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mercure

mercure [ mɛrkyr ] n. m.
XVe; du n. de la planète Mercure, lat. Mercurius, à laquelle l'analogie alchimique associait ce métal
Chim. Élément atomique de transition (symb. Hg; no at. 80; m. at. 200,59), métal blanc argenté très brillant, liquide à la température ordinaire, du même groupe que le zinc et le cadmium. hydrargyre, vif-argent. Alliages de mercure. amalgame. Utilisation du mercure (étamage des glaces, amalgamation, construction d'appareils de physique, etc.). Lampes à vapeur de mercure. Thermomètre, baromètre à mercure. « un froid à geler le mercure » (Michelet). Pollution des eaux par le mercure. Intoxication par le mercure. hydrargyrisme.

mercure nom masculin (latin scientifique médiéval mercurius, du latin classique Mercurius, nom propre) Métal blanc très brillant, liquide à la température ordinaire. (Élément de symbole Hg.) Numéro atomique : 80 Masse atomique : 200,59 Masse volumique : 13,6 g°cm3 Température de fusion : −38,87 °C Température d'ébullition : 356,58 °C

Mercure
dieu romain, assimilé à l'Hermès des Grecs et généralement représenté avec des ailes aux pieds. Il présidait au commerce, à l'éloquence, transmettait les messages de Jupiter et protégeait les voyageurs.
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Mercure
la planète la plus proche du Soleil (distance moyenne: 58 millions de km). Elle décrit en 87,97 jours une orbite très excentrique, assez fortement inclinée sur le plan de l'écliptique (70), en effectuant sur elle-même une rotation dont la période (58,65 jours) vaut exactement les deux tiers de sa révolution orbitale. à peine plus grosse que la Lune (4 878 km de diamètre contre 3 476 km), Mercure a une densité comparable à celle de la Terre (5,44 contre 5,52). Son atmosphère étant quasi inexistante (2.10 -9 hPa), les écarts de température sont considérables (maximum 400 °C le jour au périhélie, minimum -170 °C la nuit). Le relief de Mercure ressemble à celui de la Lune: régions montagneuses, plaines criblées de cratères creusés par des météorites, longues failles rectilignes.
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Mercure
n. m. élément métallique (symbole Hg) de numéro atomique Z = 80.
Métal (Hg) liquide à température ordinaire, utilisé comme liquide barométrique et thermométrique.

