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mangeaille

mangeaille [ mɑ̃ʒaj ] n. f.
• 1398; mangeille 1264; de manger
1Vx Nourriture, pâtée pour animaux domestiques.
2Mod. et péj. Nourriture de l'homme, et spécialt Nourriture abondante et médiocre. boustifaille, tambouille. La « nauséabonde odeur de vin et de mangeaille » (Balzac).

mangeaille nom féminin Nourriture de certains animaux domestiques. Nourriture abondante, de qualité médiocre. ● mangeaille (synonymes) nom féminin Nourriture de certains animaux domestiques.
Synonymes :
- pâtée
- pâture
- pitance
Nourriture abondante, de qualité médiocre.
Synonymes :
- bouffe (populaire)
- bouffetance (vieux)
- boustifaille (populaire)
- tambouille (populaire)

⇒MANGEAILLE, subst. fém.
A. — Nourriture de certains animaux domestiques. Faire de la mangeaille pour les poulets, leur donner de la mangeaille (Ac.).
B.Fam., péj. [En parlant de l'homme]
1. Nourriture abondante et généralement de mauvaise qualité. Montagne, odeur de mangeaille; se bourrer de mangeaille. Rabelais (...) pique-assiette sans vergogne payant son écot en farces bruyantes, d'ailleurs se crevant de mangeaille, s'ivrognant à plein gosier (L. FEBVRE, Combats pour hist., Sur Rabelais, 1941, p. 252). Il était chez un patron qui aimait la mangeaille (...) «Goûte-moi ce morceau, qu'il disait mon singe, ça c'est un aloyau!» (VIALAR, Morts viv., 1947, p. 153). V. amusant ex. 32.
2. Repas plantureux. Les grandes mangeailles, les danses aux quinquets sont bonnes pour les paysans, qui ne mangent leur soûl qu'une fois dans leur vie (TAINE, Notes Paris, 1867, p. 4). Une mangeaille énorme suivie de siestes congestionnantes (GONCOURT, Journal, 1893, p. 440).
REM. Mangeailler, verbe intrans., hapax. Manger souvent, à tort et à travers. Croirais-tu que j'ai été une semaine à pensailler, rangeailler, mangeailler, promenailler, sans rien faire de bon (BALZAC, Corresp., 1819, p. 31).
Prononc. et Orth.:[] ou [-aj]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Fin XIIe s. mainjaille (Sermons St Grégoire sur Ezéchiel, 48, 34 ds T.-L.). Dér. de manger1; suff. -aille. Fréq. abs. littér.:72.

mangeaille [mɑ̃ʒɑj] n. f.
ÉTYM. 1398, mangaille; mangeille, 1264; de manger.
1 Vx. Nourriture, pâtée pour animaux domestiques. || « Faire de la mangeaille pour les poulets » (Académie).
1 (Il alla) jusqu'à envoyer tous les jours de sa vie des têtes de lapin et d'autres mangeailles à sa chienne (…)
Saint-Simon, Mémoires, III, XXVII.
2 Mod. et fam. Nourriture de l'homme ( Victuailles, vivres), et, spécialt, nourriture abondante, lourde, médiocre ( 2. Bouffe, boustifaille). || « Assassiner (cit. 7) les gens à force de mangeaille » (Molière). || L'abus de la mangeaille et de la bière (→ Gros, cit. 5). || Odeur de mangeaille (→ Affronter, cit. 4; gargote, cit. 3). || Il ne pense qu'à la mangeaille. || Parler de mangeaille (→ Mangerie, cit. 2). || « Il se crève de mangeaille » (Académie).
2 Rabelais est l'Eschyle de la mangeaille (…)
Hugo, Shakespeare, I, II, XII.
3 (…) un lourdaud d'Allemand, qui s'empiffrait de mangeaille, attentif seulement à ne pas perdre une goulée.
R. Rolland, Jean-Christophe, Foire sur la place, p. 676.
Par ext. (péj.). Repas plantureux.
4 Ces florissantes commères, ces superbes ivrognes, toutes ces poitrines et toutes ces trognes de brutes débridées et empiffrées, ont peut-être trouvé dans les mangeailles du temps quelques figures analogues.
Taine, Philosophie de l'art, t. I, p. 37.
REM. Le verbe mangeailler est attesté chez Balzac (Correspondance, 1819, in D. D. L.).

Encyclopédie Universelle. 2012.