logement [ lɔʒmɑ̃ ] n. m.
1 ♦ Action de loger ou de se loger. Assurer, donner le logement à qqn (cf. Le gîte et le couvert).
♢ Action de loger les habitants d'un pays. Crise du logement. Politique du logement. ⇒ habitat. — Spécialt Action de loger chez les particuliers des troupes en déplacement. ⇒ hébergement. Billet de logement.
2 ♦ Local à usage d'habitation; spécialt Partie de maison, d'immeuble où l'on réside habituellement. ⇒ appartement, chambre, demeure, domicile, habitation, logis, résidence. Trouver un logement provisoire. ⇒ abri, gîte, toit. Chercher, prendre un logement. Quitter son logement. ⇒ déloger, déménager. Emménager, fêter son installation dans un nouveau logement (cf. Pendre la crémaillère). Logement à vendre, à louer. Être locataire, propriétaire de son logement. Il habite la province, mais il a un petit logement à Paris. ⇒ pied-à-terre; garçonnière, studio. « nous passerons quatre mois à Rouen. Nous y avons pris un logement » (Flaubert). Logement de deux pièces. ⇒ 2. f, deux-pièces. Logement garni, meublé. ⇒ garni, meublé. Logement de concierge. ⇒ loge. Petit logement douillet. ⇒ nid. Logement clair, spacieux. Logement insalubre, sordide. ⇒ bouge, gourbi, taudis; mal-logé. — Logements ouvriers, de mineurs (⇒ coron) , logements sociaux (⇒ H. L. M.) . Local professionnel transformé en logement. ⇒ loft. Logement occupé illégalement. ⇒ squat. Logement inhabité, inoccupé, vacant.
♢ Milit. Local réquisitionné chez l'habitant par l'autorité militaire pour y loger des troupes de passage. ⇒ cantonnement.
3 ♦ Techn. Cavité dans laquelle prend place une pièce mobile ou non. Logement des billes d'un roulement à billes. Logement du pêne d'une serrure.
● logement nom masculin Action de procurer un logement à des personnes : Assurer le logement et la nourriture des troupes. Action de loger les habitants d'une ville, d'un pays ; fait de se loger : La crise du logement. Partie d'un immeuble, d'une maison, où l'on habite : Un logement de deux pièces. Lieu, et en particulier cavité, où vient se loger quelque chose : Logement du pêne d'une serrure. Armement Dans le mécanisme des armes portatives, cavité destinée à recevoir les pièces (notamment l'obturateur) qui doivent avoir un certain jeu. Marine Chambre de bord. Mécanique Cavité ménagée dans une pièce pour y loger une partie d'une autre pièce (tête de vis, par exemple). Militaire Cantonnement assigné à des militaires chez des particuliers. Autrefois, détachement chargé de préparer un cantonnement. ● logement (expressions) nom masculin Logement d'office, réquisition de logements insuffisamment occupés, réalisée moyennant indemnité par l'Administration au bénéfice de personnes dépourvues de logement. ● logement (synonymes) nom masculin Action de procurer un logement à des personnes
Synonymes :
- gîte
- hébergement
- toit
Action de loger les habitants d'une ville, d'un pays ; fait...
Synonymes :
- habitat
Partie d'un immeuble, d'une maison, où l'on habite
Synonymes :
- demeure
Militaire. Autrefois, détachement chargé de préparer un cantonnement.
Synonymes :
logement
n. m.
d1./d Action de loger (qqn, une population). Indemnité de logement. Politique du logement.
d2./d Local d'habitation.
— Spécial. Appartement. Un logement exigu.
|| (Afr. subsah.) Logement de passage: V. case de passage.
⇒LOGEMENT, subst. masc.
A. — Action de loger ou de se loger.
1. [Le logement concerne une pers.] Assurer, donner, offrir le logement à qqn; le logement et la nourriture. Ainsi, le sou pour livre donnait environ quatre cents francs au ménage Cibot, qui trouvait en outre gratuitement son logement et son bois (BALZAC, Cous. Pons, 1847, p. 45). Les affaires de cave et de table, de logement et de villégiature, d'écus et de centimes vont devenir impérieuses, sinon absorbantes (AMIEL, Journal, 1866, p. 405).
