
2. ... ils déclaraient nuls les mariages célébrés par les prêtres constitutionnels et tous leurs sacrements abominables; ils excommuniaient les officiers municipaux qui les avaient installés à l'église et donnaient l'ordre aux fidèles de n'avoir aucune communication avec les intrus.
ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 428.
Emploi adj. Curé intrus (Ac.).
B. — P. ext. Personne qui s'introduit dans un lieu, une société sans y être invitée, attendue, sans en avoir le droit. Expulsion de l'intrus; chasser, congédier, faire décamper l'intrus; s'introduire en intrus. Au bout de quelques-uns de ces dîners, il arriva, comme il arrive toujours, des intrus qui poussèrent la porte, et qui, une fois assis, dérangèrent la nappe, la causerie et les idées (GONCOURT, Ch. Demailly, 1860, p. 179). Je me suis expliqué aussi la bizarre impression que j'avais d'être de trop, un peu comme un intrus (CAMUS, Étranger, 1942, p. 1183) :
3. Des chiens aboyèrent, à en perdre la voix, sans s'approcher de l'intruse, juste pour prévenir qu'il y avait de l'étranger près de la maison...
TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 15.
Emploi adj. Je serai méprisé et presque haï, comme un monstre sanguinaire et jacobin, et vous méprisé simplement comme homme du peuple intrus dans la bonne compagnie (STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p. 293).
C. — Au fig. Chose (concrète ou abstraite) dont la présence est importune. Les mots les plus servilement latins sont les moins illégitimes parmi les intrus du dictionnaire (GOURMONT, Esthét. lang. fr., 1899, p. 21). Tout est si nu et sombre que la chaleur y semble une intruse (LARBAUD, Barnabooth, 1913, p. 218). Je n'aimais pas ces brochures trop distinguées; c'étaient des intruses et mon grand-père ne cachait pas qu'elles faisaient l'objet d'un culte mineur, exclusivement féminin (SARTRE, Mots, 1964, p. 31).
Emploi adj. Maintenant que le bruit intrus s'est tu, (...) il m'est permis de parler de mon maître (VERLAINE, Œuvres compl., t. 4, Mém. veuf, 1886, p. 257). Il présentait à ses habitudes quotidiennes et à celles des siens une sorte d'excuse pour ces gants intrus (MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 18). Il se sentait pénétrer, avec sa conscience intruse, dans un domaine qui lui appartenait plus que tout autre, posséder avec angoisse une solitude interdite où nul ne le rejoindrait jamais (MALRAUX, Cond. hum., 1933, p. 229). V. compagnon ex. 2.
Prononc. et Orth. : [], fém. [-y:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1380 « qui s'est introduit contre le droit dans quelque fonction, dans quelque charge » (JEHAN DES PREIS, Li myreur des histors, Chronique, éd. Ad. Borgnet, t. 2, p. 75); b) 1382 « celui qui a usurpé une charge, une fonction » (E. DESCHAMPS, Œuvres, éd. Queux de Saint-Hilaire et G. Raynaud, t. 1, p. 201, 11); 2. 1801 « celui qui s'introduit quelque part sans y être désiré » (CRÈVECŒUR, Voyage, t. 3, p. 39). Empr. au lat. médiév. intrusus (terme de dr. eccl.), part. passé d'intrudere (cf. intrudare attesté ds DU CANGE), verbe issu par haplologie du lat. class. introtrudere « introduire de force ». Fréq. abs. littér. : 207. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 109, b) 277; XXe s. : a) 395, b) 399.

intrus, use [ɛ̃tʀy, yz] adj. et n.
ÉTYM. V. 1360, sens 1; lat. médiéval intrusus (pour introtrusus « vers l'intérieur »), p. p. de intrudere, pour introtrudere de trudere « pousser »; cf. l'anc. v. intrure « introduire sans droit, sans titre » encore signalé aux temps comp. par Littré, et par Académie 1935 à la forme pronominale : Il s'est intrus dans cet évêché, dans cette tutelle.
1 Adj. Didact. (relig., hist.). Introduit dans une charge, une dignité sans titre, sans droit.(En parlant des dignités ecclésiastiques). || Évêque, patriarche intrus. || On a appelé prêtres, curés intrus les prêtres assermentés de 1791.
N. Vx ou didact. || Un intrus, une intruse.
1 Britannicus est en âge de régner; c'est l'héritier légitime du trône occupé par un intrus à la faveur d'une adoption.
Diderot, Essai sur les règnes de Claude et Néron, I, 50.
2 Il vit d'ailleurs les intrus de l'empire arrivant à quelques-unes des charges réservées sous l'ancienne monarchie aux meilleures maisons.
Balzac, le Bal de Sceaux, Pl., t. I, p. 74.
2 N. (1801). Mod. et cour. Personne qui s'introduit quelque part sans y être invitée, attendue ni désirée. Importun, indésirable, indiscret (→ Gêner, cit. 18). || Écarter, renvoyer les intrus. || Sa belle-famille la considère comme une intruse.
3 Quand la nuit tomba, personne ne lui adressait plus la parole, il (Jean) n'était plus là qu'en intrus toléré. Jamais il n'avait eu si pénible la sensation d'être un étranger, de n'avoir pas un des siens, parmi ces gens, tous alliés, tous d'accord, dès qu'il s'agissait de l'exclure.
Zola, la Terre, V, V.
4 Point d'intrus d'ailleurs, point de visiteurs inattendus ou déplaisants.
Loti, Aziyadé, III, XLI.
3 Adj. (Fin XIXe). Fig. et littér. (Choses). || « Conscience intruse » (Malraux, la Condition humaine).
N. m. || « Les mots (…) les moins illégitimes parmi les intrus du dictionnaire » (R. de Gourmont, in T. L. F.).

Encyclopédie Universelle. 2012.