Akademik

jupon

jupon [ ʒypɔ̃ ] n. m.
juppon 1380; de jupe
1Jupe de dessous. cotillon, cotte. Anciens jupons à armature. crinoline, panier. Jupon à volants, à dentelles. Jupon empesé. Jupon qui dépasse de la robe. « Les enfants se suspendaient aux jupons de leurs mères » (Baudelaire).
2Fig. Collect. Les femmes, les filles. Courir le jupon. Coureur de jupon.

jupon nom masculin (de jupe) Sous-vêtement féminin, maintenu à la taille, qui soutient l'ampleur d'une jupe, d'une robe ou atténue l'effet de transparence. Familier. Fille ou femme : Dès qu'un jupon passe il est émoustillé.jupon (expressions) nom masculin (de jupe) Familier. Coureur de jupons, celui qui court après les filles.

jupon
n. m. Jupe de dessous.
|| Par méton. Fam. Le jupon: les femmes. Courir le jupon.

⇒JUPON, subst. masc.
A. — Jupe de dessous, le plus souvent aujourd'hui en tissu de lingerie, portée par les femmes. Jupon de linon, de nylon, de soie. Elle était vêtue en hiver de quatorze jupons qui ne réussissaient pas à arrondir sa personne (SAND, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 39). Les dessous apparaissaient, tombaient un à un : les jupons blancs de toutes les longueurs, le jupon qui bride les genoux et le jupon à traîne dont la balayeuse couvre le sol, une mer montante de jupons, dans laquelle les jambes se noyaient (ZOLA, Bonh. dames, 1883, p. 781) :
1. ... la jupe (...) tombe en plis très raides autour d'une taille fort renflée par un jupon empesé, agrémenté de volants festonnés et de dentelles, indispensable pour la belle tenue de la robe, très ample...
MENON, LECOTTE, Village Fr., 1, 1954, p. 93.
P. anal. Courte jupe portée par les hommes dans certains pays :
2. ... je ferai passer le prince devant la statue de son père; il remarquera les coups de pierre qui ont cassé le jupon à la romaine dont le nigaud de statuaire l'a affublé...
STENDHAL, Chartreuse, 1839, p. 414.
Morceau de tissu froncé entourant un objet à la manière d'un jupon. Un jupon de papier autour des ampoules électriques (COLETTE, Naiss. jour, 1928, p. 60).
B. — P. méton., pop. et fam. Femme, fille. Est-ce que deux vieux amateurs du beau sexe doivent se brouiller pour un jupon? (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 133). Il devait y avoir par là-dessous quelque affaire de jupon (AYMÉ, Cléramb., 1950, II, 9, p. 119).
Au sing., coll. Les femmes, les filles. Aimer, courir le jupon. Ce gros homme sanguin courait volontiers le jupon; et l'on citait telle fille, telle femme du village, qu'il avait débauchées (ARLAND, Ordre, 1929, p. 78).
REM. 1. Juponesque, adj., hapax. [Correspond à jupon B] Quand vous me parlez de ma négligence, et que vous l'attribuez à des causes juponesques (BALZAC, Lettres Étr., t. 2, 1844, p. 431). 2. Juponnaille, subst. fém., hapax. [Correspond à jupon B] J'enrage de voir un homme de prix s'abrutir avec la juponnaille (LA VARENDE, Nez-de-cuir, 1936, p. 34). 3. Juponnard, adj. masc., hapax. Synon. de juponnier. Merki, très juponnard, qu'une femme toujours nouvelle accompagne quand il vient au Mercure (LÉAUTAUD, Journal littér., 1906, p. 321). 4. Juponnement, subst. masc., hapax. [Correspond à jupon A] Elle [la commise chargée des confections] doit savoir bien tenir ses bras et avoir un juponnement séduisant (...) c'est sur elle qu'on essaie (AVENEL, Calicots, 1866, pp. 55-56). 5. Juponnerie, subst. fém., fam. Ensemble de jupons. Synon. juponnage. On entendait, quand elles se mettaient en mouvement, crisser la juponnerie de taffetas (BENOIT ds Lar. Lang. fr.). 6. Juponnier, subst. masc.; juponnière, adj. fém. a) Subst. masc., vieilli. Homme qui court les femmes. On voit bien que votre mari est tailleur, madame, dit la grande veuve (...). C'est un juponnier numéro un... je lui ai pourtant allongé de fameux coups de pied, sous la table (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 459). b) Adj. fém., hapax. Pendant la période de la crise juponnière (...) il demandait à des livres l'apaisement de ses ennuis (HUYSMANS, En mén., 1881, p. 325).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1347 agn. jupoun « tunique à manches portée par les hommes » [ds un texte lat.] (Cptes d'Édouard III, pp. 34-35 ds GAY); 1376 a. champ. gippon (Grands jours de Troyes, Arch. X1a 9182, f° 165 v° ds GDF.); 1380 juppon (Arch. JJ 117, pièce 175, ibid.). B. 1. 1680 jupon « jupe de dessous, généralement en lingerie, portée par les femmes » (RICH.); 2. 1779 plur. « ensemble des jupes et des jupons » (DIDEROT, Le Neveu de Rameau, éd. J. Fabre, p. 109); 3. 1823 p. méton. un jupon « une femme » (HUGO, Han d'Isl., p. 133 : un homme qui porte l'épée ne doit pas devoir ses aiguillettes à un jupon); 1873 (ZOLA, Ventre Paris, p. 740 : Un homme, ça court après chaque jupon qui passe); 1900 coureur de jupons (COLETTE, Cl. à l'école, p. 106). Dér. de jupe; suff. -on. Fréq. abs. littér. : 621. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 408, b) 1 762; XXe s. : a) 1 201; b) 625. Bbg. QUEM. DDL t. 9 (s.v. juponnard).

