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mangeoire

mangeoire [ mɑ̃ʒwar ] n. f.
• v. 1165; de manger
Auge destinée à contenir les aliments de certains animaux domestiques (chevaux, bestiaux, volaille). crèche, trémie. Remplir la mangeoire et l'abreuvoir du canari.

mangeoire nom féminin (de manger) Auge placée dans les étables et les écuries pour la distribution des aliments autres que le foin et la paille. Bac où est placée la nourriture destinée aux volailles, aux lapins, etc.

mangeoire
n. f. Récipient dans lequel on donne à manger aux animaux domestiques.

⇒MANGEOIRE, subst. fém.
A. —Auge contenant la nourriture du bétail, des animaux domestiques. Mangeoire pour les oiseaux en cage. Mangeoires où votre bétail mange son grain (BERNANOS, Soleil Satan, 1926, p. 204). Des centaines de faisans picoraient comme les poules d'une basse-cour le grain dans des mangeoires ad hoc (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 394):
1. ... l'honnête Bayard (...) occupait au bout de la file la place la plus chaude et la plus commode. Sa mangeoire était pleine d'avoine moulue pour que ses longues dents n'eussent pas la peine de la triturer...
GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 493.
B.Fam., péj. Endroit où l'on mange; p. méton., ce que l'on mange. La charcuterie (...) était un coin de bonheur raisonné, une mangeoire confortable, où la mère, le père et la fille s'étaient mis à l'engrais (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p. 654). Il n'y flottait jamais [chez Mme de Loynes] cette poussière grise, qui fait des salles à manger (...) autant de mornes mangeoires (L. DAUDET, Salons et journaux, 1917, p. 22):
2. Oh! côté mangeoire, on avait bien fait les choses. C'était le repas de fiançailles, que ne le disiez-vous! Caviar, volailles, truffes, et des bouteilles extrêmement provocantes.
MONTHERL., Lépreuses, 1939, p. 1417.
P. métaph. [En parlant d'une situation lucrative] Ils [les meneurs révolutionnaires] sont de deux sortes: les doctrinaires (...) et les autres, exploiteurs de la circonstance et qui rejettent l'escabeau, c'est-à-dire le peuple, dès qu'ils ont atteint la mangeoire, tel Aristide Briand (L. DAUDET, Universaux, 1935, p. 83).
Loc., fam. S'engraisser à la mangeoire de qqn. Vivre aux dépens de quelqu'un. (Dict. XXe s.).
Prononc. et Orth.: []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1170 «auge du bétail» (CHRÉTIEN DE TROYES, Erec, éd. M. Roques, 466); 2. 1594 fig. (Satyre Menippée, éd. Ch. Read, p. 168). Dér. de manger1; suff. -oire. Fréq. abs. littér.:62.

mangeoire [mɑ̃ʒwaʀ] n. f.
ÉTYM. V. 1175; de manger.
1 Auge destinée à contenir les aliments de certains animaux domestiques. Spécialt. Auge placée au-dessous du râtelier, dans une écurie, une étable et où l'on met l'avoine, le son, etc., pour les chevaux, les bêtes de somme, le bétail. Crèche. Par ext. Musette.
1 (…) Charles, en rentrant, mettait lui-même son cheval à l'écurie (…) pendant que la bonne apportait une botte de paille et la jetait, comme elle le pouvait, dans la mangeoire.
Flaubert, Mme Bovary, I, IX.
Auge où l'on met la nourriture de certains oiseaux de basse-cour (cit. 1). Trémie. || Mangeoire à double face, à rouleau.(1660). Auget pour les oiseaux en cage.
2 (1867). Par métaphore. Fam. Endroit où l'on mange.
2 (…) cette mangeoire prétentieuse, évidemment calculée pour l'attraction des pensionnaires exotiques. Cela tenait du buffet de gare, de la loge de concierge (…)
Léon Bloy, la Femme pauvre, I, XIX.
3 Oh ! côté mangeoire, on avait bien fait les choses. C'était le repas de fiançailles, que ne le disiez-vous ! Caviar, volaille, truffes, et des bouteilles extrêmement provocantes.
Montherlant, les Lépreuses, I, VIII.
Loc. prov. S'engraisser à la mangeoire de quelqu'un, se nourrir, vivre à ses dépens.
4 Notre terre a été l'asile de la prospérité, de l'indépendance, de la douceur de vivre. L'étranger le savait si bien que les réfugiés de toutes races sont venus s'engraisser à notre mangeoire.
R. Dorgelès, la Drôle de guerre, XXIII.

Encyclopédie Universelle. 2012.