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minaudier

minaudier, ière [ minodje, jɛr ] adj.
• 1690; du rad. de minauder
Qui minaude, qui a l'habitude de minauder. poseur. Femme minaudière. Subst. « cette petite minaudière » (Chardonne).

minaudier, minaudière adjectif et nom Littéraire. Qui fait des mines, des manières. ● minaudier, minaudière (synonymes) adjectif et nom Littéraire. Qui fait des mines , des manières.
Synonymes :
- chichiteux (familier)
- grimacier
- maniéré
- poseur
- précieux

⇒MINAUDIER, -IÈRE, adj.
A. —[En parlant d'une pers.] Qui minaude, qui a l'habitude de minauder. C'est une fille de nos jours, et une fille qui ne pose pas pour la galerie, qui n'est ni lascive ni minaudière, qui s'occupe tout bonnement à repriser ses nippes (HUYSMANS, Art mod., 1883, p.262):
1. ... le type femme-à-soldat dans toute sa disgrâce. Et, chose bizarre, avec un air penché qu'elle devait à des lectures romanesques. C'était une minaudière hommasse.
HUGO, Misér., t.1, 1862, p.190.
Qui donne dans la minauderie. Ce peintre minaudier, qu'on avait si ridiculement surnommé le peintre des grâces, était consulté par toutes les jolies femmes de cette époque, et chacune d'elles se modela sur quelque figure de ses tableaux (JOUY, Hermite, t.4, 1813, p.275).
B. —Qui est empreint de minauderie ou qui dénote de la minauderie. Les anges deviennent des femmes du côté de Charles le Téméraire. Ce tombeau est l'excès de la renaissance affectée, minaudière (MICHELET, Chemins Europe, 1874, p.274). Vers midi monte de la salle à manger de l'hôtel une valse minaudière et câline, à moins que ce ne soit l'ouverture de Ruy Blas (GREEN, Journal, 1937, p.112):
2. «... Non? Vous êtes un vilain», disait-elle, car depuis qu'elle aussi commençait à avoir un salon, elle prenait les façons de Mme Verdurin, son ton de despotisme minaudier.
PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p.508.
REM. Minaudièrement, adv. De façon minaudière. Entre elles, elles se traitent minaudièrement de «vaches» (RENARD, Journal, 1898, p.485).
Prononc. et Orth.: [minodje], fém. [-]. Ac. 1694-1740: -iere; dep. 1762: -ière. Étymol. et Hist. 1691 (HAUTEROCHE, Bourgeoises de qualité, acte IV, scène 6 ds BRUNOT t.4, p.489). Dér. de minauder; suff. -ier. Fréq. abs. littér.:34. Bbg. RENSON (J.). Les Dénominations du visage en fr. et ds les autres lang. rom. Paris, 1962, pp.422-423.

minaudier, ière [minodje, jɛʀ] adj.
ÉTYM. 1690; de minauder.
Qui minaude, qui a l'habitude de minauder. Grimacier (vieilli), poseur. || Un joli garçon un peu minaudier. || Femme minaudière.N. || Une petite minaudière (→ Expédier, cit. 15).REM. Les emplois au féminin sont de beaucoup les plus fréquents, sauf au figuré.
1 Jolie femme et minaudière comme toutes les femmes de chambre de grandes dames, qui, mariées, imitent leurs maîtresses (…)
Balzac, Un début dans la vie, Pl., t. I, p. 677.
2 (…) toutes les femmes dont les hommes vantent la beauté et la grâce sont trouvées unanimement abominables et minaudières par tout le troupeau enjuponné (…)
Th. Gautier, Mlle de Maupin, XII.
3 (…) elle continua, inclinant la tête de côté, minaudière et levant vers moi sa main droite : — Le baron et moi, nous sommes heureux, Monsieur, de vous recevoir à notre table.
Gide, Isabelle, III.
Par ext. || Face (cit. 1) minaudière.
4 (…) elle s'avançait vers lui, gauchement, balayant d'une façon minaudière et navrante une espèce de cabas en tapisserie (…)
F. Mallet-Joris, le Jeu du souterrain, p. 81.
Fig. || Un écrivain trop minaudier. || Les grâces minaudières de son style. Mignard.

Encyclopédie Universelle. 2012.