maquiller [ makije ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1815; se maquiller arg. de théâtre 1840; macquiller « travailler » 1455; p.-ê. moy. néerl. maken « faire »
1 ♦ Modifier de façon trompeuse l'apparence de (une chose). ⇒ falsifier, truquer. Maquiller un passeport. Maquiller une voiture volée. Il « réparait des timbres-poste rares et en maquillait également » (Mac Orlan ).
2 ♦ Modifier ou embellir (le visage) par des procédés et produits appropriés (⇒ maquillage). Maquiller un acteur de théâtre (⇒ grimer) , un journaliste de télévision. Se maquiller les yeux. — SE MAQUILLER v. pron. Se grimer (théâtre); se farder. Elle s'est maquillée avant de sortir. P. p. adj. Femme trop maquillée (cf. Pot de peinture).
3 ♦ Fig. Dénaturer, fausser volontairement pour duper. Maquiller un meurtre en accident. ⇒ camoufler. « maquiller la vérité » (A. Gide). « Maquiller les chiffres » (Maurois). Maquiller des statistiques. ⇒ truquer.
⊗ CONTR. Démaquiller; rétablir.
● maquiller verbe transitif (ancien picard. makier, du moyen néerlandais maken, faire) Procéder au maquillage esthétique ou artistique du visage. Donner à quelqu'un, par le maquillage, les traits caractéristiques d'un personnage : Maquiller un enfant en clown. Modifier l'aspect de quelque chose, falsifier pour tromper : Maquiller un passeport. Donner à quelque chose l'aspect d'autre chose pour tromper : Maquiller un crime en suicide. ● maquiller (synonymes) verbe transitif (ancien picard. makier, du moyen néerlandais maken, faire) Procéder au maquillage esthétique ou artistique du visage.
Synonymes :
- farder
Contraires :
- démaquiller
Donner à quelqu'un, par le maquillage, les traits caractéristiques d'un...
Synonymes :
- grimer
Modifier l'aspect de quelque chose, falsifier pour tromper
Synonymes :
- fausser
- truquer
Donner à quelque chose l'aspect d'autre chose pour tromper
Synonymes :
- déformer
- déguiser
- dénaturer
maquiller
v. tr.
d1./d Modifier à l'aide de fards, de produits colorés, l'apparence d'un visage.
|| v. Pron. Femme qui se maquille, qui se maquille les yeux.
d2./d Modifier l'aspect de (qqch) pour tromper qqn, pour frauder.
— Fig. Maquiller la vérité: dénaturer les faits, les présenter sous une apparence trompeuse.
⇒MAQUILLER, verbe trans.
A. — Qqn maquille qqn (ou p. méton. le visage de qqn). Appliquer sur le visage de quelqu'un un fard ou des produits de beauté, pour l'embellir ou en modifier l'aspect. Synon. farder, grimer (théâtre); anton. démaquiller. Maquiller un acteur de théâtre, de cinéma. Je trouvais même que vous vous négligiez beaucoup. Si vous me laissiez vous coiffer, vous maquiller (COCTEAU, Par. terr., 1938, I, 4, p. 204).
♦[P. anal. du compl. d'obj.] Je le maquillais [le caniche] comme une jeune première: et le cosmétique noir au nez, et le crayon gras pour ses pauvres yeux (COLETTE, Music-hall, 1913, p. 177).
— Emploi pronom. réfl. Se maquiller avant d'entrer en scène, avant de sortir. Un rôle! elle allait donc jouer la comédie! Un rôle! elle pourrait enfin se maquiller (COPPÉE, Poés., t. 3, 1865-1908, p. 34). — Il est fardé comme une maquerelle. — (...) ça le regarde. Vigny se maquillait bien (DUHAMEL, Désert Bièvres, 1937, p. 46):
• 1. ... elle sortit son peigne, sa boîte de fard, et elle se maquilla avec soin. Elle (...) appliquait un peu plus de rouge à ses lèvres, un peu plus de poudre sur son front.
ROY, Bonheur occasion, 1945, p. 313.
♦Emploi pronom. réfl. indir. Se maquiller les yeux. Synon. fam. se faire les yeux. Les acteurs n'ont certes pas besoin, pour avoir l'air pâle, de se maquiller la figure (VERLAINE, Corresp., t. 1, 1863, p. 11).
— Au part. passé. Synon. peint (vieilli), fardé (moins fréq., fam., péj.), grimé (p. exagér.), peinturluré (p. plaisant.). Acteur bien, mal maquillé; femme bien, trop, excessivement, outrageusement, parfaitement maquillée; yeux maquillés (synon. fam. faits), figure maquillée. C'était la première fois que je voyais, du moins de près, une vieille femme peinte — on ne disait pas maquillée en ce temps-là — (GYP, Souv. pte fille, 1928, p. 239). Une jeune femme survint; elle était très maquillée, mise avec recherche (ARLAND, Ordre, 1929, p. 113).
