muqueux, euse [ mykø, øz ] adj.
• 1520; lat. mucosus, de mucus → mucus
1 ♦ Qui a le caractère du mucus, des mucosités. Exsudat muqueux.
2 ♦ Qui sécrète, produit du mucus. Glande muqueuse. Vx Membrane muqueuse. ⇒ muqueuse.
● muqueux, muqueuse adjectif (latin mucosus) Relatif aux mucosités. Se dit d'une glande qui sécrète du mucus. Se dit d'une membrane assez épaisse, composée d'une trame conjonctive et d'un épithélium malpighien ou cylindrique, et qui tapisse tout le tube digestif, les fosses nasales, les bronches, etc. ● muqueux, muqueuse (expressions) adjectif (latin mucosus) Plaque muqueuse, lésion que l'on observe à la période secondaire de la syphilis. Polype muqueux, polype dont la pression fait sortir un liquide gluant comme du mucus.
muqueux, euse
adj. et n. f. MED
d1./d De la nature du mucus.
d2./d Qui sécrète du mucus.
|| n. f. ANAT Membrane qui tapisse l'intérieur des organes creux communiquant directement avec l'extérieur, et qui sécrète du mucus. Muqueuse buccale.
⇒MUQUEUX, -EUSE, adj.
A.— ANAT. Qui sécrète du mucus; qui produit de la mucosité. Tissu muqueux. [Dans le reste de cette portion] la membrane interne est plus grisâtre, muqueuse, demi-transparente, unie et sans rides (CUVIER, Anat. comp., t. 3, 1805, p. 380). Les cellules exocrines sont de deux espèces : cellules muqueuses, cellules séreuses (POLICARD, Histol. physiol., 1922, p. 175).
♦ Glandes muqueuses. Glandes incluses dans les membranes muqueuses et sécrétant du mucus. Synon. cryptes, follicules. Un grand nombre de glandes muqueuses ovales sont situées à la face externe du pharynx (LA MADELAINE, Chant, 1852, p. 5). L'épithélium trachéal et celui des bronches sont, eux aussi, formés de cellules cylindriques à cils vibratiles, avec des îlots de cellules plates stratifiées, livrant passage aux excrétions d'une multitude de glandes muqueuses (CALMETTE, Infection bacill. et tubercul., 1920, p. 128).
♦ Membrane muqueuse. ,,Membrane de revêtement des cavités naturelles de l'organisme (tégument interne) constituée d'un épithélium simple ou stratifié et de tissu conjonctif sous-jacent (chorion), qui contient des vaisseaux et nerfs. Sa surface en est toujours légèrement humide. Elles se raccorde à la peau au niveau des orifices naturels`` (Méd. Biol. t. 2 1971, s.v. muqueuse). D'une part, l'organisme corporel avec ses ramifications de nerfs et ses membranes muqueuses, de l'autre, le principe spirituel qui préside aux fonctions physiologiques de la chair (LAUTRÉAM., Chants Maldoror, 1869, p. 321) :
• 1. Toutes les membranes muqueuses sont affectées et secrètent une grande quantité de matières qui se résorbent et produisent des désordres, la fièvre, la toux, un abattement singulier qui se communique à l'âme...
MAINE DE BIRAN, Journal, 1829, p. 277.
Subst., p. ell. La muqueuse. Les peines trop vives exagèrent le jeu du grand sympathique. Cette exaltation de la sensibilité entretient dans une constante irritation la muqueuse de l'estomac (BALZAC, Lys, 1836, p. 240). La peau (...) au niveau du nez, de la bouche, de l'anus, de l'urètre, et du vagin, (...) se continue avec les muqueuses, membranes qui couvrent la surface interne du corps. Mais ces orifices, à l'exception du nez, sont fermés par des anneaux musculaires (CARREL, L'Homme, 1935, p. 75). Il est prédisposé aux troubles des muqueuses (catarrhes, écoulements, angines, bronchites, entérites, végétations, fièvres éruptives) (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 182).
