mâle [ mal ] n. et adj.
• masle, mascleXIIe; lat. masculus
I ♦ N. m.
1 ♦ Individu appartenant au sexe doué du pouvoir de fécondation ⇒ chromosome. Le mâle et la femelle. Le mâle dans l'espèce humaine. ⇒ homme. Nom donné aux mâles dans certaines espèces animales où les deux sexes ont des noms différents. ⇒ bélier, bouc, 3. brocard, cerf, 1. coq, 1. étalon, 1. jars, lièvre, malard, matou, sanglier, singe , taureau, verrat. Castrer, châtrer, émasculer un mâle.
2 ♦ Fam. ou péj. Homme caractérisé par la puissance sexuelle. Un beau, un vrai mâle. « Un mâle brutal, habitué à trousser les filles » (Zola). ⇒ macho , phallocrate.
3 ♦ Dr. Individu du sexe masculin. Héritier par les mâles.
II ♦ Adj.
1 ♦ Qui appartient, qui est propre au sexe doué du pouvoir de fécondation. ⇒ masculin. Enfant mâle. Héritier mâle. Grenouille, souris mâle. Animaux à la fois mâle et femelle. ⇒ hermaphrodite. Biol. Organes mâles des fleurs. Fleur mâle. Gamète mâle animal (⇒ spermatozoïde) , végétal (⇒ anthérozoïde) . Gonade mâle. ⇒ testicule. Hormone mâle. ⇒ testostérone; androgène.
2 ♦ Techn. Se dit de toute pièce de mécanisme qui s'insère dans une autre dite femelle. ⇒ tenon. Pièce mâle d'une charnière. — Prise (de courant) mâle.
3 ♦ (XVIe) Qui est caractéristique du sexe masculin (force, énergie). ⇒ viril. Une mâle résolution. ⇒ courageux, énergique. « Je ne conçois pas un homme sans un peu de mâle énergie » (Stendhal).
4 ♦ Vieilli Qui a de la force, de la vigueur en art. ⇒ 1. fort, hardi, noble, vigoureux. « Admirons le génie mâle de Corneille » (Voltaire). « Ce talent si fin est en même temps mâle et robuste » (Gautier).
⊗ CONTR. Femelle; efféminé, féminin.
⊗ HOM. poss. Mal, malle.
● mâle adjectif (latin masculus) Qui appartient, qui est propre au sexe fécondant, porteur de cellules reproductrices plus nombreuses, plus petites et plus mobiles que celles du sexe femelle. Chez les végétaux, se dit de l'organe qui fournit le pollen (plantes à graines) ou les anthérozoïdes (cryptogames), de la fleur qui ne porte que des étamines mais pas de pistil, du pied dont les fleurs n'ont que des étamines. Qui dénote les qualités, les caractères généralement attribués à l'homme (énergie, force, etc.) : Une voix mâle. Une mâle assurance. Se dit de la partie d'un organe (charnière, assemblage, raccord, etc.) entrant dans une autre, dite partie femelle. ● mâle (homonymes) adjectif (latin masculus) mal adverbe malle nom féminin ● mâle (synonymes) adjectif (latin masculus) Qui appartient, qui est propre au sexe fécondant, porteur de...
Synonymes :
- masculin
Contraires :
- féminin
Qui dénote les qualités, les caractères généralement attribués à l'homme...
Synonymes :
- hardi
- martial
- viril
Contraires :
- efféminé
● mâle
nom masculin
Être vivant organisé pour féconder, dans l'acte de la génération.
Individu du sexe masculin, par opposition à la femme.
Familier. Homme vigoureux, moralement ou physiquement, en particulier caractérisé par la puissance sexuelle.
● mâle (citations)
nom masculin
Marcel Aymé
Joigny 1902-Paris 1967
Les mâles sont surtout hardis avec les filles pauvres.
La Jument verte
Gallimard
René Daumal
Boulzicourt, Ardennes, 1908-Paris 1944
Mâle le Non, il regarde la femelle.
Le Contre-ciel
Gallimard
Commentaire
Note de l'auteur : « La négation est un acte simple, immédiat et procréateur, autant vaut dire mâle. »
Remy de Gourmont
Bazoches-au-Houlme, Orne, 1858-Paris 1915
Le mâle est un accident ; la femelle aurait suffi.
