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port

1. port [ pɔr ] n. m.
• 1050; lat. portus
I
1Abri naturel ou artificiel aménagé pour recevoir les navires, pour l'embarquement et le débarquement de leur chargement. « La vue du port donne une vigueur nouvelle aux matelots lassés d'une longue navigation » (Lesage). Port maritime, fluvial. Le Vieux-Port, à Marseille. Port de commerce, port de transit, port pétrolier; port de pêche; port militaire, de guerre. Port de plaisance. « des ports immenses avec des jetées de plusieurs kilomètres, des docks et des quais, des centaines de grues et de ponts roulants » (Perec). Digue, jetée, phare, débarcadère, embarcadère, quai, bassin d'un port. Navire qui arrive au port, entre dans le port. Stationner, relâcher, faire escale dans un port. Paquebot qui sort du port. 1. appareiller. Port d'attache d'un bateau, port où il est immatriculé. — Port franc, bénéficiant d'un statut administratif et fiscal spécial. — Port autonome : établissement ayant pour mission d'organiser et gérer les activités portuaires. Le port autonome de Rouen. Les dockers d'un port. Habiter sur le port. « je me suis promené dans le port. J'ai causé avec un douanier qui surveillait le déchargement d'un navire » (Hugo).
Loc. Arriver à bon port : arriver sain et sauf, en bon état à son lieu de destination.
2Littér. Lieu de repos; abri. havre, refuge. « un couvent était le port où venaient aborder les naufragés du monde » (Gautier).
3Ville qui possède un port. Marseille, port de la Méditerranée. Habiter un port. Une femme dans chaque port (réputation faite aux marins).
4Port artificiel : ensemble d'éléments préfabriqués amenés par mer sur une côte pour permettre le débarquement des troupes et le déchargement du matériel.
II(1080; anc. provenç.) Col dans les Pyrénées. Saint-Jean-Pied-de-Port. « Le por [sic] de Gavarnie, que vous voyez là-haut, ce passage tempétueux » (Michelet). aussi passeport. ⊗ HOM. Porc, pore. port 2. port [ pɔr ] n. m.
• 1265 « faveur, aide »; de porter
IAction de porter.
1Fait de porter sur soi. Le port de l'uniforme. « Comment lui faire admettre que le port de l'étoile [juive] n'était rien » (Carco). Port illégal de décorations.
(1636) Port d'armes : fait de porter sur soi une arme, des armes. Port d'armes prohibées. « Cette république d'Italie [Venise], où le port des armes à feu est puni comme un crime capital » (Montesquieu). Permis de port d'armes.
Dr. Fait de porter un nom, un titre. Le port d'un nom patronyme.
2(1468) Action de porter (une charge). Mar. Port en lourd : charge totale que peut prendre un navire.
3Milit. PORT D'ARMES : fait pour un soldat de présenter son arme; la position ainsi prise. Soldat qui se met au port d'armes.
4Mus. PORT DE VOIX : passage effectué insensiblement d'un son à un autre. Chanteuse qui fait des ports de voix.
IIPar ext. Prix du transport d'une lettre, d'un colis. Elle « réclama le port d'une vingtaine de lettres » (Flaubert). Franc de port, de port et d'emballage. Envoi en port dû, en port payé. III(XIVe) Manière naturelle de se tenir.
1Allure, maintien. Un port de déesse, de reine. « Son port décidé la faisait paraître plus grande que moi » (P. Benoit). Un gracieux port de tête.
2(1721) Bot. Forme générale naturelle à une plante. Le port d'un arbre, du peuplier. Port en boule du noyer, en colonne du cyprès. Port dressé, fastigié.

port nom masculin (ancien provençal port, du latin médiéval portus, passage) Dans les Pyrénées françaises, synonyme de col. ● port (homonymes) nom masculin (ancien provençal port, du latin médiéval portus, passage) porc nom masculin pore nom masculinport (synonymes) nom masculin (ancien provençal port, du latin médiéval portus, passage)
Synonymes :
- col
port nom masculin (latin portus) Abri naturel ou artificiel pour les bâtiments de navigation, muni des installations nécessaires à l'embarquement et au débarquement du fret et des passagers. Ville possédant un port. Littéraire. Abri, refuge qui assure la tranquillité ; havre. Informatique Connexion située sur un ordinateur et permettant le branchement d'un périphérique. Navigation intérieure Lieu de transbordement de marchandises ou de personnes entre un bâtiment fluvial et un autre moyen de transport ou bien un établissement situé sur la voie d'eau. ● port nom masculin (de porter) Action de porter sur soi : Le port de la barbe. Manière naturelle de se tenir, principalement dans la marche et les mouvements : Avoir un port majestueux. Prix du transport d'une lettre, d'un paquet postal. Aspect, forme générale caractéristique d'un végétal, en particulier d'un arbre. (Pour un arbre, le port peut être dressé, élancé, fastigié, en boule, pleureur.) ● port (citations) nom masculin (latin portus) Pierre Corneille Rouen 1606-Paris 1684 Nous partîmes cinq cents ; mais par un prompt renfort Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port. Le Cid, IV, 3, Rodrigue Honorat de Bueil, seigneur de Racan Aubigné, aujourd'hui Aubigné-Racan, 1589-Paris 1670 Académie française, 1634 Tircis, il faut penser à faire la retraite : La course de nos jours est plus qu'à demi faite […] Il est temps de jouir des délices du port. Poésies diverses, Stances à Tircis sur la retraite Herman Melville New York 1819-New York 1891 Où se trouve le port terminal, d'où nous ne lèverons plus l'ancre ? Where lies the final harbour, whence we unmoor no more ? Moby Dick port (expressions) nom masculin (latin portus) Arriver à bon port, arriver à destination sain et sauf, en bon état, à son but. Arriver, toucher au port, réussir dans ce qu'on a entrepris. Échouer en vue du port, échouer au moment même de réussir. Voie de port, synonyme de voie de quai. Droit de port, taxe portant sur le navire, les marchandises, les passagers et, pour les navires de pêche, sur les produits de la pêche. Officier de port, fonctionnaire chargé, sous l'autorité des ingénieurs des Ponts et Chaussées ou du conseil d'administration des ports autonomes, de la police des ports de commerce. Ports maritimes autonomes, établissements publics nationaux créés par décrets en Conseil d'État pour administrer les plus importants ports maritimes de commerce. Port d'armement, port dans lequel on arme un navire. Port de barre, port fermé par une barre qui en rend l'entrée impossible à basse mer. Port de guerre ou port militaire, tout ou partie d'un port réservé à la marine militaire et comportant le plus souvent un arsenal. Port de marée, port dans lequel on ne peut entrer qu'à la marée haute. Port maritime ou de mer, port formé par les eaux de mer ou situé sur un fleuve et pouvant recevoir des navires de mer. Port militaire artificiel, abri réalisé en pleine côte permettant le débarquement de troupes et de leur matériel. Port de refuge ou port de salut, port où l'on peut se réfugier par mauvais temps. ● port (homonymes) nom masculin (latin portus) porc nom masculin pore nom masculinport (synonymes) nom masculin (latin portus) Littéraire. Abri, refuge qui assure la tranquillité ; havre.
