mousson [ musɔ̃ ] n. f.
• 1622; altér. de monson (1602; cf. mouçone 1598); port. monçao, par le néerl.; ar. mausim « époque, saison »
1 ♦ Vent tropical régulier qui souffle alternativement pendant six mois de la mer vers la terre (mousson d'été) et de la terre vers la mer (mousson d'hiver), apportant de profondes modifications aux climats. Les moussons soufflent dans l'océan Indien, en Australie, sur la côte orientale de l'Asie.
2 ♦ LA MOUSSON : époque du renversement de la mousson. Les orages, les cyclones de la mousson.
● mousson nom féminin (néerlandais monçon, du portugais monção, de l'arabe mausim, saison) Système de vents saisonniers alternés soufflant à des latitudes tropicales (essentiellement en Asie méridionale), de la mer vers le continent en été (mousson d'été), du continent vers la mer en hiver (mousson d'hiver). La mousson d'été, celle qui apporte la pluie. ● mousson (expressions) nom féminin (néerlandais monçon, du portugais monção, de l'arabe mausim, saison) Courant de mousson, système de courants s'écoulant dans l'océan Indien entre l'équateur et 10° de latitude N. et dont la direction s'inverse avec le renversement de la mousson.
mousson
n. f. Régime de vents (notam. en Asie) dont la direction, constante au cours d'une saison, s'inverse brutalement d'une saison à l'autre, produisant des variations climatiques importantes (sécheresse, pluie).
|| Par méton. époque où se produit ce phénomène.
⇒MOUSSON, subst. fém.
CLIMATOL. Vent saisonnier concernant en particulier l'Asie du Sud-Est et l'Océan Indien, soufflant alternativement six mois dans une direction, six mois dans la direction opposée, et apportant des changements climatiques très importants, généralement une alternance de climat très sec et de climat très humide. Mousson d'été, d'hiver; renversement de la mousson. Entre la côte de la Chine au sud de Formose et la côte d'Annam, l'alternance de la mousson hivernale du nord et de la mousson estivale du sud a créé des rapports : le nom de mer de Chine les exprime (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 266). Il est à signaler que les moussons se font sentir seulement dans la partie inférieure de l'atmosphère, et que, à des altitudes supérieures à 4 ou 5 kilomètres, les caractères de la circulation générale ne sont plus modifiés (MAURAIN, Météor., 1950, p. 109) :
• La rade de Samboangan est assez sûre pendant la mousson de l'est, mais elle est ouverte aux vents d'ouest depuis le S.O. jusqu'au N.O., aussi n'est-elle fréquentée que par les navires en passage qui reviennent de la Chine ou qui y vont à contre-mousson.
DUMONT D'URVILLE, Voy. Pôle Sud, t. 7, 1844, p. 214.
P. méton. Saison caractérisée par la direction dominante de la mousson ou par les effets (sécheresse, pluie) provoqués par celle-ci. Mousson d'été, d'hiver. Dans les pays indiens, l'année est partagée en deux saisons nommées moussons (DOPTER ds Nouv. Traité Méd. fasc. 3 1927, p. 312).
— Absol. Période intermédiaire entre les changements de direction de la mousson (renversement) caractérisée par l'instabilité du temps et du vent et généralement par de très fortes précipitations. Quand le ciel s'obscurcit brusquement sous l'orage, Car on était alors au temps de la mousson (COPPÉE, Vingt contes nouv., 1883, p. 247). [L'avion] se trouva pris dans un de ces temps de mousson où la nuit se fait tout à coup, où un avion n'est plus qu'une chétive chose perdue dans la pluie et le vent (THARAUD, Paris-Saïgon, 1932, p. 156).
♦ P. métaph. Je sais maintenant que toutes les deux semaines j'ai une gêne physique. C'est ma mousson. Je ne travaille plus. De temps en temps, je fais les cuivres, je tripolise l'habitacle, pour le regarder s'oxyder de nouveau (VALÉRY, Corresp. [avec Gide], 1895, p. 238).
Prononc. et Orth. :[]. Ac. 1762 : mousson; 1798-1878 : mousson, mouçon; 1935 : mousson. Étymol. et Hist. A. 1598 (W. LODEWIJCKSZ, Premier livre..., f° 35 v° ds ARV., p. 344 : Mouçones de vents [trad. du néerl.; à l'original a Monçon]); 1602 monson (O. VAN NOORT, Description du penible voyage..., p. 52, ibid.). B. 1608 Monçan (P. DU JARRIC, Hist. des choses..., t. 1, p. 34, ibid., p. 345). C. 1622 mousson (Relation des deux Caravelles..., p. 177 [trad. de l'esp.], ibid., p. 346). D. 1663 mousson (J. DE THÉVENOT, Relations de divers Voyages, t. I, p. 7, ibid., p. 348). Empr., d'abord (A) par l'intermédiaire du néerl. monssoen (att. dès chez LINSCHOTEN d'apr. NED, s.v. monsoon), au port. , (début XVIe s. ds DALG. et MACH.), lui-même empr. à l'ar. mawsim « saison; fête qui a lieu à époque fixe, saison du pèlerinage à la Mecque; chez les marins arabes : saison des vents favorables à la navigation vers les Indes », dér. de wasama « marquer, désigner ». B empr. directement au port. C empr. à l'esp., et celui-ci au port. La forme en -ou- de ce texte semble due à l'attraction paron. de mousse. C'est seulement à partir de Thévenot (D, ici dans une trad. d'un texte angl.) que paraît s'implanter définitivement la forme mousson (v. ARV. 1963, pp. 344-350; DOZY t. 2, pp. 805b-806a; LOK. n° 1451; FEW t. 19, p. 125a). Fréq. abs. littér. :96.
mousson [musɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1622; altér. de monson (1602); cf. mouçone (1598); port. monção; arabe mǎwsǐm, proprt « saison, époque fixée », puis « époque favorable pour le voyage des Indes » (concernant l'océan Indien).
➪ tableau Mots français d'origine arabe.
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1 Vent tropical régulier qui souffle alternativement pendant six mois de la mer vers la terre (mousson d'été) et de la terre vers la mer (mousson d'hiver) apportant de profondes modifications aux climats. || Les moussons soufflent dans l'océan Indien, en Australie, sur la côte orientale de l'Asie. || Renversement des moussons : passage de la mousson d'hiver à celle d'été, ou inversement. || Naviguer dans une mousson contraire (→ Essuyer, cit. 8), ou à contre-mousson.
1 Entre l'une et l'autre mousson, il y a un intervalle de temps pendant lequel les vents varient, et où un vent du nord, se mêlant avec les vents ordinaires, cause, surtout auprès des côtes, d'horribles tempêtes.
Montesquieu, l'Esprit des lois, IX.
2 La cause du renversement des moussons est un changement radical des conditions de la pression atmosphérique sur les continents. En été, les grandes masses continentales sont le siège d'un échauffement intense, et, par suite, des aires cyclonales s'y forment, attirant les vents de la mer; en hiver, elles sont plus froides que les océans voisins, il s'y forme des anticyclones, entourés de vents divergents d'origine terrestre. La mousson maritime tend à abaisser la température, elle est humide et pluvieuse. La mousson de terre est au contraire essentiellement sèche et parfois très chaude.
E. de Martonne, Traité de géographie physique, t. I, p. 168.
2 La mousson : époque du renversement de la mousson, « saute de vent… très brutale (qui) s'accompagne souvent d'orages ou de cyclones dévastateurs » (Perpillou). || Navire qui reste au port pendant la mousson.
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HOM. Forme du v. mousser.
Encyclopédie Universelle. 2012.