2. [Le logement concerne un certain nombre d'individus, une collectivité] Le problème, la politique du logement :
• 1. Je le répète, c'est très agréable à voir et, me dit-on, à habiter; peut-être un peu camelote (ciment armé, poutrelles de fer), mais pourvu d'électricité, de chauffage central, de téléphone, d'installations hygiéniques. Et voilà comment ils savent régler la crise de logement où nous pataugeons.
BARRÈS, Cahiers, t. 14, 1923, p. 255.
— INTENDANCE MILIT. Action de loger des troupes chez l'habitant. Billet de logement. Ordre de réquisition imposant de loger un militaire. C'était la mode, d'ailleurs, chez les Allemands, de mettre de ces inscriptions-là sur les bons de réquisition ou de logement (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 124) :
• 2. Les officiers avaient été logés, autant que possible, chez les gens riches; ils avaient bon besoin de se refaire. Par exemple, un lieutenant, nommé Robert eut un billet de logement pour le palais de la marquise del Dongo.
STENDHAL, Chartreuse, 1839, p. 5.
B. — 1. Tout local à usage d'habitation. Logement convenable, particulier; logement garni, inoccupé, insalubre, vacant; ancien, étroit, nouveau, petit logement; avoir, changer de logement; chercher, louer, trouver un logement; s'installer, vivre dans un logement. Dans l'autre partie de la maison, elle a trouvé de quoi faire deux logements ayant chacun une antichambre et un cabinet (BALZAC, Béatrix, 1839, p. 86) :
• 3. — Le logement est meublé, n'est-ce pas? demanda-t-il. — Du tout, il n'y a pas un meuble; nous ne l'avons jamais habité (...). — Comment! mais j'avais formellement recommandé dans ma lettre de louer un logement meublé.
ZOLA, Conquête Plassans, 1874, p. 908.
♦ Logement de fonction. ,,Logement fourni au salarié en vertu du contrat de travail et nécessaire à l'exécution de ses fonctions`` (Jur. 1971).
2. TECHNOL. Emplacement dans lequel vient s'insérer une pièce mobile ou non. Le chargement par la culasse rend indispensable l'emploi d'un système d'obturation qui empêche les gaz de s'introduire entre le mécanisme de fermeture et son logement (ALVIN, Artill., Matér., 1908, p. 71).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1275 « campement des troupes » (ADENET LE ROI, Enfances Ogier, éd. A. Henry, 6892); 2. 1607 « local réquisitionné chez l'habitant par l'autorité militaire pour y loger des troupes de passage » (HULSIUS d'apr. FEW t. 16, p. 449a); 3. 1609 « local à usage d'habitation » (G. VITTORI, Tesoro de las tres lenguas, Genève, Ph. Albert et A. Pernet); 4. 1690 « action de loger, de se loger » (FUR.); 5. 1873 « emballage d'une marchandise » (Gaz. des Trib., 17 oct., p. 1006, 1re col. ds LITTRÉ Suppl.); 1890 « cavité dans laquelle prend place une pièce mobile ou non » (SER, Phys. industr., p. 68). Dér. de loger; suff. -ment1. Fréq. abs. littér. : 1 228. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 993, b) 3 080; XXe s. : a) 1 456, b) 995. Bbg. DELB. Matér. 1880, p. 191.
logement [lɔʒmɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1690, au sens général I; « local réquisitionné pour l'armée », 1607; « campement », v. 1260; de loger.
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1 Action de loger ou de se loger. || Assurer, donner le logement à quelqu'un. → Le clos et le couvert. || Avoir chez un ami le logement et la table. ⇒ Gîte, hébergement.
1 Il a sa nourriture et son logement chez le duc de Medina Celi; il ne fait point de dépense (…)
A. R. Lesage, Gil Blas, II, VII.
♦ (XXe). Au sing. collectif. Action de loger les habitants d'un pays. || La crise, le problème, la question du logement. || Ministère de la Reconstruction et du Logement (abrév. M. R. L.). — (V. 1945). || Politique du logement. ⇒ Habitat, urbanisme.
2 Il est poignant de voir que, pour la Ville (de Paris), la crise n'a jamais été une crise de l'aménagement moral de sa population, mais simplement une crise de logement. Elle n'a jamais suivi, dans la conception de son urbanisme récent, qu'une politique pour réfugiés et n'a jamais construit, fût-ce en ciment armé, que des baraquements.
Giraudoux, De pleins pouvoirs à sans pouvoirs, III (1939).