Physique de l'amour
Mercure de France
● mâle (homonymes)
nom masculin
mal
adjectif invariable
mal
adverbe
mal
nom masculin
malle
nom féminin
mal, male
adj.
d1./d Mauvais, dans les loc. bon an, mal an; bon gré, mal gré.
d2./d (En fonction d'attribut.) Contraire à la morale ou aux bienséances. C'est mal de mentir.
|| Pas mal: V. mal 2, sens 5.
⇒MAL1, MALE, adj.
A. — Vieilli. [Dans des loc., au fém. et antéposé] Synon. de mauvais. Souffrir de male faim. Le marchand voyageur qui craint de rencontrer Sur les chemins déserts quelque male aventure, Et qui, la nuit venue, excite sa monture (COPPÉE, Théâtre, t. 1, Guerre Cent ans, 1878, p. 265). Amour occit mon coeur de male lance (MORÉAS, Cantil., 1886, p. 218).
♦Male heure. Heure de la mort. Tu finiras par trouver la male heure! (LA VARENDE, Nez-de-cuir, 1936, p. 106). À la male heure (cf. malheure (à la)). À la male heure pour toi, mais à l'heure désirée de ma vengeance (CHATEAUBR., Paradis perdu, 1836, p. 15).
♦Male mort. Mort violente. Mourir de male mort. Une pierre de la muraille va frapper Salisbury et lui emporte un œil avec la moitié du visage (...). Un clerc normand fit de cette male mort deux chansons (A. FRANCE, J.d'Arc, t. 1, 1908, p. 147). Expr. Garde-nous de male mort (p. oppos. à mourir de sa bonne mort); mourir, périr de male mort; livrer qqn à la male mort. Garde-nous, etc... S'il faut faire naufrage, Surtout de male mort (NOUVEAU, Valentines, 1886, p. 246).
♦De male rage. D'une humeur mauvaise et violente. Que le gros Hermelingue en crève de male rage (A. DAUDET, Nabab, 1877, p. 209). Notre vieil aventurier et médecin (...) ayant eu vent de ce qui se publiait à Paris (...) se mourait de male rage, maudissant le Père Catrou qui l'avait dépouillé (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 16).
— Rare. [Le subst. désigne une pers.] Jeanne la Boiteuse était détestée des serviteurs (...) qu'elle dénonçait pour le moindre manquement, et qui l'appelaient entre eux «la male reine» (DRUON, Lis et lion, 1960, p. 241).
B. — [Dans certaines loc., au masc.] Mauvais.
♦Bon gré mal gré.
♦Bon an mal an.
C. — Qui n'est pas conforme au bien, à un principe moral, une convenance.
— Il est mal de. Il est mal et lâche de chercher à se distraire d'une noble douleur pour ne pas souffrir autant (VIGNY, Journal poète, 1835, p. 1035).
— C'est mal, c'est bien mal, c'est très mal. C'est bien mal à vous, M. Va-de-l'Avant, d'avoir été si long-tems sans nous donner de vos nouvelles (JOUY, Hermite, t. 4, 1813, p. 84). Mon père et ma mère trouvaient très mal qu'on mariât une jeune fille à un vieillard (DURANTY, Malh. H.Gérard, 1860, p. 210).
— Fam., rare. [P. oppos. à trouver qqn bien] Trouver, juger qqn mal. Il était des gens que ma grand'mère eût trouvés tout de suite «très mal» (...), elle eût sans doute été stupéfaite qu'il eût réussi à être épousé par Mlle Legrandin (...), elle dont le frère était «si bien» (PROUST, Sodome, 1922, p. 913).
♦Loc. Plutôt bien que mal. Sanseverina est un personnage, plutôt bien que mal (STENDHAL, Chartreuse, 1839, p. 103).
REM. 1. Mal-, élém. de compos. (auj. non productif) représentant l'adj. mauvais dans un certain nombre de subst.: a) Malchance; b) Maldonne; c) Malfaçon; d) Malheur; e) Malposition, subst. fém. Toute situation anormale d'un organe, et notamment la situation anormale d'une ou de plusieurs dents sur l'arcade alvéolaire. Dent en malposition. 2. Malement, adv. Assez mal, difficilement. Comme mes deux fermes m'en rapportent malement cinq mille [francs], mes revenus croissent (GENEVOIX, Mains vides, 1928, p. 110).
