1. lisser [ lise ] v. tr. <conjug. : 1>
• licier XIIIe; lischier « repasser, polir » 1080; lat. lixare « extraire par la lixiviation », et par ext. (v. 800) « repasser »
1 ♦ Rendre lisse. Lisser sa moustache. Cheveux bien lissés. Elle « lissait sa jupe avec les paumes » (Sartre). Oiseau qui lisse ses plumes avec son bec. — Lisser le papier, les étoffes avec une calandre. ⇒ calandrer, glacer. Lisser les peaux, les cuirs. ⇒ lustrer.
2 ♦ Éliminer les fluctuations rapides de (un phénomène) pour ne retenir que l'évolution moyenne. Lisser une courbe (⇒ 2. lissage) .
⊗ CONTR. Ébouriffer; craqueler.
⊗ HOM. Lissé, lycée.
lisser 2. lisser [ lise ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1681; de 4. lisse
♦ Garnir de lisses (un navire).
● lisser verbe transitif (latin lixare) Rendre lisse. Procéder à l'opération de lissage. ● lisser (homonymes) verbe transitif (latin lixare) lissé nom masculin lycée nom masculin ● lisser (synonymes) verbe transitif (latin lixare) Rendre lisse.
Synonymes :
- aplanir
- unir
Contraires :
- froisser
● lisser
verbe transitif
(de lisse)
Exécuter l'opération du lissage sur un métier à tisser.
● lisser (homonymes)
verbe transitif
(de lisse)
lissé
nom masculin
lycée
nom masculin
lisser
v. tr.
d1./d Rendre lisse.
d2./d STATIS Retracer (la courbe que figure une série de points) en éliminant du tracé les écarts par rapport à la ligne idéale joignant les valeurs moyennes.
⇒LISSER, verbe trans.
I. A. — Rendre lisse (la surface de) quelque chose. Lisser une étoffe, des plis, des faux plis. Il ramasse la boule de papier, la plie et la lisse de la main droite (MALRAUX, Conquér., 1928, p. 154). Elle massa chacune de ses joues dans la direction de l'oreille, pour lisser les rides qui descendaient du nez (MONTHERL., Démon bien, 1937, p. 1292) :
• ... son chapeau, tout sillonné de cassures, ne pouvant plus être traité au fer, l'avait été à l'eau. Il l'avait littéralement arrosé pour en lisser le poil rebelle...
FRANCE, Jocaste, 1879, p. 52.
— Emploi pronom. réfl. indir. Se lisser la barbe, les cheveux, la moustache. Un corbeau se lissait les plumes, à la pointe d'une aiguille (ZOLA, Rêve, 1888, p. 59).
— Part. passé et adj. Cheveux bien lissés. Des moustaches fines et lissées (ROY, Bonh. occas., 1945, p. 156).
— Emploi pronom., au fig., rare. Se présenter, s'écouler sans obstacle, sans changement. Le monde s'aplanissait, se lissait autour de nous, et jamais une granulation dans nos pensées (GIRAUDOUX, Bella, 1926, p. 76).
B. — Spécialement
1. Dans divers domaines techn. Supprimer les inégalités de surface pour conférer (à un objet, une matière) une apparence lisse et brillante. Lisser du cuir, du papier. Il est bon de ne pas lisser les enduits à la truelle car il se produit des tensions superficielles qui ont pour résultat presque immédiat l'apparition des fentes toujours désagréables (BOURDE, Trav. publ., 1928, p. 176).
♦ INDUSTR. ALIM. Brasser le caillé pour l'homogénéiser et le rendre plus onctueux, dans la préparation du beurre, du fromage. En lissant ensuite la masse obtenue après barattage, on peut fabriquer un produit qui, en plus du goût, présente les propriétés onctueuses du beurre naturel (BRUNERIE, Industr. alim., 1949, p. 51).
— Part. passé et parfois adj. Cuir lissé. On choisira du papier de bonne qualité, d'une épaisseur moyenne, parfaitement uni et lissé (NOSBAN, Manuel menuisier, t. 2, 1857, p. 160).
2. Dans le vocab. de la crit. picturale. Traiter avec une facture lisse. Jean Raoux tenait beaucoup à passer pour un « peintre d'histoire », alors qu'il savait seulement lisser des robes soyeuses et aiguiser de jolis minois (HOURTICQ, Hist. Art, Fr., 1914, p. 249).
— Part. passé et adj. C'est une restitution d'un corps de jeune fille antique [la Source de M. Ingres], restitution peinée, lissée, naïvement bête (GONCOURT, Journal, 1862, p. 1035).
