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irréconciliable

irréconciliable [ irekɔ̃siljabl ] adj.
• 1534; bas lat. irreconciabilis
Avec qui il n'y a pas de réconciliation possible. « Elle se faisait par là un ennemi irréconciliable » (Laclos). Être irréconciliable avec qqn. Adversaires irréconciliables.
Qui ne veut pas s'apaiser. Une haine irréconciliable. inexpiable.

irréconciliable adjectif (bas latin irreconciliabilis) Qu'on ne peut réconcilier avec quelqu'un d'autre. ● irréconciliable (synonymes) adjectif (bas latin irreconciliabilis) Qu'on ne peut réconcilier avec quelqu'un d'autre.
Synonymes :
- inconciliable
- irréductible
Contraires :
- accommodant
- arrangeant
- conciliant
- réconciliable

irréconciliable
adj. et n. Qu'on ne peut réconcilier. Ennemis irréconciliables.
Subst. Ces soeurs sont des irréconciliables.

⇒IRRÉCONCILIABLE, adj.
A. — Qui ne veut pas accepter de réconciliation.
1. [Avec idée de réciprocité; en parlant de deux ou plusieurs pers. (ou groupes de pers.)] Entre lesquel(le)s il n'y a pas de réconciliation possible. Peuples, rivaux irréconciliables. Bien que très liés (...) ils paraissaient irréconciliables, le médecin maigre et nerveux, le vicaire gras et affable (ZOLA, Pot-Bouille, 1882, p. 86). Il suffit d'un rien (...) pour faire deux ennemis irréconciliables, acharnés et enchaînés l'un à l'autre jusqu'à la mort, des deux fiancés les plus tendres et les plus passionnés (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Fen., 1882, p. 884) :
1. Dans chaque village de France, dit encore Marat, les hommes se partagent en deux partis irréconciliables : les rouges et les blancs, la gauche et la droite. Il ne faut ni rire ni blâmer. On retrouverait aisément cet antagonisme à travers toute l'histoire de l'homme.
VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 168.
P. métaph. Les mots mêmes que j'emploie, religion et philosophie, sont des termes ennemis et irréconciliables (SAND, Hist. vie, t. 2, 1855, p. 16).
Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. L'esprit, ici, est tel, qu'il réconcilie complètement l'irréconciliable : la vie et la mort (MICHELET, Chemins Europe, 1874, p. 339).
2. [Sans idée de réciprocité; en parlant d'une pers. ou d'un groupe de pers.] Qui refuse toute réconciliation (avec quelqu'un ou quelque chose). Les nobles et les prêtres dominent cette cour, et se trouvent les ennemis irréconciliables de la République (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 360). Le prince des Boscénos était le plus irréconciliable adversaire de la démocratie moderne, de la libre pensée et du régime (FRANCE, Île ping., 1908, p. 253) :
2. ... ne rendez pas de tels services que vous forciez les gens à l'ingratitude, car ceux-là deviendraient pour vous d'irréconciliables ennemis : il y a le désespoir de l'obligation, comme le désespoir de la ruine, qui prête des forces incalculables.
BALZAC, Lys, 1836, p. 165.
B. — Qui ne veut pas s'apaiser, se laisser fléchir. Synon. implacable, irréductible.
1. [En parlant d'une pers.] Il y eut là un moment d'indécision pour Courier et qui tint à peu de chose; on cherchait à le rallier, il n'était pas encore irréconciliable (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 6, 1851-62, p. 245).
Emploi subst. Nicole n'a pas écrit une seule ligne à tendance schismatique ou sectaire. Seuls l'ont tenu pour suspect les irréconciliables de son parti (BREMOND, Hist. sent. relig., t. 4, 1920, p. 465). Il y avait en lui désormais la force qui n'appartient qu'aux irréconciliables (GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1948, p. 302).
En partic., HIST. Parti irréconciliable ou subst. les Irréconciliables. Surnom des membres de l'opposition radicale en 1869 (parmi lesquels se trouvait Gambetta), en raison de leur volonté de se distinguer des républicains et de ne pas transiger avec le régime impérial. Il y aura certainement du tapage à la Chambre; car les « irréconciliables » veulent accomplir leurs promesses à leurs électeurs (MÉRIMÉE, Lettres Panizzi, 1869, p. 366). À côté de la droite, de la gauche et du centre, il y eut [en France] un parti irréconciliable, négation totale du gouvernement existant (RENAN, Réf. intellect., 1871, p. 262).
2. [En parlant d'un sentiment] Le héros que je mets en scène s'est attiré une haine irréconciliable, en attaquant l'humanité qui se croyait invulnérable, par la brèche d'absurdes tirades philanthropiques (LAUTRÉAM., Chants Maldoror, 1869, p. 162). Une irréconciliable hostilité pratique entre la nécessité éprouvée en nous-même et le vœu de notre liberté (RICŒUR, Philos. volonté, 1949, p. 325).
REM. 1. Irréconciliabilité, subst. fém. Disposition d'esprit d'une personne irréconciliable. (Dict. XIXe et XXe s.). 2. Irréconciliablement, adv. Sans aucune réconciliation possible. Prenant leur parti, vous vous brouillez irréconciliablement avec Rome (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 156). 3. Irréconcilié, -ée, part. passé et adj., hapax. Qui n'a pas cédé, transigé (avec ses idées, ses convictions). Conscience et révolte, ces refus sont le contraire du renoncement. Tout ce qu'il y a d'irréductible et de passionné dans un cœur humain les anime au contraire de sa vie. Il s'agit de mourir irréconcilié et non pas de plein gré (CAMUS, Sisyphe, 1942, p. 78).
Prononc. et Orth. : [()]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1554 « sans merci, qu'on ne peut arrêter, apaiser » guerre irreconciliable (CALVIN, Serm. sur le liv. de Job, 155 [XXXV, 456] ds HUG.); 2. a) 1593 « qui ne veut pas de réconciliation avec qqn » irreconciliable avec (qqn) (Satire Ménippée, Harangue de M. d'Aubray, éd. Ch. Read, p. 218); b) 1616-20 « avec lequel il n'y a pas de réconciliation possible » ennemi irréconciliable (D'AUBIGNÉ, Hist. universelle, VIII, IV, 1576, éd. A. de Ruble, t. 5, p. 117). Empr. au b. lat. irreconciliabilis « irréconciliable (d'une pers.) ». Fréq. abs. littér. : 84. Bbg. DUB. Pol. 1962, pp. 326-327. - GOHIN 1903, p. 272 (s.v. irréconciliabilité), 285 (s.v. irréconcilié).