SYNT. Muqueuse buccale, duodénale, gastrique, génitale, intestinale, nasale, utérine; muqueuse de la bouche, de l'estomac, du larynx, du pénis, du vagin; inflammation de la muqueuse; replis de la muqueuse; lésions des muqueuses.
B.— MÉD. Qui se rapporte à la (membrane) muqueuse; qui lui appartient, qui y est relatif. Bouchut rattache la coqueluche compliquée d'embarras gastro-intestinal à la forme muqueuse de la coqueluche (LONDE ds Nouv. Traité Méd. fasc. 2 1928, p. 549). Alfred Fournier venait de terminer son œuvre magistrale en décrivant et en classant les diverses manifestations cutanées et muqueuses de la syphilis (Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946, p. 122) :
• 2. La saignée ou l'évacuation du sang fait pénétrer dans le sang des substances qui sont dans les liquides interstitiels, voire même dans les cavités naturelles séreuses ou muqueuses.
Cl. BERNARD, Notes, 1860, p. 50.
♦ Fièvre muqueuse (vieilli). Forme légère de la fièvre typhoïde ou paratyphoïde. La fièvre muqueuse ou plutôt typhoïde est complètement déclarée chez Léon (...). Aujourd'hui, il est dans un état de torpeur (GONCOURT, Journal, 1896, p. 971).
♦ Plaque muqueuse. Lésion syphilitique secondaire affectant les muqueuses et les parties cutanées voisines des orifices naturels. Les syphilides papulo-érosives des muqueuses, vulgairement appelées plaques muqueuses, s'observent sur les diverses muqueuses épidermiques (NICOLAS ds Nouv. Traité Méd. fasc. 4 1925, p. 636).
♦ Râle muqueux. Bruit produit par l'air traversant des mucosités à sa sortie des poumons. La percussion ne dénote, très généralement, aucune diminution de la résonance; à l'auscultation, on ne rencontre que des râles muqueux et du gargouillement bronchique (NOCARD, LECLAINCHE, Mal. microb. animaux, 1896, p. 245) :
• 3. Le râle muqueux ou gargouillement est celui que produit le passage de l'air à travers des crachats accumules dans la trachée ou les bronches, ou à travers la matière tuberculeuse ramollie dans une cavité ulcéreuse du poumon : c'est le râle des mourans, et je ne puis en donner une idée plus exacte. Il est le seul que l'on puisse entendre à l'oreille nue...
LAENNEC, Auscult., t. 2, 1819, p. 3.
♦ Réseau muqueux (vieilli). Couche du derme donnant à la peau sa coloration. Synon. actuel couche pigmentaire de la peau. Dépouillée de son enveloppe la plus grossière, l'extrémité du nerf s'épanouit, et s'élève entre les mailles de ce réseau muqueux (CABANIS, Rapp. phys. et mor., t. 1, 1808, p. 177). La seule portion de ce chapitre qui me paraisse appartenir en propre à Flourens est une dissertation sur le réseau muqueux noir qui se trouve sous l'épiderme des nègres (TOCQUEVILLE, Corresp. [avec Gobineau], 1852, p. 198).
C.— Qui contient du mucus; qui a le caractère du mucus, de la mucosité. Matières, substances muqueuses; sécrétion muqueuse. D'abord muqueux, clairs et limpides, les crachats deviennent épais (TROUSSEAU, Hôtel-Dieu, 1895, p. 198). On observe des troubles dyspeptiques divers : des vomissements aqueux, muqueux ou bilieux (BRUMPT, Parasitol., 1910, p. 381). L'acide phosphorique exerce (...) une action chimique en dissolvant les produits muqueux qui enveloppent les cellules (BOULLANGER, Malt., brass., 1934, p. 426).