jupon [ʒypɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1380, juppon; gippon, 1376; 1347, jupoun « tunique d'homme, à manches », en anglo-normand; de jupe, et suff. -on.
1 (1680). Jupe de dessous. Cotillon, cotte. || Anciens jupons à armature. Crinoline, panier. || Porter plusieurs jupons superposés. || Le jupon et la combinaison, articles de lingerie féminine. || Jupons de basin (→ Affaire, cit. 64), de linon, de soie, de nylon. || Jupon empesé. || Jupon à volants, à dentelles. || En corset et en jupon (→ Frusque, cit. 1). || Jupon troussé (→ 1. Fou, cit. 50).
1 (…) elle dénoua son dernier jupon, qui glissa le long de ses jambes, tomba autour de ses pieds et s'aplatit en rond par terre.
Maupassant, Contes de la Bécasse, Farce normande.
2 (…) sous sa jupe usagée son jupon de flanelle rouge dépassait un peu.
Colette, Belles saisons, p. 49.
Loc. Se suspendre aux jupons d'une femme. Jupe (I., 3., c). → Camisole, cit. 2; croupe, cit. 5.
3 Les enfants se suspendaient aux jupons de leurs mères pour obtenir quelque bâton de sucre (…)
Baudelaire, le Spleen de Paris, XIV.
2 (1823, Hugo). Fig. Femme, fille (avec une connotation érotique). Jupe (I., 3., b).
4 C'est une chose singulière comme je suis écarté de la femme. J'en suis repu (…) Je n'éprouve même vis-à-vis d'aucun jupon le désir de curiosité qui vous pousse à dévoiler l'inconnu et à chercher du nouveau.
Flaubert, Correspondance, 96, 26 mai 1845.
Collectivt. || Courir le jupon. || Coureur de jupons (Colette, 1900). || Trousseur de jupons. Juponnier.
3 a (1652; reprise du sens médiéval). Vx. Vêtement masculin; pourpoint à longues basques.
b Courte jupe portée par les hommes, dans certains pays. Fustanelle, kilt, philibeg, sarong.
4 Morceau de papier, de tissu plissé ou froncé entourant un objet. || « Un jupon de papier autour des ampoules électriques » (Colette, la Naissance du jour, in T. L. F.).
DÉR. et COMP. Juponnage, juponnaille, juponner, juponnier. Trousse-jupons.

Encyclopédie Universelle. 2012.