isotope [ izɔtɔp ] n. m.
• 1922; angl. 1913; de iso- et du gr. topos « lieu, place »
♦ Chacun des éléments de même numéro atomique (occupant la même place dans la classification de Mendeleïev), mais de masse atomique différente. Les isotopes 12, 13 et 14 du carbone, notés 12C, 13C et 14C. Isotopes stables. Séparation des isotopes par centrifugation, par spectrométrie de masse, grâce à l'isotron. Isotopes radioactifs. ⇒ radio-isotope. — N. f. ISOTOPIE .
● isotope nom masculin (grec isos topos, même place) Chacun des différents types de noyaux atomiques d'un même élément, différant par leur nombre de neutrons mais ayant le même nombre de protons et d'électrons, et possédant donc les mêmes propriétés chimiques.
isotope
adj. et n. m. PHYS NUCL éléments isotopes, dont les noyaux ont le même nombre de protons mais un nombre différent de neutrons. (V. isobare.)
|| n. m. Des isotopes.
Encycl. La plupart des corps simples se rencontrent dans la nature sous la forme d'un mélange de divers isotopes, dont l'un est nettement plus abondant que tous les autres. Ayant le même nombre de protons et d'électrons, ils ont donc le même numéro atomique, occupent la même place (d'où leur nom d' isotope) dans la classification des éléments et sont désignés par le même symbole chimique. On les différencie en plaçant en haut à gauche de ce symbole leur nombre de masse, par quoi ils se distinguent. Ainsi, les isotopes 13, 14 et 15 du carbone (1 2 6 C) s'écrivent 1 3 6 C, 1 4 6 C et 1 5 6 C; étant donné que le corps simple carbone est un mélange de ces quatres isotopes, la masse du carbone n'est pas 12 (masse du princ. isotope), mais 12,01. Deux isotopes ont les mêmes propriétés chimiques mais des propriétés physiques différentes. La séparation des isotopes, qui permet d'enrichir un élément (uranium, par ex.) en l'un de ses isotopes, s'effectue par diffusion gazeuse, par diffusion thermique, par chromatographie ou par ultracentrifugation. Les isotopes sont utilisés notamment comme traceurs radioactifs. tabl. éléments.
⇒, subst. masc.
PHYS. NUCL. Corps simple ayant le même numéro atomique qu'un autre, des propriétés chimiques presque identiques, mais une masse atomique différente. Isotope artificiel, stable, instable; isotope radioactif (radio-isotope); isotope du chlore, du mercure, du plomb; séparation des isotopes. Le tritium, isotope rare d'hydrogène (GOLDSCHMIDT, Avent. atom., 1962, p. 88). Des isotopes tels que le sodium-24, le soufre-35, le fer-55 et l'iode-131 (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 400). Le carbone 14 (...) est un isotope artificiel [du carbone 12] utilisé dans les méthodes de datation (MUSSET-LLORET 1964, s.v. carbone). V. atome ex. 11, enrichi ex. du Traité EURATOM, 1957, p. 371 et fission ex. de GOLDSCHMIDT, op. cit., p. 26.
Rem. Les dict gén. enregistrent l'emploi adj., synon. de isotopique. Noyaux isotopes (Lar. Lang. fr.).
REM. Isotopie, subst. fém. a) Fait d'être un isotope; caractéristiques des isotopes. L'isotopie du polonium et du radium A a été prouvée par Muszkat et Herszfinkiel. L'isotopie du radium B et du plomb a été confirmée par les expériences de Klemensiewicz (Mme P. CURIE, Isotopie, 1924, p. 26). Les progrès récents de la physique nucléaire ont enrichi la géochimie d'un nouveau domaine de recherches qui repose sur la notion d'isotopie (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 491). b) Ling. ,,Ensemble redondant de catégories sémantiques qui rend possible la lecture uniforme du récit, telle qu'elle résulte des lectures partielles des énoncés et de la résolution de leurs ambiguïtés qui est guidée par la recherche de la lecture unique`` (A.-J. GREIMAS, Pour une théorie de l'interprétation du récit mythique ds Communications, t. 8, 1966, p. 30).
Prononc. : []. Étymol. et Hist. 1914 (Le Radium, p. 96). Empr. à l'angl. isotope proposé par F. Soddy (1913, Nature, 4 déc., 400/1 ds NED Suppl.2) et composé du gr. (v. iso-) et « lieu ». Fréq. abs. littér. : 35. Bbg. ARRIVÉ (M.). Pour une théorie des textes poly-isotopiques. Langages. Paris, 1973, t. 8, n° 31, p. 54 (s.v. isotopie). - COQUET (J.-C.). Sémiotiques. Langages. Paris. 1973, t. 8, n° 31, p. 8 (s.v. isotopie). - HAMON (P.). Analyse du récit. Fr. mod. 1974, t. 42, p. 146 (s.v. isotopie). - KLINKENBERG (J.-M.). Le Concept d'isotopie en sém. et en sémiotique littér. Fr. mod. 1973, t. 41, pp. 285-290. - RASTIER (F.). Le Développement du concept d'isotopie. Doc. Gr. Rech. sémio-ling. 1981, t. 3, n° 29, pp. 5-27 (s.v. isotopie).
1. isotope [izɔtɔp] n. m. et adj.
ÉTYM. 1914, in T. L. F.; mot créé en angl., comme nom, 1913, Soddy; de iso- (→ Iso-), et grec topos « lieu, place ».
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1 Chacun des éléments de même numéro atomique (occupant la même place dans la classification de Mendeleïev), mais de masse atomique différente (même nombre de protons, mais nombre différent de neutrons). || Un, des isotopes. || Le deutérium, isotope de l'hydrogène. || Les isotopes ont le même nombre d'électrons extérieurs, mais leurs noyaux n'ont pas le même nombre de neutrons. || Transmutation d'un corps simple en de nouveaux isotopes. || Isotopes naturels ou artificiels. || Séparation des isotopes par centrifugation (⇒ Centrifugeuse, 2.), électrolyse, diffusion, distillation. || Isotopes radioactifs (radio-iode, radiophosphate, radiosodium, etc.). || Le carbone 14, isotope radioactif du carbone. — Adj. || Noyaux isotopes (opposé à isotone). Syn. : isotopique.
1 Des recherches d'un ordre tout différent, relatives à la radio-activité, sur lesquelles nous reviendrons, ont conduit Soddy à admettre qu'un grand nombre de corps considérés comme simples sont en réalité formés par le mélange d'un ou plusieurs corps appelés isotopes, de masses atomiques différentes, mais qui sont tellement identiques par toutes leurs propriétés chimiques et physiques, qu'aucune méthode de fractionnement n'a jusqu'ici permis de les séparer.
A. Boutaric, la Vie des atomes, p. 119.
2 Ces isotopes radio-actifs sont produits en quantité extraordinairement faible : la quantité limite accumulée dans la matière irradiée, quand la destruction compense la production, est de l'ordre de 100 000 atomes, avec une source de polonium émettant 1 milliard de rayons α par seconde.
➪ tableau Vocabulaire de la chimie.
2 Argot scol. || Isotope… (suivi des deux derniers chiffres du millésime de l'année en cours) : bal annuel de l'École de physique et chimie industrielle de Paris.
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DÉR. 1. Isotopie, 1. isotopique.
COMP. Radio-isotope. V. Isotone, isotron.
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2. isotope [izɔtɔp] adj.
ÉTYM. 1968 (→ 2. Isotopie, cit.); de 2. isotopie.
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Encyclopédie Universelle. 2012.