REM. 1. Mucoso-, élém. formant; Élem. représentant l'adj. muqueux, entrant dans la constr. d'adj. a) Mucoso-puriforme , adj. Qui est à la fois muqueux et d'aspect purulent. 18e jour, IIe de l'opération : au moment du réveil, la respiration, qui avait été calme, devient bruyante. La toux, encore grasse, expulse des crachats volumineux, blancs, jaunâtres, opaques, mucoso-puriformes (BRETONNEAU, Inflamm. tissu muqueux, 1826, p. 321). Ce sont des crachats mucoso-puriformes (TROUSSEAU, Hôtel-Dieu, 1895 p. 205). b) Mucoso-sanglant, -ante , adj. Qui est à la fois muqueux et sanglant. Elles sont mucoso-sanglantes (DOPTER ds Nouv. Traité Méd. fasc. 3 1927, p. 295). c) Mucoso-sanguinolent, -ente , adj. Qui est à la fois muqueux et sanguinolent. Ne se rencontre que dans les selles mucoso-sanguinolentes (DOPTER ds Nouv. Traité Méd. fasc. 3 1927 p. 313). d) Mucoso-séreux, -euse , adj. Qui est à la fois muqueux et séreux. Toux d'irritation (...) accompagnée d'une expectoration mucoso-séreuse (BRETONNEAU, Inflamm. tissu muqueux, 1826 p. 319). e) Mucoso-sucré, -ée , adj. Qui tient de la nature du mucilage et de celle du sucre. (Ds Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845, LITTRÉ, Lar. 19e, GUÉRIN 1892, Nouv. Lar. ill.). 2. Mucos(o)-, (Mucos-, Mucoso-)élém. formant; Élem. tiré du lat. mucosus, entrant dans la constr. de subst. Mucosine, subst. fém. Substances organiques liquides entrant dans la composition de différents mucus et analogues à la mucine. Subst. masc. ds LITTRÉ-ROBIN 1855-65; fém. ds LITTRÉ, Lar. 19e, GUÉRIN 1892.
Prononc. et Orth. :[mykø], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. A. Adj. 1. 1520 « qui a le caractère du mucus, de la mucosité » (Le Guidon en français, fol. 132 ds SIGURS. p. 519 : [le phlegme innaturel] est semblable a la superfluite muscose que l'on expellist par les nazilles); 2. a) 1762 glandes muqueuses (Ac.) : b) 1801 membrane muqueuse (M. F. X. BICHAT, Anat. gén., 2e part., t. 4, p. 415); 3. 1806 fièvre muqueuse (CAPURON, Synonymie des termes de pathologie ds Nouv. dict. de méd., de chir. et de chim., s.v. fièvre, p. 473). B. Subst. fém. 1801 (BICHAT, op. cit., p. 421). Empr. au lat. mucosus « id. »; de mucus, v. mucus. Fréq. abs. littér. :239. Fréq. rel. littér. :XIXe s. a) 702, b) 150; XXe s. : a) 120, b) 263. Bbg. QUEM. DDL t. 8, 14, 15.
muqueux, euse [mykø, øz] adj.
ÉTYM. 1520; lat. mucosus, de mucus. → Mucus.
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1 Qui sécrète, produit du mucus. || Glande muqueuse. — (1810). Vx. || Membrane muqueuse. ⇒ Muqueuse.
1 Tandis que la peau est imperméable à l'eau et au gaz, les membranes muqueuses du poumon et de l'intestin laissent passer ces substances.
Alexis Carrel, l'Homme, cet inconnu, III, III.
2 (1801). Qui a le caractère du mucus, des mucosités. || Exsudation, sécrétion muqueuse. || Exsudat muqueux.
3 Relatif aux muqueuses. || Fièvre muqueuse (vx) : forme légère de typhoïde. || Plaque muqueuse : lésion syphilitique des muqueuses.
2 Pendant une fièvre muqueuse, heureusement bénigne, que la jeune fille avait eue l'année précédente, le docteur Pascal s'était affolé (…)
Zola, le Dr Pascal, II.
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DÉR. Muqueuse.
COMP. Sous-muqueux.
Encyclopédie Universelle. 2012.