macreuse [ makrøz ] n. f.
• 1642; norm. macrouse, altér. de macrolle (v. 1300); p.-ê. du frison markol, ou du néerl. meerkol
I ♦ Oiseau migrateur, palmipède, voisin du canard. Au XVII e siècle, la macreuse était une viande autorisée les jours maigres (d'où le sens II).
II ♦ (fin XIXe) Viande maigre sur l'os de l'épaule du bœuf. Macreuse à bifteck, à braiser, à pot-au-feu.
● macreuse nom féminin (ancien français macrolle, du frison markol) Canard marin au plumage noir (mâle) ou brun (femelle) nichant dans les toundras périarctiques et hivernant sur nos côtes. (Les macreuses plongent pour capturer mollusques et crustacés.) ● macreuse nom féminin (de macreuse) Ensemble de muscles du bœuf situés dans l'épaule.
macreuse
n. f. Canard marin des régions nordiques.
⇒MACREUSE, subst. fém.
A. — ZOOL. Canard boréal migrateur, au plumage noir, dont plusieurs espèces séjournent en hiver en France, et dont la chair maigre possède un goût sauvage et marin. Macreuse noire; chanson plaintive des macreuses; terrine de macreuse. Il tue au matin quatre macreuses ou sarcelles et vers le soir en mange deux qu'il a fait cuire sur un maigre feu de broussailles (GIDE, Paludes, 1895, p. 91):
• ♦Parfois, au contraire, elle lui faisait une surprise; elle apportait le plat couvert, riait en dessous des regards interrogateurs, disait, d'un air de triomphe contenu: — C'est pour monsieur le curé, une macreuse farcie aux olives, comme il les aime...
ZOLA, Conquête Plassans, 1874, p. 1085.
B. — BOUCH. Pièce de viande maigre constituant la partie principale des muscles de l'épaule du boeuf et utilisée souvent pour le pot au feu. Il y a deux sortes de macreuse, la macreuse bouillie ou à braiser, la macreuse à rôtir ou à griller (CHAUD. 1970). Noix de macreuse, macreuse à pot au feu.
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1642 zool. «sorte de canard sauvage» (OUDIN Fr.-Ital.); 2. 1893 bouch. (DG). Altération, par substitution de suff., du norm. macrolle «foulque noire» (vers 1300 [date du ms.], Caresme et Charnage, éd. G. Lozinski, p. 181, 7), macroule «diable de mer» (1555, BELON ds GDF.). Macrolle est prob. empr., malgré la date tardive des attest. en germ. par rapport à celles du gallo-roman, soit du frison markol «poule d'eau» (XVIIe s. ds FEW t. 16, p. 525b), soit du néerl. septentrional meerkol, var. de meerkot (de la même famille que l'angl. coot: 1382 ds NED). La forme macr- au lieu de marc-, s'explique par le déplacement du r à l'intérieur du mot (cf. aussi 1554, marquerolle ds POPPE, p. 49). Comme terme de bouch., prob. p. compar. avec la macreuse, admise au XVIIe s. parmi les aliments autorisés les jours d'abstinence (v. BL.-W.1-5). Fréq. abs. littér.:24. Bbg. SAIN. Sources t. 2 1972 [1925], p. 203.
macreuse [makʀøz] n. f.
ÉTYM. 1642; francisation du normand macrouse, altér. de macrolle (v. 1300) « oiseau »; p.-ê. du frison markol, ou du néerl. meerkol, formes non attestées au moyen âge.
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1 (1642). Oiseau migrateur (Anatidés Palmipèdes) voisin du canard par la taille et les mœurs, appelé aussi bisette. || Ancienne superstition concernant les macreuses (→ Bernache, cit. 1 et 2).
0 Le plumage de la macreuse est noir; sa taille est à peu près celle du canard commun, mais elle est plus ramassée et plus courte.
Buffon, Hist. nat. des oiseaux, « La macreuse ».
♦ Abusivt. Foulque noire.
2 (Fin XIXe; par allus., selon Bloch, à l'autorisation de l'Église de manger de la macreuse pendant les jours d'abstinence). Morceau de viande maigre, situé sur l'os de l'épaule du bœuf.
Encyclopédie Universelle. 2012.