Prononc. et Orth.:[mal]. Homon. malle. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 881 «mauvais, funeste» mals conselliers (Ste Eulalie, 5 ds HENRY Chrestomathie t. 1, 1970, p. 3); 2. 1330 «mauvais» (dans des loc. au masc.) bon gré mau gré (Hugues Capet, 28 ds T.-L., s.v. gré); 3. 1649 «qui n'est pas conforme au bien» il est mal de (BALZ., Disc. à la régente ds LITTRÉ). Du lat. malus «mauvais, funeste, méchant»; mal adj. ne survit que dans qq. loc. et dans des composés malheur, malchance, etc., v. ces mots. Fréq. abs. littér.:402. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 498, b) 539; XXe s.: a) 593, b) 646. Bbg. HEISIG (K.). Warum heisst es nfz. bon und mal und nicht buen und mel? Rom. Forsch. 1964, t. 76, pp. 312-333.
mâle [mɑl] n. et adj.
ÉTYM. XIIe, masle, mascle; du lat. masculus.
❖
———
I N. m.
1 Individu appartenant au sexe doué du pouvoir de fécondation. || Le mâle et la femelle (→ Approche, cit. 12; copulation, cit. 2; créer, cit. 1; enfanter, cit. 1; faisan, cit. 1; faucon, cit. 1; femelle, cit. 1 à 4; homme, cit. 142; incubation, cit. 2). || Rôle du mâle dans l'accouplement, la fécondation. || Le mâle dans l'espèce humaine (→ Homme, cit. 143). || Nom donné aux mâles dans certaines espèces animales où les deux sexes ont des noms différents. ⇒ Bélier, bouc, bouquin, bourdon (faux), brocard, cerf, coq, étalon, jars, lièvre, malard, matou, sanglier, singe, taureau, verrat… || Le mâle en tant que géniteur (cit. 2), reproducteur (→ Fécondant, cit. 1; infécond, cit. 3). || Mâle agaceur. || Organes génitaux du mâle. || Castrer, châtrer, émasculer un mâle.
1 Presque tous les animaux se mangent les uns les autres, et dans l'espèce humaine, les mâles s'exterminent par la guerre. Il semble encore que Dieu ait prévu cette calamité en faisant naître parmi nous plus de mâles que de femelles (…)
Voltaire, Philosophie, Traité de métaphysique, IX.
2 À deux mois, on châtrait les mâles, qu'on élevait pour la vente; tandis qu'on gardait les femelles, afin de renouveler le troupeau des mères, dont on vendait chaque année les plus vieilles; et les béliers couvraient les jeunes, à des époques fixes, des dishleys croisés de mérinos, superbes avec leur air stupide et doux, leur tête lourde au grand nez arrondi d'homme à passions.
Zola, la Terre, II, I.
♦ Spécialt (dans un contexte donné, désignant le mâle d'une espèce). || Un grand mâle, un vieux mâle.
2 (1616). Fam. Homme considéré particulièrement dans la puissance sexuelle. || Désir du mâle (→ Exciter, cit. 40). || S'accuser d'être un mâle impuissant (cit. 8) ou maladroit. || Un beau mâle. || Partisan de la domination du mâle dans la société. ⇒ Macho, phallocrate.
3 (…) Mazet était beau mâle,
Et la galande à le considérer
Avait pris goût (…)
La Fontaine, II, Contes, XVI.
4 (…) le Français est un mâle supérieur. Comme soldat, il vit partout, et comme amant, il crée partout.
Michelet, la Femme, p. 214.
5 (…) un mâle brutal, habitué à trousser les filles au fond des fossés, et dont les rigolades secouaient les cloisons (…)
Zola, la Terre, III, I.
6 Un superbe mâle, d'ailleurs, aux épaules ondulantes, avec de fortes pommettes et des lèvres gonflées; le soir, la bonne humeur de ses muscles satisfaits par les exercices du jour, resplendissait dans ses yeux bleus et sur ses joues lustrées.
Martin du Gard, les Thibault, t. II, p. 107.
♦ Dr. Individu du sexe masculin. || Transmis de mâle en mâle (→ Agnat, cit.). || Les mâles dans une famille, une succession, une lignée (→ Cognat, cit.; héréditaire, cit. 6; hériter, cit. 8).
———
II Adj.
1 Qui appartient, qui est propre au sexe doué du pouvoir de fécondation. ⇒ Masculin. || Enfant mâle (→ Exposition, cit. 14). || Héritier (cit. 3 et 19), hoir (cit. 2), descendant mâle. || Être mâle (→ Genre, cit. 23 et 27). || La population mâle d'un pays (→ Guerre, cit. 40). || Attributs mâles (→ Hermaphrodite, cit. 5). — Les animaux mâles. || Crapaud mâle (→ Féminiser, cit. 5). || Perdrix, vipère mâle. || « Les escargots (cit. 1) ont le bonheur d'être à la fois mâles et femelles » (Voltaire). ⇒ Hermaphrodite.
