neume [ nøm ] n. m. et f. ♦ Hist. Mus.
1 ♦ N. m. Signe servant autrefois à la notation du plain-chant (notation dite neumatiqueadj.).
2 ♦ N. f. Groupe de notes émises d'un seul souffle; courte mélodie qui se vocalise, sans paroles ou sur la dernière syllabe du dernier mot, à la fin de l'alléluia de certaines antiennes.
● neume nom masculin (latin médiéval neuma, du grec pneûma, souffle) Signe de notation musicale propre aux livres liturgiques du VIIIe s. au XIVe s., représentant un élément mélodique.
⇒NEUME, subst.
MUS. RELIG.
A. —Subst. masc., gén. au plur.
1. Chacun des divers signes de la notation musicale du plain-chant du Moyen Âge, en forme de point, d'accent ou de trait, dans le plain-chant (écrits sans portée). Notation en neumes; manuscrit noté en neumes. Un vieux dessin représente le pape Saint Grégoire écrivant ses neumes tandis que la colombe du Saint-Esprit lui introduit son bec dans l'oreille (BARRÈS, Colline insp., 1913, p.279). Nos premiers témoignages se placent vers le milieu du IXe siècle, sous la forme de neumes, petites barres inclinées mélangées à des points (Hist. de la mus., t.1, 1960, p.690 [Encyclop. de la Pléiade]).
2. Signe de notation musicale dans le plain-chant regroupant plusieurs notes sur une seule syllabe, notamment à la finale d'un mot. Neumes d'ornement:
• ♦ [Le Salve Regina] était le triomphe avéré des neumes, de ces répétitions de notes sur la même syllabe, sur le même mot, que l'Église inventa pour peindre l'excès de cette joie intérieure ou de cette détresse interne que les paroles ne peuvent rendre...
HUYSMANS, En route, t.2, 1895, p.41.
B. —Subst. fém. Dans le chant liturgique, groupe de notes successives émises d'un seul souffle; à la fin de l'alleluia d'une antienne ou d'un répons, mélodie brève vocalisée sur la dernière voyelle du dernier mot. La neume de l'alleluia; chanter l'antienne avec sa neume. Si ma chanson ne vous va pas, je la chanterai cependant tout au long. Le quadruple Alleluia avec neume (CLAUDEL, Corona Benignitatis, 1915, p.457).
— P. ext., littér. Courte mélodie sans paroles émise d'un seul souffle. L'âme est devenue tout entière louange et la fille du chant, suivant l'expression de l'Ecclésiaste, de cette tenue sonore et mélodieuse du souffle ou neume pneuma dont le besoin lui a été communiqué dans la nuit (CLAUDEL, Poète regarde Croix, 1938, p.186).
Prononc. et Orth.:[nø:m]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. Ca 1250 «partie d'un chant d'église» (Règle cistercienne, 465 ds T.-L.); 1606 (NICOT: Neume signifie la desinence du chant tournoiant en la fin d'iceluy, afin que la voix du chantre ne s'arreste pas tout court et en sursaut); 2. a) 1840 (Ac. Compl. 1842: Le neume était... un signe final); b) 1847 subst. masc. plur. «signes qui servaient au commencement du Moyen Âge à noter le plain-chant» (R. de la mus. relig. pop. et class., 3e année, août, p.259). Empr. au lat. médiév. neuma «phrase musicale ou note» (av. 1100 ds LATHAM, s.v. pneuma; cf. neumatizare «munir de notations musicales» 1050 ds NIERM., s.v. pneumatizare), altération du b. lat. pneuma, -atis «souffle» (VIe s.), gr. «id.», cf. le m. fr. neume «émission de voix, modulation» fin XIVe s. (ROQUES t.2, B.N. lat. 13032, 7981). Fréq. abs. littér.:13.
DÉR. Neumatique, adj. Qui concerne les neumes, l'écriture du plain-chant. Notation neumatique. L'antiphonaire de saint Grégoire qui représente le monument le plus ancien, le plus sûr que l'Église détienne du vrai plain-chant. Ce manuscrit (...) est le code des mélodies grégoriennes et il devrait être (...) la bible neumatique des maîtrises (HUYSMANS, En route, t.2, 1895, p.310). À la suite du vers mélodique et en même temps que le vers syllabique il y eut en latin un vers libre. (...) il satisfaisait les oreilles délicates accoutumées aux nuances du chant neumatique; il se chantait d'abord, mais il se lisait, puisqu'on en faisait des recueils en le séparant de sa mélodie (GOURMONT, Esthét. lang. fr., 1899, p.251). — [nømatik]. — 1re attest. 1868 (LITTRÉ); dér. sav. de neume, suff. -(at)ique; cf. le lat. tardif neumaticus «gazeux» (1620 ds LATHAM), lat. pneumaticus «relatif à l'air», gr. «qui concerne le souffle, la respiration». Le m. fr. neumatique est att. comme subst. «esprit» XVe s. (Gloss. lat.-fr., B.N. l. 7679, f° 220 v° ds GDF.) et adj. «spirituel» 1516 (GUILLAUME MICHEL, dict. DE TOURS, La Forest de conscience, prol., ibid.: neupmatique).
neume [nøm] n. m. et f.
ÉTYM. XIVe; du lat. médiéval neuma, altér. du grec pneuma « souffle, émission de voix ».
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♦ Musicologie et musique.
1 N. m. Signe servant à la notation du plain-chant (notation dite neumatique).
1 Son usage (de la notation alphabétique) fut purement didactique et réservé aux clercs instruits. Dans la pratique on lui substituait un autre mode de représentation des sons, qui n'était pas une notation proprement dite, mais une sténographie mnémotechnique; ce sont les Neumes. Ceux-ci, dénués de sens pour le musicien qui n'eût pas connu déjà la mélopée sous-jacente, n'étaient qu'une aide de la mémoire (…) Ils lui en rappellent seulement la direction mélodique et ils lui marquent (…) les groupements de sons qui doivent être constitués par l'émission vocale. Ils indiquent aussi la place et la forme de certains ornements accessoires : broderies, fioritures diverses (…)
M. Emmanuel, Hist. de la langue musicale, t. I, p. 205-206.
2 N. f. Groupe de notes émises d'un seul souffle; courte mélodie qui se vocalise, sans paroles ou sur la dernière syllabe du dernier mot, à la fin de l'alléluia et de certaines antiennes.
2 La neume (…) se fait à la fin d'une antienne par une simple variété de sons et sans y joindre aucunes paroles. Les catholiques autorisent ce singulier usage sur un passage de saint Augustin, qui dit que, ne pouvant trouver des paroles dignes de plaire à Dieu, l'on fait bien de lui adresser des chants confus de jubilation (…)
Rousseau, Dict. de musique, Neume.
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DÉR. Neumé.
Encyclopédie Universelle. 2012.