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laideron

laideron [ lɛdrɔ̃ ] n. m. et adj.
• v. 1530 n. f.; de laid
Jeune fille ou jeune femme laide. Cette fille est un laideron, un vrai laideron. On trouve également la formelaideronne. Adj. « Cette petite infante laideronne et bougonne » (L. Bertrand). REM. Le mot a longtemps été du féminin : « danser avec une laideron comme moi » (Sand).

laideron nom masculin ou, rare, laideronne nom féminin Jeune fille, jeune femme laide. ● laideron (difficultés) nom masculin ou, rare, laideronne nom féminin Genre Laideron est un nom masculin, bien qu'il désigne exclusivement une jeune fille ou une femme laide : « Née avec une sorte de mauvaise chance, se jugeant mal partagée par la fortune, elle consentait le plus souvent à n'être qu'un laideron »(E. Zola). – Remarque 1. Le mot était autrefois féminin : « Ces mères, qui, dans une affreuse laideron, découvrent un chef-d'œuvre accompli de la nature »(H.de Balzac). 2. On trouve parfois le féminin laideronne : « Violettes de février, laideronnes, pauvresses parfumées »(Colette). ● laideron (synonymes) nom masculin ou, rare, laideronne nom féminin Jeune fille, jeune femme laide.
Synonymes :
- guenon (familier)
- mocheté (populaire)

laideron
n. m. Vx ou Fam. Jeune fille ou jeune femme laide.

⇒LAIDERON, subst. masc.
Jeune fille ou jeune femme laide. Un laideron qu'on n'eût pas honoré d'un regard dans la rue (STENDHAL, Amour, 1822, p. 47). Un laideron rencontre toujours un amoureux qui la déclare belle, et la voit ainsi (AMIEL, Journal, 1866, p. 198). Un laideron autrefois, une fille rudement plaisante à cette heure (ZOLA, Terre, 1887, p. 351) :
Les Athéniennes ne sont ni belles ni bien faites; elles n'ont ni la physionomie spirituelle des Françaises, ni la beauté large et opulente des Romaines, ni la délicatesse pâle et morbide des femmes turques. On ne voit guère dans la ville que des laiderons au nez camard, aux pieds plats, à la taille informe.
ABOUT, Grèce, 1854, p. 46.
Au plur., rare. [Pour désigner à la fois un homme et une femme laids] Ils étaient mariés depuis quelques mois, et ces deux laiderons étaient épris l'un de l'autre (ROLLAND, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 516).
Rem. L'usage a hésité sur le genre. Les dict. du XIXe s. le déclarent fém., notamment LITTRÉ, Ac. 1878, DG. Masc. ds Ac. 1935. L'usage est hésitant au XIXe s.; aujourd'hui, le masc. l'a emporté. Ce n'est pas ma faute, mon cher ami non marié, si vous n'avez pas reçu une longue lettre sur la divine laideron Pisaroni (STENDHAL, Corresp., t. 2, 1806, p. 317). Le moyen d'espérer qu'il s'intéresserait à une laideron naïve des bords de l'Ilissus? (ABOUT, Roi mont., 1857, p. 42). Est-ce croyable! Je vous le demande! Une laideron pareille! (FLAUB., Éduc. sent., t. 2, 1869, p. 187).
REM. Laideronne, subst. fém., synon. vieilli. Laideronne : par ce féminin, le peuple achève de faire vivre le mot laideron (GOURMONT, Esthét. lang. fr., 1899, p. 152). Il est ton ami. À la beauté de ton épouse il consentira un sacrifice. L'attristerait si fort de se défaire de son trésor entre les mains d'une laideronne (SAINT-EXUP., Citad., 1944, p. 988).
Prononc. et Orth. : [], [le-]. Ac. dep. 1694 laideron, subst. masc. (Ac. 1718, 1740, avec des ex. au fém., et 1935) et fém. (Ac. 1694 et 1762-1878). BÉRANGER, Chans., t. 3, 1829, p. 243 : laidron. Étymol. et Hist. 1. a) Fém. av. 1544 layderon (Cl. MAROT, Epigramme, CXLII, 2, éd. C. A. Mayer, p. 227); b) masc. 1769 laidron (J.-J. ROUSSEAU, Confessions, VII, éd. B. Gagnebin et M. Raymond, t. 1, p. 315); 2) av. 1692 laideronne (TALLEMANT DES RÉAUX, Historiettes, IX, 18 ds Fonds Barbier). Dér. de laide, fém. de laid; suff. -(er)on. Fém. à l'orig., le mot est devenu masc. sous l'infl. du suff. -on, gén. réservé à la formation de dér. masc. L'hésitation du genre du mot explique la création d'un correspondant fém. laideronne. Fréq. abs. littér. : 52. Bbg. DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 56. - JOURJON (A.). Rem. lexicogr. R. Philol. fr. 1929, t. 41, p. 132.

laideron, onne [lɛdʀɔ̃, ɔn] n. et adj.
ÉTYM. V. 1530, Marot, n. f.; de laid, et suff. -eron.
1 N. m. ou f. Jeune fille ou jeune femme laide (→ Hommage, cit. 15).REM. Le mot a longtemps été du féminin, et parfois écrit laidron, au XVIIIe s. On rencontre parfois la forme laideronne.Mod. || Cette fille est un laideron, un vrai laideron. || Qu'est-ce que c'est que ce petit laideron ?
1 Je vous avertis que mademoiselle Corneille est une laideron extrêmement piquante (…)
Voltaire, Correspondance, 2079, 27 janv. 1762.
2 M. Le Blond me présenta l'une après l'autre ces chanteuses célèbres (…) Venez, Sophie (…) Elle était horrible. Venez, Cattina (…) Elle était borgne. Venez, Bettina (…) La petite vérole l'avait défigurée (…) Durant le goûter (…) elles s'égayèrent. La laideur n'exclut pas les grâces; je leur en trouvai (…) Enfin, ma façon de les voir changea si bien, que je sortis presque amoureux de tous ces laiderons.
Rousseau, les Confessions, VII.
3 (…) pour danser avec une laideron comme moi, tu laissais de côté une belle fille (…)
G. Sand, la Petite Fadette, XX.
3.1 La première fois que Sirdah ouvrit les yeux, on s'aperçut qu'elle louchait affreusement; sa mère, très orgueilleuse de sa propre beauté, fut humiliée d'avoir procréé un laideron et prit en aversion cette enfant qui blessait sa vanité.
Raymond Roussel, Impressions d'Afrique, p. 247.
Au plur. (pouvant désigner un homme et une femme). || « Ces deux laiderons » (A. France).
2 Adj. féminin. || Laideronne :
4 (…) cette petite Infante laideronne et bougonne, qui (…) finit par devenir Reine de France et de Navarre.
Louis Bertrand, Louis XIV, I, I.

Encyclopédie Universelle. 2012.