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imposteur

imposteur [ ɛ̃pɔstɶr ] n. m.
• 1532; bas lat. impostor, de imponere « tromper »
1Personne qui abuse de la confiance, de la crédulité d'autrui par des promesses, des mensonges, dans le dessein d'en tirer profit. charlatan, menteur, mystificateur. Démasquer un imposteur.
2Personne qui cherche à en imposer par de fausses apparences, des dehors de vertu. hypocrite. « Le Tartuffe ou l'Imposteur », comédie de Molière. Personne qui usurpe le nom, la qualité d'un autre. usurpateur. « Thomas l'imposteur », roman de Cocteau.

imposteur nom masculin (bas latin impostor, du latin classique impositum, de imponere, tromper) Personne qui trompe par de fausses apparences, qui se fait passer pour quelqu'un d'autre. ● imposteur (citations) nom masculin (bas latin impostor, du latin classique impositum, de imponere, tromper) Ugo Foscolo île de Zante 1778-Turnham Green, près de Londres, 1827 Nous rions et nous rirons, car le sérieux a toujours été l'ami des imposteurs. Ridiamo et rideremo, perchè la serietà fu sempre amica degli impostori. Accademia dei pitagorici imposteur (difficultés) nom masculin (bas latin impostor, du latin classique impositum, de imponere, tromper) Genre Toujours masculin, même pour désigner une femme. Cet emploi est d'ailleurs rare, sauf en fonction d'attribut : cette fille n'est qu'un imposteur et une menteuse.imposteur (synonymes) nom masculin (bas latin impostor, du latin classique impositum, de imponere, tromper) Personne qui trompe par de fausses apparences, qui se fait...
Synonymes :
- bluffeur (familier)
- charlatan
- fourbe
- fumiste (familier)
- hypocrite
- menteur
- mystificateur
- tartuffe

imposteur
n. m. Celui qui trompe autrui en se faisant passer pour autre qu'il n'est. être abusé par un imposteur.

