muscle [ myskl ] n. m.
• 1314; lat. musculus « petit rat » → 2. moule
1 ♦ Anat. Structure organique contractile qui assure les mouvements. ⇒ motricité. Relatif aux muscles. ⇒ musculaire, musculeux; my(o)-, sarco-. Le muscle est fait de cellules en fibres formées d'un protoplasme (sarcoplasme) parsemé de fibrilles divisées en segments contractiles et élastiques alternés. Muscles striés, volontaires. Muscles lisses, viscéraux, formés de fibres très courtes juxtaposées et innervés par le système végétatif. Étude des muscles. ⇒ myologie. Propriétés des muscles : contractilité, élasticité, excitabilité, tonicité. Corps, ventre d'un muscle. Point d'insertion d'un muscle. ⇒ tendon. Enveloppe des muscles. ⇒ aponévrose, fascia. Muscle cardiaque. ⇒ myocarde. Atrophie des muscles. ⇒ myopathie.
2 ♦ Cour. Muscle apparent sous la peau. ⇒ musculature. Contracter, gonfler un muscle. Développer ses muscles par l'exercice, par l'entraînement (⇒ bodybuilding, culturisme, musculation) , artificiellement (⇒ anabolisant) . « Au moindre mouvement qu'il faisait, on voyait tous ses muscles » (Fénelon). « Elle avait des muscles d'acier, dans sa souplesse de chatte » (Zola). Muscles longs, fuselés, en boule. Se claquer, se froisser un muscle. Loc. Monsieur muscles : stéréotype de l'homme très musclé et fier de son corps. — Absolt Avoir des muscles, et fam. du muscle : être fort, robuste. ⇒ musclé. Être tout en muscles, sans graisse. Il n'a pas de muscles, ce garçon !
● muscle nom masculin (latin musculus, petite souris) Organe capable de se contracter et d'assurer le mouvement ou la résistance aux forces extérieures. Force, énergie, vigueur : Notre industrie manque de muscle. ● muscle (citations) nom masculin (latin musculus, petite souris) Roger Caillois Reims 1913-Paris 1978 Académie française, 1971 Il n'y a pas d'efforts inutiles, Sisyphe se faisait les muscles. Circonstancielles Gallimard ● muscle (expressions) nom masculin (latin musculus, petite souris) Familier. Être tout en muscle, avoir le corps bien développé, mais sans aucune graisse. Muscle fessier, important muscle de la région fessière, qui, par son volume, conditionne l'aspect de la fesse. Muscle ischiojambier, muscle fléchisseur du genou situé à la partie postérieure de la cuisse, qui s'attache en haut au bassin et en bas au tibia et au péroné. Muscle pectoral, muscle situé à la partie antérieure du thorax. Muscle péronier latéral, chacun des deux muscles (le court péronier latéral et le long péronier latéral) de la face externe de la jambe. Muscle psoas, muscle épais, allongé, qui s'attache en haut sur la colonne vertébrale lombaire et se termine en bas par un gros tendon commun avec le muscle iliaque sur le petit trochanter du fémur. Muscle sterno-cléido-mastoïdien, muscle de forme allongée, situé obliquement de chaque côté du cou. Muscle trapèze, muscle large, triangulaire et aplati qui va de la colonne vertébrale à l'épaule. Muscle triceps, muscle des membres supérieurs et inférieurs constitué de trois chefs (corps musculaires) distincts se terminant par un tendon unique.
muscle
n. m. Organe contractile assurant le mouvement, chez l'homme et chez les animaux. Gonfler ses muscles.
Encycl. Selon les fibres qui les composent, on distingue: les muscles rouges striés (appelés aussi muscles squelettiques, car ils sont en relation avec les os), agents de la mobilité volontaire; les muscles lisses, ou involontaires, qui obéissent au système neurovégétatif. Le muscle cardiaque doit être classé à part, car il possède à la fois des fibres lisses et des fibres striées.
⇒MUSCLE, subst. masc.
