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lierre

lierre [ ljɛr ] n. m.
• 1372; de ierre (XIIe), avec agglutination de l'art. déf.; edre Xe; lat. hedera
1Grande liane épiphyte (araliacées) à feuilles persistantes vertes et luisantes, se fixant par ses racines adventives ( crampon). « de nombreuses lézardes où le lierre attachait ses griffes » (Balzac).
2Par anal. (XIIIe erre terrestre) Lierre terrestre. gléchome.

lierre nom masculin (de l'et ancien français iere, lierre, du latin hedera) Plante ligneuse (araliacée) fixée aux troncs d'arbres, aux murs par des crampons, aux feuilles persistantes, aux baies noires et toxiques. ● lierre (expressions) nom masculin (de l'et ancien français iere, lierre, du latin hedera) Lierre terrestre, nom usuel du gléchome.

lierre
n. m. Plante ligneuse grimpante des régions tempérées, à feuilles persistantes, ayant des racines adventives à crampons.

⇒LIERRE, subst. masc.
A. — Plante vivace à feuilles alternes toujours vertes et luisantes, fixées sur une tige ligneuse grimpante et se fixant sur les troncs d'arbres et le long des murs au moyen de racines adventives latérales modifiées en crampons. Lierre commun, grimpant; crampon, griffe du lierre. Le chêne donne souvent des supports au chèvre-feuille, au lierre et à plusieurs autres plantes rampantes (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 76). Le lierre embrasse étroitement un côté du tronc [du chêne] et ensuite suit leurs principales branches (STENDHAL, Lamiel, 1842, p. 83). Et la feuille de lierre a la forme d'un cœur (HUGO, Légende, t. 2, 1859, p. 517).
[P. réf. à Bacchus dont il était un des attributs signifiant la vigueur] Iakkhos, couronné De pampres et de lierre et de vendanges mûres! Dieu jeune, qui te plais aux furieux murmures Des femmes de l'Edon et du Mimas! (LECONTE DE LISLE, Poèmes ant., 1852, p. 294).
P. compar. Il levait ses bras où des veines s'entrecroisaient comme des lierres sur des branches d'arbre (FLAUB., Salammbô, t. 2, 1863, p. 42) :
1. L'égoïste spéculation, la spéculation impitoyable, qui s'attache soudain, comme un lierre, à tout nom qui surgit, à tout talent qui s'élève, se souciant peu de les étouffer, pourvu qu'elle profite et s'enrichisse de leur sève...
MUSSET ds Revue des Deux Mondes, 1833, p. 607.
P. métaph. Olivier (...) n'avait pas assez de sève pour vivre de sa propre substance. Il était lierre : il lui fallait se lier (ROLLAND, J.-Chr., Maison, 1909, p. 944).
Au fig. [Symbole de la constance de l'amour] Il me souvient pourtant qu'elle y parlait de fleurs et d'oiseaux, des étoiles et du lierre qui meurt où il s'attache (FRANCE, Pt Pierre, 1918, p. 231) :
2. ... ce n'est pas que je prétende nier qu'une femme digne d'amour peut voir son destin dans cette jolie devise du lierre, qui meurt s'il ne s'attache; c'est une loi de la nature, mais c'est toujours un pas décisif pour le bonheur, que de faire celui de l'homme qu'on aime.
STENDHAL, Amour, 1822, p. 100.
B. — Lierre terrestre. Plante rampante de la famille des Labiacées, croissant dans les lieux ombragés, dont les feuilles ont quelque analogie avec celles du lierre commun, et possédant des propriétés médicinales. Synon. herbe de la Saint Jean. Tisanne (...) où l'on fera infuser quelques pincées d'hyssope, de véronique ou de lierre terrestre (GEOFFROY, Méd. prat., 1800, p. 135) :
3. ... le Lierre terrestre (...) cultivé sur un sol riche, renouvelé de temps à autre, en atmosphère humide, à température élevée, sous une bonne lumière (...) demeure à l'état végétatif et ne produit pas de fleurs.
Bot., 1960, p. 1319 (Encyclop. de la Pléiade).
C. — Géranium lierre.
REM. Lierreux, adj. Sur les ponts lierreux qui voilent les rivières (F. JAMMES, Sources et feux, 1936, 214, in Parent, 153 ds QUEM. DDL t. 3).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1372 (J. CORBICHON, Propriét. des ch., 1. 17, ch. 53 ds GAY : ung vaissel de fust de lyere). Issu, avec agglutination de l'art. déf., de l'a. fr. iere « lierre » ordinairement masc. (1re moitié Xe s. edre; Jonas, éd. G. de Poerck, 145; fin XIe s. iedre, Gl. de Raschi, éd. A. Darmesteter et D. Blondheim, n° 586, p. 81; fin XIIe s. ierre, 1re Continuation de Perceval [ms. T], éd. W. Roach, 10482), lui-même issu du lat. hedera « lierre » fém.; le changement de genre peut s'expliquer par assimilation au genre gén. masc. des noms d'arbres et d'arbustes en fr. (FEW t. 4, p. 398a). Fréq. abs. littér. : 665. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 230, b) 1 293; XXe s. : a) 1 024, b) 467. Bbg. MERCIER (A.-L.). La Flore pop. d'Île-de-France. Le Lierre. B. folkl. d'Île-de-France. 1962, t. 25, pp. 558-560. - ROMMEL 1954, pp. 151-152.