Synonymes :
Chemin de fer. Voie de port
Synonymes :
port (expressions) nom masculin (de porter) Port d'armes illicite, fait de porter une arme sans autorisation, réprimé par la loi et qui constitue une circonstance aggravante de certaines infractions (exemple : vol). Port dû, paiement du transport effectué par le destinataire. Port illégal d'uniforme, d'insignes, fait de porter ou d'arborer des uniformes ou insignes représentatifs d'une fonction publique ou d'une profession, de nature à créer une confusion dans l'esprit du public : Port illégal de décorations. Port payé, paiement du prix du transport effectué par l'expéditeur avant le départ. Port en lourd, masse totale (équipage, passagers, cargaison, combustible, etc.), exprimée en tonnes, qu'un navire peut porter. (C'est la différence entre le déplacement à pleine charge [correspondant aux marques de franc-bord] et le déplacement lège.) Port de tête, manière dont on tient la tête. ● port (homonymes) nom masculin (de porter) porc nom masculin pore nom masculinport (synonymes) nom masculin (de porter) Manière naturelle de se tenir, principalement dans la marche et...
Synonymes :
- air

Port
(Le) ch.-l. de cant. de la Réunion (arr. de Saint-Paul), princ. port de l'île, sur la côte N.-O.; 34 806 hab.
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Port
n. m.
d1./d Abri naturel ou artificiel aménagé pour recevoir les navires, charger ou décharger leur cargaison, assurer leur entretien, etc. Port de guerre, de commerce, de pêche, de plaisance.
Port d'attache: port où un navire est immatriculé; fig. lieu où l'on retourne régulièrement, auquel on est affectivement attaché.
|| Loc. fig. Arriver à bon port: arriver à destination sans accident.
d2./d Ville bâtie auprès, autour d'un port. Casablanca est le principal port du Maroc.
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Port
n. m.
d1./d Action, fait de porter sur soi. Le port d'un uniforme. Port d'armes.
d2./d Façon de se tenir, maintien. Un port altier.
d3./d Allure générale d'une plante, d'un arbre. Le port majestueux du cèdre.
d4./d Prix du transport d'un colis, d'une lettre.
Port dû, qui sera payé par le destinataire.
Port payé, réglé par l'expéditeur.
d5./d MAR Port en lourd: poids maximal total qu'un navire peut embarquer.

I.
⇒PORT1, subst. masc.
A. —1. Lieu aménagé sur le littoral maritime, sur le bord d'un lac ou en certains endroits d'un cours d'eau important, pour recevoir et abriter les bateaux et leur permettre de charger et de décharger ce qu'ils transportent.
a) [Sans déterm. spécificateur] Bon, petit port; port actif, moderne; les quais d'un port; lieutenant de port; creuser un port. Il ne faut pas vous étonner que le capitaine de ce bâtiment s'adresse à vous dans sa langue, probablement parce qu'il ne sait pas la nôtre, comme cela pourrait nous arriver à tous si nous venions à mouiller dans un port inconnu (NODIER, Fée Miettes, 1831, p.114). Les autorités du port avaient constaté la veille sans plaisir que des mines flottantes à renversement circulaient dans le chenal (MAUROIS, Sil. Bramble, 1918, p.105):
1. Le port est un vieux vase où croupissent les vagues
Mortes là, en sautant le mur trop haut des digues.
COCTEAU, Poèmes, 1916-23, p. 153.
[Dans un cont. métaph.] Je m'élançai seul sur cet orageux océan du monde, dont je ne connoissois ni les ports, ni les écueils (CHATEAUBR., Génie, t.1, 1803, p.423).
SYNT. Grand port; port étroit, vaseux; port désert, important; port fermé, ouvert; port asiatique, français, méditerranéen; chenal d'accès, entrée, fond, passe d'entrée d'un port; bassins, docks, entrepôts, quartiers du port; activité, administration, construction, création, développement, entretien, équipement, exploitation, outillage, trafic d'un port; capitaine, capitainerie, direction d'un port; frais, taxe de port; bloquer, bombarder, consigner, draguer, visiter un port; débarquer, faire escale, relâcher dans un port; sortir d'un port.
[Suivi d'un n. propre introd. par de] Port d'Écosse, de la Méditerranée; port de Marseille, de Paris, de Shanghaï. Vieilli. [Suivi d'un n. propre en appos.] Ce grand navigateur, en 1519, partit avec cinq bâtiments, suivit les côtes de la Patagonie, découvrit le port Désiré, le port San-Julian, où il fit de longues relâches (VERNE, Enf. cap. Grant, t.1, 1868, p.71).
Port assuré (vieilli). Port offrant toutes garanties de sécurité. La Louisiane ne saurait être d'une grande utilité à la France, et sur-tout à la marine, puisqu'elle n'offre aucun port assuré pour y contenir les vaisseaux (BAUDRY DES LOZ., Voy. Louisiane, 1802, p.342). [P. métaph., parfois dans un cont. métaph.] Ces retraites sacrées [les monastères], loin d'offrir un port assuré à nos inquiétudes, ne seroient plus que des lieux où nous viendrions pleurer un moment l'inconstance des autres, et méditer nous-mêmes des inconstances nouvelles (CHATEAUBR., Génie, t.2, 1803, p.389). V. assuré ex.14.
Locutions
) Arriver, entrer au port, toucher le/au port; conduire, guider au port. Haynes mettait son amour-propre à entrer au port avec un bateau parfaitement équilibré (PEISSON, Parti Liverpool, 1932, p.67).
P. anal. (Faire) arriver à destination. Nous allons descendre [du train]. J'ai presque envie de vous dire: ne regardez plus rien, Suzanne. Laissez-vous conduire jusqu'au port (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p.97).
Au fig. (Faire) atteindre un état qui est un terme. V. extrémiste ex.
En partic. Arriver au terme de la vie. L'opinion que vous avez de moi est assez juste dans l'ensemble, mais fausse en un seul point: je me juge, hélas! avec plus de sévérité que vous ne pensez. J'arrive au port les mains vides... (BERNANOS, Soleil Satan, 1926, p.133). Mener à son terme, réussir à terminer. Faudra-t-il vous le garder, ce roman, si je le mène au port, excédée des tempêtes que me soulève sans cesse la Revue (SAND, Corresp., t.6, 1873, p.282).
À bon port. [Avec des verbes du type arriver ou conduire] En atteignant son lieu de destination (port ou autre lieu) sans encombre; au fig., en atteignant son objectif sans incident. Faire entendre raison aux rois par les peuples, ou (...) conduire à bon port les peuples par les rois (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.419). Le brouillard devenait un de ces dangers contre lesquels on lutte, de sorte que nous eûmes, à trouver notre chemin et à arriver à bon port, les difficultés, l'inquiétude et enfin la joie que donne la sécurité (PROUST, Guermantes 2, 1921, p.398). Pour conduire son navire ou tout au moins, éventuellement, sa cargaison à bon port, il [le capitaine] est amené à accomplir, comme représentant du propriétaire, une série d'actes juridiques dont il lui rend compte (M. BENOIST, PETTIER, Transp. mar., 1961, p.102).
) Être au port. Ce vapeur, lorsqu'il est au port, à Hongkong, est gardé par un officier anglais et quelques matelots (MALRAUX, Conquér., 1928, p.14).
Au fig. Être à l'abri d'événements dangereux. La Révolution, en traversant son existence et en le soumettant à de nouvelles épreuves quand il se croyait au port, n'empêcha point Bernardin de rêver ni de suivre le développement paisible de ses systèmes (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t.6, 1852, p.446). Être arrivé au terme d'un travail. Je vous envie d'être au port, dans la contemplation de votre oeuvre finie [à E. de Goncourt] (ZOLA, Corresp., 1884, p.617).
