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minauderie

minauderie [ minodri ] n. f.
• 1580; de minauder
1Action de minauder; caractère d'une personne qui manque de naturel en voulant plaire, séduire. 2. affectation. « les fausses grâces, la minauderie, l'afféterie, le précieux » (Diderot).
2Une, des minauderies. Air, attitude, manière, geste affectés d'une personne qui minaude. chichi , façons, grimaces, manières, 1. mines, simagrée, singerie. Les minauderies d'une coquette. agacerie. « La coquetterie des femmes ordinaires, qui se dépensent en œillades, en minauderies et en sourires » (Musset).

minauderie nom féminin Manières affectées ; coquetteries. ● minauderie (synonymes) nom féminin Manières affectées ; coquetteries.
Synonymes :
- chichis (familier)
- coquetteries
- embarras
- façons
- grâces
- grimaces
- manières
- mines
- momeries
- simagrées
- singeries

minauderie
n. f.
d1./d Action de minauder; manque de naturel d'une personne qui minaude.
d2./d (Plur.) Manières affectées.

⇒MINAUDERIE, subst. fém.
A. —Action de minauder:
1. Les armes de Satan ce sont les sept péchés,
Et la minauderie avec les airs penchés,
Et les honteux ressorts savamment déclenchés...
PÉGUY, Tapisserie Ste Geneviève et J. d'Arc, 1913, p.79.
B. —[Le plus souvent au plur.] Manières, attitudes affectées de la personne qui minaude. Coups d'œil sous l'éventail, soupirs, minauderies, Aveux à mots couverts, vives agaceries (GAUTIER, Albertus, 1833, p.154). Le ballet est ignoble. C'est une exposition de filles à vendre. Elles ont les gestes et les basses petites minauderies de l'emploi, la fadeur voluptueuse et voulue (TAINE, Notes Paris, 1867, p.11):
2. Mais le gnangnan franco-belge ne valait pas mieux, avec ses minauderies et ses bêtasseries de salon: — «les cheveux», «le petit père», «les colombes», — et tout ce mystérieux à l'usage des femmes du monde.
ROLLAND, J.-Chr., Foire, 1908, p.698.
Prononc. et Orth.: []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1580 (PHILIPPE D'ALCRIPE [le Picard], Nouvelle fabrique des excellens traits de verité, éd. Bibliothèque Elzévirienne, p.137). Dér. de minauder; suff. -erie. Fréq. abs. littér.:46. Bbg. MACK. t.2 1939, p.184. — RENSON (J.). Les Dénominations du visage en fr. et ds les autres lang. rom. Paris, 1962, pp.420-421.

minauderie [minodʀi] n. f.
ÉTYM. 1580; de minauder.
1 Action de minauder; caractère d'une personne qui manque de naturel en voulant plaire, séduire. || Minauderie d'une jeune fille qui pleurniche (→ Imiter, cit. 1).Minauderie dans l'art, le langage, le style. Affectation (→ Maniéré, cit. 3).
1 Il entre de la manière, de la minauderie, j'allais dire : de la gaminerie, dans la première partie de la déclaration (de Phèdre à Hippolyte).
Gide, Attendu que…, p. 199.
2 Par ext. || Une, des minauderies. (Le plus souvent au plur.). Air, attitude, geste, manière affectée d'une personne qui minaude. Chichi, façon, grimace, manière, 1. mine, simagrée, singerie. || Des minauderies de prude (→ Formule, cit. 12). || Ne soyez pas dupe de ses minauderies ni de sa bouche (cit. 1) en cœur. || Minauderies d'une coquette. Agacerie (→ Agacer, cit. 5), mignardise (vx).
2 Est-ce notre faute si elles (les femmes) nous plaisent quand elles sont belles, si leurs minauderies nous séduisent (…) ?
Rousseau, Émile, V.
3 La coquetterie des femmes ordinaires, qui se dépensent en œillades, en minauderies et en sourires (…)
A. de Musset, Nouvelles, « Croisilles », IV.
4 On commence à sentir en quoi, malgré ses légèretés et ses minauderies d'agrément (…) Fontenelle se différencie profondément des écrivains frivoles qui traitent des sujets graves et qui ne prennent point la vérité en elle-même.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 27 janv. 1851.
Fig. || Les minauderies insupportables d'une vedette, d'un écrivain, d'un homme politique. || Les minauderies d'un style affecté, précieux.

Encyclopédie Universelle. 2012.