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miauler

miauler [ mjole ] v. intr. <conjug. : 1>
XIIIe; onomat.
Se dit du chat (et de certains félins) quand il fait entendre son cri. Fig. et fam. Se plaindre, pleurer (enfants). Arrête de miauler.

miauler verbe intransitif (onomatopée) Pousser le cri propre à son espèce, en parlant du chat et de certains carnassiers. Crier, se lamenter d'une voix glapissante, surtout en parlant d'un enfant.

miauler
v. intr.
d1./d Pousser son cri, en parlant du chat et de certains félins.
d2./d émettre un bruit semblable au miaulement.

⇒MIAULER, verbe intrans.
A. —[Le suj. désigne un chat] Pousser un miaulement. Miauler faiblement, furieusement, tristement; miauler de détresse. Dans la cuisine, la chatte miaulait désespérément (MARTIN DU G., Thib., Consul., 1928, p.1132). Il faisait grand vent. Pas un être ne sortait des petites maisons aux volets clos. Seul, un chat perdu miaulait sur un seuil (VAN DER MEERSCH, Empreinte dieu, 1936, p.197). V. aboyer ex. 1.
♦[P. méton. du suj.]:
1. En leur saison (...) les chats font un beau vacarme dans cette gouttière. Mais il faut pardonner à l'amour de miauler et de jurer sur les toits, quand il emplit de tourments et de crimes la vie des hommes.
A. FRANCE, Dieux ont soif, 1912, p.142.
Emploi trans. Miauler qqc. Exprimer quelque chose par un miaulement. La pauvre bonne vieille femme était vierge. Sultan, son matou, qui eût pu miauler le Miserere d'Allegri à la chapelle Sixtine, avait rempli son coeur (HUGO, Misér., t.1, 1862, p.821). Quatre heures; premiers bruits sur la place; un chat miaule la faim dans le couloir (GIDE, Journal, 1910, p.316).
B. P. anal. Émettre un cri ou un son ressemblant au cri du chat.
1. [Le suj. désigne un animal carnassier]
[Mammifère] Belette qui miaule. Les loutres commencèrent à miauler en s'aiguisant les griffes contre les troncs des saules (GIONO, Que ma joie demeure, 1935, p.434). Le coup part, une raide et brève giclée (...). Le couguar obstiné miaule de crainte (GENEVOIX, Routes avent., 1958, p.69):
2. Les [renards] mâles (...) emplissent les échos de leurs appels. Ils glapissent, ils aboient, ils miaulent, ils hurlent longuement, (...) ils ont toutes les voix de l'attente, du désir, de l'amour.
PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p.142.
P. métaph. [P. méton. du suj.] La tigresse des soirs de Révolutions N'est pas morte, car bien souvent, quand nous passions, Nous avons entendu miauler sa colère Dans un accordéon de quartier populaire (ROSTAND, Vol Marseill., 1918, p.12).
[Rapace] Épervier qui miaule. Maintenant (...) les orfraies et les hiboux miaulaient, la nuit, où chantaient les troubadours (A. DAUDET, N. Roumestan, 1881, p.76). Un chat-huant miaulait, une buse criait (POURRAT, Gaspard, 1922, p.17). Les sureaux sifflotèrent. Une buse miaula. Les saules fouettaient (GIONO, Eau vive, 1943, p.267).
2. Souvent péj. [Le suj. désigne une pers. et, partic. un chanteur] Le nouveau-né, dont s'occupait Laure selon le rite, couinait, miaulait comme un tout jeune chat (L. DAUDET, Ariane, 1936, p.247). Et la chanson (...) se disperse en éclats de rire coupants comme des éclats de verre. Déchaînée maintenant, Julienne miaule (H. BAZIN, Huile sur feu, 1954, p.100).
En partic. Gémir, se lamenter. Un jour, il lui avait jeté la soupe à la tête; elle avait pleuré, sans répondre; et, honteux de soi, il avait dit: «Miaule pas! j'vas en r'faire une autre!» (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p.123):
3. ... Van Der Hogen (...) s'était mis à miauler avec les chacals, lui aussi, et à venir épancher dans le giron suprême ses amertumes d'homme supérieur dont on méconnaît les services.
COURTELINE, Ronds-de-cuir, 1893, 3e tabl., III, p.114.
Emploi trans. Miauler un couplet. Aujourd'hui un maigre guitariste miaulait une chanson (FLAUB., Corresp., 1853, p.331). Les purs esprits de lumière représentés par de faibles choristes miaulent des «Hosannah!» dans lesquels on ferait confire des cornichons (WILLY, Entre deux airs, 1895, p.123). Des fillettes en blanc, qui trottinaient devant [le char], miaulaient des cantiques (ROLLAND, C. Breugnon, 1919, p.243).
3. [Le suj. désigne une chose] Porte qui miaule. L'eau rampe sur la plage, les îles s'accroupissent dans la brume, le vent miaule dans les rochers (QUINET, Ahasvérus, 1833, 1re journée, p.68). Malgré le grincement affreux des roues, qui sanglotaient, miaulaient, rauquaient, râlaient, tout le monde s'endormit (GAUTIER, Fracasse, 1863, p.77). Augustin se promène, plein de satisfaction grave, sur le dallage de pierre de ce fameux second étage. Il fait miauler ses souliers (MALÈGUE, Augustin, t.1, 1933, p.12). V. frein ex. 2.
