italique [ italik ] adj. et n.
• v. 1500; lat. italicus
1 ♦ Vx Italien.
2 ♦ Mod. Lettres italiques (inventées en Italie par Alde Manuce),légèrement inclinées vers la droite. — N. m. L'italique : le caractère italique. Mettre un mot en italique.
3 ♦ Qui appartient, qui a rapport à l'Italie ancienne. Les peuples italiques. Le droit italique, accordé aux cités romaines hors d'Italie.
♢ N. Les Italiques. — N. m. L'italique : les langues romanes parlées dans l'Italie ancienne (latin, osque, ombrien, etc.).
● italique adjectif (latin Italicus, de Italia, Italie) Se dit des populations indo-européennes qui pénétrèrent en Italie au cours du IIe millénaire, ainsi que de leurs langues. ● italique (expressions) adjectif (latin Italicus, de Italia, Italie) Droit italique (latin jus Italicum), ensemble de privilèges accordés à des cités et colonies romaines, hors d'Italie, qui les dispense notamment (comme en Italie) de l'impôt foncier. Guerre italique, insurrection des Italiens contre Rome (91-89 avant J.-C.). ● italique (synonymes) adjectif (latin Italicus, de Italia, Italie) Guerre italique
Synonymes :
● italique
nom masculin
Groupe de langues indo-européennes parlées en Italie au Ier millénaire avant J.-C. (On les regroupe en trois ensembles : l'osco-ombrien, le latin, probablement réuni au falisque, et le vénète.)
Se dit d'un caractère d'imprimerie penché vers la droite, adopté, à l'initiative d'Alde Manuce, vers 1500.
● italique (difficultés)
nom masculin
Orthographe
On écrit en lettres italiques (au pluriel) mais en italique (au singulier).
italique
adj. et n.
d1./d Didac. Relatif à l'anc. Italie.
d2./d TYPO Caractères italiques: caractères d'imprimerie inclinés vers la droite.
|| n. m. ou n. f. L'italique: les caractères italiques.
⇒ITALIQUE, adj.
A. — 1. Vieilli. Relatif à l'Italie. Péninsule italique. Le maudit héros! [Victor-Emmanuel] il m'a pourtant forcée, moi, d'abjurer l'idée républicaine italique (SAND, Corresp., 1860, p. 216). Mon itinéraire enfilait l'Oural, remontait à la Baltique, pénétrait en Laponie, et descendait ensuite (...) sur le Tyrol et la botte italique (ARNOUX, Juif Errant, 1931, p. 110) :
• 1. ... l'échiquier italique est un champ de forces en devenir où les occasions s'offrent à chaque pas de tenter une scandaleuse fortune : car le condottierisme est la forme spécifiquement italienne du style aventureux.
JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 111.
2. En partic. Relatif à l'Italie antique. Les peuples italiques (Ac. 1878, 1935). D'autres vases italiques (...) doivent provenir sans doute de tumulus détruits (J. DÉCHELETTE, Manuel archéol. préhist., celt. et gallo-rom., t. 3, 1914, p. 167) :
• 2. ... ces anciennes populations italiques qui, dans leur frénétique désir d'entrer dans Rome, se vendaient comme esclaves, pour y devenir plus tard affranchis, citoyens.
MICHELET, Peuple, 1846, p. 74.
— ASTRON. Heures italiques. ,,Les vingt-quatre heures du jour naturel comptées entre deux couchers de soleil consécutifs`` (LITTRÉ). Parmi les cadrans solaires anciens que nous venons d'énumérer, la plupart indiquent les heures temporaires (...), alors que ceux du XVIe siècle donnent occasionnellement les heures bohémiennes ou italiques (BASSERMANN-JORDAN, Montres, horl. et pend., 1964, p. 115).
— HIST. ROMAINE
♦ Droit italique. Ensemble de privilèges accordés à des cités et colonies romaines situées hors d'Italie. On ne sait (...) si les Étrusques (...) jouissaient du droit latin ou italique (MÉRIMÉE, Essai guerre soc., 1841, p. 7). Les villes de droit italique, c'est-à-dire celles à qui la faveur de Rome avait accordé le droit de propriété complète sur leurs terres, comme si ces terres eussent été en Italie (FUSTEL DE COUL., Cité antique, 1864, p. 507).
♦ Guerre italique. ,,Insurrection des Italiens contre Rome (90-89 av. J.-C.)`` (Lar. encyclop.).
— LING. Langues italiques. Langues parlées dans la partie centrale de l'Italie antique dont fait partie le latin. Le latin, l'ombrien et l'osque étaient les principales langues italiques (DAVAU-COHEN 1972).
Rem. On relève aussi en ce sens italique, subst. masc. Le système phonologique de l'italique commun (SAUSSURE, Ling. gén., 1916, p. 300).
— PHILOS. [P. réf. au fait que le philosophe Pythagore résida longtemps en Italie méridionale]
♦ École italique. École de philosophie fondée par Pythagore. Le caractère éminent de l'école italique, c'est d'être mathématique et astronomique, et en même temps idéaliste (COUSIN, Hist. philos. mod., t. 2, 1847, p. 164).