) Faire naufrage, périr, sombrer, échouer au/dans le port, en vue du port. Le chevalier meurt de faim et voit souvent échouer au port le vaisseau qui lui porte quelques provisions de farine (STAËL, Lettres jeun., 1786, p.104).
Au fig. ou dans un cont. métaph. Échouer dans une entreprise au moment où l'on semblait atteindre la réussite. Il serait horrible que par une révolte d'équipage, la France, ce premier navire des nations, sombrât en vue de ce port magnifique (...) qui attend le genre humain (HUGO, Actes et par. 1, 1875, p.221). Sentir que les camarades approchent, qu'ils sont là, qu'ils apportent la délivrance, et puis qu'ils échouent au port (BORDEAUX, Fort de Vaux, 1916, p.264).
b) [Avec déterm. spécificateur]
) [Nature ou type]
Port maritime/de mer; port fluvial/de rivière. Par son trafic Paris est le premier port de France. On a toujours caressé le projet de faire de la capitale un port de mer; mais de grandes difficultés s'opposent à ce projet. Elle demeurera longtemps encore un port fluvial, ce qui ne l'empêche pas d'avoir une activité hors de pair (ALBITRECCIA, Gds moyens transp., 1931, p.81).
Port de front de mer, de rade; port de lagune:
2. Parfois également les passagers souhaitent débarquer au plus près de la côte. C'est pourquoi les ports d'estuaires ou les ports fluviaux sont fréquemment doublés par un port côtier. Les ports «intérieurs» et «extérieurs» sont alors étroitement conjugués, le développement de l'un entraîne celui de l'autre.
M. BENOIST, PETTIER, Transp. mar., 1961, p.183.
Port à marée. Port où l'effet de la marée se fait sentir. Dans les ports à marée, on installe, en un point de l'avant port, une plateforme d'ordinaire en bois sur laquelle le navire est échoué en basse mer (BOURDE, Trav. publ., 1929, p.289).
Port d'échouage. Port où les navires sont à sec, à marée basse. La marée basse donnait au port d'échouage une profondeur d'abîme (HAMP, Marée, 1908, p.10). V. échouage ex. de Zola.
Port naturel; port artificiel. Lieu qui offre naturellement un abri; lieu qui nécessite des travaux complémentaires pour offrir un abri suffisant. La petite maison où vivaient les trois insulaires était située au fond d'un port naturel du sud-ouest formé par l'écroulement d'une portion de la montagne (VERNE, Enf. cap. Grant, t.2, 1868, p.31). Quelques-uns des plus importants ports du monde sont aujourd'hui des ports artificiels, comme Chang-Haï ou Colombo (BRUNHES, Géogr. hum., 1942, p.70). V. bassin ex.17.
Port (militaire) artificiel. Port improvisé, constitué de navires ou d'éléments préfabriqués reliés entre eux, installé au lieu de débarquement de troupes et de matériel. L'un ou l'autre [Le Havre ou Cherbourg], pour le commandement allemand, apparaissait comme d'autant plus indispensable aux alliés qu'il ignorait l'existence des futurs ports artificiels d'Arromanches (BILLOTTE, Consid. strat., 1957, p.40-05).
) [Statut]
Port autonome. ,,Port dont la gestion est assurée, non par un Directeur relevant du Ministère, mais par un Conseil d'Administration réunissant les représentants de la municipalité, de la Chambre de Commerce, des Syndicats etc.`` (GRUSS 1978). Le port autonome s'est substitué à la ville de Strasbourg le 1er janv. 1926 (Nav. intér. Fr., 1952, p.62).
Port franc. ,,Port auquel l'État a concédé le privilège d'entretenir des relations commerciales avec toutes les nations, d'importer ou d'exporter des marchandises libres de droits`` (GRUSS 1978). V. havre A ex. de Albitreccia.
) [Fonction]
[En rapport avec les étapes et les aléas de la navigation]
Port de départ, d'escale, de relâche, de transit. Lorsque, sous la conduite du pilote, le navire arrive en vue du port de destination, il ne peut pas toujours y entrer immédiatement (BOURDE, Trav. publ., 1929, p.223).
Port d'attache. ,,Port d'immatriculation du navire`` (GRUSS 1978). Des navires (...) qui quittent leur port d'attache pour une campagne dont la durée est supérieure à 72 heures (BOYER, Pêches mar., 1967, p.20).
P. anal. ou au fig. Je ne suis qu'un pauvre religieux qui dois obéir à son prieur, et le mien, celui de la maison du Havre, mon port d'attache, m'emmène tout de suite avec lui (BILLY, Introïbo, 1939, p.93):
3. Croyez bien, mes enfants, que toute pensée a son port d'attache, et que si vieil académicien qu'on soit, il suffit de réfléchir pour retrouver quelque heure primitive et décisive de la formation de sa pensée...
VALÉRY, Variété IV, 1938, p.205.
Port d'approvisionnement, de débarquement. L'ancienne cohabitation au coeur d'un port d'armement, de l'industrie constructrice des navires et de l'activité utilisatrice des armements, pouvait-elle se maintenir? (PERPILLOU, Industr. constr. nav., 1967, p.10). V. grue2 A ex. de Benoist, Pettier.
Port de refuge, de salut. Port où l'on peut se retirer à l'abri de la tempête. Il était donc fort naturel que le Duncan, jugeant cette côte détestable et sans port de refuge, se tînt éloigné (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 1, 1868, p.250).
P. anal. Lieu où l'on est à l'abri des dangers, d'une situation difficile. Proscrit au 18 fructidor, l'Angleterre fut son port de salut (CHATEAUBR., Mém., t.1, 1848, p.480). Le foyer familial, le port de refuge, le centre de tendresse n'est plus (MAUROIS, Disraëli, 1927, p.216).
[En rapport avec l'utilisation du bateau] Port ou partie de port spécialisé(e) dans un type d'activité.
Port militaire, de défense. Brouage, dont Richelieu voulait faire le grand port de guerre français sur l'océan (VIDAL DE LA BL., Tabl. géogr. Fr., 1908, p.371).
Port commercial, de marchandises, de voyageurs; port charbonnier; port d'exportation. L'aménagement des quais d'un port de commerce comprend un outillage très varié (BOURDE, Trav. publ., 1929, p.309). Le port pétrolier est établi sur les rives du bassin 6 (Nav. intér. Fr., 1952, p.60).
Vieilli. [Avec compl. prép. à.] Port au charbon. La Seine, jaune et large comme une mer, a couvert tous les travaux du port au blé (MICHELET, Journal, 1836, p.218).
Port de pêche, sardinier. De petits ports de pêcheurs sont ouverts sur toute cette côte dentelée (LAMART., Voy. Orient, t.2, 1835, p.130).
Port de plaisance. Port réservé aux bateaux de plaisance. La direction des ports maritimes et des voies navigables au ministère des travaux publics ne peut malheureusement consacrer aux ports de plaisance que des sommes minimes (JOCARD, Tour. et action État, 1966, p.196).
2. P. méton.
a) Ensemble des quais d'un port, le quartier du port. Se promener sur le port. Lorsque tu seras à Gibraltar, demande sur le port où demeure une marchande de chocolat qui s'appelle la Rollona (MÉRIMÉE, Carmen, 1847, p. 57). À Anvers, où nous traînions sur le port depuis des semaines (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p.72). V. armateur ex.3.
b) Ville qui possède un port. Papa Nicolo a habité un port de mer (PONSON DU TERR., Rocambole, t.1, 1859, p.625). Je suis né dans un port de moyenne importance (VALÉRY, Variété III, 1936, p.231).
