obliquer [ ɔblike ] v. intr. <conjug. : 1> ♦ Prendre une direction oblique, aller, marcher en ligne oblique. ⇒ dévier. Au prochain carrefour, vous obliquerez à gauche. La moto a soudain obliqué vers la droite. « Ils errèrent, obliquant de droite ou de gauche » (Loti).
● obliquer verbe intransitif (latin obliquare) Prendre une direction un peu différente de la primitive ; quitter le chemin principal : La voiture obliqua brusquement à droite. ● obliquer (synonymes) verbe intransitif (latin obliquare) Prendre une direction un peu différente de la primitive ; quitter...
Synonymes :
- pivoter
- se détourner
- tourner
- virer
obliquer
v. intr. Aller en oblique. Obliquer vers la droite.
⇒OBLIQUER, verbe intrans.
Prendre une direction qui n'est ni perpendiculaire, ni parallèle à l'horizon; aller en biais par rapport à sa direction initiale, se détourner. Obliquer à droite, vers la droite. Nous n'avons rien aperçu au firmament, sinon une palombe (...) qui fit mine de se poser dans la futaie, mais qui à notre vue obliqua et remonta (PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p.242). [Il] avait déjà dépassé le centre de la place quand brutalement, sans savoir pourquoi il obliqua vers la gauche, et se détourna du chemin de l'église, obligeant les pèlerins à lui faire face (CAMUS, Exil et roy., 1957, p.1682):
• ♦ ... il se sentait étranger et perdu, incapable de se conduire. Il obliqua à gauche, craignit des trous, revint à droite, s'arrêta frissonnant, menacé de toutes parts.
ZOLA, Terre, 1887, p.424.
♦Obliquer sur (une direction). Il partit comme un fou, traversa en droite ligne (...) toute la cour, (...) fit volte-face, redescendit avec la même vivacité, se retrouva dans la cour, et, cette fois, obliqua droit sur la chaise, la contourna toujours en courant, et revint à la même allure au hangar (G. LEROUX, Roul. tsar, 1912, p.163). Elle allait à Cologne, mais, arrivée à Francfort, voyant que ça se gâtait, elle obliqua sur Metz avec l'idée de regagner Paris (GIDE, Journal, 1914, p.463).
— Emploi pronom. Mais, puisque les savants ont constaté que les oreilles humaines ne sont «qu'à peu près» immobiles, on aurait eu le droit d'affirmer que celles du susdit Anglais, se dressant, se tordant, s'obliquant, cherchaient à percevoir les sons d'une façon quelque peu apparente pour le naturaliste (VERNE, M. Strogoff, t.1, 1876, p.15).
— Constr. factitive. Comment les choses, les êtres se croiseraient-ils, se féconderaient-ils sans les pervertir, sans les faire obliquer sur leur route sans embûches, sans nouveauté (GRACQ, Beau tén., 1945, p.90).
♦En partic. Détourner son regard afin de ne pas regarder quelqu'un ou quelque chose en face. Elle le regardait d'un air ferme. Gravier, rencontrant ce regard, soudain fit obliquer le sien et parut hésiter un peu (DRIEU LA ROCH., Rêv. bourg., 1937, p.150).
Prononc. et Orth.:[], (il) oblique [-ik]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 2e moitié XIIIe s. «aller en ligne oblique» (Introd. d'astron., B.N. 1353, f° 7d ds GDF.); à nouv. en 1825 (LE COUTURIER, Dict. port. et rais. des conn. mil., p.366); 2. 1444 [ms. début XVIe s.] «détourner» (HENRI DE GRANCHI, Trad. du gouv. des princ. de Gilles Colonne, Ars. 5062, f° 45 v° ds GDF.). 1 dér. de oblique; dés. -er; 2 empr. au lat. obliquare «faire obliquer, faire aller de biais». Fréq. abs. littér.:121.
obliquer [ɔblike] v. intr.
ÉTYM. V. 1282, tr., « rendre oblique »; repris 1825, sens mod., d'abord t. milit.; lat obliquare, de obliquus. → Oblique.
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♦ Prendre une direction oblique, aller, marcher en ligne oblique. ⇒ Biaiser, dévier. || Prenez tout droit, et à la poste vous obliquerez à droite. || Lanceur de lasso (cit. 2) qui fait obliquer sa monture. || Obliquer en prenant un raccourci. || Faire obliquer les roues d'une voiture. ⇒ Braquer, tourner.
0 D'abord ils errèrent, se tenant les uns les autres par le bras, riant à propos de tout, obliquant de droite ou de gauche — ayant des allures de bêtes captives qu'on vient de lâcher.
Loti, Mon frère Yves, IV.
Encyclopédie Universelle. 2012.