♦ Milit. || Le logement des troupes dans les casernes. ⇒ Casernement. — (1690). Action de loger, chez les particuliers, des troupes en déplacement. ⇒ Hébergement (→ Étape, cit. 3). || Militaires préposés au logement, et, ellipt (1845), le logement : groupe de militaires qui devancent des troupes en marche pour faire préparer les locaux où elles logeront à l'étape. — Être exempté (cit. 3) du logement, de l'obligation de loger chez soi des soldats.
3 Le logement chez l'habitant est l'installation, faute de casernement spécial, des officiers, hommes, animaux et matériel dans les parties de maisons privées ou dans leurs annexes, reconnues, à la suite d'un recensement, comme pouvant être affectées à cet usage.
Dalloz, Petit dict. de droit, art. Réquisitions, no 161.
2 (1873). Choses. Rare. || Le logement des récoltes dans les greniers, les silos.
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II
1 (1609). Local à usage d'habitation, et, plus spécialt, Partie de maison, d'immeuble où l'on réside habituellement. ⇒ Demeure, domicile, habitation, logis, résidence; appartement, maison. || Chercher un logement. || Trouver un logement provisoire. ⇒ Abri, gîte, toit. || Prendre un logement. || Tenir un logement prêt (→ Ermitage, cit. 2). || Quitter son logement. ⇒ Déloger, déménager. || Emménager, fêter son installation dans un nouveau logement. → Pendre la crémaillère. || Logement à vendre, à louer. || Loyer d'un logement. || Être locataire, propriétaire de son logement. || Il habite la province, mais il a un petit logement à Paris. ⇒ Pied-à-terre; chambre (I., 2.), garçonnière, studio. || Logement qui comprend trois chambres et un living-room. → Un quatre pièces. || Logement de deux pièces (et, ellipt, un deux pièces) sur la rue, sur la cour, au rez-de-chaussée, au cinquième (→ Infime, cit. 4). || Logement de concierge. ⇒ Loge. || Sous-louer un logement garni, meublé. ⇒ Garni, meublé. — Logement douillet (⇒ Nid), clair, spacieux. || Logement insalubre, sordide. ⇒ Bouge, cage (I., 2., péj.), galetas, taudis (→ aussi Hygiénique, cit. 1). || Logement sale, mal tenu (⇒ Chenil, écurie). || Logement occupé, inhabité, inoccupé, vacant. || Taxe sur les logements insuffisamment occupés. — Logement de fonction.
REM. L'usage moderne tend, de plus en plus, à confondre appartement et logement, et à préférer le premier au second. Un appartement n'est plus nécessairement, de nos jours, une « partie d'immeuble habitée bourgeoisement » (Académie). D'autre part, logement ne s'emploie pas en parlant d'un appartement luxueux ou très spacieux.
4 Chateaubriand, qui est sans logement, occupera probablement notre appartement à Paris.
5 L'hiver, nous passerons quatre mois à Rouen. Nous y avons pris un logement au coin de la rue de Buffon.
Flaubert, Correspondance, 110, 4 juin 1846.
6 C'était une petite maison à un seul étage, un escalier très raide, en haut duquel il y avait seulement deux logements, l'un à droite, l'autre à gauche.
Zola, l'Assommoir, IV, t. I, p. 121.
7 Notre logement était petit. Le vestibule traversé, ce qui se faisait en deux ou trois pas, les visiteurs pénétraient soit dans la chambre des garçons, soit, de préférence, dans la chambre des parents, qui semblait moins encombrée.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, II, XIV.
♦ (Valeur abstraite). || Le logement de qqn, le lieu, le local où il loge (qu'il s'agisse ou non d'un logement). || Le logement des officiers (⇒ Chambre), de l'équipage (⇒ Poste), sur un navire.
♦ (1607). Milit. Local réquisitionné chez l'habitant par l'autorité militaire pour y loger des troupes de passage. || Soldats à la recherche de logement. ⇒ Cantonnement (→ Croiser, cit. 6). || Billet de logement (→ Héberger, cit. 1).
8 Il devenait difficile non pas d'avoir un billet de logement des habitants terrifiés, mais de défendre ce logement contre les partis de trois ou quatre soldats rôdant pour piller.
Stendhal, Vie de Henry Brulard, 46.
2 (1890). Techn. Cavité dans laquelle prend place une pièce mobile ou non. || Logement des billes, des rouleaux d'un roulement à billes, à rouleaux. || Logement du percuteur d'une arme à feu, du pêne d'une serrure (gâche).
Encyclopédie Universelle. 2012.