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métaphysicien

métaphysicien, ienne [ metafizisjɛ̃, jɛn ] n.
• 1361; de 1. métaphysique
Personne qui s'occupe de problèmes métaphysiques. philosophe . Platon, Descartes, Kant, illustres métaphysiciens.
Adj. Par ext. Qui est tourné vers les problèmes abstraits. « Les Romains, très habiles dans les problèmes de la vie, n'étaient point métaphysiciens » (Mme de Staël).

métaphysicien, métaphysicienne nom Spécialiste de la métaphysique. ● métaphysicien, métaphysicienne (citations) nom Anatole François Thibault, dit Anatole France Paris 1844-La Béchellerie, Saint-Cyr-sur-Loire, 1924 Académie française, 1896 Songez-y, un métaphysicien n'a, pour constituer le système du monde, que le cri perfectionné des singes et des chiens. Le Jardin d'Épicure Calmann-Lévy Charles Bowen of Colwood 1835-1894 Un métaphysicien est un homme qui, à minuit, va sans lumière dans une cave obscure à la recherche d'un chat noir qui n'y est pas. A metaphysician is a man who goes into a dark cellar at midnight without a light looking for a black cat that isn't there.

métaphysicien, enne
n. Personne qui fait de la métaphysique son étude.

⇒MÉTAPHYSICIEN, -IENNE, adj. et subst.
I.Adj. et subst.
A. — (Philosophe) qui adopte un système, une critique ou une perspective métaphysique. Métaphysiciens grecs, classiques; spéculations des métaphysiciens. En résumé, le métaphysicien s'attaque à la cause métaphysique ou première des phénomènes qui lui échappera toujours (Cl. BERNARD, Principes méd. exp., 1878, p.192). Ce Bérulle qu'on nous a fait si métaphysicien, si compliqué, si abstrait (BREMOND, Hist. sent. relig., t.3, 1921, p.57):
1. Shankara, Plotin ou Nagarjuna (...) sont intégralement métaphysiciens et c'est pourquoi ils sont à la fois des philosophes en ce sens qu'ils ont une vision du monde parfaitement cohérente, qu'ils sont capables d'exposer «dialectiquement» dans leur doctrine...
G.VALLIN, La Perspective métaphys., Paris, P.U.F., 1959, p. 57.
B. — (Personne) qui s'adonne à l'étude de la métaphysique. J'ai rencontré chez mon ami Stapfer M. Bagessen, poète danois, grand métaphysicien qui est plein de ma doctrine sur le moi, la volonté, la causalité, etc. (MAINE DE BIRAN, Journal, 1821, p. 326):
2. ... Clemenceau reproche à Jaurès d'embrouiller l'esprit de ses partisans «en des subtilités métaphysiques où ils sont incapables de le suivre»; il n'y a rien à objecter à ce reproche, sauf l'emploi du mot métaphysique; Jaurès n'est pas plus métaphysicien qu'il n'est juriste ou astronome.
SOREL, Réflex. violence, 1908, p. 172.
C.Péj. Personne qui tombe dans un excès d'abstractions, de subtilités, qui est trop éloigné du réel pour en juger sainement. Métaphysicien abstrus, nébuleux. Combien de gens se font abstraits pour paraître profonds! La plupart des termes abstraits sont des ombres qui cachent des vides. Tous ces métaphysiciens prétendus n'apprennent rien qu'à ne rien croire en métaphysique (JOUBERT, Pensées, t. 1, 1824, p. 321).
II.Adjectif
A. — Apte ou adonné à la métaphysique. Âme métaphysicienne. C'est une pensée hardie, et, naturellement, métaphysicienne, qui se place tout d'abord dans le monde invisible, au-dessus du temps et de la terre (OZANAM, Philos. Dante, 1838, p. 219). Spinoza, qui pourrait servir d'exemplaire accompli d'une tête métaphysicienne (BOURGET, Nouv. Essais psychol., 1885, p. 93).
B. — De métaphysique. École métaphysicienne. (Dict. XXe s.).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-]. Ac. 1694, 1718: metaphysicien, dep. 1740: mé-. Étymol. et Hist. 1. 1370-72 subst. methaphisicien (ORESME, Ethiques, éd. A. D. Menut, p. 341, note 4); 2. 1579 adj. metafisicien (LA BOD., Harmon., p. 78 ds GDF. Compl.). Dér. sav. de métaphysique; suff. -ien. Fréq. abs. littér.:320. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 687, b) 317; XXe s.: a) 247, b) 455.

métaphysicien, ienne [metafizisjɛ̃, jɛn] n.
ÉTYM. V. 1361; de 1. métaphysique.
1 Personne qui s'occupe de problèmes métaphysiques, compose des ouvrages sur la métaphysique. Philosophe. || Platon, Descartes, Kant, illustres métaphysiciens.Adj. (1810). Qui est tourné vers les problèmes métaphysiques, en philosophie. || Il est plus métaphysicien que moraliste.
1 (Leibniz) était métaphysicien, et c'était une chose presque impossible qu'il ne le fût pas, il avait l'esprit trop universel (…)
Fontenelle, Leibniz, in Littré.
2 Je dirais volontiers des métaphysiciens ce que Scaliger disait des Basques : « On dit qu'ils s'entendent; mais je n'en crois rien. »
Chamfort, Maximes, Philosophie et morale, LVI.
3 Les Romains, très habiles dans les affaires de la vie, n'étaient point métaphysiciens.
Mme de Staël, De l'Allemagne, III, V.
2 (1751). Littér. (souvent péj.). Personne dont l'esprit, tourné vers les abstractions, ne sait plus juger sainement le réel. || Sieyès, un métaphysicien sans bon sens (→ Croire, cit. 71, Madelin). || Une assemblée de métaphysiciens dirigeait la France (→ Incertain, cit. 12, Michelet).

Encyclopédie Universelle. 2012.