3. P. métaph. [Souvent dans une formulation exprimant l'équation identificatrice] Ce qui constitue un terme, un point d'aboutissement, souvent un refuge, un abri.
a) [Sans élément de cont. appartenant au même champ sém.] Les états de Toscane offrent jusqu'à présent tant de sécurité, par la douceur de ceux qui les gouvernent, que non seulement les curieux s'empressent d'y venir, mais que tous les hommes qui, pour des causes politiques, sont obligés de quitter leurs pays, viennent chercher un port dans ce paradis terrestre (DELÉCLUZE, Journal, 1825, p.92). Comme Kreisler (...) il «parut chercher toujours le port où il trouverait, enfin, la paix sans laquelle un artiste est incapable de rien créer» (BÉGUIN, Âme romant., 1939, p.295).
[En formulation attributive] Jamais tu n'imitas l'exemple de tant d'autres, Et d'une lâcheté tu ne te fis un port! (HUGO, Rayons et ombres, 1840, p.1056):
4. Je me suis réfugié seulement auprès des femmes. Vous le savez, elles ne condamnent vraiment aucune faiblesse: elles essaieraient plutôt d'humilier ou de désarmer nos forces. C'est pourquoi la femme est la récompense non du guerrier, mais du criminel. Elle est son port, son havre, c'est dans le lit de la femme qu'il est généralement arrêté.
CAMUS, Chute, 1956, p.1524.
[Avec compl. prép. de] Paulina trouverait un jour dans un couvent le port de la douceur (JOUVE, Paulina, 1925, p.141). Pour Gautier, c'est la ligne de chance ordinaire au roman d'aventure ou de cape et d'épée, la montée du Gascon vers Paris, ses amours avec la jeune fille noble, ses duels contre les spadassins et contre le traître, le Roman d'un jeune homme pauvre qui arrive triomphalement au double port de l'amour et de la fortune (THIBAUDET, Réflex. litt., 1936, p.238).
b) [Avec élément de cont. appartenant au même champ sém.] Ce gendre tout-puissant ne sera point ingrat, Et, si votre fortune essuyait quelque orage, Vous prépare en Bourgogne un port dans le naufrage (DELAVIGNE, Louis XI, 1832, I, 4, p.12). Bientôt nous aperçûmes le perron qui devait nous servir de débarcadère: c'était un port dans la tempête; nous y touchâmes bientôt (REYBAUD, J.Paturot, 1842, p.226).
B.P. anal. Port (aérien). Lieu aménagé pour recevoir et abriter les appareils de transport aérien. Synon. usuel aéroport. On songe notamment à relier Le Bourget, port aérien, au centre de la ville (ALBITRECCIA, Gds moyens transp., 1931, p.76). Dans les petits ports [de l'aviation] où il n'y a pas de projecteurs une auto s'en va accuser l'extrémité du terrain avec ses phares (MORAND, Route Indes, 1936, p.276).
REM. 1. -port, élém. de compos. V. avant-port, arrière-port (s.v. arrière-), bas-port. 2. Portelet, subst. masc., hapax. Petit port. Aucun pêcheur ne comptait sortir ni de la Hougue La Perre (...) ni d'aucun port ou portelet de Guernesey (HUGO, Travaill. mer, 1866, p.228).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. porc, pore, port2, 3. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1050 «enfoncement de la mer dans les terres offrant un abri aux bateaux» (Alexis, éd. Chr. Storey, 196); d'où ) 1140 port de mer «ville située sur le bord de la mer et offrant un abri aux bateaux» (Pelerinage de Charlemagne, 369 ds T.-L.); ) 1209 port de salut «lieu où un bateau se retire à l'abri de la tempête» ici fig. (RECLUS DE MOLLIENS, Miserere, éd. A. G. Van Hamel, 263, 2); ) 1690 port artificiel «port construit de main d'homme» (FUR.); ) id. port de havre «port où l'on peut aborder à toute heure du jour» (ibid.); ) 1723 port franc (SAVARY); ) 1771 port de toute marée (Trév.); b) 1325 «lieu sur une rivière où abordent les bateaux» (Archives Nationales JJ 93, p.43 ds LA CURNE); 2. 1100 «ville bâtie auprès d'un port» Port de Guitsand (Roland, éd. J.Bédier, 1429); 3. loc. diverses ca 1165 estre a mal port «être dans une situation désespérée» (CHRÉTIEN DE TROYES, Guillaume d'Angleterre, éd. M.Wilmotte, 1838); ca 1280 a bon port «heureusement» (ADENET LE ROI, Cleomades, éd. A. Henry, 4311); 1306 venir a bon port «arriver heureusement (d'un navire)» (JEAN DE JOINVILLE, Vie de Saint-Louis, éd. N.L.Corbett, p.86). Empr. au lat. portus «ouverture, passage; port; asile, refuge». Bbg. AEBISCHER (P.). Halt sunt li pui e li port tenebrus... Studi medievali. Torino. 1952, t.18, pp.1-10. — APPEL (C.). Vermischtes. In: [Mél. Mussafia (A.)]. Halle, 1905, pp.147-157. — WEXLER 1955, p.84, 88.
II.
⇒PORT2, subst. masc.
Action ou fait de porter.
A. —[Corresp. à porter1 1re section I]
1. [Corresp. à porter1 1re section I A 1 a]
a) Cour. Hors de l'école, certains enfants sont exposés à des déformations vertébrales; ce sont ceux qui sont employés prématurément à des travaux trop durs, travaux de ménage, repassage, port de fardeaux, etc., qui devraient leur être interdits (MACAIGNE, Précis hyg., 1911, p.182).
ART MILIT., vieilli. Port d'armes. Action de soulever son arme, spécialement son fusil (tenu jusque-là appuyé crosse à terre), pour la tenir contre le corps, l'extrémité opposée à la garde ou à la crosse à hauteur de la tête, notamment pour rendre les honneurs; p.méton., position ainsi prise. Exécuter un port d'armes. V. fagotage ex. de Courier:
1. ... au moment où la garde nationale et les pompiers s'y déployaient [devant la mairie], tambour battant, et marquant le pas. —Balancez! cria Binet. —Halte! cria le colonel. Par file à gauche! Et, après un port d'armes où le cliquetis des capucines se déroulant, sonna comme un chaudron de cuivre qui dégringole les escaliers, tous les fusils retombèrent.
FLAUB., Mme Bovary, t.1, 1857, p.160.
Au port d'armes. Dans la position immobile et figée de la manoeuvre du port d'armes. Se mettre au port d'armes. Les pieds dans les étriers et le sabre au port d'armes (..) pour faire le salut militaire (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t.1, 1870, p.115). La foule se resserre derrière la haie grise des fantassins roumains au port d'armes (VERCEL, Cap. Conan, 1934, p.35). P. compar. Un gros garçon joufflu (...) qui sifflait en tenant son fouet comme un fusil au port d'armes (BALZAC, Méd. camp., 1833, p.106). Il reste debout et poitrinant comme au port d'armes, la tête droite, les bras allongés le long du corps, les mains recourbées en arrière (CLAUDEL, Otage, 1911, III, 3, p.289).