I.
⇒MERCURE1, subst. masc.
A.CHIM. Métal d'aspect brillant et argenté (symb. Hg; de poids atomique 200,61, de numéro atomique 80, liquide à la température ambiante) qui se solidifie vers — 40°C, de densité très élevée (13,6 kg/dm3), utilisé notamment dans des instruments de physique (thermomètres, baromètres) et dans l'industrie électrique (lampes à vapeur de mercure). Synon. vif-argent. Colonne, gouttelette de mercure; chute du mercure; tube au mercure. Pasteur fait voir que le mercure lui-même peut contenir des germes capables de contaminer les liqueurs ou les récipients (J. ROSTAND, Genèse vie, 1943, p.117). Tous les bronzes de l'époque empire ont été dorés de cette manière. On procède tout d'abord comme pour la dorure à l'amalgame de mercure, puis on enduit la pièce d'un mélange de sels (VIAUX, Meuble Fr., 1962, p.27).
Cuve à mercure. V. cuve A 2 a.
Fulminate de mercure. Sel blanc, explosif, de formule Hg(OCN)2, généralement mélangé avec du chlorate ou du nitrate de potassium (d'apr. DUVAL 1959). V. détoner ex.
Glace au mercure. Glace dont l'étamage a été réalisé avec du mercure. (Dict. XIXe et XXe s.).
Nitrate de mercure. ,,Poudre blanche hygroscopique, se décomposant à la chaleur, soluble dans l'eau, utilisée comme réactif et, autrefois, comme antisyphilitique`` (Méd. Biol. t.2 1971). La précipitation du nitrate de mercure au moyen du sel marin ou de l'acide muriatique (KAPELER, CAVENTOU, Manuel pharm. et drog., t.2, 1821, p.580).
Oxyde rouge de mercure. ,,Oxyde HgO de teinte vermillon`` (DUVAL 1959). Que la chimie construise l'oxyde rouge de mercure en juxtaposant atome à atome, voilà qui est intelligible et peut être vrai (RUYER, Esq. philos. struct., 1930, p.231).
B.De mercure. Qui présente l'aspect du mercure. Giuseppe cesse de ramer. L'air s'arrête autour d'eux. Silence ailé. Le golfe est de mercure. Splendeur. Mol clapotis de l'eau contre la barque (MARTIN DU G., Thib., Sorell., 1928, p.1183). Les fontaines miroitantes avec des reflets de mercure (DRUON, Gdes fam., t.2, 1948, p.82):
1. Quand un nuage, un vrai nuage du sud, marron roux, avec un petit ourlet de mercure tout autour, se met à monter plus vite dans le ciel, tonne un bon coup, et crève en eau comme un seau percé!
COLETTE, Sido, 1929, p.57.
C.Vx, ALCHIM. Base de la matière dans la formation des métaux, dont la fusibilité, la malléabilité, la volatilité se révélaient par l'intervention d'une force extérieure. C'est dans ce sens que les métaux ont été regardés au temps des Arabes, comme composés de soufre et de mercure (BERTHELOT, Synth. chim., 1876, p.281). Le mercure a le pouvoir de purifier et de fixer l'or (Symboles 1969):
2. ... la fabrication du mercure commun, celle du mercure philosophique (...) se font sans qu'il soit possible de savoir (...) quelles sont les quantités retenues ou décomposées...
FULCANELLI, Demeures philosophales, t.2, 1929, p.200.
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. XVe s. (Petit Traité d'Alchim., éd. Méon, 891). Empr. au lat. Mercurius «Mercure, protecteur des marchands et messagers des dieux de l'Olympe», le métal ayant peut-être été ainsi nommé parce qu'on comparait sa mobilité à celle du messager des dieux. Le mot est att. en angl. dès 1386 (NED, s.v. mercury). Fréq. abs. littér.:521. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 368, b) 404; XXe s.: a) 1717, b) 650.
DÉR. 1. Mercureux, adj. masc. a) Chim. Qui est composé du mercure monovalent. Le mercure [de la pile étalon Weston] est recouvert d'une pâte de sulfate mercureux broyé avec du mercure (GASNIER, Dépôts métall., 1927, p.217). b) Méd. Chlorure mercureux. Substance blanche très peu soluble, utilisée comme purgatif léger (d'apr. UV.-CHAPMAN 1956). Synon. calomel. Chlorure mercureux colloïdal (LEBEAU, COURTOIS, Pharm. chim., t.1, 1929, p.458). [RØ]. 1re attest. 1840 (Ac. Compl. 1842); de mercure1, suff. -eux. 2. Mercurique, adj. [Caractérise les composés du mercure bivalent et l'ion correspondant] Acétate, azotate, iodure, oxyde, sulfate, sulfure mercurique. Solution mercurique à 5 p.100 (CHARTROU, Pétroles natur. et artif., 1931, p.107). La cystine (...) agit sur les réactifs mercuriques en milieu alcalin par son soufre et donne du sulfure de mercure et non du mercure métallique (J. VERNE, Vie cellul., 1937, p.156). Chlorure mercurique. Sel blanc, cristallisé, soluble, qui fond à 275°C, utilisé comme antiseptique, ou comme produit conservateur, mais dont la haute toxicité limite l'usage (d'apr. UV.-CHAPMAN 1956). Lambert (1916) a observé la grande sensibilité des cultures de tissus vis-à-vis du chlorure mercurique, aucun élément ne pousse jusqu'à des concentrations de 1 pour 40000 (J. VERNE, Vie cellul., 1937 p.149). []. 1res attest. [1787 (LAVOISIER ds Beitr. rom. Philol. t.12, 1973, p.377)], 1840 (Ac. Compl. 1842); de mercure1, suff. -ique.
BBG. — GOHIN 1903, p.362. — STOROST (J.). Mercure. Quecksilber... Beitr. rom. Philol. 1973, t.12, pp.367-368, 376-378.
II.
⇒MERCURE2, subst. masc.
Vx. Entremetteur, messager d'amour, ,,homme qui se charge de procurer ou de faciliter à un autre quelque commerce de galanterie`` (Ac. 1835, 1878).
Prononc.: []. Étymol. et Hist. 1581 (DESPORTES, Diverses amours, éd. V. E. Graham, p. 90, 19). Emploi comme nom commun de Mercure, nom du messager des dieux de la myth. lat. (mercure1).