♦P. anal. Derrière ce groupe trottinait (...) la mule-mère, (...) les yeux faits, maquillés au bleu, à l'ocre, à la craie jaune (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 375).
Rare. Elle mangeait des groseilles (...) à s'en barbouiller la bouche (...); elle avait la bouche rouge, une bouche maquillée, fraîche du jus des groseilles, comme peinte et parfumée de quelque fard du sérail (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p. 822).
B. — Qqn maquille qqc.
1. P. anal. [L'obj. désigne un inanimé concr.] Modifier l'apparence de, afin de tromper. Synon. camoufler, déguiser, falsifier, truquer (fam.). Maquiller les cartes; maquiller une carte d'identité, un passeport, une voiture volée; maquiller une oeuvre d'art, un manuscrit, un timbre-poste. Un collégien, en cinq minutes, aurait tôt fait de maquiller des fragments d'Euripide et de se les approprier. C'est là le plagiat (BARRÈS, Cahiers, t. 14, 1922, p. 72). Au dépôt, personne n'a usé de permission maquillée, avec le cachet décalqué au papier carbone? Contrefaçon de sceaux: réclusion de cinq à dix ans! (VERCEL, Cap. Conan, 1934, p. 63):
• 2. Honoré connaissait toutes les ficelles du métier de maquignon, mais l'exemple de son père n'avait jamais pu le décider à maquiller une bête ou à dissimuler les imperfections d'un cheval.
AYMÉ, Jument, 1933, p. 35.
— Arg. Faire (au sens général). Décarrons. Qu'est-ce que nous maquillons icigo? (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 180).
2. Au fig. [L'obj. désigne un inanimé abstr.] Fausser la nature de quelque chose, afin de tromper. Synon. déguiser, dénaturer, falsifier, truquer (fam.). Maquiller les faits, la vérité; maquiller des chiffres, des résultats, des sondages, des statistiques; maquiller un crime en suicide. Ils croyaient (...) que je me servais d'un subterfuge pour maquiller des folles dépenses (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 290):
• 3. ... ils (...) ne gardaient, bien entendu, que celles [des notes] qui pouvaient soutenir la fantaisie de leurs contes. Ces gens-là se défendaient de toute imagination, de tout enthousiasme, prétendaient ne rien inventer, ce qui était vrai, mais ils n'en maquillaient pas moins, par la sélection de leurs documents, l'histoire.
HUYSMANS, Là-bas, t. 1, 1891, p. 32.
Prononc. et Orth.:[makije], (il) maquille [makij]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. A. 1. a) ) 1455-70 macquiller «travailler» (VILLON, Ballades en Jargon, éd. A. Lanly, p. 122, 3); ) 1790 «faire» (Le Rat du Châtelet ds SAIN. Sources arg. t. 1, p. 339); b) 1628 «voler» (CHÉREAU, Le Jargon ou Langage de l'argot réformé, ibid., p. 226); c) ) 1827 maquiller les brêmes «jouer aux cartes» (Monsieur comme il faut, p. 22); ) 1847 maquiller une brême «marquer une carte d'un signe spécial (pour tricher)» (nain ds ESN.); 2. vers 1815 «falsifier» (WINTER, Chanson ds ESN.). B. 1. Vers 1840 verbe pronom., arg. de théâtre «se grimer» (d'apr. ESN.); 2. a) 1867 au part. passé «fardé (en général)» (MÉRIMÉE, Lettres à une inconnue, p. 118: yeux ... maquillés); b) 1891 au fig. «dénaturer, fausser» (HUYSMANS, loc. cit.). Terme arg. pic., dér. à l'aide du suff. -iller, de l'a. verbe pic. maquier «faire» (2 attest. en Artois au mil. du XIIIe s. ds T.-L., v. aussi FEW t. 16, p. 505a), lui-même empr. au m. néerl. maken «faire»; id. en néerl. Fréq. abs. littér.:127.
DÉR. Maquille, subst. fém., arg. a) Jeux de cartes. Tricherie qui consiste à maquiller les cartes, à les marquer pour tricher. (Ds Lar. Lang. fr.). Faire la maquille. P. méton. Marque faite à une carte. (Ds ESN. 1966). b) ,,Maquillage de voitures volées ou d'occasion`` (CAR. Argot 1977). c) Tromperie. Je suis le fils d'une gueuse Qui (...) Comptait ses maris par cents; (...) Je n'ai pas connu la fille Qui m'a fait cette maquille De me cacher mon papa (RICHEPIN, Chans. gueux, 1876, p. 128). — [makij]. — 1res attest. 1875 «marque faite à une carte (pour tricher)» (A. CAVAILLÉ, Les Filouteries du jeu, p. 68 ds R. Ling. rom. t. 29, 1965, p. 377), b) 1952 «transformation d'automobiles volées» (d'apr. ESN.); déverbal de maquiller.