P. anal. Dans une position verticale raide et figée. [En parlant d'un être animé] Aussi devant elle se tenait-il au port d'armes et immobile (BALZAC, Illus. perdues, 1837, p.82). Le chien se met au port d'armes pour regarder (CLAUDEL, Tobie et Sara, 1940, II, 2, p.1243). [En parlant d'une chose] Tous ces ceps [de la vigne], l'échalas droit, sont au port d'armes (RENARD, Hist. nat., 1896, p.205). Lewis regarda l'heure au cadran de Westminster (...). Il allait être minuit, les deux aiguilles bientôt au port d'armes (MORAND, Lewis, 1924, p.156). Au fig. Quand il arrête sur moi son oeil profond, quand je vois qu'il me voit, il y a quelque chose en moi qui se met au port d'armes (CLAUDEL, Soulier, 1929, 3e journée, 6, p.794). V. aligner ex. 21.
b) Rare. Fait de supporter quelque chose. Ces quinze années m'ont appris la patience, la résignation, et surtout le port de la misère (BALZAC, Lettres Étr., t.2, 1844, p.385).
2. [Corresp. à porter1 1re section I A 1 b , à propos d'armes] Le port des pistolets de poche est puni de trois ans de galère à Parme (STENDHAL, Chartreuse, 1839, p.224). Interdiction pénalement sanctionnée des menaces ou promesses, du port d'armes dans les salles de vote ou à proximité (VEDEL, Dr. constit., 1949, p.366).
Permis de port d'armes. (Document reconnaissant l')autorisation pour quelqu'un de porter une arme:
2. SAINT-RÉJANT: C'est un petit baril dans lequel il y avait une livre, une livre et demie de poudre. Plusieurs individus avaient apporté cette poudre; cela n'est pas étonnant, parce qu'ils avaient un permis de port d'armes: quand on a des armes, il faut avoir de quoi les charger. LE PRÉSIDENT: Ils avaient un permis de port d'armes? SAINT-RÉJANT: Du préfet de leur département.
Procès Conspir. 1er Consul, t.1, 1801, p.76.
P. ell. Pour toi, je ne dresserai pas de procès-verbal, tu serais en récidive, et tu n'as pas de port d'armes! (BALZAC, Méd. camp., 1833, p.136). Le gouvernement impose aux chasseurs l'obligation de prendre un port d'armes qui coûte une drachme (90 centimes) pour trois mois (ABOUT, Grèce, 1854, p.150).
DR. PÉNAL. Port d'armes contre la France. ,,Crime de trahison qui consiste, de la part d'un Français, à prendre du service dans une armée étrangère opérant contre la France`` (CAP. 1936).
3. [Corresp. à porter1 1re section I A 1 b ] Port de gants chauds; port du casque obligatoire (sur un chantier); port de décorations, de l'uniforme. Puisque les chefs d'industrie rendent obligatoire le port du masque à gaz, les femmes (...) ont fait, de l'étui cylindrique, un objet de goût personnel (COLETTE, Pays. et portr., 1954, p.240). Un prêtre me disait qu'il est contre le port de la soutane. Il voudrait que les ecclésiastiques s'habillent en clergymen (GREEN, Journal, 1957, p.358).
Rare. Manière de porter. Ces personnes qui, le jour, se différenciaient violemment dans la rue par le port de leur chapeau, la manière d'avachir leur jaquette et l'exubérance inégale de leurs opinions politiques (MIOMANDRE, Écrit sur eau, 1908, p.50).
4. [Corresp. à porter1 1re section I A 2 a]
a) [À propos d'une production pileuse modifiable ou d'un élément artificiel] Fait d'avoir comme partie intégrante de soi-même. Le port de la barbe. Un front fuyant, qu'exagère le port des cheveux noirs, plantés haut, et rejetés en arrière (MARTIN DU G., J. Barois, 1913, p.229). Je me rappelais que le nom d'employé est, comme le port de la moustache pour les garçons de café, une satisfaction d'amour-propre donnée aux domestiques (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p.800). Le port d'un dentier entraînant une déformation de la bouche (QUILLET Méd. 1965, p.314).
b) ) [À propos d'un animé, surtout d'une pers.]
[Avec un compl. subst. introd. par de désignant le corps ou une partie du corps, usuellement la tête] Manière de tenir (le corps ou la partie du corps). Tout homme qui, dans le port du corps et de la tête, a quelque chose du renversement du dindon, on peut assurer que c'est une foutue bête, insupportable de prétention et d'orgueil (GONCOURT, Journal, 1887, p.654). V. harmonie ex. 6:
3. Habituellement, les hommes d'étude inclinent la tête. Quiconque a lu la Physiologie du goût doit se souvenir de cette expression: le nez à l'ouest, comme M. Villemain. En effet, ce célèbre professeur porte sa tête avec une très-spirituelle originalité, de droite à gauche. Relativement au port de la tête, il y a des observations curieuses. Le menton en l'air à la Mirabeau est une attitude de fierté qui, selon moi, messied généralement.
BALZAC, Théor. démarche, 1833, p.635.
Port de tête. Des sourires de dénigrement répondaient aux ports de tête orgueilleux (FLAUB., Éduc. sent., t.2, 1869, p.9). De l'orateur de tempérament, Dréard avait la voix dominatrice, le port de tête impérieux, le geste large, le masque à la Mirabeau (BOURGET, Actes suivent, 1926, p.91).
DANSE. Port (de bras). Position donnée au(x) bras. Les bras du danseur et ses poignets flottent, ceux de la femme encadrent la tête brune par des «ports» anguleux ou fluides (LEVINSON, Visages danse, 1933, p.250). On a coutume de concevoir la danse comme une savante combinaison de mouvements de jambes, accompagnée de certains ports de bras (BOURGAT, Techn. danse, 1959, p.74).
[Sans compl. subst. désignant le corps ou une partie du corps] Manière naturelle de se tenir, propre à chacun, lorsque l'on est debout, immobile ou en mouvement. Le port du prince, sa manière de se tenir n'étaient point sans majesté (STENDHAL, Chartreuse, 1839, p.104). Elle était instruite, beaucoup plus que les personnes de son sexe n'ont accoutumé, ayant beaucoup lu, voyagé même, dont elle gardait dans le port de la dignité et un peu de froideur (TOULET, Mariage Don Quichotte, 1902, p.109). Je puis imiter parfaitement bien le port, la tenue, les gestes d'une personne, mais aurai-je fait oeuvre d'artiste? (LIFAR, Traité chorégr., 1952, p.133).
♦[Avec adj. ou compl. subst. à valeur qualificative] Port fier, impérial, majestueux, noble, seigneurial; port de roi. Madame Grandet, avec son port de reine, sa rare beauté, son immense fortune, sa conduite irréprochable (STENDHAL, L. Leuwen, t.3, 1835, p.360). Dans ce salon étouffant, je revois ma mère, son port altier, son fin profil alourdi par une bouche un peu forte (CHARDONNE, Attach., 1943, p.78).
) P. anal. [À propos d'un végétal] Forme et disposition d'ensemble propre à ce végétal. Port arborescent, buissonnant, traînant; port de mousse. Des forêts majestueuses et imposantes par leur étendue presque sans limites, ainsi que par le nombre, la grosseur et le port magnifique des arbres (CRÈVECOEUR, Voyage, t.2, 1801, p.263). Non seulement elle avait fini par se procurer, patiemment, pour chaque variété les plus beaux exemplaires, mais la présentation de chacun de ceux-ci [dans un herbier] était merveilleuse: de minces bandelettes gommées fixaient les plus délicates tigelles; le port de la plante était soigneusement respecté (GIDE, Si le grain, 1924, p.367). Après une période de repos, un oeil donne naissance à une pousse où le port en rosette a disparu (BOULAY, Arboric. et prod. fruit., 1961, p.55).