mercure [mɛʀkyʀ] n. m.
ÉTYM. XIVe; du nom de la planète Mercure, lat. Mercurius, à laquelle l'analogie alchimique associait ce métal et p.-ê. par allus. à la mobilité du corps, comparée à celle de Mercure, messager des dieux.
1 Alchim. Le vif-argent (mercure au sens mod.) en tant que lié à la planète Mercure et capable de fournir la pierre philosophale. || Mercure animé; mercure ou arbre des philosophes.
1 Et cet agent c'est la pierre philosophale, le mercure; — non le mercure vulgaire qui n'est pour les alchimistes qu'un sperme métallique avorté, — mais le mercure des philosophes, appelé aussi le lion vert, le serpent, le lait de la vierge, l'eau pontique. Seulement la recette de ce mercure, de cette pierre des Sages, n'a jamais été révélée (…)
Huysmans, Là-bas, VI.
2 Chim. et cour. Corps simple (symb. : Hg, Hydrargyre), métal d'un blanc argenté (dens. 13,6; p. at. 200,61), liquide à la température ordinaire, fusible à −39 °C et qui se trouve dans la nature, à l'état de sulfure ( Cinabre), d'où il est extrait par grillage du minerai dans un courant d'air. Hydrargyre, vif-argent. || Éclat du mercure (→ Bleu, cit. 12). || Gisement, mine de mercure (→ Besoin, cit. 11). || Sels de mercure ( Mercureux, mercurique). || Mercure revivifié. || Combinaison du mercure et d'un mercaptan. || Alliage du mercure avec d'autres métaux. Amalgame. || Utilisation industrielle du mercure pour l'étamage des glaces ( Tain), la dorure, la construction d'appareils de physique… || La colonne de mercure d'un baromètre, d'un thermomètre médical.Intoxication par le mercure. Hydrargyrisme.Emploi thérapeutique du protochlorure de mercure ( Calomel), du cyanure de mercure comme remède spécifique de la syphilis, du bi-iodure de mercure comme antiseptique. || Lampe à vapeur de mercure utilisée en héliothérapie.Préparation pharmaceutique, pommade, onguent à base de mercure. Mercuriel.
2 Il y a des hommes (…) mobiles comme le mercure, ils pirouettent, ils gesticulent (…)
La Bruyère, les Caractères, IX, 32.
3 Cette substance est d'une divisibilité prodigieuse; il (le mercure) se partage en globules parfaitement sphériques, et l'action du feu le dissipe en vapeurs qui ne sont qu'un amas de globules d'une petitesse extrême, qui sont toujours du mercure qui n'a point été altéré.
Encycl. (Diderot).
4 Il y avait (…) un monumental baromètre à mercure. Les déménageurs l'avaient couché, pour le transport. Une grosse perle liquide était tombée sur le parquet. Quand nous voulûmes la saisir, elle s'enfuit, comme une bête vivante.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, I, III.
Loc. fig. Un froid à geler (cit. 2) le mercure.
3 (1573; de Mercure, n. du messager des dieux). Vx. Messager, entremetteur dans une intrigue galante.
5 Je ne crois pas, après tout, être le premier confident de prince qui ait trahi son maître en matière de galanterie. Les grands seigneurs ont souvent dans leurs Mercures des rivaux dangereux.
A. R. Lesage, Gil Blas, V, I.
DÉR. Mercureux, mercuriel, mercurique, mercurochrome.

Encyclopédie Universelle. 2012.