A. — ANAT. Organe formé de tissus doués de la propriété de se contracter. Le muscle intestinal n'est point soumis à la volonté, excepté dans l'oesophage et au rectum (CUVIER, Anat. comp., t.3, 1805, p.356). Il se voyait, trente ans plus tard, chauve, les muscles du visage détendus, avec des poches de cardiaque sous les yeux (NIZAN, Conspir., 1938, p.110):
• ♦ La perception des poids reste la même quels que soient les muscles qui y concourent et quelle que soit la position initiale de ces muscles.
MERLEAU-PONTY, Phénoménol. perception, 1945, p.362.
SYNT. Muscle abaisseur, abducteur, adducteur, extenseur, fléchisseur, volontaire; muscles abdominaux, dorsaux, pectoraux; muscles du bras, de la cuisse, de la face, de la langue; muscle cardiaque.
♦Muscle lisse. Muscle constitué de cellules fusiformes à noyau allongé, dont la contraction échappe à l'influence de la volonté. Les muscles lisses sont affectés aux fonctions de la vie végétative (muscles viscéraux) et reçoivent leur innervation du système sympathique (Méd. Biol. t.2 1971).
♦Muscle strié. Muscle constitué de fibres très longues et effilées, se contractant sous l'influence de la volonté. Le muscle strié est disposé en masses charnues et se termine, à son extrémité, par un élément lisse et brillant: le tendon qui s'insère au niveau des os (Méd. 1966).
— Lang. cour. Développer, faire travailler ses muscles; bander, raidir, tendre ses muscles; avoir des muscles d'acier; (fam.) se froisser, se claquer un muscle. Aucun muscle de sa figure ne bougeait, mais un flot de sang empourprait ses joues (GAUTIER, Fracasse, 1863, p.476). Elle était orgueilleuse de ses muscles, de sa poitrine élargie, de ses sens vigoureux et affamés de jouir (ROLLAND, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p.1545). Ils [les volontaires] jouissent de la tension de leur humeur comme un lutteur de la dureté de ses muscles (MOUNIER, Traité caract., 1946, p.455).
— P. métaph. [Symbole de la force physique] Une époque où la religion du muscle a presque totalement supplanté celle de l'esprit (LHOTE, Peint. d'abord, 1942, p.47).
♦Expr. fam. Avoir du muscle, des muscles. Être fort, vigoureux. Être tout en muscles, tout nerfs et tout muscles. Être sans graisse. Un grand brun, sec et leste, tout nerfs et tout muscles, avec un visage de pain d'épice (POURRAT, Gaspard, 1930, p.100).
B. — Au fig. Force, vigueur. [La muse moderne] sentira que tout dans la création n'est pas humainement beau (...). Elle se demandera (...) si chaque chose marchera mieux quand on lui aura ôté son muscle et son ressort (HUGO, Préf. Cromwell, 1827, p.9). Bergotte est ce que j'appelle un joueur de flûte (...) et cela n'est pas grand chose. Jamais on ne trouve dans ses ouvrages sans muscles ce qu'on pourrait nommer la charpente (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p.473).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1314 anat. (HENRI DE MONDEVILLE, Chirurgie, 93 ds T.-L.); 2. 1699 en parlant des muscles comme indice de la force physique (FÉNELON, Télémaque, 5 ds DG) 3. fig.1827 (HUGO, loc. cit.). Empr. au lat. musculus proprement «petite souris» (dimin. de mus), puis «muscle» (Celse), avec un développement sém. comparable à ceux du gr. et du lat. lacertus «lézard» puis «muscle». Fréq. abs. littér.:3910. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 11815, b) 2770; XXe s.: a) 2176, b) 3752. Bbg. GAMILLSCHEG (E.). Etymologische Miszellen. Rom. Jahrb. 1950, t.3, pp.291-292. — MACK. t.2 1939, p.109. — QUEM. DDL t.8. — Sculpt. 1978, p.699.
muscle [myskl] n. m.
ÉTYM. 1314, Mondeville; lat. musculus « petit rat »; cf. en grec mus « souris », « muscle » et en franç. la souris du gigot. → aussi 2. Moule.
