maïeur ou mayeur [ majɶr ] n. m.
• 1308; var. de majeur → maire
1 ♦ Anciennt Au Moyen Âge, Maire. — Chef d'une corporation.
● maïeur ou mayeur nom masculin (latin major, plus grand) En Belgique, premier magistrat municipal d'une commune rurale, appelé bourgmestre dans les villes.
⇒MAÏEUR, MAYEUR, subst. masc.
A. — HIST. Premier magistrat municipal. Racine épousa (...) Mlle Catherine de Romanet, fille de Jean-André de Romanet, maïeur de Montdidier et trésorier de France (A. FRANCE, Génie lat., 1909, p. 155). La chambre de l'Auditoire, où se réunissent [au xvie s.] les Treize jurés chargés de rendre la justice et d'administrer Badonviller. Ceux-ci ont à leur tête le mayeur, ou maire (P.-Ch. GÉRARD, La Nouvelle halle de Badonviller ds La R. Lorr. Pop., oct. 1975, n° 6, p. 155).
— P. ext. Chef d'une corporation au Moyen Âge. Les maïeurs de bannières, chefs élus des corporations industrielles, y concourent [aux élections des magistrats] avec l'échevinage lui-même (THIERRY, Tiers État, 1853, p.452).
B. — Région. (Belgique). Synon. fam. ou plais. de bourgmestre. Le mayeur, d'accord avec la population, fit ouvrir les portes du sanctuaire (F. ROUSSEAU, Légendes et coutumes du pays de Namur, Bruxelles, Imprimerie Médicale et Scientifique, 1920, p. 115). Pour voir de près le vrai Wallon (...), il faudrait aller s'asseoir, à la vesprée, sur le banc de la maison du maïeur, dans tel village, auquel je songe, de l'Entre-Sambre-et-Meuse (F. DESONAY, L'Âme wallonne, Charleroi, Institut Jules Destrée, 1976, p.18).
REM. 1. Maïoral, -ale, -aux; mayoral, -ale, -aux, adj., région. (Belgique). Qui concerne le bourgmestre. Ils l'élirent [sic] au Conseil de la Commune en 1938, ce qui devait l'élever plus tard aux fonctions de bourgmestre, qu'il occupe depuis près de vingt ans. Les responsabilités mayorales en entraînent d'autres (J. HORRENT ds Mél. Delbouille (M.) t. 1 1964, p. 9). C'est la seule femme qui, dans toute l'agglomération [bruxelloise], brigue une charge maïorale (La Libre Belgique, 11 sept. 1970). 2. Maïorat, mayorat, subst. masc., région. (Belgique). Fonction de bourgmestre. Le ministre de l'Intérieur (...) décida la fusion de Hollogne-aux-Pierres et de Grâce-Berleur, la forte majorité socialiste de cette commune devant assurer le mayorat à M. Mottard (La Libre Belgique, 20 sept. 1971). Son accession au maïorat [à Mons] était attendue d'autant plus que des rumeurs de démission de M. le bourgmestre Collard datent des dernières éditions communales (La Libre Belgique, 15 mai 1974, p. 3).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. dep. 1762: maïeur; LITTRÉ: maïeur; ROB., Lar. 20e-Lar. Lang. fr.: maïeur ou mayeur. Prop. CATACH-GOLF. Orth. Lexicogr. 1971 n° 329: maïeur. Docum.: mayeur (P.-Ch. GÉRARD, loc. cit. et F. ROUSSEAU, loc. cit.). Étymol. et Hist. 1160-74 major, maior «officier domanial (ou peut-être magistrat urbain)» (WACE, Rou, éd. J. Holden, II, 759 et 2310); 1225 maor (Cart. du Val St Lambert, Richel. 10176, fol. 5b ds GDF.). Substantivation de l'adj. a. fr. maior «plus grand» (fin Xe s., Passion, éd. D'Arco S. Avalle, 183), cas régime de l'adj. maire, v. ce mot, représentant de l'acc. majorem, compar. de l'adj. lat. magnus «grand», v. aussi majeur et major. Bbg. QUEM. DDL t. 3. — VIDOS 1939, p. 473.
maïeur [majœʀ] n. m.
ÉTYM. Fin XIIIe; magin, v. 1155; var. de majeur. → Maire. REM. On trouve aussi la forme mayeur (XVe).
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1 Anciennt. Maire.
Encyclopédie Universelle. 2012.