♦ Philosophie italique. Philosophie élaborée par Pythagore. Voir MICHELET, Hist. romaine, t. 1, 1831, p. 168.
B. — TYPOGR. [En parlant d'un caractère] Qui est incliné de gauche à droite, par analogie avec l'écriture cursive. Dans l'ancien style on éprouvait parfois le besoin de traduire quelques mots français en latin. L'imprimerie les rendait en lettres italiques (RENARD, Journal, 1889, p. 20). Les caractères italiques mis en honneur par le grand imprimeur helléniste de Venise [Alde Manuce] (FRANCE, Rabelais, 1909, p. 48) :
• 3. Je regrette que S. n'ait pas eu un mot pour l'édition. Au lieu de tant parler de placandis manibus, il eût mieux fait de louer la typographie malgré quelques f italiques cassés ou cassées.
VALÉRY, Corresp. [avec Gide], 1917, p. 451.
— P. ell., subst. masc. ou fém. Caractère, lettre italique. Mettre un mot, une citation, une phrase en italique(s). Pour éviter la monotonie du mot romain, ne mettez d'italiques que là où vous voyez les mots soulignés dans le manuscrit. Je vous avoue cette faiblesse, je hais les lettres italiques (HUGO, Corresp., 1855, p. 215). Je vous demanderais que (à la différence du manuscrit), la strophe ne soit jamais coupée par la page. Impression en grosses italiques bien claires (CLAUDEL, Corresp. [avec Gide], 1909, p. 96). Un italique gras (THOMAS 1956) :
• 4. Le caractère penché, dit italique [it. ds le texte], est employé pour la reproduction textuelle de phrases, de locutions et de mots étrangers, et de tout ce que l'auteur veut mettre en évidence.
E. LECLERC, Nouv. manuel typogr., 1932, p. 138.
Prononc. et Orth. : [italik]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. 1488 adj. ytalique « relatif à l'Italie (spéc. de l'Italie ancienne) » (La Mer des Histoires. I, 195d, édit. 1491 ds Rom. Forsch. t. 32, p. 95); 1568 italique (Ph. DELORME, Architecture, p. 201); 1873 langues italiques (Lar. 19e, s.v. Italie); 2. 1504 lettres ytalliques « lettres inclinées » (J. LEMAIRE DE BELGES, Temple d'honneur et de vertus, éd. J. Stecher, t. 4, p. 217); 1527 typogr. lettre italique (Inventaire de Pierre Deau ds Mémoires de la Société de l'histoire de Paris et de l'Île-de-France, t. 21, 1894, p. 91, n° 51); 1528 subst. ytalicque (Inventaire de Louis Royer, ibid., p. 108, n° 209). Empr. au lat. italicus de même sens, dér. de Italia, v. italien; pour le terme de typogr., v. WOLF (L.) Buchdruck, pp. 90-91 et Fr. mod. t. 41, pp. 182-185. Fréq. abs. littér. : 88.
italique [italik] adj. et n. m.
ÉTYM. 1568; ytalique, 1488; lat. italicus « d'Italie; de la Grande Grèce », de Italia. → Italien.
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2 (1504, yttalique). Mod. || Lettres italiques (ainsi appelées parce qu'elles avaient été dessinées en Italie par l'imprimeur Alde Manuce; ⇒ Aldin), caractères italiques, légèrement inclinés vers la droite. || Citations, exemples imprimés en caractères italiques, ou, ellipt., en italiques. — N. m. (1528, ytalicque). || L'italique : le caractère italique (→ Caractère, cit. 6). || « On se sert de l'italique pour les mots que l'on veut distinguer du reste du texte » (Académie). || Mettre un mot en italique.
1 (…) il y avait aussi parmi eux de grands penseurs et de grands ironistes, qui, lorsqu'ils écrivaient, mettaient leurs mots profonds et fins en italique, pour qu'on ne s'y trompât point.
R. Rolland, Jean-Christophe, Foire sur la place, p. 743.
3 (XVIIIe). Qui appartient, qui a rapport à l'Italie ancienne. || Les peuples italiques, et, n., les Italiques : habitants de l'Italie ancienne.
♦ N. m. (Déb. XXe; langues italiques, 1873). || L'italique : les langues des peuples italiques (→ Celtique, cit.).
2 Il ne faut dire italique qu'en parlant de l'antiquité, et italien en parlant de ce qui est moderne, et de ce qui appartient à l'Italie d'aujourd'hui.
Dict. de Trévoux, art. Italique (éd. 1743).
3 Si l'on met à part les nouveaux venus, Grecs et Étrusques, le cœur du pays est occupé par un ensemble de populations indo-européennes que l'on désigne du nom d'Italiques (…) Leurs langues (…) révèlent, à l'intérieur de la famille des langues indo-européennes, un apparentement au celtique qui a fait supposer, entre l'indo-européen et l'italique commun, une unité intermédiaire probable, l'italo-celtique. Mais, à l'intérieur du groupe italique lui-même, se distinguent nettement, d'une part, le latin (…) d'autre part, l'osque et l'ombrien.
➪ tableau Classification des langues.
Encyclopédie Universelle. 2012.