♦[À propos d'une partie du végétal] Leur tronc [d'arbres], le port de leurs branches, les formes neuves et étranges de leurs cimes coniques, échevelées, pyramidales (LAMART., Voy. Orient, t.2, 1835, p.76). C'est un eucalyptus; un arbre importé d'Australie —et elle me fit observer le port des feuilles, la disposition des ramures (GIDE, Si le grain, 1924 p.435).
5. [Corresp. à porter1 1re section I B]
a) [Corresp. à porter1 1re section I B 1 a ] Tout yacht doit observer les règlements internationaux pour la prévention des abordages en mer ou les règles nationales concernant les signaux de brume et, tout au moins, le port de feux pendant la nuit (Jeux et sports, 1967, p.1557).
b) MAR. Port (en lourd). Différence, aujourd'hui exprimée habituellement en tonnes métriques, entre le déplacement du navire lège et son déplacement en charge, à ses marques de charge (d'apr. LE CLÈRE 1960). Dans l'espace de quatre ans, dix brigantins furent sciés et alongés, et (...) leur port, qui n'étoit que de 895 tonneaux, se monta à 1410 en conséquence de cette opération (CRÈVECOEUR, Voyage, t.3, 1801, p.267). Le port en lourd des automoteurs est inférieur à celui des péniches (240 tonnes à l'enfoncement de 1 m 80, et 290 tonnes à l'enfoncement de 2 m 20) (Nav. intér. Fr., 1952, p.3). Port en lourd utile. ,,Nombre de tonnes que le navire peut porter`` (LE CLÈRE 1960).
6. [Corresp. à porter1 1re section I C 4] Le port d'un nom quelconque entraîne, pour les deux sexes, une répartition en deux groupes (LÉVI-STRAUSS, Anthropol. struct., 1958, p.163).
B. —[Corresp. à porter1 1re section II]
1. [À propos d'un objet déplacé]
a) Action, fait de porter en un lieu de destination ou à une personne destinataire. Tu sais que le port ne coûte que deux sous (RIVIÈRE, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1907, p.228). Beaucoup lui payaient le port d'un paquet d'un coup de vin (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p.84). Dans le pays où elle [la poste] était le plus perfectionnée, le Saint-Empire, elle n'était ouverte officiellement au public que depuis 1574 et, dans les autres États, le port des lettres privées n'était encore que toléré (P. ROUSSEAU, Hist. transp., 1961, p.190).
Prix du/de port. Je ne t'ai point encore envoyé le livre que tu me demandes, parce que j'ai pensé que si la dame qui doit venir à Paris veut bien s'en charger, ainsi que du cachet et de l'écusson peint, cela t'épargnera des frais de port (HUGO, Corresp., 1823, p.380).
b) P. méton. Prix payé pour le transport. Port à percevoir; rembourser le port de qqc. La mère Rolet réclama le port d'une vingtaine de lettres (FLAUB., Mme Bovary, t.2, 1857, p.199). En France, il est vrai, le port d'un imprimé de 5 grammes n'est que de 1 centime, mais de 20 à 50 grammes il est de 5 centimes (PRADELLE, Serv. P.T.T. Fr., 1903, p.195).
Francranco de port. V. franc3 et franco1.
En port dû. Le port étant à la charge du destinataire. Lors de mon dernier passage à Saint-Pétersbourg j'avais eu l'occasion d'embarquer ces caisses sur un cargo à destination d'Anvers, en port dû (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p.71). En port payé. Le port étant payé par l'expéditeur. Je vous préviens, madame, que je vous renvoie, en port payé, tous les soi-disant cadeaux que vous m'avez faits (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p.53).
2. MUS. (chant). Port de voix. ,,Passage effectué d'un son à un autre en franchissant d'un glissement léger de la voix l'intervalle qui les sépare`` (Mus. 1976). Après avoir reconnu comment madame Pasta (...) nuance les ports de voix (...) je ne fais nul doute que Rossini ne consente à lui sacrifier une partie de son système (STENDHAL, Rossini, t.2, 1823, p.139). Il convient d'apporter la plus grande attention à soutenir le son, et à comprimer l'air, en passant de la note inférieure à la note supérieure, sans se permettre ni choc, ni port de voix, et cependant sans interruption d'un son à l'autre (HOLTZEM, Bases art chant, 1865, p.121).
P. anal. J'en prendrais un exemple dans son exécution de l'ouverture du Tannhauser, où il [M. Nikisch] oblige les trombones à des «ports de voix» (DEBUSSY, M. Croche, 1926, p.77).
Rem. L'empl. du mot au plur. est peu fréq., sauf dans qq. cont. ou dans certains domaines comme la danse ou la musique.
Prononc. et Orth.:[]. Homon. porc, pore, port1, port3. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A 1 a) Ca 1165 «droit de passage ou revenus d'un port» (BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, éd. L. Constans, 18294); b) ca 1180 «ravitaillement, approvisionnement» (JEHAN LE NEVELON, La Vengeance d'Alexandre, 802, Elliott Monographs); c) 1468 «poids maximum que peut porter un navire» (Bronnen tot de geschiednis van den handel met Frankrijk, éd. Sneller et Unger, I, 132 ds Fonds BARBIER); 2. a) 1530 «fait de porter sur soi» (MAROT, tr. Métamorphoses, I, 1 ds HUG.); b) 1532 port d'armes «coup de force fait inopinément» (BOUCHARD, Chron. de Bret., f° 84a ds GDF.); 1636 «action de porter les armes» (MONET); spéc. 1819 «attitude du soldat qui porte les armes» (COURIER, Lettres Fr. et Ital., p.885); 3. 1560 «prix payé pour le transport d'une chose» (DU BELLAY, IV, 48 verso ds LITTRÉ); 4. 1690 mus. port de voix (FUR.). B. 1. XIIIes. «manière naturelle de se tenir» (Isopet de Lyon, 605 ds T.-L.); 1661 en parlant d'un animal (MOLIÈRE, Facheux, II, 6, 530); 2. 1721 bot. (Trév.). Déverbal de porter. Fréq. abs. littér.:5008. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 9772, b) 10645; XXes.: a) 3816, b) 4960. Bbg. DUCH. Beauté 1960, p.124.
III.
⇒PORT3, subst. masc.
Col de la chaîne des Pyrénées, entre le versant français et le versant espagnol. Le fond de la fissure monte brusquement comme s'il voulait se hausser jusqu'à la falaise, mais s'arrête à mi-hauteur, formant une échancrure arrondie sur le ciel; c'est le port de Salau. De l'autre côté, c'est l'Espagne, dominée par des falaises identiques aux nôtres (...). On peut passer en Espagne sans suivre le sentier qui franchit le port, mais il y faut beaucoup d'acrobatie (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p.329).
Prononc.:[]. Homon. porc, pore, port1, port2. Étymol. et Hist. 1100 «col dans les Pyrénées» (Roland, éd. J. Bédier, 657). Empr. à l'a. prov. port (XIIes., RAIMBAUT DE VAQUEIRAS ds BARTSCH Prov., 142, 14), lat. médiév. portus (Xes., texte du Languedoc, cité par AEBISCHER ds Studi Medievali, 18, 7). Bbg. APPEL (C.). Vermischtes. In:[Mél. Mussafia (A.)]. Halle, 1905, pp.147-157.

1. port [pɔʀ] n. m.
ÉTYM. 1050, Alexis; lat. portus « passage, asile, port ».