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1 Anat. et cour. Structure organique contractile qui assure les mouvements. ⇒ Motricité. || Relatif aux muscles. ⇒ Musculeux, musculaire; et les préf. my(o)-, sarco-. || Étude des muscles. ⇒ Myologie, sarcologie.
1 Les muscles sont des formations anatomiques qui jouissent de la propriété de se contracter (…) On les divise, depuis Bichat, en deux grands groupes (…) Les muscles de la vie animale, encore appelés muscles volontaires, se contractent sous l'influence de la volonté. Ils se groupent autour des différentes pièces squelettiques qu'ils sont destinés à mouvoir (…) Les muscles de la vie organique ou végétative (…) échappent entièrement à l'influence volontaire (…) les muscles volontaires se composent d'éléments cylindroïdes, les fibres musculaires, sur lesquels on distingue des stries transversales : on les désigne (…) sous le nom de (…) muscles striés. Les muscles de la vie végétative, sauf le cœur (…) sont constitués par des cellules fusiformes et nullement striées, d'où le nom de (…) muscles lisses (…)
L. Testut, Traité d'anatomie, t. I, p. 753.
♦ Muscles volontaires, muscles striés, muscles squelettiques (⇒ Chair). || Contexture, structure des muscles : fibres-cellules (ou filaments) formées d'un protoplasme (⇒ Sarcoplasme) parsemé de fibrilles divisées en segments (disques sombres — contractiles —, et clairs — élastiques — alternés). || Innervation, vascularisation d'un muscle. || Plaques motrices du muscle (jonctions des neurones et des faisceaux qu'ils innervent). || Corps, ventre; extrémités, points d'attache (cit. 8), points d'insertion des muscles. ⇒ Ligament, tendon; → Épiphyse, cit. || Enveloppe des muscles. ⇒ Aponévrose (cit. 1), gaine. || Situé entre les muscles (⇒ Intermusculaire), dans un muscle (⇒ Intramusculaire). — Muscles du bras, de l'avant-bras, de la main (cit. 15); de la jambe, de la cuisse, de la tête (de la bouche, des lèvres, de l'œil…); du tronc; de l'abdomen… (⇒ Musculature). || Muscle des animaux. || Muscle sub-labionasal du cheval.
♦ Nomenclature des muscles (chez l'homme) :
a (D'après leur importance, leur taille). || Muscle court, grand, long, moyen, petit, vaste; accessoire, premier; — (D'après leur forme). || Muscle carré, deltoïde, dentelé, diaphragme, droit, myrtiforme, oblique, pectiné, pyramidal, rhomboïde, splénius, transversal, transverse, trapèze, triangulaire; orbiculaire, sphincter; biceps, triceps, jumeau…
b (D'après leur fonction). || Muscle abaisseur, abducteur, adducteur, aspirateur, buccinateur, constricteur, dilatateur, éjaculateur, élévateur (→ Élévation, cit. 2), expirateur, extenseur, fléchisseur, locomoteur, mâchelier (vx), masséter, masticateur, moteur, obturateur, pronateur, releveur, respirateur, risorius, rotateur, supinateur, tenseur; muscles antagonistes (cit. 1), concurrents (cit. 1; vx), congénères.
c (D'après leur situation dans l'organisme). || Muscle anthélicien, auriculaire, brachial, buccal, ciliaire, crural, cubital, dorsal (cit. 1), épicrâne, fessier (→ Fesse, cit. 2), huméral, iliaque, intercostal, interosseux, jambier, labial, lingual, mastoïde, mastoïdien, occipital, palmaire, peaucier, pectoral, pédieux, péronier, plantaire, poplité, psoas, radial, soléaire, sous-costal, sous-scapulaire, sternocléïdo-mastoïdien, surcostal, zygomatique…
REM. Tous ces adjectifs sont employés substantivement en anatomie; ils sont fréquemment combinés pour désigner un muscle particulier : le (muscle) droit inférieur de l'œil, le (muscle) grand droit antérieur de la tête.