lierre [ljɛʀ] n. m.
ÉTYM. 1456, in D. D. L.; èdre, Xe; ierre, hyerre, XIIIe, puis lyere (1372), lierre pour l'ierre, par agglutination de l'article; du lat. hedera.
1 Arbrisseau rampant et grimpant par des racines adventives, à feuilles luisantes toujours vertes, à fleurs jaune verdâtre et à baies noires (famille des Araliacées; n. sc. : hedera). || Le lierre, plante épiphyte. || Le lierre grimpe (cit. 6), attache ses crampons, ses griffes (cit. 12) aux lézardes des murs (→ Assaut, cit. 15, Hugo). || Touffe de lierre qui vit en parasite (cit. 9). || Église (cit. 13) couverte de lierre. || Le lierre était consacré à Bacchus. || Bacchantes couronnées de lierre (→ Évohé, cit. 2). || Le lierre, symbole de l'amour fidèle (« Je meurs où je m'attache »).
1 Ce lierre qui coule et se glisse à l'entour
Des arbres et des murs, lesquels tour dessus tour,
Plis dessus plis il serre, embrasse et environne.
Ronsard, Sonnets pour Hélène, II, XXIX.
1.1 (…) les arbres verts entourés de lierre vers le pont. Malheureusement le lierre qui les embrasse et fait un bel effet, les dévore et les fera périr avant peu.
E. Delacroix, Journal, 7 oct. 1849.
1.2 Plutôt le lierre, disais-tu, l'attachement du lierre aux pierres de sa nuit : présence sans issue, visage sans racine.
Yves Bonnefoy, « L'été vieillissant », Poèmes, p. 24.
tableau Noms d'arbres, arbustes et arbrisseaux.
Par comparaison et métaphore :
2 (…) Et que faudrait-il faire ? (…)
Chercher un protecteur puissant, prendre un patron,
Et comme un lierre obscur qui circonvient un tronc
Et s'en fait un tuteur en lui léchant l'écorce,
Grimper par ruse au lieu de s'élever par force ?
Non, merci (…)
Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, II, 8.
3 Le lierre de tes bras à ce monde me lie
Je ne peux pas mourir Celui qui meurt oublie.
Aragon, les Yeux d'Elsa, « Nuit de Dunkerque ».
2 Lierre terrestre : gléchome hédéracé. Gléchome. || Utilisation du lierre terrestre en pharmacie.
tableau Noms de remèdes.

Encyclopédie Universelle. 2012.