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lazaret

lazaret [ lazarɛ ] n. m.
• 1567; it. lazzaretto, altér. de Nazareto, n. de l'hôpital Santa Maria di Nazaret, sous l'infl. de lazzaro « mendiant »
Établissement où s'effectue le contrôle sanitaire, l'isolement des malades contagieux, dans un port, une station frontière, un aérodrome. Subir une quarantaine au lazaret.

lazaret nom masculin (italien lazzaretto, altération de Nazareto, du nom de l'église Santa Maria di Nazareth) Établissement où l'on isole les sujets suspects de contact avec des malades contagieux et où ils subissent éventuellement la quarantaine. Local conçu pour loger momentanément les animaux nouvellement introduits dans un troupeau, un pays, et isoler ceux qui peuvent être atteints d'une maladie contagieuse.

lazaret
n. m. établissement servant à isoler les voyageurs en quarantaine.

⇒LAZARET, subst. masc.
Établissement où sont isolées les personnes ou les marchandises contaminées ou susceptibles d'avoir été contaminées par une maladie épidémique. À Gênes (...) il dut demeurer quelques jours au lazaret en quarantaine (GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1948, p. 183) :
On dit que l'épidémie menace déjà les quartiers de la ville nouvelle (...). Figuerra s'est empressé d'élever un lazaret où sont conduits les voyageurs qu'on soupçonne d'avoir traversé nos murs.
LATOUCHE, L'HÉRITIER, Lettres amans, 1821, p. 61.
En partic.
Vx. Léproserie. Lépreux réunis dans les lazarets établis à Madère et à Manille (Voy. La Pérouse, t. 4, 1797, p. 16).
,,Partie d'un service hospitalier de pédiatrie ou d'une maison d'enfants à caractère sanitaire, où l'on reçoit des nouveaux entrants susceptibles d'être porteurs de germes infectieux`` (Méd. Biol. t. 2 1971).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. 1567 « léproserie » (H. JUNIUS, Nomenclator omnium rerum propria nomina variis linguis explicata indicans, p. 209) — 1771, Trév.; 2. 1690 « établissement sanitaire où l'on met en quarantaine les voyageurs venant de lieux suspects de peste » (FUR.). Empr. à l'ital. lazzaretto « lieu de quarantaine pour malades atteints de maladies incurables et contagieuses », attesté dep. 1494-1512 (Journal du vénit. G. PRIULI ds BATT.), altération, prob. par croisement avec le nom de S. Lazzaro, patron des lépreux (cf. ladre), de (S. Maria di) Nazaret (cf. forme nazareto attestée au XVe s. d'apr. DEI), nom d'une île vénit. où l'on mettait en quarantaine les malades contagieux revenus de Terre Sainte. Fréq. abs. littér. : 63. Bbg. HOPE 1971, p. 205. - KEMNA 1901, pp. 102-103. - NYROP (K.). Ling. et hist. des mœurs. Paris, 1934, pp. 188-204.

lazaret [lazaʀɛ] n. m.
ÉTYM. 1567, « léproserie »; ital. lazzaretto, altér. de Nazareto, nom donné à l'hôpital Santa Maria di Nazaret, lieu de quarantaine, par croisement probable avec le n. de Santo Lazzaro, patron des lépreux (→ Ladre; lazzarone).
1 Établissement où s'effectue le contrôle sanitaire, l'isolement des malades contagieux, dans un port, une station frontière, un aérodrome. || Les personnes et les marchandises venant de pays où règnent des maladies épidémiques sont examinées dans le lazaret. || Les voyageurs subirent la quarantaine au lazaret.
1 C'était le temps de la peste de Messine. La flotte anglaise y avait mouillé et visita la felouque sur laquelle j'étais. Cela nous assujettit en arrivant à Gênes (…) à une quarantaine de vingt-et-un jours. On donna le choix aux passagers de la faire à bord ou au lazaret (…) Tous choisirent la felouque. L'insupportable chaleur, l'espace étroit, l'impossibilité d'y marcher, la vermine, me firent préférer le lazaret, à tout risque.
Rousseau, les Confessions, VII.
1.1 — Oui, le palais où nous sommes cloués tient de la prison et de l'asile, de la basse-fosse et du lazaret. Voilà avec quoi l'Église désormais a partie liée.
A. Artaud, Dossier des Cenci, Appendice, in Œ. compl., t. IV, p. 327.
2 Établissement sanitaire, hôpital ressemblant à un lazaret.
2 (…) le médecin du bord déclara qu'il était impossible de poursuivre le voyage (…) et qu'il allait téléphoner à l'hôpital de la Conception. Au prix de mille douleurs, le blessé fut acheminé vers ce lazaret sordide, semblable, au cœur de la ville joviale (Marseille), à quelque ulcère honteux, à quelque réduit de la désespérance.
G. Duhamel, Salavin, VI, XXIX.
Local destiné à l'isolement de nouveaux arrivants, dans un établissement de soins.

Encyclopédie Universelle. 2012.