malchance [ malʃɑ̃s ] n. f.
1 ♦ Mauvaise chance, mauvaise fortune. ⇒ adversité, déveine; fam. 2. guigne, poisse, arg. scoumoune. Avoir de la malchance, beaucoup de malchance. Avec sa malchance habituelle. La malchance le poursuit. ⇒ malédiction. Par malchance. ⇒ malheur. Loc. Jouer de malchance : accumuler les ennuis (cf. Jouer de malheur).
2 ♦ Manifestation particulière de cette mauvaise chance. Une série de malchances. ⇒ mésaventure, fam. tuile.
⊗ CONTR. Chance.
● malchance nom féminin Mauvaise chance, déveine : Il est poursuivi par la malchance. Hasard malheureux, situation défavorable, issue malheureuse : Une série de malchances l'a mené à la faillite. ● malchance (citations) nom féminin Albert Camus Mondovi, aujourd'hui Deraan, Algérie, 1913-Villeblevin, Yonne, 1960 Il y a seulement de la malchance à n'être pas aimé : il y a du malheur à ne point aimer. L'Été Gallimard Émile Michel Cioran Răşinari, près de Sibiu, 1911-Paris 1995 Il n'est pas élégant d'abuser de la malchance ; certains individus, comme certains peuples, s'y complaisent tant qu'ils déshonorent la tragédie. Syllogismes de l'amertume Gallimard Louise Levêque de, dite Louise de Vilmorin Verrières-le-Buisson 1902-Verrières-le-Buisson 1969 Beaucoup d'amants, c'est beaucoup de malchance. La Lettre dans un taxi Gallimard ● malchance (expressions) nom féminin Jouer de malchance, ne pas avoir de chance dans une action. ● malchance (synonymes) nom féminin Mauvaise chance, déveine
Synonymes :
- adversité
- déveine
- guigne (familier)
- guignon (vieux)
- poisse (populaire)
Contraires :
- chance
malchance
n. f. Mauvaise chance. User, jouer de malchance. Syn. Fam. déveine, guigne.
|| événement fâcheux. Quelle série de malchances!
⇒MALCHANCE, subst. fém.
Ensemble de circonstances défavorables dues au hasard et qui portent tort à quelqu'un. Avoir la malchance; être poursuivi par la malchance; victime de malchance; jouer de malchance. Sa malchance à la roulette a beau l'obliger à rembourser peu après la plus grande partie de cette somme, (...) c'est grâce à cette aide financière exorbitante qu'il parvient à usurper la place qu'on sait (BRETON, Manif. Surréal., 2e Manif., 1930, p. 125). Il a la peur du bonheur, il a le goût de la malchance, comme un héros de roman russe (BRASILLACH, Corneille, 1938, p. 446):
• 1. Comme je les ai compris, ceux qui, faibles, harcelés par la malchance, ayant perdu les êtres aimés, réveillés du rêve d'une récompense tardive, de l'illusion d'une autre existence (...) et désabusés des mirages du bonheur, en ont assez et veulent finir ce drame sans trêve ou cette honteuse comédie.
MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Endorm., 1889, p. 1170.
— En partic. Manifestation particulière de cet état qui conduit à l'échec. Une série de malchances; par malchance; pour comble de malchance. Les dieux ont voulu, pour le fonctionnement de leur machine infernale, que toutes les malchances surgissent sous le déguisement de la chance (COCTEAU, Machine infern., 1934, IV, p. 123). Louise s'était fait choper à Lyon, une malchance... Prise dans une rafle ordinaire, elle avait été identifiée, une rare déveine (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 244):
• 2. Martine avait fait un inventaire exact des ressources de la maison, et c'était désastreux. Seule, la provision de pommes de terre promettait d'être sérieuse. Par une malchance, la jarre d'huile tirait à sa fin, de même que le dernier tonneau de vin s'épuisait.
ZOLA, Dr Pascal, 1893, p. 228.
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. 1935. Lar. 20e malchance ou malechance; DG malchance v. malechance considéré comme un néol. Selon ROB. et Lar. Lang. fr. malechance est vx. ROLLAND, J.-Chr., Antoinette, 1908, p. 892 malechance. Étymol. et Hist. Ca 1250 «mauvaise chance» male chaance (Joufroi, éd. P. B. Fay et J. L. Grigsby, 514) — fin XIIIe s. mal[e]këanche (Sone de Nansai, 18047 ds T.-L., s.v. chëance), à nouv. au XIXe s. 1867 (LITTRÉ); cf. 1871, juill. (ZOLA, Fortune Rougon, p. 58). Comp. de male, fém. de mal1 et de chance. Fréq. abs. littér.:195.
malchance [malʃɑ̃s] n. f.
ÉTYM. 1867, Littré; malecheance, XIIIe, disparu depuis; de mal(e), adj. « mauvais(e) », et chance.
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1 Mauvaise chance, mauvaise fortune qui semble condamner à l'échec. ⇒ Adversité, déveine; (fam., argotique) cerise, guigne, guignon, poisse… || Avoir de la malchance, beaucoup de malchance. || Être victime de la malchance, d'une malchance persistante. || Accuser la malchance. || La malchance le poursuit. ⇒ Malédiction. || Avec ma malchance habituelle… || Par malchance. || La malchance a voulu que… ⇒ Malheur.
REM. On a écrit malechance (encore attesté au XXe s. → cit. 3).
1 Il en parut très troublé, timide au fond, malgré ses gros poings, inquiet des choses dont il n'avait pas l'usage. En voilà une longue machine (le drapeau) qui était gênante dans les bras ! et pourvu qu'elle ne lui portât pas malechance !
Zola, la Terre, V, IV.
2 Car la malchance n'aime pas s'en tenir aux demi-mesures.
J. Romains, Psyché, Lucienne, IV.
♦ ☑ Loc. Jouer de malchance.
2 Manifestation particulière de cette mauvaise chance. || C'est une malchance. ⇒ Tomber (mal). || Il avait cette malchance de… (→ Kaiser, cit. 2). || Une série de malchances. ⇒ Hasard (malheureux), mésaventure, tuile.
3 Elles (les vieilles familles bourgeoises) sommeillent tranquillement, et se croient aussi éternelles que le sol qui les porte. Mais le sol est mort sous elles, il n'y a plus de racines : il suffit d'un coup de pioche pour tout arracher. Alors, on parle de malechance, de malheur imprévu. Il n'y eût pas eu de malechance, si l'arbre eût été plus résistant (…)
R. Rolland, Jean-Christophe, « Antoinette », p. 846.
4 (…) par son énergie, il (Antiochus III) mérita le surnom de Grand que lui donnèrent les Antiques et s'il eut la malchance de se trouver sur le chemin de Rome, il fit ce qu'il put pour conjurer le sort.
Daniel-Rops, le Peuple de la Bible, IV, II.
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DÉR. Malchanceux.
Encyclopédie Universelle. 2012.