7 (…) dans les batailles on ne détruit que l'espèce mâle, toujours plus nombreuse que la femelle (…)
Voltaire, Essai sur les mœurs, CLXXX.
♦ (1873). Par ext. Bot. || Fleur mâle, qui ne porte que des étamines. || Organes mâles des fleurs.
♦ Biol. || Cellule mâle (→ Fécondation, cit. 2). || Germes (cit. 3) mâles (→ Féconder, cit. 1). || Gonades (cit.) mâles. || Gamète mâle.
♦ Spécialt. || Encens (cit. 5) mâle.
2 (1678). Se dit d'une pièce, d'un mécanisme qui vient s'insérer dans un autre dit femelle (II., 5.). ⇒ Tenon. || Pièce mâle d'une charnière. || Cône mâle d'un embrayage. || Prise mâle et prise femelle d'une rallonge électrique.
3 (Mil. XVIe). Qui se caractérise par les attributs traditionnels de la virilité. — REM. Dans ce sens, qui reflète le caractère masculin de la majorité du lexique et correspond à une valorisation, l'adj. femelle n'est évidemment pas symétrique. → Viril. — Visage, air, traits mâles (→ Appétit, cit. 4; creuser, cit. 25). || Mâle et robuste tournure (→ Farandole, cit. 2). || Voix grave et mâle (→ Homme, cit. 156). || Mâle beauté. || Formes mâles (→ Homme, cit. 67). || Mâle gaieté (cit. 13). || Une mâle assurance (cit. 7). || Mâle courage, mâle résolution. ⇒ Courageux, énergique.
8 Jamais des mâles cœurs les louanges ne meurent (…)
Ronsard, Premier Livre des poèmes, « Harangue du duc de Guise ».
9 J'estime en un soldat cette mâle fierté (…)
Voltaire, Tancrède, 1, 2.
10 Je ne conçois pas un homme sans un peu de mâle énergie, de constance et de profondeur dans les idées (…)
Stendhal, Souvenirs d'égotisme, IV.
11 Il (Loustalot) écrivit sa dernière feuille, pleine d'éloquence et de douleur, une douleur mâle, sans larmes (…)
Michelet, Hist. de la Révolution franç., IV, III.
12 Ce n'est pas qu'il (Corneille) doutât de son génie. Il en a toujours parlé avec une mâle fierté et une généreuse franchise, bien préférable aux feintes modesties qui ne trompent personne; toujours fidèle à son caractère qui était fait de simplicité et de générosité, de timidité et de courage, de bonhomie et de grandeur.
Émile Faguet, Études littéraires, XVIIe s., « Corneille », p. 139.
♦ Littér. Plein de force, de vigueur, d'énergie. ⇒ Fort, hardi, noble, vigoureux. || « Admirons le génie mâle de Corneille » (Voltaire). || Une poésie mâle (→ Assemblage, cit. 23). || De mâles accents. || Style mâle et énergique. — (1867). Spécialt (archit.). || Proportions mâles, celles de l'ordre dorique, qui, selon Vitruve, sont modelées sur celles de l'homme (celles de la femme ayant inspiré l'ordre ionique).
13 Quel son mâle et hardi, quelle bouche héroïque,
Et quel superbe vers entends-je ici sonner ?
Ronsard, Pièces hors recueils, Épigramme, « À Robert Garnier ».
14 Dites-nous, célèbre Arouet, combien vous avez sacrifié de beautés mâles et fortes à notre fausse délicatesse !…
Rousseau, Discours sur les sciences et les arts, II.
15 Ce talent si fin est en même temps mâle et robuste.
Th. Gautier, Souvenirs de théâtre…, « Meissonnier ».
4 Propre aux hommes, en tant que dominateurs dans la société, par rapport aux femmes. || Lutter contre la domination mâle (ou : mâliste). — Chauvinisme mâle.
5 Par ext. Mar. Vx. || Bâtiment mâle, qui résiste bien à la lame, qui tient la mer. || Mer mâle, aux fortes lames.
❖
CONTR. Femelle, femme. — Efféminé, féminin.
DÉR. (Du rad. lat.) Masculin.
COMP. Surmâle.
Encyclopédie Universelle. 2012.