néophyte [ neɔfit ] n. et adj.
• néofite 1495; rare av. XVIIe; lat. ecclés. neophytus, gr. neophutos, proprt « nouvellement planté »
1 ♦ Hist. relig. Dans l'Église primitive, Personne nouvellement convertie au christianisme. — Personne récemment convertie et baptisée.
2 ♦ (1759) Cour. Personne qui a récemment adopté une doctrine, un système, ou qui vient d'entrer dans un parti, une association. ⇒ adepte. L'ardeur, la ferveur, le zèle d'un néophyte. ⇒ novice, prosélyte. — Adj. Un zèle néophyte. Un joueur néophyte. ⇒ débutant, inexpérimenté.
● néophyte nom (latin ecclésiastique neophytus, du grec neophutos, nouveau converti) Chrétien nouvellement baptisé. Personne qui a embrassé récemment une doctrine, une opinion, un parti. ● néophyte (difficultés) nom (latin ecclésiastique neophytus, du grec neophutos, nouveau converti) Orthographe Attention au groupe -ph- et au y.
néophyte
n. et adj. Personne nouvellement convertie à une doctrine, à une religion, etc. L'ardeur du néophyte.
|| adj. Un fanatisme néophyte.
⇒NÉOPHYTE, subst. et adj.
A. —HIST. RELIG. Dans l'Église primitive, personne nouvellement convertie au christianisme et récemment baptisée. [Le baptême] devait être suivi de la collation des dons du Saint-Esprit, laquelle se faisait au moyen d'une prière prononcée par les apôtres sur la tête du néophyte (RENAN, Apôtres, 1866, p.95):
• 1. Mais le malaise revient sitôt ensuite, lorsque Polyeucte déclare à Néarque son ardeur intempestive de néophyte. Et il a le front de demander à Pauline de l'accompagner au temple, alors qu'il nourrit contre les dieux que vénère Pauline son projet brutal et stupide!
GIDE, Journal, 1941, p.92.
— Emploi adj. Chrétien néophyte. Puis il interrogea l'enfant néophyte: —Thaïs, crois-tu en Dieu, le père tout-puissant (...)? (A. FRANCE, Thaïs, 1890, p.104).
B. —P. anal. Nouvel adepte d'une religion, d'une doctrine, d'un parti, d'un art. Enthousiasme, zèle d'un néophyte. François nous a amené un de ses amis qu'il a gagné à la foi. Ce néophyte a suivi les exercices de notre retraite, et, le jour de Pâques, il a communié avec nous (M. DE GUÉRIN, Journal, 1833, p.160). Oh! il s'agit d'un fait scientifique, reprit l'élève en médecine avec toute l'ardeur d'un néophyte (BALZAC, Goriot, 1835, p.286). À peine Bakounine sort-il de l'adolescence qu'il est bouleversé, déraciné par la philosophie hégélienne (...). Lorsqu'il sort de cette initiation, c'est avec l'exaltation des néophytes (CAMUS, Homme rév., 1951, p.196):
• 2. La salle était comble; l'intelligentzia communiste était rassemblée au grand complet: la vieille garde, et quantité de nouvelles recrues; un an plus tôt beaucoup de ces néophytes dénonçaient avec indignation les erreurs et les fautes des communistes; et puis soudain en novembre, (...) ils avaient compris que ça pouvait servir d'être du Parti.
BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p.461.
— P. ext. Personne qui aborde un nouveau domaine d'expérience. Synon. novice. Une joie un peu trouble, comme celle du joueur âgé qui pousse un jeune homme dans une salle de baccara, ou du drogué qui tend la première seringue au néophyte (DRUON, Gdes fam., t.1, 1948, p.132):
• 3. Sartre (...) m'emmenait le soir voir des films de cow-boys pour lesquels je me passionnais en néophyte car j'étais surtout versée dans le cinéma abstrait et le cinéma d'art.
BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p.338.
♦Néophyte de + compl. prép. désignant une qualité, un trait de caractère. Les lettres de Costals arrivaient, deux par semaine, toujours pleines de tendresses. «Mais est-il sincère?» se demandait notre néophyte de la méfiance (MONTHERL., Lépreuses, 1939, p.1375):
• 4. ... la pure Annette guidoit vers le ciel un être malheureux, néophyte de vertu qui, à chaque pas, regardoit sa douce compagne, en se demandant, «quel droit il avoit à cette heureuse alliance!...»
BALZAC, Annette, t.2, 1824, p.198.
♦Emploi adj. Synon. débutant, inexpérimenté. «L'équipement des vélos» par Courtial Marin des Pereires représenta vers 1900, pour le cycliste néophyte, une sorte de catéchisme (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p.406). L'histoire classique du cultivateur néophyte qui, expédié aux champs pour y biner les betteraves, les décapite entièrement (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p.189).
C. —Emploi adj. Qui est le fait d'un néophyte (v. supra A et B). Ardeur, fanatisme néophyte. Un air néophyte dont il était enchanté (MAURIAC, Préséances, 1921, p.31).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1718: neophyte; dep. 1740: néophyte. Étymol. et Hist. 1. 1495 neofite «celui qui a embrassé récemment une religion» (J. DE VIGNAY, Mir. histor., II° vol., f° 29c ds GDF. Compl.); 2. 1639 «nouvel adepte d'un art, d'une science...» (CHAPELAIN, Lettres, éd. Tamizey de Larroque, I, 424). Empr. au lat. eccl. neophytus «néophyte, nouveau converti», empr. au gr. littéralement «nouvellement planté; nouveau converti». Fréq. abs. littér.:119.
néophyte [neɔfit] n.
ÉTYM. 1639; 1495, néofite, rare jusqu'au XVIIe; lat. ecclés. neophytus; du grec neophytos « nouvellement planté », de neos et phuein « faire croître » → -phyte.
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1 Hist. relig. Nom donné dans l'Église primitive aux personnes nouvellement converties au christianisme. || Le catéchumène devenait un néophyte après le baptême. — Par ext. Personne récemment convertie et baptisée.
1 Les futurs néophytes que j'avais autour de moi n'étaient pas propres à soutenir mon courage par leur exemple, et je ne pus me dissimuler que la sainte œuvre que j'allais faire n'était au fond que l'action d'un bandit.
Rousseau, les Confessions, II.
2 Le nouveau chrétien marchait alors à l'autel pour y recevoir le pain des anges (…) À la vue de l'autel couvert de vases d'or, de flambeaux, de fleurs, d'étoffes de soie, le néophyte s'écriait avec le Prophète : Vous avez préparé une table devant moi; c'est le Seigneur qui me nourrit, rien ne me manquera, il m'a établi dans un lieu abondant en pâturage.
Chateaubriand, le Génie du christianisme, I, I, VI.
2 (1759). Cour. Personne qui a récemment adopté une doctrine, un système…, ou qui vient d'entrer dans un parti, une association… ⇒ Adepte. || L'ardeur, la ferveur, le zèle d'un néophyte. ⇒ Converti (nouveau), novice, prosélyte.
3 Je lisais et je relisais vos pages, les résumant, les commentant et m'appliquant, avec l'ardeur d'un néophyte, à m'en assimiler tout le suc.
Paul Bourget, le Disciple, IV, II.
4 Avec moi, il a compris que ce qui pouvait me séduire dans la Maçonnerie, ce n'était pas seulement l'espérance d'avoir une fiche favorable à l'Inspection Primaire et d'avancer au choix… Note que je le crois très capable de ne pas décourager les néophytes qui se présenteraient avec cet état d'esprit.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, X, p. 111.
♦ Adj. || Un zèle néophyte.
Encyclopédie Universelle. 2012.