♦ Muscles lisses, viscéraux, formés de fibres très courtes juxtaposées et innervés par le système végétatif. || Muscle lisse produisant un mouvement vermiculaire.
♦ Propriétés des muscles. ⇒ Contractilité (→ Curare, cit.), élasticité, excitabilité, tonicité. || Fonctionnement des muscles. ⇒ Contraction (cit. 2), tension (→ Gonflement, cit. 3). || Activité, travail (⇒ Effort), fatigue, repos (⇒ aussi Catalepsie), relâchement, relaxation des muscles. || Atonie, atrophie des muscles. || Rigidité des muscles après la mort. — Contractions involontaires, anormales, provoquées, douloureuses… des muscles. ⇒ Contorsion, contracture, convulsion, crampe, crispation, retirement, spasme, tétanie, tétanos, tic, trismus. || Légère lésion des muscles. ⇒ Claquage, déchirure, effort; → Coup de fouet. || Fluxion des articulations et des muscles (⇒ Rhumatisme). || La pleurodynie, douleur des muscles thoraciques.
2 Les muscles, quand ils se contractent, dépendent non seulement de régions étendues du cerveau, et de la moelle, mais aussi de nombreux viscères. Ils reçoivent leurs directions du système nerveux central, et leur énergie du cœur, des poumons, des glandes, et du milieu intérieur. Pour obéir au cerveau, ils ont besoin de l'aide du corps entier.
Alexis Carrel, l'Homme, cet inconnu, III, X.
♦ Cour. || Se claquer, se froisser un muscle.
2 Spécialt. Cour. Muscles apparents sous la peau. ⇒ Musculature. || Contracter (cit. 3), gonfler un muscle. || Le jeu (cit. 84) des muscles. || Endurcir, développer ses muscles par l'exercice, l'entraînement (cit. 7). || Développer les muscles par le culturisme. || Bander (cit. 9), raidir, tendre ses muscles (⇒ Ahaner, cit. 2). || Muscles qui s'étiolent (cit. 8), s'ankylosent (→ Forme, cit. 76). || Assouplissement des muscles. || Avoir des muscles d'acier. || Exercer ses muscles. || Se faire, se refaire des muscles. ⇒ Musculation. — Muscles de la face (cit. 8). || Gonflement (cit. 2) des muscles maxillaires. || Pas un muscle ne bougeait dans sa figure (→ Impassibilité, cit. 4), sur son visage.
3 Mais elle riait, comme fouettée, elle avait des muscles d'acier, dans sa souplesse de chatte (…)
Zola, la Terre, III, IV.
♦ Cuisse cordée (cit. 2) de muscles. ⇒ Musculeux. || Muscles longs, fuselés (cit. 3), en boule…
4 (…) il était encore dans toute la vigueur de la jeunesse : ses bras étaient nerveux et bien nourris; au moindre mouvement qu'il faisait, on voyait tous ses muscles (…)
Fénelon, Télémaque, V.
5 Les bras de Pierre étaient velus, un peu maigres, mais nerveux; ceux de Jean gras et blancs, un peu roses, avec une bosse de muscles qui roulait sous la peau.
Maupassant, Pierre et Jean, I.
♦ Absolt. || Avoir des muscles, et, fam., (1874) du muscle : être fort, robuste. ⇒ Musclé; force (cit. 5), vigueur. — Être tout en muscles, sans graisse. || Le lion (cit. 2) est tout nerf et tout muscle. || Il n'a pas de muscles, ce garçon !
6 (…) se montrant du coin de l'œil les biceps gigantesques qui roulaient sur ses bras (de Tartarin), ils (les portefaix du Rhône) se disaient tout bas les uns aux autres, avec admiration : « C'est celui-là qui est fort ! (…) Il a DOUBLES MUSCLES ! »
Alphonse Daudet, Tartarin de Tarascon, I, IV.
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DÉR. 1. Musclé, muscler.
Encyclopédie Universelle. 2012.