II. — CONFISERIE. Enduire d'une couche de sucre. Pour faire une belle dragée de couleur, le grossissage, le blanchissage et le remplissage doivent être faits avec beaucoup de soin avant de lisser (E. DUVAL, Traité de confiserie mod., Paris, Laboureur et Cie, 1948, p. 74).
REM. Lissage, subst. masc., confiserie. Opération consistant à lisser, à enduire d'une couche de sucre. Cf. E.DUVAL, Traité de confiserie mod., Paris, Laboureur et Cie, 1948, p. 74.
Prononc. : [lise]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin XIe s. lischier « repasser (au fer chaud) » (RASCHI, Gl., éd. A. Darmesteter et D.S. Blondheim, t. 1, § 649); XIIIe s. licier (SCHLESSINGER, Die altfranzösischen Wörter im Machsor Vitry, § 56, p. 444); 2. a) 1280-90 leucher « rendre lisse, frotter » (GAUTIER DE BIBBESWORTH, Traité, éd. A. Owen, 1033); de nouv. XVe s. [ms.] marbre licé « poli, uni » (Aiquin, éd. J. des Longrais, 2076); 1553 (P. BELON, Observations I, 14 ds R. Philol. fr. t. 43 (1931), p. 194 : La licorne ... est lissee et brunie); b) 1564 « rendre lisse une étoffe,... » (THIERRY : lisser ou calendrer de la toile ou autre chose); 3. part. passé a) 1671 amande lissée (Mme DE SÉVIGNÉ, Lettre du 13 mai ds Correspondance, éd. R. Duchêne, t. 1, p. 252) b) 1765 subst. masc. grand, petit lissé (Encyclop.). Prob. issu d'un croisement du lat. , proprement « faire cuire dans l'eau; extraire par lixiviation », attesté vers 800 au sens de « repasser, polir » (cf. FEW t. 5, p. 383b) avec « élimé (en parlant d'étoffe) », d'où la voyelle -i- en gallo-rom. Le fr. lisse1 et lisser s'est surtout répandu à partir de la seconde moitié du XVIe siècle. Fréq. abs. littér. : 158. Bbg. WIND 1928, p. 87, 182.
1. lisser [lise] v. tr.
ÉTYM. XIIIe, licier; lischier « repasser, polir », 1080; leudier, au sens mod., 1280; lat. lixare « extraire par la lixiviation », et par ext. (v. 800), « repasser »; un rapport avec lice, lissé, n'est pas exclu (Guiraud).
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A Concret.
1 Rendre lisse (qqch., une surface). || Lisser ses cheveux (→ Lécher, cit. 4), sa chevelure (cit. 7), sa moustache. || Oiseau qui lisse ses plumes avec son bec (→ Effraie, cit. 2.). || Égaliser (cit. 3), lisser la terre avec un rouleau. ⇒ Aplanir.
1 Le trésorier ne répondit que par un sourire de supériorité, en lissant, du bout de l'index, le dessous de sa moustache rare.
P.-J. Toulet, la Jeune Fille verte, V.
2 Ivich lissait sa jupe avec les paumes en relevant un peu les doigts comme si elle allait frapper des touches de piano.
Sartre, l'Âge de raison, IV.
♦ Se lisser les cheveux, la barbe.
♦ (1564). Techn. || Lisser le papier, les étoffes avec une calandre. ⇒ Calandrer. || Lisser les peaux, les cuirs, les apprêter en leur donnant le dernier lustre. ⇒ Lustrer; lisseur, lissoir. — Lisser un parquet (⇒ Aplanisseur).
♦ Régional. Repasser (du linge). || Des lingères qui lissaient le linge en regardant dehors (Bazin, in G. L. L. F.).
2 Arts. Peindre avec une facture lisse.
3 Techn. Enduire d'une couche de sucre. || Lisser des amandes (fabrication des dragées).
B Fig. Didact. Éliminer les fluctuations rapides (d'un phénomène) pour ne retenir que l'évolution moyenne. || Lisser une courbe. ⇒ 2. Lissage.
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lissé, ée p. p. adj. ⇒ Lissé, adj.
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DÉR. 2. Lissage, 3. lisse, lissé, lisseur, lissoir.
COMP. Délisser.
HOM. Lissé, 2. lisser, lycée.
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2. lisser [lise] v. tr.
ÉTYM. 1681; de 4. lisse.
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♦ Garnir de lisses (une charpente de navire).
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HOM. Lycée, lissé, 1. lisser.
Encyclopédie Universelle. 2012.