En partic.
♦Souvent péj. [Le suj. désigne un instrument de mus.] Le violon de Birouste miaula à propos (FABRE, Mlle de Malavieille, 1865, p.262). Dans un coin, il y a un accordéon qui miaule et je pense de nouveau à mon artiste [son copain]. Est-ce qu'il ne serait pas là, lui aussi, à gratouiller sa guitare? (GIONO, Gds chemins, 1951, p.54).
Emploi trans. Une guimbarde souffreteuse miaulait, dans l'éloignement, la romance d'une Italie à jamais disparue (MILOSZ, Amour. initiation, 1910, p.20).
♦[Le suj. désigne une arme, un projectile] Face à nous, toute la ligne allemande tire: les balles miaulent au-dessus de la tranchée, très bas, et plusieurs claquent sur le parapet, comme des coups de fouet (DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p.94).
REM. 1. Miaulant, -ante, part. prés. et adj. Qui miaule. a) [Correspond à supra A] Une petite bête vicieuse (...) griffante et miaulante (COLETTE, Cl. école, 1900, p.174). Contre la fenêtre, un miaulant bolide, un couple de chats sanglotants et puérils, éclate, module, s'évanouit (COCTEAU, Potomak, 1919, p.316). b) [Correspond à supra B] Elle savait que vers la fin de l'après-midi, on l'appellerait un instant au salon, pomponnée comme pour un bal, et que sa mère (...) lui dirait avec une amabilité insolite et une voix miaulante de faire sa révérence aux invités, dear (GREEN, Journal, 1934, p.286). Un piano somnolait dans un angle et faisait entendre une vibration miaulante quand les voitures ébranlaient le pavé de la rue (DUHAMEL, Nuit St-Jean, 1935, p.19). Les cailloux que lançait Roméo volaient avec des ricochets miaulants (GENEVOIX, Laframboise, 1942, p.26). En partic., arg. milit. Sont miaulants tantôt le gros obus tantôt la torpille aérienne, jamais un canon (ESN. 1966). Subst., p. ell. du déterminé. ,,Miaulant, obus allemand de 77 fusant`` (DAUZAT, Arg. Guerre, 1918, p.271). 2. Miaulard, subst. masc., pop. Goéland, mouette (d'apr. Lar. encyclop.); v. aussi COUPIN, Animaux de nos pays, 1909, p.84). Emploi adj. Du tablier des ponts, je songeais aux mouettes miaulardes d'hiver (ARNOUX, Rhône, 1944, p.133). 3. Miaule, subst. masc. a) Arg. milit. Synon. de miaulant (supra 1 b; v. ESN. Poilu 1919, p.353). b) Synon. de miaulard (d'apr. Lar. encyclop.). Mouette rieuse (...) appelée aussi Miaule (COUPIN, Animaux de nos pays, 1909, p.83). À ne pas confondre avec miaule:mulet, mot patois, non alpin, porté de Narbonne à Nîmes par les soldats vers 1875-1880, d'apr. ESN. 1966. 4. Miaulé, -ée, part. passé et adj. Qui s'exprime par un miaulement. Le chat-huant jetait sa plainte miaulée (ROLLINAT, Névroses, 1883, p.340). 5. Miauleur, -euse, adj. Qui miaule. Des chouettes miauleuses (ROLLINAT, Névroses, 1883 p.134). Emploi subst. a) Personne qui s'exprime d'une voix miaulante. Sarcel ou le miauleur ouvrait la porte, jetait d'une voix suraiguë: — Je t'ai déjà dit de reculer au fond de la carrée et de te mettre au garde-à-vous quand j'entre ici (H. BAZIN, Tête contre murs, 1949, p.158). b) Synon. de miaulard (d'apr. Lar. encyclop.).
Prononc. et Orth.: [mjole], (il) miaule [mjo:l]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et hist. 1. 1288 «crier, en parlant du chat» (JACQUEMARD GIELÉE, Renart le Nouvel, éd. H. Roussel, 3159: a miauler Prist si haut c'on l'oï tout cler Ou gardin); dans la lexicogr. à partir de EST. 1549; 2. 1684 «pousser des cris rappelant ceux du chat» (LA F[ONTAINE], Ragotin, IV, 2 ds DG) d'où 1834 «chanter d'une voix désagréable» (BOISTE). Dér. du rad. onom. miau- évoquant le cri du chat (v. miaou); att. indirectement av. 1288 par miauleis, miaulis «miaulement» ca 1223 grant mialleis (GAUTIER DE COINCI, Mir. Vierge, éd. V. F. Koenig, I Mir. 19, 312). Fréq. abs. littér.: 93.

miauler [mjole] v. intr.
ÉTYM. XIIIe; onomatopée.
1 Faire entendre le cri propre à son espèce, en parlant du chat et de certains félins (→ Chat, cit. 10; froisser, cit. 10). Miaou.
0 Et quel fâcheux démon, durant les nuits entières,
Rassemble ici les chats de toutes les gouttières ?
(…) L'un miaule en grondant comme un tigre en furie :
L'autre roule sa voix comme un enfant qui crie.
Boileau, Satires, VI.
2 Fam. Chanter d'une voix désagréable.Geindre, se plaindre.
3 Fig. Faire entendre un bruit analogue au miaulement du chat. || Les balles miaulent (→ Bastos, cit.; claquer, cit. 3).
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miaulant, ante p. prés. et adj.
→ Essaim, cit. 11; mah-jong, cit.
DÉR. Miaulard, miaulement, miauleur.

Encyclopédie Universelle. 2012.