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exaction

exaction [ ɛgzaksjɔ̃ ] n. f.
• 1365; « impôt » 1201; lat. exactio « action d'exiger le paiement d'un tribut, d'un impôt »
1Didact., admin. Action d'exiger ce qui n'est pas dû ou plus qu'il n'est dû (spécialt en parlant d'un agent public). extorsion, malversation, rançonnement, 2. vol. Exactions commises par un fonctionnaire. concussion. « On a accusé les exactions cruelles de Sévère, de Caracalla, des princes qui épuisaient le pays au profit du soldat » (Michelet).
2Par ext., au plur. Mauvais traitements, sévices. Les exactions d'un gouvernement, d'un régime. excès.

exaction nom féminin (latin exactio, -onis, de exigere, faire payer) Littéraire. Action d'exiger ce qui n'est pas dû ou plus qu'il n'est dû. ● exaction (synonymes) nom féminin (latin exactio, -onis, de exigere, faire payer) Littéraire. Action d'exiger ce qui n'est pas dÛ ou plus qu'il...
Synonymes :
- concussion
- détournement
- extorsion
- malversation
- prévarication

exaction
n. f.
d1./d Didac. Action d'exiger plus qu'il n'est dû. Les exactions d'un collecteur d'impôts, d'un prince.
d2./d (Surtout au Plur.) Sévices, violences exercées sur qqn.

⇒EXACTION, subst. fém.
Action d'exiger, généralement par la force, le payement de ce qui n'est pas dû ou de plus qu'il n'est dû. Les exactions et les rapines des agents du fisc royal (THIERRY, Récits mérov., t. 2, 1840, p. 353). Charles réclamant des subsides, inventant des exactions, pressant l'impôt (HUYSMANS, Là-bas, t. 1, 1891, p. 69) :
1. Le chancelier avait représenté au nom du roi que les affaires de l'Église avaient épuisé les finances; qu'on avait emprunté de l'argent à divers riches bourgeois, et qu'il fallait s'acquitter. (...) Un grand nombre d'ecclésiastiques quitta l'assemblée, ne voulant point prendre part à cette exaction.
BARANTE, Hist. ducs de Bourgogne, t. 2, 1821-24, p. 258.
P. ext., gén. au plur. Mauvais traitement, acte de violence. En Espagne, (...) l'Inquisition traquant l'esprit jusque dans l'alcôve et le silence, l'exaction politique, des jeux sanglants (FAURE, Espr. formes, 1927, p. 99). V. blessures ex. 3 :
2. Le front commun des hommes blancs devant les hommes de couleur n'est pas encore celui d'une armée uniquement soucieuse de sauver des vies, de diriger des croissances, de réparer un passé d'exactions.
PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p. 361.
Prononc. et Orth. :[] ou [e-]. Cf. é-1. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1261 « impôt » (Lettres ds TAILLIAR, Recueil d'actes XIIe-XIIIe, n° 165, p. 253); 2. 1365 « abus en matière monétaire » (ORESME, Traité des monnaies, éd. L. Wolowski, p. 31). Empr. au lat. class. exactio, proprement « action de faire entrer », d'où « recouvrement d'impôts ». Fréq. abs. littér. :79. Bbg. LE BIDOIS Délire 1970, pp. 111-114. — SPENCE (N. C. W.). Fr. St. 1972, t. 26, p. 495.

exaction [ɛgzaksjɔ̃] n. f.
ÉTYM. XIIIe; du lat. exactio « action d'exiger le paiement d'un tribut, d'un impôt »; sens mod. à partir du milieu du XVIIe, du supin de exigere. → Exiger.
1 Didact., admin. Action d'exiger et de prendre ce qui n'est pas dû ou plus qu'il n'est dû, notamment s'agissant d'un agent public. Abus (abus de pouvoir), extorsion, malversation, pillage, rançonnement, vol; dîme, tribut. || Les exactions commises par un fonctionnaire. Concussion. || Les exactions du fisc saignent le contribuable. || Souffrir les exactions sans murmurer. → Se laisser tondre la laine sur le dos.
1 Chacun déclame contre l'exaction des traitants, la puissance démesurée des intendants, la cruauté des fusiliers, les contraintes rigoureuses contre le pauvre peuple.
La Rochefoucauld, Mémoires, 24, in Littré.
2 (…) si ceux qui passent leurs jours dans les travaux rustiques avaient le loisir de murmurer, ils s'élèveraient contre les exactions qui leur enlèvent une partie de leur substance.
Voltaire, le Siècle de Louis XIV, XXX.
3 On a accusé les exactions cruelles de Sévère, de Caracalla, des princes qui épuisaient le pays au profit du soldat.
Michelet, Hist. de France, I, III, t. I, p. 101.
4 L'intérêt de tous ! But généreux dont, au cri des siècles, les princiers spoliateurs sanctionnèrent, par tous pays, les exactions de leur bon plaisir (…)
Villiers de l'Isle-Adam, Axel, II, 13.
Exactions des usuriers. Usure.
5 Les Juifs, enrichis par leurs exactions, étaient pillés par les princes avec la même tyrannie : chose qui consolait les peuples, et ne les soulageait pas.
Montesquieu, l'Esprit des lois, XXI, XX.
2 (XXe). En général au plur. Mauvais traitements, sévices. Brigandage, excès. || Les exactions d'un régime totalitaire.Rare. Au sing. || « L'Inquisition, (…) l'exaction politique, des jeux sanglants » (Élie Faure, l'Esprit des formes, in T. L. F.).

Encyclopédie Universelle. 2012.