———
I
1 Abri naturel ou artificiel aménagé sur une côte pour recevoir et protéger les navires, et installé de manière qu'ils puissent opérer leur chargement et leur déchargement. || Port de mer, port maritime. Havre (vx). || Port naturel dans un estuaire (cit. 1), une crique (cit. 1), une rade… || Port artificiel (→ Abriter, cit. 1) sur une côte droite. || Le port de Carteret, petit havre (cit. 2) creusé par la nature. || Le vieux port de Marseille, de Nice. || Port de commerce, port de transit, port pétrolier…; port de pêche; port militaire, de guerre (→ Mutinerie, cit. 2); port de plaisance. || Le port autonome du Havre : l'établissement public qui administre le port. || Port à marées. || Port d'échouage. || Parties d'un port. Avant-port, boucau, chenal, goulet, passe; arrière-port, bassin, cale (sèche, de radoub), darse, dock, écluse, guideau, pont (basculant, roulant, tournant, transbordeur), sas; brise-lames, digue, jetée, môle; appontement, débarcadère, embarcadère, ponton, quai, wharf. || Terre-plein fortifiant un port. || Signalisation des ports. Balise, bouée, boule (de marée), fanal, mât (de signaux), phare, sémaphore; baliser; balisage. || Engins de levage d'un port. Grue; crône… || Hangars, entrepôts…, gare maritime d'un port. || Équipement d'un port (→ Déchargement, cit. 2). Portuaire. || Curage des ports. Drague (cit. 2).Navire qui arrive au port, touche le port, prend port (vx), entre dans le port. Arrivage; aborder, mouiller (→ Brise-lames, cit.). || « Nous nous vîmes trois mille en arrivant (cit. 2) au port » (Corneille). || Arriver en bateau dans un port. Débarquer. || Entrée du port (→ Démonter, cit. 12). || Barre qui obstrue l'entrée d'un port. || Navigation dans le port. Lamanage, pilotage, remorquage; bateau-pilote. || Droit réciproque d'accès à un port. Intercourse. || Déhaler un navire dans un port. || Stationner, relâcher dans un port. Escale (cit. 1), hivernage, relâche (→ 1. Contrecœur, cit. 2; hiverner, cit. 1). || Vaisseaux dans le port (→ 2. Berne, cit.; géométrique, cit. 3), au port; forêt de mâts (cit. 1) dans un port. || Escadres (cit. 1) qui se dégradent dans les ports. || Paquebot qui sort du port (→ Fouetter, cit. 8). Appareiller.Interdiction d'entrer au port, de débarquer ( Lazaret, quarantaine), de quitter le port ( Embargo). || Flotte consignée (cit. 4) dans les ports. || Fermeture d'un port. Bâcler; bâclage, chaîne, estacade. || Port ouvert (→ Lui, cit. 49); ouvrir un port. || Débâcler un port.Blocus, siège d'un port. || Port miné (→ 2. Mine, cit. 10). || Flotte coulée dans un port.Port d'attache d'un bateau, le port où il est immatriculé, et dont le nom doit figurer à la poupe.
(1866). Loc. fig. Lieu où une personne revient régulièrement. Il voyage beaucoup et a un pied-à-terre à Londres, mais son port d'attache est Paris.Port d'armement d'un navire, où il procède à son armement, effectue ses réparations (→ Fret, cit. 3).Port franc, qui n'est pas soumis au service des douanes. || Port de refuge : port qui ne peut servir que d'abri. || Port de relâche : port qui n'est pas prévu dans un itinéraire, et où l'on s'arrête pour l'approvisionnement, les réparations… || Port de transit, où sont entreposées des marchandises destinées à un autre port.Personnel d'un port; directeur de port; officiers, capitaine de port. aussi Lamaneur, pilote. || Ouvrier travaillant dans un port. Déchargeur, délesteur, docker. || Douane, douaniers d'un port. Lettre (de mer).La capitainerie du port.Visiter un port (→ 1. Partir, cit. 17). || Aller se promener, rôder sur le port, sur les quais (→ 2. Marin, cit. 4). || Homard (cit. 1) acheté sur le port.
1 (…) cherchant à divertir cette tristesse, nous nous sommes allés promener sur le port. Là, entre autres plusieurs choses, nous avons arrêté nos yeux sur une galère turque assez bien équipée.
Molière, les Fourberies de Scapin, II, 7.
2 La vue du port donne une vigueur nouvelle aux matelots lassés d'une longue navigation. Nous prîmes courage et nous arrivâmes enfin au bout de notre carrière avant le lever du soleil.
A. R. Lesage, Gil Blas, IV, XI.
3 Comme le flux et le reflux y pénètrent avec force (à Lorient), il a été facile d'en faire un grand port militaire; on y fabrique beaucoup de vaisseaux, et j'ai dû subir la corvée de la visite des chantiers et magasins, comme à Toulon.
Stendhal, Mémoires d'un touriste, t. II, p. 35.
4 En redescendant, je me suis promené dans le port. J'ai causé avec un douanier qui surveillait le déchargement d'un navire.
Hugo, France et Belgique, 1837, XV.
5 (…) sous la clarté diffuse des feux électriques du port, une grande ombre noire se dessina entre les deux jetées (…) — Le nom du navire ? Et dans le brouillard la voix du pilote debout sur le pont, enrouée aussi, répondit : — Santa-Lucia. — Le pays ? — Italie. — Le port ? — Naples.
Maupassant, Pierre et Jean, IV.
6 (…) un homme pour qui Bordeaux ne fut jamais qu'un port fumeux où l'on ne s'attarde guère, une rade pleine de départs pour les îles (…)
F. Mauriac, la Robe prétexte, XXIV.
Berge aménagée d'un cours d'eau à grand trafic où les bateaux peuvent charger et décharger leurs marchandises. || Port fluvial. || Le port de Bâle (→ Canal, cit. 5).Anciennt. || Le port de Grève, à Paris. || Le port au foin, où l'on déchargeait le foin.Allus. littér. || Les crocheteurs du Port-au-Foin.
7 Quand on lui demandait (à Malherbe) son avis de quelque mot français, il renvoyait ordinairement aux crocheteurs du Port-au-Foin, et disait que c'étaient ses maîtres pour le langage (…)
H. de Racan, Mémoires pour la vie de Malherbe.
Loc. fig. Arriver au port, au but. — ☑ (1627). Arriver à bon port : arriver sain et sauf au lieu où l'on devait se rendre.Vx. Arriver là où l'on voulait en venir.Toucher le port (→ Hasarder, cit. 6).(1639). || Faire naufrage dans le port, au port. Naufrage (cit. 5).On dit, dans le même sens, (1893) échouer en vue du port.
8 Dea, beaux amis, puisque surgir ne pouvons à bon port, mettons-nous à la rade, je ne sais où. Plongez toutes vos ancres. Soyons hors ce danger, je vous en prie.
Rabelais, le Quart Livre, XX.
9 Prenait soin d'amener son marchand à bon port.
La Fontaine, Fables, VII, 14.
10 (…) lisant et pâmant toujours, il arrive à bon port sans s'interrompre.
Mme de Sévigné, 1264, 12 févr. 1690.
2 (V. 1155). Par métaphore, fig. Lieu de repos, abri. Havre. || « L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive, Il coule (cit. 18) et nous passons » (Lamartine). || Chercher un port dans la tempête. Refuge. || La mort (1. Mort, cit. 1 et 14), port des tourments de cette vie, port commun.