⇒IMPOSTEUR, subst. masc.
A. — Celui qui trompe, qui abuse autrui par des mensonges, de fausses promesses, dans le but d'en tirer un profit matériel ou moral. Synon. fourbe, menteur, trompeur. Les douaniers nous fouillent, et leur chef oblige mon compagnon de voyage, qui lit un volume de Silvio Pellico, à reporter en Suisse, le livre de « cet imposteur qui n'a dit que des mensonges » (MICHELET, Chemins Europe, 1874, p. 431) :
1. ... comme ils ne pouvaient concevoir ni les uns ni les autres qu'on fût assez absurde pour croire à aucune religion révélée, voyant que le père Longuemare ne manquait pas d'esprit, ils le prenaient pour un fourbe. Afin, sans doute, de se préparer au martyre, il confessait sa foi en toute rencontre, et, plus il montrait de sincérité, plus il semblait un imposteur.
A. FRANCE, Dieux ont soif, 1912, p. 237.
Imposteur littéraire. Synon. de forban littéraire, plagiaire. Elle [l'âme anglaise] a un tel besoin de nature et de rêverie qu'elle écoute avec ivresse un imposteur littéraire parce qu'il dit avoir retrouvé les poèmes barbares des premiers hommes de ses fiords et de ses montagnes (FAURE, Hist. art, 1921, p. 149).
[Employé comme injure] — « Imposteur! » cria M. Thibault. Il se mit debout. « Ah, ça devait arriver! Je te voyais venir depuis longtemps » (MARTIN DU G., Thib., Pénitenc., 1922, p. 725).
Emploi avec valeur d'adj. Ce peintre est bien imposteur ou bien maladroit en évoquant, avec le nom de Chardin, le souvenir de la fameuse raie pendue au Louvre (HUYSMANS, Art mod., 1883, p. 166). Mais songez à ce que le Saint-Père captif a souffert, entendant ce suppôt imposteur le proclamer républicain! (GIDE, Caves Vatican, 1914, p. 751).
Littér., vieilli. [En parlant d'une chose] Là, satisfait des biens que donne la nature, Sous un tranquille abri, près d'une source pure, Dédaignant les cités et leur luxe imposteur, Les champs et l'amitié suffiront à mon cœur (MICHAUD, Printemps proscrit, 1803, p. 86). Qui croiroit qu'un héros fait pour tout gouverner, Par un art imposteur se laissât fasciner! (CONSTANT, Wallstein, 1809, I, 5, p. 27). Qu'un homme soit sans foi, trahisse sa parole, S'enrichisse aux dépens des gens simples qu'il vole, Qu'habile à manier des chiffres imposteurs, Il soit le plus fripon des grands spéculateurs (PONSARD, Honn. et argent, 1853, I, 3, p. 18).
Vieilli. Celui qui répand sur autrui des accusations mensongères. Synon. calomniateur. — Si vous voulez me dire, Monsieur, qui m'a perfidement calomnié, dis-je à M. De Charlus, je reste pour l'apprendre et confondre l'imposteur (PROUST, Guermantes 2, 1921, p. 559).
B. — Celui qui cherche à abuser autrui sur sa propre personne, en feignant les apparences de la vertu, de la sagesse, de l'intégrité, du savoir. Synon. hypocrite. Mais, dès qu'on vous résiste, vous reculez et vous avouez en riant que vous jouez un faux rôle parmi les hommes, charlatans et imposteurs que vous êtes! (SAND, Lélia, 1833, p. 67). La fantaisie et la volonté étant prises partout pour arbitres à la place du raisonnement et des faits, il a été impossible jusqu'à ce jour de discerner le charlatan du philosophe, le savant de l'imposteur (PROUDHON, Propriété, 1840, p. 199) :
2. C'est ainsi qu'on trouve chez La Rochefoucauld, La Bruyère, Kant, toute une théorie de la contrefaçon morale : les actes « conformes au devoir » imitent ce qu'on peut imiter, attrapent ce qu'on peut attraper, une ponctuation par ici, un pas de danse par là, des intonations, des mines contrites et des simagrées; l'imposteur à cet égard n'est rien d'autre qu'un singe.
JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 28.
LITT. [P. allus. à la pièce de Molière : Tartuffe] Ce n'est pas qu'un vrai chrétien puisse ressembler, même de loin, à l'imposteur de Molière; mais d'un Tartuffe à demi sincère, nous devrions toujours avoir l'image présente, pour nous tenir sur nos gardes (MAURIAC, Journal 1, 1934, p. 82).
En partic. Celui qui usurpe le nom, la qualité, le titre d'un autre; celui qui se fait passer pour autre que ce qu'il est. Synon. usurpateur. Signer que vous n'êtes pas le colonel Chabert, reconnaître que vous êtes un imposteur, (...) le dévouement humain ne saurait aller jusque-là (BALZAC, Chabert, 1832, p. 124). Il me dit qu'un de ses collègues, qu'il appelle l'imposteur, se fait passer pour moi en vue de soutirer de l'argent à des personnes charitables qui me croient dans une situation difficile! (GREEN, Journal, 1929, p. 22). Mes joues s'embrasèrent; je regardai avec horreur l'imposteur que pendant des années j'avais pris pour le représentant de Dieu : brusquement il venait de retrousser sa soutane, découvrant des jupons de bigote (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 135).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1542 « trompeur » (RABELAIS, Gargantua, éd. R. Calder, M. A. Screech, V. L. Saulnier, chap. 43, p. 255, var.). Empr. au lat. d'époque imp. impostor, - « id. », dér. du lat. class. . La forme plus francisée emposteur est aussi attestée chez RABELAIS (Pantagruel, éd. V. L. Saulnier, prol., p. 6, 57, var.); cf. imposture. Fréq. abs. littér. : 210. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 458, b) 285; XXe s. : a) 190, b) 233. Bbg. LAUNAY (M.). Le Vocab. pol. de J.-J. Rousseau. Genève-Paris, 1977, p. 118.

