COVENANT
COVENA
Terme désignant une forme typique de la vie politique et religieuse écossaise qui réapparut dans la première moitié du XVIIe siècle, alors que l’engagement pris par les nobles écossais en 1557 — en l’absence de John Knox et en un temps où la réforme de l’Église écossaise n’était pas encore affermie — avait laissé un souvenir durable. Le 28 février 1638, par le National Covenant, une majorité de nobles et de roturiers, de laïcs et de pasteurs, de membres des assemblées s’engage, sur l’initiative d’Alexandre Henderson (mort en 1646) et de Robert Baillie (mort en 1661), à résister aux tentatives de Charles Ier et de l’archevêque Laud pour imposer à l’Écosse le modèle d’organisation de l’Église d’Angleterre.
Présenté d’abord dans l’enceinte de l’église des Greyfriars, à Édimbourg, le National Covenant fait référence à la Confession de foi de 1581 (King’s Confession , acceptée par Jacques VI d’Écosse) et il affirme la volonté de maintenir le régime presbytérien de l’Église écossaise et les prérogatives du Parlement, tout en proclamant la loyauté des signataires envers un roi qui ferait siennes ces exigences. Le 25 septembre 1543, pendant la guerre civile, le Solemn League and Covenant, accepté par l’Église écossaise, le Parlement écossais et le Parlement anglais, énonce la volonté de garantir le régime presbytérien écossais, de réformer l’Église d’Angleterre dans ce sens, de lutter contre la restauration catholique et de maintenir les libertés et les droits du Parlement.
Après la victoire des parlementaires, ce covenant conduit à la convocation de l’Assemblée de Westminster qui doit en assurer la réalisation (1642-1648, prolongée en fait jusqu’en 1652): une confession de foi est rédigée, ainsi que des catéchismes, des directives liturgiques, une discipline et un projet de constitution de type presbytérien. Mais ces textes rencontrèrent très tôt l’opposition des indépendants et des baptistes; ils restèrent en vigueur seulement en Écosse, où Charles II captif s’engagea à les respecter.
covenant [ kov(ə)nɑ̃ ] n. m.
• 1754; h. 1652; mot angl., de l'a. fr. covenant (1160)
♦ Hist. angl. Pacte, convention. Le covenant de 1588 entre les presbytériens d'Écosse.
● covenant nom masculin (anglais covenant, alliance, de l'ancien français convenant) En Écosse, association formée en vue d'une action commune. (Le National Covenant de 1638 s'opposa à la tentative faite par Charles Ier pour imposer au pays l'anglicanisme.)
⇒COVENANT, subst. masc.
A.— HIST. Ligue formée par les Écossais aux XVIe puis XVIIe siècles, en vue du maintien de l'Église presbytérienne.
— P. métaph. La N.R.F. était alors une sorte de Table ronde puritaine, un covenant d'amitiés littéraires (MORAND, Visit. du soir, 1949, p. 21).
B.— DIPLOM. Synon. de pacte :
• Au cours des travaux de la S.D.N. [Société des Nations], beaucoup de nations ont insisté pour qu'une plus grande ampleur fût donnée aux accords régionaux de sécurité, lesquels devaient être subordonnés aux obligations et accords généraux contenus dans le covenant.
La Charte des Nations Unies, 1946, p. 38.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1835 et 1878. Étymol. et Hist. Cf. convenant. Fréq. abs. littér. :2.
DÉR. Co(n)venantaire,(Covenantaire, Convenantaire) subst. masc., hist. Adhérent du covenant écossais. Ce double caractère [religieux et politique] rendait la cause libérale deux fois chère et sacrée à l'Écosse. Aussi la révolution de 1640 trouva-t-elle des auxiliaires dévoués dans les covenantaires écossais (COUSIN, Philos. écoss., 1857, p. 8). Péj. Hélas! Quel prêtre! Un horrible bavard, genre puritain ou convenantaire, qui vomit, du haut d'un fourgon, des passages bibliques traduits en français par Osterwald (BLOY, Journal, 1892, p. 68). — Dernière transcr. ds LITTRÉ : ko-ve-nan-tê-r'. Ds Ac. 1835 et 1878. — 1res attest. 1704 convenantaire (CLARENDON, Histoire des guerres civiles d'Angleterre, t. 1, p. 91 ds BOULAN, p. 104), 1835 covenantaire (Ac.); empr. à l'angl. convenanter (1638 ds NED), dér. de covenant.
covenant [kov(ə)nɑ̃; kɔv(ə)nɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1754, in Höfler; attestation isolée, 1652; mot angl. de l'anc. franç. covenant (1160).
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1 Hist. Ligue formée par les Écossais en 1588 pour maintenir l'église presbytérienne.
2 Convention, pacte (dans un pays anglophone).
Encyclopédie Universelle. 2012.