obligeance [ ɔbliʒɑ̃s ] n. f.
• 1785; en a. fr. « obligation »; de obligeant
♦ Littér. ou style soutenu Disposition à obliger, à se montrer obligeant. ⇒ affabilité, amabilité, bienveillance, complaisance, gentillesse, prévenance. « À mon ami, dont le grand savoir et l'infatigable obligeance ont guidé mes pas » (R. Rolland). — (Formule de politesse) Ayez l'obligeance, voulez-vous avoir l'obligeance, l'extrême obligeance de me suivre. ⇒ bonté.
⊗ CONTR. Désobligeance, malveillance.
● obligeance nom féminin Disposition à rendre service : Un homme d'une extrême obligeance. ● obligeance (expressions) nom féminin Avoir l'obligeance de, avoir l'amabilité de, la gentillesse de. ● obligeance (synonymes) nom féminin Disposition à rendre service
Synonymes :
- prévenance
- serviabilité
Contraires :
- désobligeance
- égoïsme
- malignité
Avoir l'obligeance de
Synonymes :
- amabilité
- bonté
obligeance
n. f. Disposition à être obligeant. Il a eu l'obligeance de me raccompagner.
⇒OBLIGEANCE, subst. fém.
[Correspond à obliger B] Disposition, penchant à se montrer obligeant, à rendre service; p. méton., acte par lequel on cherche à obliger quelqu'un, à lui être utile ou agréable. Traiter toujours tous mes confrères avec la plus extrême politesse, obligeance et cordialité (DUPANLOUP, Journal, 1851-76, p.61). M. Leclerc a cité ce texte et M. Derenbourg a eu l'obligeance de me le traduire verbalement (BERTHELOT, Orig. alchim., 1885, p.78):
• ♦ Si j'avais eu à ma disposition des moyens matériels suffisants, j'aurais été heureux de ne faire cette communication qu'après avoir sollicité de l'obligeance de quelques-uns de mes confrères de cette Académie et de l'Académie de Médecine le contrôle des conclusions que je viens de faire connaître.
PASTEUR ds Travaux, 1895, p.393.
— [Dans une formule de politesse qui associe l'ordre à la reconnaissance] Médard: Le notaire... oui, monsieur (...). Poupardier: (...) auriez-vous l'extrême obligeance de vous y transporter incontinent? Médard faisant mine de sortir: J'y cours (LABICHE, Deux papas, 1845, VII, 1, p.400). Ayez l'obligeance de nous laisser un instant, voulez-vous? (MAURIAC, Asmodée, 1938, V, 4, p.204). Veuillez avoir l'obligeance de m'envoyer ou de me confier à titre provisoire un exemplaire de l'étude (Colloque géogr. appl., 1962, p.39).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. I. Ca 1250 obliganche «obligation, engagement» (A. THIERRY, Recueil des monuments inéd. de l'hist. du Tiers-État, 1re série, t.1, p.166 ds Fonds BARBIER); 1456 obligeance (ISAMBERT, Recueil gén. des anc. lois fr., t.9, p.308, ibid.) sens att. jusqu'au XVIe s. II. 1785 «disposition à rendre service» (L'Année littéraire, t.VIII, p.319 ds PROSCHWITZ Beaumarchais, p.149). Dér. de obligeant, part. prés. adj. de obliger; suff. -ance. Fréq. abs. littér.:291. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 548, b) 523; XXe s.: a) 466, b) 208. Bbg. GOHIN 1903, p.239.
obligeance [ɔbliʒɑ̃s] n. f.
ÉTYM. 1785; obligeance, 1456, « obligation »; obliganche, 1250; de obligeant.
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♦ Littér. ou style soutenu. Disposition à se montrer obligeant; action d'obliger (4.) qqn. ⇒ Affabilité, amabilité, bienveillance, complaisance, prévenance. || Un homme d'une extrême obligeance, d'une infatigable obligeance (→ Forêt, cit. 8). || Ne mettre aucune obligeance à… (→ Lisible, cit. 1). — (Formule de politesse). || Avoir l'obligeance de… ⇒ Bonté, gentillesse (→ Lundi, cit. Sainte-Beuve). — REM. Ce tour est sans raison jugé abusif par Littré. || Ayez l'obligeance, voulez-vous avoir l'obligeance, l'extrême obligeance de… (→ Fatiguer, cit. 24; formulaire, cit. 3).
0 (…) l'obligeance qu'on déploie pour renseigner parfois un passant égaré (…)
Camus, la Peste, p. 214.
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CONTR. Désobligeance, malveillance.
Encyclopédie Universelle. 2012.