maton, onne [ matɔ̃, ɔn ] n. ♦ Arg. Gardien, gardienne de prison.
● maton nom masculin (de matte) Agglomération de fibres pouvant entraîner la rupture de la feuille de papier au cours de sa fabrication. Amas de bourre dans un cordage emmêlé. Peloton de laine qui se forme lors du cardage, en cas de déréglage des travailleurs. ● maton (homonymes) nom masculin (de matte) matons forme conjuguée du verbe mater mâtons forme conjuguée du verbe mâter ● maton, matonne nom (de mater) Argot. Gardien(enne) de prison.
I.
⇒MATON1, subst. masc.
A. — Région. (Est de la France). Lait caillé ou réduit en grumeaux. Une grande lune de maton, qui s'égouttait sur un clayon d'osier vert (RICHEPIN, Miarka, 1883, p.89).
B. — TECHNOL. [P. anal. d'aspect]
1. Amas de laine échappé à la carde et resté en peloton. (Dict. XIXe et XXe s.).
2. Agglomération de fibres qui se produit lors du broyage de la pâte à papier, qui peut entraîner la rupture de la feuille de papier ou s'incorporer à celle-ci. Les matons, qu'ils se détachent ou non en cours d'impression, peuvent causer d'importants dégâts: écrasement de caractères... (LEYGUE 1979).
Prononc.:[]. Étymol. et Hist. 1. Fin du XIe s. matons plur. «lait caillé» (RASCHI, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t.1, 693c); 1364 maton sing. (J. FROISSART, Poésies, ii, 311, 29 ds T.-L.); 2. 1812 «peloton de laine qui demeure lors du cardage» (MOZIN-BIBER); 3. 1819 «amas de bourre dans un cordage emmêlé» (BOISTE); 4. 1877 «agglomération de fibres, entraînant fréquemment la rupture de la feuille de papier au cours de la fabrication» (LITTRÉ Suppl.). Dér. de matte1 «lait caillé», qui n'est cependant att. qu'au XVe siècle.
II.
⇒MATON2, -ONNE, subst.
Argot
A. — Emploi subst. masc. ou fém. Gardien, gardienne de prison. Il est de coutume d'y boire le premier verre de la liberté retrouvée sans craindre de tomber sur un maton puisque les fonctionnaires de l'administration pénitentiaire boudent l'endroit (Le Nouvel Observateur, 3-9 nov. 1980, n°834, p.9, col. 4).
B. — Emploi subst. masc. Policier. Les matons avaient descendu du car en voltige (LE BRETON Argot 1975).
— En partic. Indicateur de police. Synon. mouchard. Les jeunes gars bien loqués, instruits et futés, qui se faufilaient partout. Fallait le savoir, que c'étaient des matons! (LE BRETON, Razzia, 1954, p.23).
REM. Matuche, subst. masc., arg. a) ,,Gardien de prison`` (CAR. Argot 1977). b) ,,Policier en uniforme`` (RIV.-CAR. 1969).
Prononc.:[], [-]. Étymol. et Hist. 1. 1926 «mouchard de la Sûreté» (ESN.); 2. 1946 «gardien de prison» (ibid.); 3. 1953 «policier» (LE BRETON, Rififi, p.218). Dér. de mater3; suff. -on1. Bbg. GUIR. Étymol. 1967, p.122.
1. maton [matɔ̃] n. m.
ÉTYM. Fin XIe, au sens 1; même rad. que dans l'all. dial. Matte, même sens.
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1 Régional. Lait caillé ou réduit en grumeaux.
2 (1812). Techn. Petit amas de laine qui n'a pas été touché par la carde. ⇒ Peloton.
♦ (1829). Inégalité, amas de bourre dans un cordage emmêlé. ⇒ Nœud.
3 (1873). Techn. Marc, résidu de certaines graines dont on a extrait l'huile. ⇒ Tourteau.
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HOM. 2. Maton.
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2. maton, onne [matɔ̃, ɔn] n.
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♦ (1946). Argot. Gardien, gardienne de prison. Syn. : matuche.
0 Je m'enquiers néanmoins auprès de la matonne des possibilités de toilette dans l'immédiat, ce qui m'attire un : « Vous n'allez pas vous laver ce soir ? » indigné.
Je renonce, et je surveille la surveillante pendant qu'elle trie mon bagage (…)
A. Sarrazin, la Cavale, p. 11.
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HOM. 1. Maton.
Encyclopédie Universelle. 2012.