imposteur [ɛ̃pɔstœʀ] n. m.
ÉTYM. 1542, Rabelais; emposteur en 1532; lat. impostor, de imponere, au sens de « tromper ». → Imposer, III., 3.
Celui qui cherche à tromper, à imposer (III., 3.) pour son profit.
1 Personne qui abuse de la confiance, de la crédulité d'autrui par des discours mensongers, des promesses fallacieuses, dans le dessein d'en tirer profit. Affronteur (vx), charlatan, menteur. || Démasquer (cit. 1) un imposteur. || Les mensonges d'un imposteur. Imposture. || Cette femme est un imposteur (Grevisse).
1 Vous me traitez d'imposteur ! et pourquoi ? Dans votre manière de penser, j'erre; mais où est mon imposture ? Raisonner et se tromper, est-ce en imposer ? Un sophiste même qui trompe sans se tromper n'est pas un imposteur encore (…) Un imposteur veut être cru sur sa parole, il veut lui-même faire autorité. Un imposteur est un fourbe qui veut en imposer aux autres pour son profit… Les imposteurs sont, selon Ulpien, ceux qui font des prestiges, des imprécations, des exorcismes : or, assurément, je n'ai jamais rien fait de tout cela.
Rousseau, Lettre à Mgr de Beaumont.
Figuré :
2 Je voudrais qu'on pût dire du talent qu'il est un enchanteur toujours, et jamais un imposteur.
Sainte-Beuve, Chateaubriand, t. I, p. 168.
2 Vx. « Celui qui charge qqn d'imputations odieuses, mais mensongères » (Littré). Calomniateur.
3 Un roi sage, ennemi du langage menteur,Écarte d'un regard le perfide imposteur.
Racine, Esther, III, 3.
3 (1669). Vx (langue class.). Celui qui cherche à en imposer par de fausses apparences, des dehors de vertu. Faux (faux dévot, etc.), hypocrite (cit. 14), tartufe.Littér. || Le Tartuffe ou l'Imposteur, comédie de Molière (→ Consacrer, cit. 10).
4 On me reproche d'avoir mis des termes de piété dans la bouche de mon Imposteur.
Molière, Tartuffe, Préface.
4.1 Je n'entends pas le mot ici au sens sinistre où il figure dans le titre de Tartuffe : Tartuffe ou l'imposteur. Mais Don Juan est lui aussi un imposteur. C'est de cette imposture-là qu'il s'agit, celle qui tient d'abord au style.
F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes 1958-1960, p. 310.
4 (1668). Mod. Personne qui usurpe le nom, la qualité d'un autre, ou qui affecte des titres, des capacités qu'elle n'a pas. || Imposteur, religieux, faux prophète ( Antéchrist). || Imposteur qui prend un nom illustre (→ Habiller, cit. 19), s'empare du pouvoir. Usurpateur. || Thomas l'imposteur, roman de Cocteau.
5 Ciel ! me faut-il ainsi renoncer à moi-même,
Et par un imposteur me voir voler mon nom ?
Molière, Amphitryon, I, 2.
6 Un imposteur qui prit le nom de Zoroastre déjà révéré dans la Perse (…)
Diderot, Opinions des anciens philosophes (Perses).
6.1 Guillaume Thomas, malgré son nom d'incrédule, était un imposteur. Il n'était ni le neveu du général de Fontenoy (…)Vous voyez de quelle race d'imposteurs relève notre jeune Guillaume. Il faut leur faire une place à part. Ils vivent une moitié dans le songe. L'imposture ne les déclasse pas, mais les surclasse plutôt. Guillaume dupait sans malice. La suite montrera qu'il était sa propre dupe. Il se croyait ce qu'il n'était pas, comme n'importe quel enfant, cocher ou cheval.On l'eût bien surpris en lui démontrant qu'il risquait la prison.
Cocteau, Thomas l'imposteur, p. 26 et 28.
REM. La forme féminine, très rare, est attestée :
6.2 Mais oui, continuait l'imposteuse, vous laissez votre pharmacienne pour suivre une malheureuse vieille fille, et vous ne pourrez même pas lui dire adieu car elle part au train de deux heures trente.
Giraudoux, Provinciales, p. 174.
Fig., littér. (Choses abstraites) :
7 (…) prenez garde (…) à la malice du temps; voyez comme ce subtil imposteur tâche de sauver (…) les apparences, comme il affecte toujours l'imitation de l'éternité.
Bossuet, 4e Sermon p. 1er dimanche de Carême, Sur la Pénit., III.
5 (1759). Zool., vx. Poisson d'Amérique du Nord, qui ressemble par la tête à une carpe.
CONTR. Droit, franc, loyal. — Honnête, sincère, vrai.

Encyclopédie Universelle. 2012.