irréconciliable [i(ʀ)ʀekɔ̃siljabl] adj.
ÉTYM. 1534; bas lat. irreconciliabilis, de ir- (1. In-), et reconciliare. → Réconcilier.
1 Avec qui il n'y a pas de réconciliation possible.(Personnes). || Des ennemis irréconciliables de la démocratie, du communisme. || « On cherchait à le rallier (P.-L. Courier), il n'était pas encore irréconciliable » (Sainte-Beuve, in T. L. F.).
1 (…) elle se faisait par là un ennemi irréconciliable d'un homme qui se trouvait maître d'une partie de son secret (…)
Laclos, les Liaisons dangereuses, CLXVIII.
N. || Un, une irréconciliable.
(1669). Sentiments. Qui ne peut être apaisé (personnes ou choses); qui ne peut composer, transiger. || Haine, inimitié irréconciliable. || Une irréconciliable hostilité.
2 L'envie est plus irréconciliable que la haine.
La Rochefoucauld, Réflexions morales, 328.
3 (…) Sainte-Beuve (…) mettra au compte d'une « irréconciliable indépendance » son désir de n'avoir aucune discussion avec ses justiciables.
Émile Henriot, les Romantiques, p. 165.
Spécialt (hist.). || Parti irréconciliable : en France, parti d'opposition radicale en 1869, refusant toute composition avec Napoléon III.N. || Les irréconciliables : les membres de ce parti.
2 (1587). Au plur. (Personnes; groupes). Entre lesquels il n'y a pas de réconciliation possible. || Des adversaires, des rivaux irréconciliables. || Partis irréconciliables.
4 Les deux peuples demeurèrent irréconciliables.
Bossuet, Disc. sur l'hist. universelle, I, IX.
5 Ma chère Berthe, puisqu'un hasard bien singulier nous remet en présence après six ans de séparation, de séparation sans violence, allons-nous continuer à nous regarder comme deux ennemis irréconciliables ?
Maupassant, les Sœurs Rondoli, Rencontre, p. 251.
Au sing. (Avec un compl.). || Être irréconciliable avec quelqu'un.
DÉR. Irréconciliabilité, irréconciliablement.

Encyclopédie Universelle. 2012.