11 Après un long orage il faut trouver un port;
Et je n'en vois que deux, le repos, ou la mort.
Corneille, Cinna, IV, 3.
12 (…) il ne pouvait rester dans un monde d'où ses amours s'en étaient allés, et il résolut d'entrer en religion. — En ce temps-là, c'était la ressource de toutes les grandes douleurs : un couvent était le port où venaient aborder les naufragés du monde et ceux qui ne voulaient pas se consoler parce que leurs amours n'étaient plus.
Th. Gautier, les Grotesques, IV.
13 Jetons l'œuvre à la mer, la mer des multitudes :
Dieu la prendra du doigt pour la conduire au port.
A. de Vigny, Poèmes philosophiques, « La bouteille à la mer », XXVI.
3 Ville qui possède un port. || Marseille, port de la Méditerranée. || Paris, premier port fluvial. || Les ports américains de l'Atlantique (→ Parquer, cit. 5). || Habiter un port.Quartier du port (dans une ville). || Il habite le port.
4 Par anal. || Port artificiel : ensemble d'éléments préfabriqués amenés par mer sur une côte pour permettre le débarquement des troupes et le déchargement du matériel. || Ports artificiels installés en Normandie lors du débarquement allié en 1944.
Port aérien : gare de véhicules aériens, d'aéronefs. Aéroport, héliport.
———
II (1080; anc. provençal). Passage étroit, col, dans les Pyrénées. || Saint-Jean-Pied-de-Port, ville des Pyrénées-Atlantiques située au pied d'une route de col.
14 Ici finit la France. Le por (sic) de Gavarnie, que vous voyez là-haut, ce passage tempétueux, où, comme ils disent, le fils n'attend pas le père, c'est la porte de l'Espagne.
Michelet, Hist. de France, III.
DÉR. (Du I.) Portuaire.
COMP. (Du I.) Aéroport, arrière-port, avant-port, téléport. — (Du II.) Passeport.
HOM. Porc, pore, 2. port.
————————
2. port [pɔʀ] n. m.
ÉTYM. V. 1160, « approvisionnement », et sens II.; de porter.
———
I (Dans des loc.). Fait de porter, de transporter. || Frais de port d'un colis.
1 (Av. 1559). Prix du transport (d'une lettre, d'un colis…). || Payer le port d'un paquet. || Franc de port, franco de port. || Port dû (par le destinataire), payé (par l'expéditeur).
1 (…) la mère Rollet réclama le port d'une vingtaine de lettres (…)
Flaubert, Mme Bovary, III, XI.
2 (1636). || Port d'armes : fait pour un soldat de porter, de présenter son arme, notamment pour rendre les honneurs ( Porter, présenter); la position ainsi prise. || Soldat qui se met au port d'armes.
2 (…) après un port d'armes où le cliquetis des capucines se déroulant sonna comme un chaudron de cuivre qui dégringole les escaliers, tous les fusils retombèrent.
Flaubert, Mme Bovary, II, VIII.
3 (V. 1530). Le fait de porter sur soi. || Le port du costume militaire (→ Mobiliser, cit. 1), d'une ceinture (cit. 4) orthopédique, d'un corset, d'une perruque… || Le port de décorations, d'insignes.
3 Comment lui faire admettre que le port de l'étoile (l'étoile jaune, sous l'occupation allemande) n'était rien, mais que l'obligation de devenir, en l'acceptant, un objet de mépris (…) constituait une infamie pour ceux qui l'avaient instituée (…)
Francis Carco, les Belles Manières, II, VII.
(1788). || Port d'armes : fait de porter sur soi une arme, des armes. || Le port des armes (→ Déni, cit. 1).Dr. pén. || Port d'armes prohibées : délit qui consiste à porter sur soi ou à avoir à portée de la main des armes interdites par la loi.Par ext. || Port d'armes contre la France : crime de trahison qui consiste, pour un Français, à servir dans une armée étrangère combattant contre la France.
4 (…) cette république d'Italie (Venise), où le port des armes à feu est puni comme un crime capital, et où il n'est pas plus fatal d'en faire un mauvais usage que de les porter.
Montesquieu, l'Esprit des lois, XXVI, XXIV.
5 Est interdit le port d'armes de guerre, d'armes de défense et d'armes blanches. L'interdiction frappe même ceux qui sont habilités à acquérir et détenir des armes. Le port d'armes n'est autorisé qu'au profit des militaires ainsi que de certains fonctionnaires et agents des administrations publiques exposés par leurs fonctions à des risques d'agression et autorisés à s'armer.
Dalloz, Petit dict. de droit, Armes, 12, IV.
Dr. Le fait de porter (un nom, un titre). || Le port d'un nom patronymique (→ Noblesse, cit. 16).
4 (1690). Mus. || Port de voix : fait de porter sa voix d'une note à une autre.Mod. « Liaison d'un son à un autre, effectuée insensiblement et sans saut, soit par la voix humaine, soit par certains instruments » (Arma et Tiénot). Cf. ital. portamento. || Chanteuse qui fait des ports de voix.
5 (XIIIe, « ce qui est transporté »). Par ext. Mar. || Port en lourd : charge totale (cargaison, combustible, équipage, passagers) que peut prendre un navire.
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II Manière naturelle de se tenir.
1 (Personnes). Manière de se tenir, debout, immobile ou dans la marche. 2. Air, allure, contenance, démarche, maintien. || Avoir un port élégant, maladroit. || Vénus, « déesse (cit. 2) irrésistible au port victorieux ». || Le port majestueux d'une reine (→ Gracieux, cit. 8). || « La grasse (cit. 19) est dans son port pleine de majesté » (Molière). || Un port de déesse, d'infante (cit. 3), de reine. || Port noble, royal (→ Imposant, cit. 6). || Élégant (cit. 4) de taille, de port et de geste. || Que d'aisance dans le port et dans la démarche (→ Grâce, cit. 69). || « Il avait votre port, vos yeux, votre langage » (cit. 22).
6 Ton noble port, ton maintien assuré (…)
(…) Ton propre habit, qui tout bien se conforme
Au naturel de ta très belle forme.
Clément Marot, Élégies, XV.
7 Réellement, se dit Julien, cette robe noire fait briller encore mieux la beauté de sa taille. Elle a un port de reine (…)
Stendhal, le Rouge et le Noir, II, IX.
8 Nous étions sensiblement de la même taille, mais son port décidé la faisait paraître plus grande que moi.
Pierre Benoit, Alberte, IV.
Manière de porter, de tenir (une partie du corps). || Le port de sa tête (→ Habitude, cit. 13). || Un gracieux port de tête.
9 Ton port de cou n'était pas si dur,
Mais flexible, et d'un aigle et d'un cygne.
Verlaine, Amour, « Lucien Létinois », XVII.
(En parlant d'un animal). || Le port imposant du paon (cit. 1).
10 Il n'a vendu cheval ni meilleur ni mieux fait (…)
(…) Point d'épaules non plus qu'un lièvre; court jointé,
Et qui fait dans son port voir sa vivacité.
Molière, les Fâcheux, II, 6.
2 (1721). Bot. Forme générale naturelle à une plante (rigidité, flexibilité de la tige, direction, disposition des ramifications, etc.). || Le port de l'avoine, du lierre, de l'oranger, du peuplier… || Le pin a le port de la pyramide (→ Monumental, cit. 2).Par ext. || Le port des feuilles, la disposition des ramures… (→ Caducité, cit. 2).
HOM. Porc, pore, 1. port.

Encyclopédie Universelle. 2012.