BBG. — ARVEILLER (R.). R. Ling. rom. 1965, t. 29, p. 377. — FOERSTER (W.). Maquiller. Z. rom. Philol. 1879, t. 3, p. 565. — GUIRAUD (P.). Mél. d'étymol. arg. Cah. Lexicol. 1970, t. 16, p. 74. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 124, 267, 269, 293.
maquiller [makije] v. tr.
ÉTYM. 1840, argot de théâtre; argot « faire », 1450; « travailler », 1628; p.-ê. du moy. néerl. maken « faire »; anc. picard makier « faire, feindre ». P. Guiraud évoque une forme masquiller, dér. de masque.
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1 Modifier ou embellir certains caractères du visage de (qqn), par des procédés (fards, produits de beauté…). ⇒ Farder, peindre (vieilli). || Maquiller un acteur de théâtre, de cinéma. ⇒ Grimer; maquilleur.
♦ V. pron. (1840). || Se maquiller : se grimer (théâtre); se farder. || Se maquiller avant d'entrer en scène. || Femme qui se maquille avant de sortir. ⇒ Farder (se).
♦ P. p. adj. || Acteur mal maquillé. || Femme maquillée, trop maquillée. ⇒ Peinture (pot de); tableau (vieux tableau); → Lèvre, cit. 16. || Des yeux trop maquillés, charbonneux.
1 Qu'elles sont adroites, nos filles d'aujourd'hui ! La joue ombrée, plus brune que rose, un fard insaisissable, comblant, bleuâtre ou gris, ou vert sourd, l'orbite; les cils en épingles et la bouche éclatante, elles n'ont peur de rien. Elles sont beaucoup mieux maquillées que leurs aînées.
Colette, les Vrilles de la vigne, p. 128.
1.1 C'était la tragédienne Adinolfa qui venait de se dresser brusquement, maquillée avec un art étrange; sa face entière, bien enduite d'un fard jaune d'ocre, tranchait avec ses lèvres vertes, qui, affectant la teinte du moisi, s'ouvraient en un large rictus terrifiant.
Raymond Roussel, Impressions d'Afrique, p. 162.
2 (1815, argot). Par anal. Altérer, modifier l'apparence (d'une chose) en vue de tromper… ⇒ Déguiser. || « Batterie d'artillerie, mitrailleuse maquillée » (Académie). ⇒ Camoufler. || Maquiller une voiture volée, en changer l'apparence pour la revendre. || Voiture d'occasion adroitement maquillée. || Maquiller un cheval (→ Maquignon, cit. 2). — Spécialt. || Maquiller une œuvre d'art, un manuscrit, un timbre-poste, des pièces d'identité. ⇒ Dénaturer, falsifier.
♦ Argot. || Maquiller les cartes, les brèmes : marquer certaines cartes pour pouvoir les reconnaître à l'insu des autres joueurs. ⇒ Tricher (cf. argot Faire la maquille).
2 Cet ami (…) réparait des timbres-poste rares et en maquillait également. Il gagnait bien sa vie.
P. Mac Orlan, Quai des brumes, X.
3 Un faussaire clandestinement célèbre avait inventé de faire tisser, puis maquiller, des tapisseries médiévales dont le dessin était un puzzle de fragments authentiques; il en emplit des musées, et, la supercherie sur le point d'être dévoilée, se tua.
Malraux, les Voix du silence, p. 370.
3 Dénaturer, fausser. || Maquiller la vérité. ⇒ Déguiser, farder. || Maquiller les chiffres d'une statistique, les résultats d'élections… ⇒ Fausser, truquer. || Maquiller un meurtre en accident (→ Complicité, cit. 1).
4 J'ai toujours eu le plus grand mal à maquiller la vérité.
Gide, les Faux-Monnayeurs, I, XI.
5 Il y eut, à Paris, au moins quatre cents tués; Hugo dit : douze cents; Viel-Castel : deux mille. Rien n'est plus facile, pour une censure, que de maquiller les chiffres un lendemain d'émeute.
A. Maurois, Olympio, VII, IV.
4 Argot. (Reprise du sens initial). Faire. ⇒ Fabriquer, ficher, foutre.
6 Et Félicie, que maquille-t-elle en ce moment ? Elle doit promener Antoine le long du champ de courses de Saint-Cloud.
San-Antonio, Remets ton slip, gondolier !, p. 143.
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maquillé, ée p. p. adj.
♦ Voir ci-dessus.
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CONTR. et COMP. Démaquiller. — Rétablir.
DÉR. Maquillage, 1. maquilleur.
Encyclopédie Universelle. 2012.